Le Grand Dédé
88 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
88 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Un flash spécial passait en boucle sur TéléMarnier : l’accident ayant couté la vie à Madeleine Jewel n’en était pas un.


L’inspection du véhicule, effectuée par la police scientifique, avait révélé un acte de sabotage au niveau des freins et de la direction.


On se demandait comment la mécanique avait résisté le temps de parcourir les kilomètres séparant Marnier de Belvier.


Le mari de la victime se sentait visé. Sa défunte épouse possédait sa propre voiture. Elle ne se servait que très rarement de la Mercedes qu’elle jugeait trop longue.


Donc...




Dans Rose Lune, toujours aussi futé, le Grand Dédé prendra une fois encore l’inspecteur Martin de vitesse. Les inénarrables trois vieux piliers de comptoir et leur humour décalé sont bien sûr de la



partie. Vol, vandalisme, harcèlement, crime, tout y est. La pointe d’érotisme aussi ! Ne ratez pas ce neuvième tome. Vous en sortirez le sourire aux lèvres. Bonne lecture !

Informations

Publié par
Nombre de lectures 11
EAN13 9782376921042
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’esprit des aigles Chaussée de Forest, 22 1060 Saint Gilles Bruxelles http://espritdesaigles.e-monsite.com http://qasida.e-monsite.com/ ISBN (versions numériques) : 978-2-37692-104-2 Versions eBooks réalisées parIS Editionvia son labelLibres d’écrire.
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés.
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le cons entement de l’auteur, de ses ayants-droits, ou de l’éditeur, est illicite et con stitue une contrefaçon, aux termes de l’article L.335-2 et suivants du Code de la proprié té intellectuelle.
Chapitre I
Le soir du 11 avril, beaucoup d’astronomes amateurs et autres curieux s’étaient déplacés vers Belvier pour y admirer, photographier ou encore observer, à l’aide de lunettes de Kepler, la fameuse pleine lune rose annoncée par tous les médias. Elle serait, paraît-il, plus visible du village proche de Marnier. Pour l’occasion, René et Josette, les patrons du ba r ‘Le Bistrot’, avaient sorti leur terrasse malgré la température encore fraîche pour la saison. En première ligne, Arthur, Ferdinand et Mathieu faisaient l’article, à grands coups de vannes, envers tous ces inconnus venus polluer leur territoire. – T’as vu tous ces imbéciles avec leur matos de ker messe ? C’est pas avec leurs trucs rikiki qu’ils vont la voir en relief, la belle rose, lança Mathieu, juste au moment où un homme aux longs cheveux poivre et sel pendant sur les épaules passait à sa hauteur. – T’es con ou t’es con ? Un coup de vent et paf les tifs sur l’objectif. La verra pas en relief, il n’y verra plus rien du tout, le hippie, ricana Ferdinand en lissant sa moustache en guidon de vélo. – Bouclez-la ! On ne sait pas à qui on a affaire. Avec vos imbécillités, vous allez déclencher une bagarre générale, tempéra Arthur. Ils en étaient là de leurs conclusions, quand Dédé, le détective de Belvier, arriva à moitié endormi : – Qu’est-ce qui se passe ? C’est quoi tous ces gens ? – Des voyeurs de lune, répondit Mathieu. – C’est pas des voyeurs, c’est des voleurs ! Des vo yeurs, c’est quand vous vous rincez l’œil derrière la fenêtre de la salle de bain de la Suzanne. Ça, c’est de la lune ! gloussa Ferdinand en parlant de sa vieille maîtresse. – Tu parles d’une lune. On y garerait bien le soleil et toute la galaxie d’un coup, constata Arthur. – Salopard ! T’avais pris tes jumelles pour en sortir une pareille ? – Non, un spéculum. – Spéculoos, spéculoos ? Viens pas me dire que t’as déjà été y tremper le biscuit ? questionna Ferdinand, hors de lui. Mathieu allait en relancer une pour expliquer à son vieux pote, un peu ignare, la différence entre les biscuits et le reste, quand René arriva avec la bouteille de vin rouge commandée dix minutes auparavant. – On allait se déshydrater, râla Mathieu. – Priorité aux touristes ! Pour une fois qu’on en v oit, on ne va pas les faire fuir, répondit le patron du Bistrot, un sourire commercial en sautoir. – Ils ne m’ont pas répondu. C’est quoi tous ces gens ? redemanda Dédé. – T’es pas au courant ? Faut suivre hein, mon gars ! C’était dans tous les journaux et sur toutes les chaînes de TV. Même TéléMarnier l’a annoncé. C’est la pleine lune. Et en plus, elle sera rose ! Elle sera plus visible à Belvier qu’à
