Le cadavre savait-il nager ?
248 pages
Français

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Le cadavre savait-il nager ? , livre ebook

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Description

Le perspicace commandant Marcus Rikalot et sa fine équipe sont en charge d'une nouvelle enquête. Il s'agit d'élucider le meurtre d'un homme retrouvé dans un canal, tué par balle. La victime s'avère être un important chef d'entreprise, dont la sphère d'influence dépasse le simple monde des affaires. Afin d'éviter un incident diplomatique, les autorités interviennent dans l'ombre pour empêcher que la vérité ne soit divulguée. Surnommé le Velcro, Marcus s'acharne et découvre que le Mossad, principale agence de renseignement d'Israël, est impliquée dans l'affaire. Et qu'une taupe au sein de son équipe de police a livré des informations cruciales.... L'auteur déploie une langue argotique pleine de verve qui rythme l'action et restitue l'atmosphère propre au genre du roman policier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 novembre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414150397
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-15037-3

© Edilivre, 2017
Chapitre 1 Lundi 10 octobre
19 heures. Zora finissait d’enfiler sa robe vert émeraude hyper-décolletée quasiment jusqu’au nombril, et échancrée dans le dos jusqu’à la naissance de la croupe. Un p’tit cul bien rond, ferme et soyeux sous la paluche, comme disait Guido, son copain, en fait un de ses très proches admirateurs pour qui elle avait parfois des tendresses. Presqu’à poil, la gonzesse, dans la rue elle aurait créé une émeute. Faut dire qu’elle était belle, la nénette, sculpturale, bien bronzée, avec des reliefs aux bons endroits et des vallonnements qui enflammaient l’imagination. Sûr, un mec qu’aurait été arrêté pour l’avoir un peu palpée dans la rue aurait eu des circonstances atténuantes. Y a des cas où faut pas trop aguicher le public. Quoique…
Elle se zieuta dans sa grande glace, et virevolta sur elle-même pour vérifier si sa robe la moulait bien. Pour la mouler, c’est sûr, c’était kif-kif une deuxième peau. Puis elle se décora avec des bijoux, mais pas des merdes venant de Prisunic, non, un collier de perles noires qui pendouillait vers les deux nichons là où un mec normalement constitué aurait bien voulu fourrer la main, voire les deux mains. Des boucles d’oreilles avec des trucs de couleur, des pierres rouges et vertes, ça avait pas l’air d’être du toc. Quelques coups de pfuitt-pfuitt d’un parfum, du Guerlain, pas du sent-bon pour pouffiasse arpenteuse de trottoir, mais de la qualité.
Un coup d’œil circulaire dans la pièce, un living room comme on dit chez les bourges, pour vérifier que tout était bien en place. C’était chouette les meubles, du beau matos, sûr c’était pas de l’Ikea mais du Roche et Bobois de first qualité. Le divan et les fauteuils semblaient hyper-moelleux, disposés autour d’une table basse dont le plateau était en malachite, un plateau magnifique d’un vert éblouissant. C’est son frangin, le Napo, qui avait pu faire venir ça du Maroc, coincé entre quelques ballots de hasch’, par des potes qui faisait un peu d’import d’herbe. Y avait du risque, sûr, mais ça passait souvent quand on faisait bien gaffe. Quelques poignées de talbins facilitaient les choses. Pour le transport pas de gros 4x4 qui filaient vent-du-cul sur les autoroutes, des « Go fast » comme on les appelle, non, fallait plutôt utiliser des breaks lambda, pas trop voyants, et surtout pas des vieilles 504 à moitié pourries qui, c’est automatique, attiraient l’œil des flics et des douaniers. On tombait dans ce cas au rayon des petits trafiquants de banlieue, des « ramasse misère ». Non, faut utiliser des bonnes bagnoles pas voyantes, et on a le choix chez Renault ou Volkswagen ou dans les bagnoles coréennes. Napo ne trafiquait pas dans le kif, mais il avait des potes à qui il avait rendu service jadis et qui n’hésitaient pas à lui rendre la pareille, surtout pour des bricoles comme cette table. Sauf que l’exportation de plaque de malachite, c’était interdit et méchamment réprimé. Mais avec du pognon, on ose tout et ça dissout les difficultés.
Zora fila dans sa cuisine et tira du frigo une roteuse bien fraîche qu’elle plongea dans un seau à glace en cristal déjà plein de glaçons et ramena le tout dans la salle de séjour. Grande pièce avec lumière indirecte grâce à des loupiotes savamment disposées et une grande baie vitrée devant laquelle ondoyait un rideau léger quasiment transparent, un tissu façon voile qui permettait de tamiser la lumière du jour. On voyait à travers, mais en face de la fenêtre c’était un immeuble de bureaux, un édifice dont l’imagination futuriste de l’architecte était restée bloquée au cube, voire au parallélépipède, avec un toit tout plat au niveau de la fenêtre du nid d’amour de Zora. La vue depuis l’appart’ de Zora, c’était bien sûr pas terrible, mais au moins y avait pas d’œil fouineur en face pour visionner les galipettes éventuelles.
La piaule était décorée avec goût, quelques ramasse-poussière sur les meubles, des vases avec des fleurs pas encore fanées, des copies de sculptures de Barry, des bestioles en bronze car Zora trouvait les animaux moins chiant que les mecs, et en bronze, ces bestioles, ça bouffe pas et ça chie pas, pas besoin de s’en occuper.
