Le coq ne chantera plus
98 pages
Français

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Description

Un coq trop bavard, un enfant maladivement réfugié dans le monde des peluches, une femme battue, une autre incapable de trouver sa place auprès d’une famille qui la met de côté, des hommes qui n’aiment pas qu’on les contrarie.


Le sort du coq et d’un des maris se réglera à coups de pierres. Qui sont les coupables ? Pourquoi l’amitié qui se forge entre la veuve et l’épouse mal dans sa peau fait-elle ressurgir des secrets indicibles ?



Avec ce roman passionné, poignant, l’auteure nous emporte à coups de mots acérés comme les pierres dont elle fait ses armes, jusqu’au dénouement final, bouleversant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381536590
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lecoq ne chantera plus
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Géraldine Sommier-Maigrot


Le coq ne chantera plus
ÀPatrick, Benjamin et Romain,
lestrois soleils de mon quotidien.
Prologue
Lachose hideuse grimaçait devant ses yeux, sans qu’elleparvienne à y croire. Elle gisait pourtant là, cettechose atroce, prête à lui sauter à la figure.Elle remplissait tout son champ de vision. Il ne lui avait fallu quequelques minutes pour s’étaler en un tas immonde quin’avait plus de nom, et encore moins de forme humaine.
Célian’avait pourtant pas laissé son mari seul trèslongtemps. Elle avait emmené Justin chez le camarade quil’avait invité à dormir chez lui. Elle s’étaitattardée un peu auprès de la maman. Elles avaient bu unverre ensemble. Et puis elle était rentrée,insouciante, heureuse des heures que son fils allait passer às’amuser avec un garçon de son âge. Et là,elle avait vu l’innommable. La terreur à l’étatbrut, écrabouillée. La mort. Comme un coup de poing enpleine tête. Un KO intégral, sans préambule. Unanéantissement.
Aussitôt,elle avait voulu crier à l’aide. Pour ne pas affronterseule cette chose hideuse qui s’était déverséeà sa porte. Il lui fallait une voix féminine, àla fois douce et énergique, pour éloigner les démonset regarder à sa place la vérité en face. Lavoix d’une amie, même si cette amie répondaitdepuis l’autre bout d’une ligne téléphonique.
—  Hugo est mort.
—  Hein  ?Comment ça, il est mort  ?
—  Il est mort, je tedis. On l’a tué.
FaustineArchambault douta des paroles prononcées comme àcontrecœur par Célia, d’une voix curieusementessoufflée qui déformait tout. Elles fuyaient sihésitantes à travers le récepteur du téléphone.Elles perdaient de leur consistance, trop molles pour appuyer leursens. Trop inattendues. Incroyables. Insoutenables.
—  Je viens de rentrer,haletait Célia. C’est horrible.
Pousséspar l’urgence, les sons se mirent à pleurer hors de sabouche, comme s’ils sautaient à pieds joints dans untorrent déchaîné qui les forçait àse noyer, au bord de la crise d’hystérie.
—  Hugo est là,par terre. Devant la porte du garage. Il a le crâne défoncé.
Lascène dépeinte à petits pas par les motshaletants de Célia apparut aux yeux de Faustine avec uneacuité qui la fit réagir à toute vitesse, àcoups de phrases sèches sans fioritures, qui fonçaientdroit au but.
—  Assieds-toi,calme-toi.
—  Oui...
—  As-tuappelé la police  ?
—  Jeviens de le trouver. Je t’ai appelée toi d’abord.
—  J’arrive  !Téléphone à la police.
—  Oui,oui, je vais le faire.
La voix de Célia résonnaitd’échos étranges. Elle se faisait gémissante,incertaine, désemparée.
—  Danscinq minutes je suis là  ! s’exclamaFaustine, sans savoir que dire d’autre, tant elle se sentaitbouleversée par la certitude que son amie était entrain de sombrer comme au fond d’un puits.
Ellese précipita dans la cuisine où Frédéric,son mari, et son fils Yohan finissaient tranquillement leur dessert.
—  Je dois m’absenter.Célia a besoin de moi.
Dans les yeux de Frédérics’alluma une lueur d’intérêt vite réprimée,aussi fugitive que le souffle glacé d’une comète.
