Le fantôme du Val-Mercier
47 pages
Français

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Description

Le commissaire BENOIT et son jeune secrétaire Pierre Lissier débarquent, lors d’une nuit pluvieuse, au domaine du Val-Mercier, après avoir été appelés à l’aide par Mademoiselle Molinier qui prétend que le fantôme de son père vient la tourmenter, chaque soir.


Bien que la bonne reçoive les deux policiers avec une réticence suspecte, ils parviennent tout de même à interroger Mademoiselle Molinier qui, pour les convaincre de ses dires, leur demande de se cacher derrière une tenture à l’approche de l’heure à laquelle le spectre fait son apparition.


Et, effectivement, le fantôme du Val-Mercier ne tarde pas à surgir pour morigéner sa fille, mais, quand il aperçoit le commissaire BENOIT, l’être vaporeux a une réaction de surprise avant de disparaître...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9791070032206
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DU COMMISSAIRE BENOIT
- 14 -

LE FANTÔME DU VAL-MERCIER

de
Robert et Jean GRIMEY
I
 
La pluie tombait serrée et fine depuis le matin. La place de la gare était noyée d'ombre.
— Monsieur, où pourrais-je trouver un taxi, s'il vous plaît ?
— Un taxi ?
— Oui !
— Oh ! à cette heure-ci, vous n'en trouverez pas !
— Ne pouvez-vous m'indiquer un garage où...
— Oh ! si vous cherchez une voiture, vous n'avez aucune chance d'en obtenir une !
— C'est gai ! Quel chemin faut-il prendre pour se rendre au Val-Mercier ?
— Vous allez au Val-Mercier ?
— Eh bien, oui ! Qu'est-ce qui vous étonne ?
— Mon pauvre monsieur, vous n'êtes pas rendu !
— C'est loin ?
— Quatre bons kilomètres, et la route monte tout le temps ! Vous feriez mieux de coucher en ville et d'y aller demain matin !
— Non, non ! Je tiens à y arriver dès ce soir !
L'employé de gare haussa les épaules et n'insista pas. Puisqu'il avait affaire à un fou autant valait ne pas le contrarier. Il donna d'assez mauvaise grâce les renseignements demandés.
— En route, petit ! dit l'homme à un jeune garçon qui s'efforçait désespérément d'y voir dans les ténèbres. Il paraît qu'il est impossible de trouver une voiture dans ce patelin !
Ils traversèrent la place de la gare et suivirent la route indiquée. Très vite, ils arrivèrent aux limites de la ville. Un chemin montueux, mal pavé, très chichement éclairé s'offrait à eux ; ils s'y engagèrent.
La pluie était devenue plus violente. Elle aveuglait les deux hommes et transperçait leurs vêtements.
Soudain, juste avant un tournant assez court, il n'y eut plus qu'un sentier raviné par l'eau qui dévalait du haut de la colline.
— Ce n'est plus un chemin ! maugréa l'un des voyageurs. C'est un torrent ! Je crois que nous aurions mieux fait de suivre le conseil du cheminot !
— Petit, répliqua son compagnon, il ne faut jamais regretter de s'être soucié d'abord de son devoir ! Cette promenade manque certes d'agrément, mais nous finirons bien par arriver et peut-être nous féliciterons-nous de n'avoir pas perdu de temps !
Le jeune homme à qui était donnée cette leçon de conscience professionnelle soupira et ne répondit pas. Il continua sa marche pénible dans le vent et dans la pluie.
Enfin, une masse sombre se dressa à quelque dix mètres du bord du chemin.
— Une maison ! Si ce n'est pas le Val-Mercier, on nous indiquera toujours si nous sommes sur la bonne route !
— Le Val-Mercier, cela ? Ce serait étonnant !
— Pourquoi ?
— Nous sommes sur la hauteur ! Il faudrait que la maison ait été baptisée par un fou !
