Le diamantaire anversois
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Le diamantaire anversois , livre ebook

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Description

Ovide Lechat, un écrivain que le succès a fui, rentre dans son appartement après avoir passé plusieurs jours à Londres pour négocier ses romans avec des éditeurs anglais.


Il découvre avec stupeur le corps d’un homme nu et sans vie dans sa baignoire !


Affolé, il descend en courant prévenir le concierge afin qu’il appelle la police.


Quand l’artiste remonte dans ses aîtres avec le commissaire de quartier, il constate, encore plus décontenancé, que le cadavre a disparu.


Pensant à une mauvaise blague d’un auteur à l’imagination fertile, le policer quitte le bâtiment rageant. Dans la cour, il croise l’inspecteur François PESSART et lui raconte la mésaventure qui vient de lui arriver.


Mais, au lieu de rire de la plaisanterie, François PESSART, porte son intérêt sur les agissements étranges d’un chien...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070034705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Inspecteur PESSART

- 12 -

LE DIAMANTAIRE ANVERSOIS

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Le retour de M. Lechat
 
La porte de la loge poussée, le concierge eut un mouvement de surprise en apercevant son locataire du troisième, M. Ovide Lechat. Celui-ci était depuis quelques semaines en voyage en Angleterre où il recherchait à faire des affaires avec le directeur d'un magazine populaire. M. Lechat était romancier et s'était fait une réputation quelques années plus tôt dans le genre « Détective ». Malheureusement pour lui, depuis un certain temps, ses livres ne se vendaient plus. Une à une, les maisons d'édition lui retiraient leur confiance, ses manuscrits restaient en s'entassant au fond de ses tiroirs, et, pour comble de malchance, l'écrivain s'était vu abandonné quelques mois plus tôt par sa maîtresse, Mirette Sarasin, une théâtreuse jeune et délurée, pour laquelle il avait fait tous les sacrifices que peut faire un amoureux emballé.
La lettre d'adieu laissée par l'infidèle finissait en ces termes : « Je ne peux plus longtemps perdre mon temps et mon avenir artistique avec un type claqué, vidé… incapable dans l'avenir de regagner de l'argent !... Que veux-tu, mon pauvre gros, je suis coûteuse, j'ai des besoins de luxe et de publicité, tu le savais lorsque nous nous sommes mis ensemble ?... Alors adieu et sans rancune, en copain ! »
Lechat avait beaucoup souffert de cette absence, car, en dépit de tout, il aimait encore la cruelle Mirette. Gagner de l'argent, voilà, il fallait cela à tout prix !... Nul doute alors que son amie vînt le rejoindre, car son aveuglement n'allait pas sans une certaine lucidité, il savait son amie cupide et d'humeur changeante. Mais il la savait, plus encore, attachée à ce qui représentait du battage, de la réclame tapageuse. Des photos et des manchettes à la première page des journaux équivalaient pour elle à un don, si fastueux fût-il !
Du temps où ses livres se vendaient, Ovide avait pu constater que l'espèce d'orgueil avec lequel Mirette annonçait à ses amis : « Je suis avec le romancier Ovide Lechat !... Vous savez l'auteur du célèbre livre « La police enquête ? ». Qui en est déjà à son centième mille ! »
Pour reconquérir Mirette, il fallait retrouver tout cela !... Le succès, la publicité, les formidables droits !... Mais comment ? Comment ?
Le pauvre diable avait beau presser sa matière grise, fatigué par les veilles et le labeur intensif, il ne découvrait rien à dire de neuf, s'irritait, s'énervait sur une tâche ingrate et sentait grandir en lui le doute, le dégoût… son amie avait-elle raison ?... Était-il donc à tout jamais fini ? Usé, incapable de produire ?
Cependant, le malheureux avait eu un sursaut d'énergie pour remonter la pente… Il avait essayé de s'ébaucher avec des éditeurs étrangers, afin de leur revendre son ancienne production. Hélas, les affaires s'affirmaient aussi difficiles qu'en France et le pauvre bougre, dont les dernières économies fondaient à vue d'œil, envisageait avec angoisse l'instant où il lui faudrait abandonner le coquet appartement de l'avenue Frémiet où il avait coulé tant d'heures heureuses aux côtés de son amie toujours tant aimée ! Déjà, avant son départ, il avait dû se séparer de son valet de chambre, de son auto, se faire rayer d'un cercle mondain auquel il appartenait depuis de nombreuses années et une sorte d'effroi lui venait de cet écroulement dont il ne pouvait prévoir l'arrêt.
Donc, ce matin-là, le concierge de l'avenue Frémiet guignait la rentrée de son locataire avec un regard fouilleur.
— À son air, pensa-t-il, ses affaires n'ont pas dû marcher en Angleterre. Il paraît accablé, ses cheveux ont blanchi en six semaines d'une manière surprenante et ce dos voûté, cet air triste, ne présagent rien de bon !
Tout haut il se permit de questionner en faisant les politesses d'usage.
— J'espère que monsieur à fait un bon voyage… une bonne traversée, surtout ! J'ai lu dans les journaux que la Manche était démontée ?
Ovide Lechat eut un vague geste de la main signifiant à peu près « cela n'a aucune importance » puis, déposant sur le paillasson de la loge deux petites mallettes à main qu'il tenait de chaque bras, demanda d'une voix neutre :
— Êtes-vous libre, M. Babin ?
...

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