—  Jela connais  ? demanda-t-il.
—  Celam’étonnerait, rétorqua Faustine.
Déjàelle enfilait son blouson bleu, ses chaussures. Seule la voix deYohan se faufila jusqu’à son cerveau  :
—  Maman,on voulait regarder un film ce soir. Est-ce qu’on t’attend  ?
—  Non,ne m’attendez pas.
Viteelle courut à sa voiture, traversa le village jusqu’àla maison de Célia, sans rien voir d’autre qu’uncorps affalé par terre, la tête éclatée,la cervelle éparse au milieu de débris d’os.C’était comme si l’image grotesque se reflétaitdans le pare-brise et s’y incrustait. Elle dansait devant sesyeux avec une affreuse précision.
Quandelle aperçut Célia debout et blême à côtédu cadavre de son mari, elle eut l’impression que la jeunefemme n’avait pas bougé d’un seul centimètredepuis qu’elle avait raccroché. Elle affichait un airsonné, comme enraciné en terre.
—  Est-ceque les policiers arrivent  ? lui demanda Faustine enessayant de parler d’une voix normale.
—  Non, non, ils nesavent pas, balbutia Célia.
—  Tune les as pas prévenus  ?
—  Non,j’ai peur.
—  Peurde quoi  ? s’étonna Faustine. Que l’assassinsoit toujours dans les parages  ? Tu vois bien qu’iln’y a personne. Et je suis là maintenant.
—  J’ai peur queles policiers me soupçonnent d’avoir tué monmari.
1
Lagifle allait s’abattre sur elle de plein fouet. Célia lavoyait fondre vers elle, elle la sentait. Elle l’imaginaitrebondissant sur sa joue, meurtrissant sa pommette, enfonçantson œil dans son orbite pour peu qu’elle soit malajustée. Ou défonçant la fragile arête dunez, s’il avait l’audace de se placer de son plein grésur la trajectoire. C’était inévitable, elle nepouvait pas ne pas venir. La lueur métallique qui s’allumaitdans les yeux de Hugo l’annonçait. Elle proclamait qu’ilétait énervé, dangereusement, et que l’exutoireà son exaspération se déchaîneraitfatalement sur sa femme.
—  Tuvas arrêter de m’emmerder avec ton rangement  !gronda l’homme en colère. J’ai dit que jerangerai, je le ferai.
Étonnéeque son mari ait pris le temps de parler avant de frapper, Céliase dit que, peut-être, cette fois-ci, elle arriverait àéviter les coups. Après tout, elle était dansson bon droit, et il devait bien sentir qu’il avait tort. Elles’enhardit.
—  Tul’as dit quand tu es rentré de ton séminaire.C’était la semaine dernière. Je t’ai laissédu temps, huit jours très exactement, mais là,franchement, je n’en peux plus de voir ton sac traînerpar terre au pied du canapé, avec tes affaires encore àl’intérieur.
—  Tais-toi  !Tu ne vois pas que je suis occupé à lire mes messages,coupa Hugo tout en pianotant à toute vitesse sur les touchesde son téléphone.
Sonton était dur, aride, menaçant, mais à la foissi dénué d’émotions, comme s’ilsortait machinalement et sans efforts, que Célia continua delutter afin d’obtenir enfin que le sac immonde disparaisse dusalon.
—  Tuliras tes messages plus tard, rétorqua-t-elle. Écoute-moi,c’est important. Ce matin encore, j’ai failli me prendreles pieds dedans, et comme tu m’interdis de toucher àtes affaires...
Ellen’eut pas le temps de terminer sa phrase. Une main hargneuse seprécipita contre sa bouche et la cogna avec une force brutalequi la propulsa contre le mur, sans que rien ne puisse l’arrêter.Des cascades de larmes barbouillèrent ses yeux. Ellen’arrivait pas à les retenir. Elles dégringolèrenten direction des lèvres tuméfiées, comme pour enapaiser la douleur. Elles coulaient aussi à l’intérieur,le long de la gorge, jusqu’au cœur. Elles le mordaient,le broyaient, l’étouffaient.
—  Quandest-ce que tu comprendras qu’il ne faut pas me contrarier  ?s’écria Hugo avec une désinvolture méprisantequi s’étiola dès qu’il se replongea dans ladiscussion virtuelle qu’il entretenait avec ses relations desréseaux.
Iln’attendait pas de réponse. Il avait déjàoublié son geste de colère envers son épouse. Lagifle balancée n’avait pour lui aucune importance.C’était sa faço

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