Le danger de l ombre
61 pages
Français

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Description

Le célèbre détective Luc HARDY est appelé à Marseille pour mettre fin aux agissements d’une terrible bande menaçant les armateurs de cargos en partance de couler leurs bâtiments si une rançon ne leur est pas versée.


Déjà sept navires ont été passés par le fond...


Chaque fois, le Roi-de-la-Côte, un mystérieux yacht venu de nulle part, torpille les bateaux des propriétaires réfractaires.


Luc HARDY va devoir découvrir où les pirates se cachent et se ravitaillent, mais aussi, et surtout, qui renseigne les brigands...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782385010409
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE DANGER DE L'OMBRE


D'après le fascicule « Le danger de l'ombre » publié en 1935 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi (réédition du fascicule éponyme publié en 1921 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi).
CHAPITRE I
LA VILLA « LES CÈDRES »
 
Avec un sourd grondement de moteur, l'automobile tel un rapide météore, filait sur la route. À droite et à gauche, villes et bourgs alternaient avec les plaines et les bois.
— Ma foi, mon cher Luc Hardy, fit Georges Mareilles, nous direz-vous quand cessera cette fantastique randonnée ?
— Patience, ami Mareilles, patience !
— Cependant, je voudrais bien savoir où nous allons et pourquoi, depuis que nous avons quitté San Remo, nous nous conduisons comme si nous étions atteints de manie ambulatoire ! Nous quittons San Remo en chemin de fer pour Nice où des affaires urgentes réclament, paraît-il, notre présence...
— Nous n'y avons pas moisi, approuva Fernand Lalier, lequel était assis sur la banquette de devant.
— Une heure après notre arrivée à Nice, reprit Mareilles, vous nous entraîniez, sous prétexte d'acheter une cravate, dans le plus grand magasin de la cité... nous avons traversé ce magasin qu'emplissait une foule bruyante et, ressortant par le côté opposé à notre entrée, nous sommes montés dans cette auto qui nous attendait dans une rue écartée. Depuis, nous roulons comme si tous les diables de l'enfer étaient à nos trousses !
— Mon cher Mareilles, vous avez une mémoire étonnante, sourit Luc Hardy en considérant d'un regard amusé ses deux compagnons, les meilleurs agents de la brigade spéciale que le détective millionnaire avait formés pour le seconder en ses entreprises et pour lesquels il éprouvait une réelle amitié.
La veille, en effet, sur un mot de Luc Hardy, les trois hommes avaient quitté San Remo où ils villégiaturaient fort paisiblement afin de gagner Nice, ainsi que venait de le dire Georges Mareilles. Depuis le départ de cette dernière ville, on roulait à toute vitesse à travers un pays inconnu et montagneux, semblant s'éloigner sans cesse de la côte.
— En un mot, vous ne voulez pas nous dire où nous allons ? reprenait cependant Mareilles en se tournant vers son chef.
— Nous sommes appelés à Marseille où, depuis la dernière fois que nous y avons séjourné, il se passe des faits des plus graves.
— Quoi, nous allons à Marseille par cette route ? s'étonna Fernand Lalier.
— Il paraît.
— Si nous étions pressés, nous eussions mieux fait de longer la côte. Le chemin est meilleur et plus direct.
— Et à quel endroit comptez-vous vous arrêter ? s'informait en même temps Mareilles, coupant sans façon la parole à son collègue.
— Aux environs de Marseille, où nous sommes attendus, fit le grand policier. Comme je n'avais nulle envie de conduire en cette ville la nuée d'espions qui, bien certainement, s'est attachée à nos pas, j'ai dû prendre toutes les précautions que vous énumériez tout à l'heure, mon cher Mareilles, afin de les dépister.
À ce moment, le chauffeur corna par trois fois comme pour avertir quelqu'un.
La minute d'après, nos voyageurs pouvaient constater que l'auto, franchissant une lourde grille de fonte dorée, qui se referma derrière elle, venait de s'engager dans une large avenue coupant un parc aux arbres magnifiques.
— Jolie propriété ! murmura Fernand Lalier en connaisseur.
— C'est celle du banquier Lantenac, l'un des hommes les plus considérables de Marseille. On la nomme la villa « Les Cèdres ».
— Et quel est notre conducteur ? demanda Mareilles.
— Un homme sûr de la police de Marseille. Mais, descendons, je suppose que nous sommes arrivés.
S'il avait fait grand jour, nos voyageurs auraient pu constater que l'architecte qui avait édifié la villa « Les Cèdres » s'était inspiré de tous les styles, prodiguant les clochetons, les ogives, les dorures, les sculptures, cela, à tort et à travers.