Marnier, qu’ils ont dit. Regarde, elle pointe son n ez derrière le vieux noyer de la place de l’église. Et je confirme, elle est rose ! Dédé s’empressa de tourner la tête, les trois irasc ibles et toutes les personnes assises à la terrasse aussi. Les appareils photos e t autres GSM crépitaient dans tous les sens. Les vieux faisaient silence. On aura it même pu croire qu’ils essuyaient une larme. Puis d’autres convaincus se m irent à marmonner. Ils priaient ? Comme pour leur faire plaisir, dame la l une s’était emmêlée dans les branches du vieil arbre. Dédé fit quelques photos, puis après les avoir triées, il les montra à Arthur, grand spécialiste de photograp hie en son temps. Les deux autres tendaient la main vers le GSM pour profiter des images aussi quand celui-ci se mit à sonner. C’était Pol Legrand, journaliste du Quotidien de Marnier. – Bonsoir détective ! – Salut reporter ! Que puis-je pour toi ? – Pour moi, rien. Mais si ça t’intéresse, y a du ra ffut en ville. Deux magasins attaqués à la voiture bélier dans le centre. Et un braquage aunight-shop, armes, cagoules…la totale ! Martin et sa troupe ne savent plus vers quel endroit se diriger. Tu ne viendrais pas ? – Quoi faire ? Personne ne m’a sollicité. Enfin, pa s encore… termina Dédé. Puis, pour une fois qu’il y a de l’agitation à Belvier, autant en profiter. – De l’agitation à Belvier ? – Ben oui, la lune rose ! – Tu la vois ? T’as fait des photos ? Y a des gens de Marnier ? – Holà ! Tout doux ! Oui elle est rose, enfin presq ue. C’est plutôt comme un halo. Oui, j’ai fait des photos. Et oui, il y a plein de gens. Mais quant à savoir s’ils viennent de Marnier, c’est pas écrit sur leur front. Pourquoi ? – Y a peut-être les commerçants visés. Faudrait ann oncer les vols. Pour la bijouterie, plus rien dans la vitrine. Pour la libr airie, les clopes et les billets de loterie. Aunight, juste la caisse. – Comment sais-tu ? – J’ai une taupe chez les flics. Ils sont en train de tout retourner. Manquerait plus qu’ils se servent aussi. Martin est resté en r ade aunight. Il fait de l’intimidation à la gérante. Une belle petite poule tte toute tremblante. C’est tout juste s’il ne l’accuse pas de s’être volée elle-mêm e. Vu les autres litiges, elle en aurait profité pour faire son beurre. Il est là, bi en à l’abri, au lieu de pister les voleurs. – Ben oui, c’est du Martin pure race, ça, dit Dédé avant de raccrocher. René étant de passage sur la terrasse, il lui expliqua la situation à Marnier et lui demanda s’il n’avait pas un micro à longue portée. Il avait un mégaphone. Il n’avait qu’à se promener parmi les badauds en pouss ant sa gueulante. Peut-être qu’il réussirait à se faire entendre. Sitôt dit, si tôt fait. André Gard, dit le grand Dédé, fit aussitôt passer l’information du mieux qu ’il pouvait, applaudi par les pieds nickelés, debout sur leurs chaises. Du coup, on ne savait plus s’il fallait
écouter leurs tonitruants « allez Dédé ! » ou les paroles hachées sortant du porte-voix. Il allait faire demi-tour quand un homme, acc ompagné d’une femme couverte de bijoux la faisant ressembler à un arbre de Noël l’interpella : – Vous savez quels commerces sont touchés ? – Le vôtre, sûrement, dit Dédé en regardant la rutilante qui l’accompagnait. L’homme suivit son regard et éclata de rire : – Je ne suis pas bijoutier, je suis boucher. C’est vrai que l’image qu’elle renvoie porte à confusion. Hélas, c’est du toc ! Pour représenter la boucherie, il lui suffirait d’un anneau dans le nez et d’une touffe de persil d ans les oreilles. Là, au moins… dit le viandeux en s’esclaffant alors que la rombière le fusillait du regard. Dédé lui énuméra les commerces visités et termina e n l’informant que la police était sur place. En entendant le mot police, l’autre lui répondit par un haussement d’épaules avant de déclarer qu’il rentrait à Marnie r. On ne savait jamais, les voyous avaient peut-être eu envie d’un bonsteakpassé à l’attendrisseur. – Allez Mimine, on y va ! lança-t-il à sa femme en faisant demi-tour. Sourire aux lèvres, ventre en avant, Mimine le suiv it sans piper mot. André Gard allait rejoindre la terrasse du Bistrot quand un ho mme aux longs cheveux gris l’accosta : – J’ai entendu ce que vous disiez au boucher. Vous parliez d’une librairie ; mais il y en a plusieurs à Marnier. Savez-vous de laquelle il s’agit ? Vous y étiez ? – Désolé, répondit Dédé en faisant non de la tête. – Comment êtes-vous déjà au courant, alors ? – Un ami m’a téléphoné. Pourquoi, vous êtes libraire ? demanda Dédé. – Oui ! Mon magasin se trouve près de la place. – La police est à l’œuvre. Renseignez-vous auprès d ’elle, conseilla sans grande conviction le détective. – Pfff ! Martin ! soupira l’homme en s’en allant. « Encore un qui connaît la bête », pensa Dédé en souriant. Les gens venus contempler le spectacle peu commun o ffert par la nature se dispersant, André Gard décida d’aller constater de visu les