Le Bain d Amélie
114 pages
Français

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Description

Ah, les vacances...! Qui ne rêvent pas de partir pour aller se reposer et visiter des endroits intéressants? C'est bien ce qu'ont l'intention de faire nos deux héroïnes du Bain d'Amélie. Cependant, le destin aura choisi pour elles une toute autre trajectoire, et c'est plutôt le meurtre qu'elles rencontreront en chemin, donnant une coloration particulière au concept des vacances...Pour son premier roman, Nathalie Fredette ne ménage pas les effets. De l'atmosphère paisible et reposante des vacances, on passe au suspense provoqué par la mort inattendue de braves gens. Son écriture fine nous permet d'apprécier un récit de voyage singulier, le tout agrémenté d'une touche d'humour irrésistible.Geneviève et Sophie, deux jeunes femmes dans la trentaine, se rendent en France en vacances, près d'une station thermale. Leur séjour, qu'elles prévoyaient reposant - bonnes bouffes, bons vins, lectures, visites culturelles -, est perturbé par une sordide histoire de meurtre. Leurs voisins de palier comptent parmi les victimes. C'est en tâchant de découvrir ce qui s'est passé que nos deux vacancières se retrouvent propulsées au centre d'une histoire policière. Mais la curiosité peut malheureusement être coûteuse, et ces dernières n'ont pas envie d'en payer le prix!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782764418222
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tous Continents

Données de catalogage avant publication (Canada)
 
Fredette, Nathalie
 
Le Bain d’Amélie
9782764418222
I. Titre.
 
PS8561.R375B34 2001 C843’.6 C2001-940116-7 PS9561.R375B34 2001 PQ3919.2.F73B34 2001
 
 
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
 
 
 
©2001 ÉDITIONS QUÉBEC AMÉRIQUE INC.
www.quebec-amerique.com
 
Dépôt légal : 1 er trimestre 2001 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
 