De plus, Fernand Lalier, qui semblait s'intéresser à la propriété, aurait remarqué que la demeure du banquier était vaste ainsi qu'un palais.
Mais l'obscurité était complète, dix heures étant sonnées depuis longtemps ; aussi, nos amis ne devaient-ils faire ces remarques que le lendemain.
L'auto s'était arrêtée devant une petite porte. Celle-ci s'ouvrit aussitôt et les trois compagnons pénétrèrent dans une espèce de vestibule tendu de vieux cuir frappé d'or.
Un Chinois, d'une quarantaine d'années, les salua profondément, puis les invita à le suivre.
Derrière le Céleste, les policiers se mirent en marche.
Le vestibule conduisait à un escalier.
Sur le palier du deuxième étage, le Chinois s'arrêta devant une porte de bronze curieusement décorée de chimères grimaçantes.
Il appuya sur le bouton d'un timbre et, la seconde d'après, la porte, glissant dans une rainure latérale, découvrait l'entrée d'un salon empire, d'aspect sévère.
Une portière se souleva et nos voyageurs pénétrèrent enfin dans l'immense bureau du maître de la maison.
Celui-ci, homme de quarante ans, grand et fort, au teint coloré, aux yeux bleus à fleur de tête, à la chevelure noire, légèrement grisonnante vers les tempes, se leva de même que les cinq ou six personnes se trouvant dans la pièce. Tous étaient en tenue de soirée, sauf deux d'entre eux qui portaient l'uniforme des officiers de la marine.
— C'est bien, Li-Phuen, tu peux te retirer, dit M. Lantenac en s'adressant au Chinois.
Celui-ci, glissant sur ses semelles de feutre, s'éclipsa sans bruit.
Cependant, l'un des assistants, grand vieillard à la mine sévère, prononçait :
— Messieurs, j'ai l'honneur de vous annoncer le célèbre détective Luc Hardy et ses amis... ce sont eux dont nous attendions la présence.
— Ah ! très bien, fit le banquier Lantenac. Messieurs, soyez les bienvenus chez moi... mais, j'étais loin de m'attendre à votre visite.
Les policiers s'inclinèrent et, sur un signe du grand vieillard, lequel n'était autre que M. Alexis Merval, préfet des Bouches-du-Rhône, tout le monde prit place autour d'une grande table occupant le milieu du cabinet de travail. Celui-ci était de proportions colossales.
Deux larges baies, garnies de volets de fer, en occupaient tout un côté, faisant face à une vaste mosaïque de précieuses faïences représentant un étrange et merveilleux paysage chinois, un jardin aux fleurs de rêve que butinaient des papillons multicolores, aux ailes chatoyantes et diaprées.
Et comme Luc Hardy, grand amateur de choses artistiques, s'attardait à examiner le curieux panneau, M. Lantenac expliqua :
— Ceci est mon coffre-fort. La surface de cette mosaïque est découpée en autant de parties qu'il y a de lettres dans l'alphabet. Ai-je besoin du dossier d'une affaire ? Borel, par exemple... Je fais jouer le secret qui permet d'ouvrir le panneau... j'appuie sur le bouton qui commande la lettre B et vous voyez...
Tout en parlant, Lantenac avait disparu derrière son bureau. Sans doute, de là, avait-il manœuvré les engrenages dont il parlait, car, à peine achevait-il sa phrase qu'un large carré de la mosaïque pivota sur un de ses côtés, découvrant au milieu du paysage un trou, lequel n'était autre qu'un des compartiments du coffre-fort du banquier.
Il va sans dire que la plaque de faïence était doublée d'une épaisse lame d'acier et que les autres cloisons du casier étaient de même métal.
— Très joli, très ingénieux, murmura Mareilles.
Un sec claquement se fit entendre ; la porte, un instant ouverte, s'était refermée.
Maintenant, le coffre-fort n'était plus qu'un panneau décoratif du plus original effet.
En même temps, Lantenac réapparaissait et venait prendre place à table.
— Messieurs, si je vous ai réunis chez M. Lantenac, fit Alexis Merval, c'est que la situation est des plus graves...
« Pour M. Luc Hardy qui l'ignore, je vais la résumer en quelques mots.
« Depuis un grand mois, d'audacieux bandits terrorisent notre port... Les armateurs de navires en partance reçoivent régulièrement une lettre anonyme leur indiquant d'avoir à déposer une très forte somme allant de cinquante à deux cent mille francs dans un endroit écarté de la banlieue qu'on leur indique, faute de quoi le bâtiment prêt à prendre la mer sera coulé dès sa sortie du port. Plusieurs armateurs ainsi rançonnés se sont exécutés, mais la plupart ont refusé de souscrire à de pareilles exigences, se disant que les bandits n'oseraient pas exécuter leurs menaces. Eh bien, ceux-ci ont osé...

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