Ils cherchèrent en vain la chaîne d'une cloche. Ils durent crier à pleine voix pendant un assez long temps.
Enfin, une lumière vacilla dans le cadre d'une porte ouverte. De loin, une voix lança avec force, pour que les paroles ne soient pas emportées par le vent et par la pluie :
— Que demandez-vous ?
— Le Val-Mercier, c'est encore loin ?
— Le Val-Mercier, c'est ici ! Que voulez-vous ?
— Nous venons pour l'enquête !
— Quelle enquête ?
— Eh bien, dites donc, avez-vous l'intention de nous faire rester longtemps sous cette pluie battante ? Venez nous ouvrir la grille ! Je suis le commissaire Benoit !
La porte se referma brusquement.
— Qu'est-ce que cela veut dire ? s'inquiéta Pierre Lissier, le secrétaire de Benoit.
— Ne t'en fais pas, petit ! lui répondit le commissaire. Je donne exactement trois minutes à ces gens pour nous faire entrer chez eux !
— Et s'ils ne sont pas venus au bout de ce délai, nous nous en retournerons ?
— Pas du tout ! S'ils ne sont pas venus, nous sauterons par-dessus le mur !
— Il me semble bien haut !
— Bah ! tu es jeune, et je ne manque pas de muscles ! Nous leur ferons voir qu'un peu de sport ne nous effraie pas !
Mais la grille grinça.
— Dépêchez-vous ! dit une voix sortie de la nuit. Il fait un temps de chien !
— Vous auriez bien dû vous en apercevoir plus tôt et ne pas nous faire attendre ainsi ! reprocha Benoit. Qu'aviez-vous donc à cacher ?
— Mais rien du tout ! Quelle idée !
— Une idée qui n'est peut-être pas si folle que cela !
En parlant, Benoit n'avait pas cessé d'avancer prudemment, car l'obscurité était totale. Du pied, il heurta la première marche d'un petit perron.
Il se préparait à monter, quand la voix lui intima sèchement l'ordre de faire le tour de la maison.
— C'est étrange, patron, ne trouvez-vous pas ? souffla Lissier.
— C'est surtout désagréable. On semble avoir juré de nous faire tremper jusqu'aux os !
Ils pénétrèrent enfin dans une vaste, mais sombre cuisine aux solives apparentes noircies par la fumée. La pièce était chichement éclairée par une lampe à pétrole d'un modèle réduit.
— Comment, vous n'avez pas l'électricité ?
— C'est notre droit, je pense !
— Dites-moi, ma brave femme, vous avez l'intention de me répondre longtemps sur ce ton ?
— Mais...
— Je vous préviens qu'il me déplaît fort et que ma patience a des limites ! Or, vous venez de vous livrer à un petit jeu qui n'est pas tout à fait à mon goût. Il ne faudrait tout de même pas exagérer ! Puis-je savoir pourquoi vous nous avez fait faire un petit détour ?
— Je ne tenais pas à ce que vous salissiez la mosaïque du vestibule ! Vous gouttez partout !
— À qui la faute ? Et puis, il faudra en prendre votre parti ! Je vais commencer mon enquête, je vais donc me promener dans la maison !
— Pas dans cet état... Attendez je vais vous donner des costumes du pauvre monsieur !
— Vous êtes bien bonne !
— C'est pas pour vous, mais pour mes parquets !
La vieille disparut. Benoit et Lissier se rapprochèrent des quelques tisons mourant dans l'âtre.
Soudain, trois coups sourds résonnèrent dans le silence.
— Qu'est-ce que c'est ? demanda Pierre à haute voix.
— Chut !
Mais les deux hommes eurent beau tendre l'oreille, ils n'entendirent plus rien.
La vieille revint, portant sur le bras des nippes invraisemblables.
— Nous aurons l'air de Carnavals, dit Benoit, mais tant pis : nous serons au sec !
— J'ai prévenu mademoiselle de votre arrivée ! dit la femme. Elle est bien contente. Elle vous attend, car c'est bientôt l'heure du fantôme !
 
* * *
 
Une fois que le commissaire...

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