Le crime du Rapide
43 pages
Français

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Description

La jeune Micheline de Ruyter est bien décidée à changer de vie.


C’est dans ce but qu’elle monte à bord du Rapide Paris-Bruxelles afin de se rendre à une audience de conciliation, formalité nécessaire dans le cadre de la procédure de divorce qu’elle a engagée.


Après, il en sera fini de son mari, joueur invétéré et violent. Elle pourra profiter de sa nouvelle existence dans les bras d’un autre homme...


Au terminus, Micheline ne descend pas du train... elle est retrouvée morte étranglée dans un compartiment.


La police suspecte Horace de Ruyter, l’époux, mais celui-ci possédant un alibi indiscutable, elle se trouve dans une impasse.


Bientôt, les proches de la défunte n’ont qu’un seul espoir de connaître la vérité : Claude PRINCE, le détective radiesthésiste...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070034040
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 17 -

LE CRIME DU RAPIDE PARIS-BRUXELLES

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Le rapide de 21 h 55
 
En ce soir brumeux de novembre, il y avait peu de monde sur le quai 4 de la gare du Nord où le rapide Paris-Bruxelles par Jeumont et Erquelinnes, venait de se former.
En effet, l'heure en était incommode, car il amenait les voyageurs dans la capitale belge à 3 h 10 du matin, ce qui est une heure trop matinale pour les commerçants en affaires, les touristes ou les simples voyageurs privés se rendant à Bruxelles chez des amis. Ceci supposait chez les uns des frais d'hôtel, chez les autres, la lassitude d'un trajet en pleine nuit, enfin, chez les derniers, une arrivée incongrue au petit jour.
Cependant comme le quart faisait tourner les grosses aiguilles de l'horloge électrique, trois personnes franchirent le tourniquet du quai et se dirigèrent d'un pas pressé vers le compartiment de première classe accroché au milieu du convoi.
Il y avait là un monsieur d'un certain âge à figure énergique, vêtu d'un chapeau melon et d'un pardessus sombre, une dame d'âge équivalent qui devait être sa femme et d'une toute jeune femme d'un âge variant entre vingt et vingt-cinq ans qui devait être leur fille, à en juger par le ton de leurs propos.
— Tu as tort de te tracasser, ma chérie, faisait le vieux monsieur en s'adressant à sa jeune compagne, je connais bien le train de nuit et je t'assure qu'il n'est pas utile de retenir sa place… il n'y a jamais personne.
— Ton père va te découvrir un bon coin où tu seras tranquille pour dormir, faisait la vieille dame.
Micheline sourit tristement.
— Ce bon papa, comme il se donne du mal…
M. Legrand était monté avec souplesse sur le haut marchepied et tendait la main afin de s'emparer d'une petite mallette de maroquin havane, seul bagage emporté par la jeune femme.
On le vit fouiller le couloir désert, puis au bout d'un instant, une vitre s'abaissa et on vit M. Legrand se pencher au-dehors.
— Ma petite Micheline, j'ai déniché quelque chose d'épatant, juste au milieu du wagon, tu ne seras pas sur les roues et si personne ne monte à Erquelinnes, tu ne feras qu'un somme jusqu'à Bruxelles, à moins que ces messieurs de la douane ne te dérangent.
Il ajouta :
— Comme je l'avais prévu, le wagon de première est entièrement vide… ou presque…
« Aux deux extrémités du compartiment se trouvent deux voyageurs : un vieux monsieur à la mine respectable absorbé dans la lecture d'un gros volume et un prêtre en train de dormir à poings fermés.
— Ah ! tant mieux ! s'écria la jeune femme, il n'y a rien d'aussi pénible que d'être réveillée dans le premier sommeil… me voici tranquille jusqu'à la frontière.
Après s'être munie d'une couverture et d'un oreiller loués à la voiture du préposé parcourant le quai, Micheline Legrand, ou plutôt M me  de Ruyter, puisque légalement elle portait encore ce nom, son divorce n'étant pas encore prononcé, monta dans le convoi, installa des journaux et une écharpe de fourrure, afin de marquer sa place, puis revint sur le quai pour les derniers adieux.
— Ah ! disait M. Legrand, comme je regrette de ne pouvoir t'accompagner dans cette pénible démarche… mais les ennuis que nous avons en ce moment à l'usine, ne me permettent pas, hélas ! de m'absenter, même pendant quarante-huit heures, et puis, ma présence ne te serait pas d'une grande utilité, puisqu'il est certain que le juge chargé de la conciliation ne me permettrait pas de franchir le seuil de son cabinet…
Le visage de la jeune femme devint dur.
— Tu sais bien, père, que je n'accomplis cette formalité que parce qu'elle est, paraît-il, aux dires de mon avocat, nécessaire à la procédure de divorce… Ma résolution est formelle, du reste, Horace ne l'ignore pas.
— Écoute, petite, fit M me  Legrand l'air soucieux, ne fait pas de l'irréparable avant d'avoir bien réfléchi. Ton mari a eu envers toi de grands torts...

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