Révision linguistique : Monique Thouin Mise en pages : André Vallée
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace Epigraphe AVERTISSEMENT LE RAFIOT QUI TANGUE COMME D’HEUREUSES COCOTTES ON SE BÉCOTE LES GORGES DU MONDONY DE L’INCONVÉNIENT DE DÉTESTER LA MONTAGNE ET LES CHAMPIGNONS LE JOYAU DE LA CÔTE VERMEILLE SIESTA, SANGRIA Y FIESTA DES LENDEMAINS QUI DÉCHANTENT POULET AU CITRON VISITE AUX THERMES CHEZ LE DOCTEUR À L’OMBRE DES PLATANES UNE PROPOSITION MALHONNÊTE LUDOVIC LE GUIDE DESCENTE PITTORESQUE L’HEURE DES RÉVÉLATIONS LA JOLIE BAIE DE CADAQUÈS POLITIQUE LINGUISTIQUE ET ART CULINAIRE ESCAPADE À BARCELONE LA CHUTE DE LA SAGRADA FAMILIA SOUS ESCORTE ROOM WITHOUT A VIEW BLAISE PASCAL EN CAVALE LISTE NOIRE ELS PUTXISTES VENCERAN LA RONDE DE NUIT LES INDÉPENDANTISTES ÉPILOGUE Le Bain d’Amélie NATHALIE FREDETTE
À Monsieur et Madame Frédéric, les vrais.
« ... le roman policier, étant partout, n’est plus nulle part. »
Philippe Sollers, La Fête à Venise
AVERTISSEMENT
Le livre que vous allez lire comporte quelques scènes de violence et aussi quelques scènes de nudité. Rien en comparaison toutefois de ce que vous pouvez regarder chaque soir à la télévision. Puissiez-vous tout de même y trouver votre conte.
LE RAFIOT QUI TANGUE
U n gros nimbus plane au-dessus de notre union et menace notre bonheur généralement sans nuages. Le phénomène a déjà été observé : il se produit et se reproduit, comme les lapins, chaque fois que débutent nos vacances. Infailliblement, nos premiers jours sont perdus. C’est toujours comme ça quand nous voyageons. Il faut toujours que nous nous mettions en rogne l’une contre l’autre. Période de transition oblige. Trop de bonheur et de plaisir en perspective effraie. Aussi, même si Perpignan jouit annuellement de nombreuses heures de soleil ( Le Guide du routard parle de 2 567 heures d’ensoleillement), l’épais nuage lourd qui plane au-dessus de nos têtes depuis notre descente d’avion éclate. À peine avons-nous franchi le seuil de la chambre d’hôtel, une pluie d’injures s’abat sur moi. J’aurais préféré une pluie de baisers :
— Tu m’énerves ! Reste tranquille ! On a annulé le voyage à Barcelone parce qu’on était trop crevées… Même ici, pas moyen de relaxer. Tu veux toujours tout visiter. On arrive.
Geneviève n’a pas tort, mais je ne vais pas lui donner raison pour si peu. D’autant plus que c’est généralement moi, à la maison, qui lui reproche de ne pas rester en place deux secondes.
— C’est la première fois que je viens ici, je n’ai pas envie de rester dans cette affreuse chambre jusqu’à ce qu’on prenne possession du studio d’Amélie-les-Bains. Dans deux jours, on va pouvoir se reposer autant qu’on voudra… Perpignan, c’est quand même la ville la plus importante de la région…
— Vas-y si ça t’amuse. Moi, je reste ici. J’ai envie de prendre une douche. Je vais dormir un peu. Et lire.
Le couperet est tombé. Inutile d’insister. Si j’argumente, je sais que cela va donner lieu à un drame en quatre actes. Idiotement, pour ne pas perdre la face, je lance quand même en sortant :
— Tu es franchement pénible.
Pourtant, une fois à l’extérieur, je regrette que Geneviève ne soit pas avec moi. Dix ans déjà que nous vivons ensemble. Dix ans que nous voyageons ensemble. J’ai peine à découvrir de nouveaux endroits sans elle.
C’est vrai que Perpignan rappelle davantage l’Espagne que la France, le Routard a tout à fait raison. Je me dirige vers le Castillet, une forteresse de brique rouge orangé datant du XIV e siècle qui délimite l’entrée de la vieille ville octogonale. J’aime les vieilles cités entourées de remparts, même si je ne voudrais en aucun cas y vivre (bien peu pour moi les cloisons, les ghettos de toutes sortes). Une ascension jusqu’au balcon du dernier étage offre une vue splendide et me donne envie de redescendre pour explorer le cœur de la vieille ville.
Place de Verdun, on annonce une soirée de sardanes. Il faudrait convaincre Geneviève de venir voir ces danses catalanes avec moi. J’ai encore quelques heures pour y parvenir, mais la partie n’est pas gagnée. Notre brouille a beau ne pas remonter à un temps immémorial, il reste que, une demi-journée de guerre, c’est pour moi une éternité.
Plus tôt, dans l’avion, un procès d’intention m’était fait au-dessus des Corbières sous prétexte que j’étais dans les nuages :
— Et pour cause, non ?
— Tu sais ce que je veux dire ! répondait Geneviève avant de se fermer comme une huître pour tout le reste du trajet.
Les récriminations d’une amante sont parfois des mystères plus difficiles à percer que le secret de la Caramilk. La sortie de ma belle est sans gravité, mais il faut laisser passer l’orage. De retour à l’hôtel, quelques heures plus tard, je me fais toute mielleuse. Ma requête forge une musique des plus sirupeuses :
— Écoute, chouchoune, Le Guide du routard parle d’un restaurant très sympathique, tout près d’ici. On pourrait faire un festin et aller ensuite jeter un coup d’œil aux sardanes ?
Geneviève n’est pas dupe du manège. Du reste, à qui plaît la musique d’ascenseur?
— Tu te fies encore à ces guides de voyage ? Le merveilleux cinq étoiles conseillé par le Let’s Go n’a pas ébranlé ta confiance, non? Comment disaient-ils déjà : « adequate rooms in a good location » ? ajoute Geneviève, visiblement irritée par ma tentative de la reconquérir.
— Les hôtels recommandés par le Let’s Go sont toujours minables mais abordables. Pour le resto, je t’assure que l’endroit inspire confiance. J’y suis passée tout à l’heure.
La mégère non apprivoisée lève les yeux vers les lambeaux de tapisserie du plafond avant de soupirer :
— Et c’est quoi, ton resto ?
— Casa Sansa . Un restaurant catalan, situé près d’ici, rue Fabriques-Couvertes. Le menu propose de la morue catalane et des crevettes au rivesaltes pour pas trop cher. L’endroit a l’air agréable (...« ce qui n’est pas le cas de tout le monde »).
— Il n’y a pas de paella? reprend en bougonnant la bougonneuse, qui commence vraiment à me taper sur les nerfs.
— Bien sûr, dis-je sans être tout à fait certaine d’avoir vu la paella inscrite sur le menu.
Qui ne dit mot consent. À son air, je comprends qu’on va manger à la Casa Sansa , mais que le cuisinier a besoin d’être rudement en forme s’il veut dérider Geneviève.
— Coucoune, dis-je sur le chemin qui nous mène au resto, est-ce que tu vas me faire la gueule encore longtemps?… On est en vacances, merde!
Un maigre sourire de ma belle me dit que tout n’est pas sans espoir. Peu après, le cuistot fait ses preuves ; le repas est excellent et bien arrosé. Et puis, les sardanes, un brin folkloriques à mon goût, ont tout de même un certain charme. Nous rentrons à l’hôtel en vraies tourterelles, toutes ragaillardies à l’idée de nous mettre au lit… C’est oublier la chambre décrépite que nous avons quittée quelques heures auparavant et le lit qui remonte probablement à l’époque du roi Alphonse I er .
Aussitôt couchées, aussitôt embarrassées. Les crevettes piquantes et le chorizo de la paella, stimulés par le roulis et le tangage du lit, improvisent une salsa à l’intérieur de nos pauvres boyaux. Pas moyen de lire (une de nos activités préférées) ni de faire l’amour (une de nos activités préférées). Et le creux du matelas qui nous ramène toutes deux au centre du lit indispose plus qu’il ne dispose. Avec l’accent du pays, on essaie de rigoler : « À Perpignang, y avait des rafiots qui tannnguaient…» mais le mal de mer reprend le dessus.
 
Le lendemain, quand je descends à la réception de l’hôtel, une dame, tout sourire, me salue. De sa voix suraiguë, quelque part entre Mistinguet et Minnie Mouse, elle me demande :
— Bien dormi, madame ?
« À merve

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