La vie nous est comptée
80 pages
Français

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La vie nous est comptée , livre ebook

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Description

Notre avenir ne sera jamais le résultat du destin, rien n'est inévitable.

Nous remettons toujours au lendemain ce que nous pourrions faire aujourd'hui.
Mais sommes-nous certains de pouvoir vivre le jour suivant ?
Sommes-nous de simples spectateurs de nos vies ?
Je l'étais, mais j'ai changé, j'ai compris. Je vis.

Elle aurait pu me tuer mais elle a décidé de me sauver, elle m'a ouvert les yeux et m'a fait comprendre l'essentiel.
La vie nous est comptée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334246255
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-24623-1

© Edilivre, 2016
1
Son rire résonne dans mes oreilles, s’empare de mon être tout entier ;
Son sourire illumine cette triste journée.
Il est un rayon de soleil, rendant les jours pluvieux, merveilleux.
Mes yeux pétillent de bonheur, mon cœur se serre à chacun de ses regards.
Il est le seul à pouvoir me faire vivre.
À ses côtés, je quitte le virtuel pour rejoindre le réel ; il est mon unique réalité.
Il est si beau… Son âme est pure ; il est mon rêve inaccessible.
Le temps est aujourd’hui maussade ; la ville semble endormie, pleine de mélancolie.
Les nuages déversent toutes leurs peines ; ils ne semblent plus vouloir cesser de pleurer.
Timeley est pourtant une ville pleine de vie, où le soleil demeure.
La mer n’est pas loin. L’atmosphère marine purifie notre air pourtant pollué.
Timeley est composée de grands bâtiments, immeubles, appartements, ainsi que d’immenses quartiers résidentiels, garnis de luxueuses maisons.
Je vis ici depuis toute petite.
Mes parents y ont emménagé juste après ma naissance, espérant y vivre des jours heureux.
Ils n’auraient jamais pu imaginer qu’ils se trompaient, que le compte à rebours était déjà lancé, que tout basculerait.
Nous nous arrêtons de marcher, nous sommes arrivés à destination.
Il me regarde de ses grands yeux bleus, m’offrant le plus tendre des regards.
Un sourire se forme aux coins de sa bouche.
« Bon…
– Merci de m’avoir raccompagnée chez moi, dis-je souriante.
– Mais c’est normal de faire ça entre meilleurs amis, non ? ironise-t-il.
– Oh, mon Dieu ! Louka Mans serait-il enfin devenu quelqu’un de bien ? dis-je malicieusement.
– Il faut croire. Tu comptes faire quoi ce soir ? »
Je compte faire quoi ce soir ?
Je compte m’enfermer de nouveau dans ma bulle, seule.
Je compte me plonger dans mon monde, si familier, virtuel, seule.
Je compte laisser le temps me filer entre les doigts, seule.
Je serai toujours seule.
« Rien, comme d’habitude…
– Et ta mère ? Elle n’est toujours pas là ?
– Ma mère n’est jamais là, tu le sais bien ; elle travaille sans cesse. Je ne me souviens même plus de la dernière fois que je l’ai vue… »
Ma mère a tout abandonné pour m’offrir le meilleur.
Elle m’a également abandonnée, moi.
L’année de mes 8 ans, mon père est parti, il nous a quittées.
Un matin, le soleil s’est levé, notre famille en était encore une. Le soir, le soleil s’est couché, nous n’étions plus rien.
Mon père est parti sans raison, sans nous dire pourquoi, sans nous prévenir.
Il est simplement sorti de nos vies, laissant derrière lui deux cœurs vides et dévastés.
Depuis ce jour, ma mère a commencé à travailler durement pour pouvoir m’élever. Elle voulait compenser le manque laissé par mon père.
J’ai perdu mon père, ainsi que ma mère.
Elle veut simplement me rendre heureuse, combler un vide trop immense pour que les morceaux soient un jour recollés. Pourtant, en consacrant sa vie au travail, elle a creusé ce vide en moi.
Elle est partie, elle aussi.
« J’aimerais tellement rester avec toi, Leila, murmure-t-il.
– Ne t’en fais pas, je m’en sortirai… »
Mon cœur brûle dans ma poitrine.
Louka s’avance vers moi et me prend dans ses bras.
Sa sombre chevelure se mélange à la mienne.
Je ferme les yeux, savourant l’instant, me délectant du contact de son corps contre le mien.
Nous nous connaissons depuis notre plus jeune âge, pourtant j’ai l’impression de le redécouvrir chaque jour. Je lui ai donné mon cœur, il ne m’a jamais donné le sien.
Il est beaucoup plus grand que moi.
J’ai le sentiment d’être protégée au creux de ses bras, que rien ne peut m’arriver.
Il me serre fort contre lui. Mon cœur devient fou, il s’affole.
Malheureusement, je l’aime.