Elle ferma la baie vitrée et tira le rideau, arrangea encore les coussins sur le divan, et baissa le son de sa chaîne hi-fi qui était en train de murmurer un concerto de Mozart. C’était la musique que savourait le pingouin qu’elle attendait. Elle se tortilla un peu devant sa glace, défroissa quelques plis sur sa croupe et s’estima suffisamment aguichante. Comme on dit dans les salons, c’était un beau p’tit lot, on l’aurait jouée gagnante au tiercé à Longchamp.
La sonnette retentit et Zora mata le petit écran visionneur de l’entrée : ok, c’était son jules, le friqué qui aimait Mozart et le champ’, entre autres gourmandises à se mettre sous la paluche… Elle appuya sur le bouton d’entrée de la porte de l’immeuble. Ronronnement d’ascenseur jusqu’au troisième étage, puis toc-toc : Zora trottina jusqu’à la porte et fit rapidement entrer son visiteur, puis elle s’entortilla autour de lui façon liane étrangleuse en lui claquant un super-patin bouche grande ouverte et langue farfouilleuse en action. Il répondit à l’attaque sans se faire prier. C’était du corps à corps. Il connaissait la riposte. Apparemment les deux zouaves s’appréciaient, ils avaient de l’entraînement. Les langues prenaient connaissance en gigotant l’une sur l’autre et inversement. Le gus semblait en manque et la nénette participait, elle encourageait même.
Le mec, c’était un grand type, costaud, bien sapé, costard beige griffé, pompes cirées, du sur mesure, bref pas le pingouin de banlieue. Une gueule soignée, bronzée, rasée même alors que la mode était d’avoir plein de poils sur la tronche comme font les zigs qui veulent avoir l’air viril, cheveux grisonnants peignés et plaqués avec une raie comme Tino Rossi, une cravate bleue finement rayée de vert, agrémentée d’une épingle de cravate en or ornée d’un petit diam, bref ce gus c’était quasiment une gravure de mode comme on en voit dans les revues pour gonzesses. On devinait que ce mec avait du pognon, mais il faisait pas malfrat, pas de cravate avec femme à poil dessus et chaussures blanc et marron, genre Al Capone.
Après la série de langues fourrées, de tripotage et de palpage de fesses les deux tourtereaux s’assirent, plutôt se répandirent, sur un divan moelleux parsemé de coussins. La conversation était nettement banale : « Mon chéri, ma chérie… – Mon p’tit lapin… – Gros coquin, sois pas si pressé etc. ». Bref, des conneries d’un niveau « Gala » ou « Nous deux », mais pas un baratin façon France Culture. La donzelle se dégagea souplement, tortillant du cul quand même, ça fait partie de la manip’, et remplit deux verres de la roteuse qui rafraîchissait dans le seau à glace. Picoler un peu ça permettait de reprendre son souffle et ça émoustillait.
Surtout que le mec semblait sous pression, obligé de desserrer sa cravate et de reprendre son souffle. Normal, avec une nénette comme ça à portée de paluche ça donne forcément des idées coquines. Il était pas en bois, le mec, faut l’excuser. Ils batifolèrent un moment en grignotant des niamas-niamas et en sirotant leur champ’, le gus n’ayant bien sûr pas ses pognes dans sa poche, il explorait les recoins de la gamine, il tâtait. Il était en manque, pas de doute… d’ailleurs sa trogne rougeoyait un peu plus, ça explique. Il était pressé, le coquin.
La nénette se leva en rajustant sa robe que le jules avait pas mal relevée et reprit son souffle. Faut dire que les cuisses de la mignonne, bien bronzées et fermes sous la paluche, douces au passage de la pogne, ça donnait des idées très nettement grivoises. Même un « cathare », un Parfait comme ils disent, aurait pas résisté.
Zora commença à dégrafer sa robe en se tortillant pendant que le gonze enlevait sa veste. Il s’approcha d’une grande glace murale et commença à se donner un coup de peigne. Vu ce qui se préparait entre les deux oiseaux, ça paraissait superflu. Mais faut toujours bien présenter comme on lui avait appris dans son milieu. Même en faisant des galipettes comme il envisageait l’avenir, faut être présentable.
Soudain un petit bruit, et le mec s’effondra tel un spaghetti trop cuit, et se répandit en tas devant la glace. Zora le regarda, stupéfaite, et s’approcha du tas. Il ne bougeait plus. Il était à plat ventre, face contre terre. Un peu de sang coulait sur le cou du type et elle vit un petit trou, tout rond, dans la nuque. Elle se pencha et le retourna, lui parla, le secoua, mais walou, le mec bougeait plus, yeux grands ouverts. Clamsé, le gus.
Affolée, la Zora, normal car elle était prête à s’envoyer en l’air avec son jules et hop ! il se fait butter avant de faire la bête à deux dos. Pas de pot. Elle avait pas l’habitude d’avoir un macchabée chez elle, en général quand un mec venait chez elle, ça gigotait plutôt.
Zora se désaffola et derechef bigophona à son frangin, Napo dit le Dabe. Lui, c’était un corse pur sang, le Napo Avec sa moustache type Hercule Poirot avec les pointes qui rebiquaient vers le haut, son crâne rasé, sa corpulence d’extrême bon-vivant entretenue par du Patrimonio rouge de sa Corse natale et des migliacci, ces sortes de galettes salées qu’il se faisait envoyer régulièrement de Corse, il impressionnait le Napo. Toujours un big cigare au bec, un Havane bien sûr, comme Castro. Il se faisait livrer ses cigares de chez Davidoff, à Genève en Suisse. C’est pas qu’il aimait fumer, mais il trouvait que ça posait son homme, ça faisait PDG. Serviable, sympa, mais fallait pas lui manquer au Dabe, comme on dit

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