« Je serai toujours là pour toi. Tu es comme ma sœur », chuchote-t-il tendrement.
Mon être s’affaiblit, mon cœur se serre.
Je suis partagée entre bonheur et mal-être.
J’ai de la chance, je suis celle qui compte le plus à ses yeux, je suis la sœur qu’il n’a jamais eue, et je le connais mieux que lui-même.
Pourtant j’aimerais être une autre à ses yeux, avoir une autre place dans son cœur, la même que celle qu’il a dans le mien.
« Je vais rentrer. »
Je le repousse doucement, mettant fin à ce délicieux moment.
« D’accord, on se voit demain en cours alors.
– Bien sûr ! »
Il me fait un rapide clin d’œil avant de partir chez lui retrouver sa famille.
Je suis seule.
La solitude est indissociable de ma vie.
Il me manque déjà. Il n’y a que lui pour me donner envie de profiter un peu de la vie.
Je rentre dans l’immeuble.
Le silence règne.
Je m’avance doucement jusqu’à l’escalier.
Je monte les marches une à une.
Seuls mes pas résonnent dans la bâtisse.
Je glisse la clef dans la serrure et entre enfin chez moi, chez nous.
L’appartement est gigantesque, lumineux, impeccablement rangé.
Nous avons peu de meubles, mais le peu que nous avons sont luxueux et incroyablement chers.
J’ai tout ce dont j’ai besoin, mais ce n’est que du matériel.
Comme je l’avais prévu, ma mère est absente.
Je suis toujours seule.
J’ai l’impression, qu’à seulement 16 ans, j’ai déjà mon propre appartement, vivant seule, indépendante, loin de ma famille.
Seule dans le monde réel, je me suis laissé emporter dans le monde virtuel.
Sans que ma mère ne s’en rende compte, je suis devenue dépendante, dépendante aux nouvelles technologies ; c’est là mon unique échappatoire.
L’irréel me permet de vivre une vie que je n’ai pas, de me construire telle que je le souhaite, de m’évader.
Je décide de faire comme à mon habitude.
Je m’installe sans plus attendre sur le canapé en cuir.
Mon programme pour cette soirée sera simple, jeux vidéo jusqu’à ce que mon réveil sonne, m’annonçant que je dois me préparer pour aller en cours.
Les temps défile inlassablement, m’éloignant chaque seconde un peu plus de notre monde, me tenant prisonnière de mes démons, me condamnant à vivre une vie sans grande valeur, inachevée.
Je sursaute.
Quelqu’un martèle la porte d’entrée.
Je n’ai aucune envie d’affronter la réalité. Je décide de ne pas répondre aux coups frappés, la personne en question finira bien par partir.
Un silence des plus pesants se fait entendre, l’inconnu semble avoir capitulé. Je demeure pourtant immobile, glacée au doux cuir du canapé. Les secondes semblent s’écouler telles des heures.
Je m’apaise peu à peu. Mon rythme cardiaque se rétablit, ralentissant lentement. Je suis enfin seule ; un soupir de soulagement m’échappe. Quand, soudain, de nouveaux coups, plus désespérés et puissants, se font entendre, résonnant dans tout l’appartement. D’abord prise d’un violent sursaut, je suis bien vite rattrapée par ce sentiment de colère grandissant en moi.
Je me lève difficilement.
Je regarde l’heure ; il est 19 heures passées.
Je trouve ça très impoli de frapper ainsi à la porte de quelqu’un.
Je me dirige à grands pas vers la porte d’entrée, bien déterminée à montrer à cette personne du monde extérieur le prix qu’il en coûte de me ramener de force à notre monde, ce monde que je passe pourtant ma vie à fuir.
Agacée, j’ouvre.
« Bonjour ! Excusez-moi d’avoir tambouriné à votre porte, mais j’ai besoin de votre aide !
– Oh ! Déjà, vous êtes qui, vous ? m’énervé-je.
– Oh, euh… Je suis Nina… Nina Fedley. Je suis votre voisine depuis peu.
– Leila Galys, enchantée…
– Votre mère est ici ?
– Non.
– Oh…
– Oh !?
– Vous êtes une grande fille, non ? Je suis vraiment désolée, mais serait-il possible que vous veniez garder ma fille Mia ? Elle a 4 ans. Elle sera sage, je vous le promets.
– Je ne suis pas sûre… »
Mon regard se veut intimidant, tandis que le sien se fait de plus en plus insistant. Malgré ma colère, je n’arrive pas à être cette fille que je ne suis pas. Je resterai toujours Leila, cette jeune adolescente timide, réservée, isolée ; cette adolescente avec le cœur sur la main mais personne à qui le donner, du moins personne qui veuille pleinement s’en occuper. Cette adolescente, perdue, meurtrie, lassée de cette solitude qui la ronge. Cette adolescente sans repère et sans vie.
Nina ne semble pas prête à abandonner l’idée que je vienne...

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