dégâts occasionnés par la voiture bélier. Peut-être qu’en se plongeant directement dans l’ambiance, ça l’aiderait pour une hypothétique enquête. À la terrasse du Bistrot, les vieux, tout sourire, étaient en grande conversation avec u ne belle jeune fille de type asiate. – Elle est japonaise. Elle s’appelleAïko. Ça veut dire ‘Petit amour’. Elle travaille aunight & day.Elle aimerait aller réconforter sa collègue. Elle est venue avec un libraire, mais elle ne le retrouve plus. Faut la re conduire à Marnier, termina Mathieu. – Ça tombe bien, j’y vais justement. Je vais cherch er Gertrude, j’arrive ! promit Dédé. – Gertrude ? C’est sa mère ? demanda aussitôt ‘Petit amour’. – Non, sa moto ! s’esclaffa Ferdinand.
Dédé de retour, il tendit un casque à la jeune fille et en avant pour Marnier. Peu habituée à chevaucher ce genre de véhicule,Aïko se penchait dans le sens contraire des tournants en s’agrippant de toutes se s forces à la taille du pilote. Déstabilisé, Dédé ralentit au maximum et continua s on chemin à la vitesse cortège. Arrivé devant le magasin de nuit, il dépos a sa passagère, lui promit de venir la saluer et rechercher son casque avant de r egagner Belvier. La jeune fille opina et fonça près de sa copine. Une voix furieuse la fit sursauter : – J’avais dit de ne laisser entrer personne ! clair onna Martin en sortant de l’arrière-boutique. – C’est une collègue! répondit la gérante. – Collègue ou pas, quand c’est personne, c’est pers onne ! Dehors ! vociféra le flic plus hargneux que jamais. Après avoir détaillé la jeune arrivante des pieds à la tête : carte d’identité, permis de travail ! aboya-t-il. – Voilà, ditAïko, un sourire narquois aux lèvres. – Ça va ! Vous pouvez rester, mademoiselle, dit Mar tin en constatant qu’Aïko était la fille d’un ancien juge de Marnier. Un juge qui, durant l’exercice de ses fonctions, lui avait relevé les bretelles à plusieu rs reprises pour son manque d’initiative, la mauvaise gestion de son équipe et les nombreuses fois où un jeune détective de Belvier avait réussi à résoudre des affaires nébuleuses à sa place. En bref, un homme qui était la honte de la police. Se rappelant les remarques dont il avait fait l’objet de la part du paternel de la petite Asiatique, Martin vida les lieux sur un grand « bonne fin de soirée, mesdemois elles ! » sans demander son reste. Dédé revint dix minutes plus tard. Il raconta aux filles ce qui se passait deux rues plus loin. Deux vitrines avaient bien été défo ncées. Les badauds étaient nombreux. Les rares policiers restés sur place invitaient les gens ayant remarqué des allers-retours portant à confusion les jours précédents, ou ceux ayant assisté aux vols, à venir témoigner le lendemain au commiss ariat. Et, bien entendu, comme chaque fois qu’il se passait quelque chose de louche, tout le monde parlait d’une camionnette blanche. « À croire que les voleurs ou autres bandits se refilent le même véhicule les uns aux autres pour accomplir leurs forfaits », pensa D édé. Il allait partir après avoir récupéré son casque qu and Cyrielle, la gérante du night, lui proposa une boisson fraîche. Dédé fit mine de refuser puis, devant le regard insistant deAïko, il accepta une canette desoftà la menthe. Étonnées par le silence de ce beau jeune homme à l’air timide, l es filles le regardaient curieusement. Pas dupe, Dédé riait sous cape. « On dirait des gosses devant la vitrine d’un marchand de crèmes glacées en période de canicule. Pourtant, elles n’auront pas mon cornet », pensait-il. Pour meubler la conversation, elles commencèrent à le questionner : la vie n’était-elle pas trop monotone à Belvier ? Que faisait-il de ses soirées ? Où travaillait-il ?
L’entrée du libraire aux longs cheveux poivre et se l stoppa net le tir croisé des questions auxquelles Dédé n’avait encore donné aucu ne réponse. L’homme s’adressa directement àAïkosans se rendre compte de la présence du détective appuyé à un rayon un peu à l’écart : – T’es rentrée comment ? – Pas avec toi en tout cas, répondit sèchement ‘Petit amour’. – Excuse-moi ! J’étais pressé. Un grand saisi annon çait les vols à l’aide d’un porte-voix. J’avais peur que ce soit chez moi. Je ne voulais pas rater les flics. Piqué au vif, Dédé lança brutalement sa canette dan s une poubelle posée aux pieds du médisant. Puis, après un clin d’œil aux deux filles, il sortit en disant : – À plus ! Le saisi vous salue ! Il entendit juste la voix d’Aïko traiter tle libraire d’imbécile, démarra Gertrude e repartit pour Belvier. Au Bistrot, quatre jeunes jouaient aubaby-footpoussant des grands en «yeah!!! » à chaque fois qu’ils marquaient un but. Les vieux avaient déserté la terrasse pour reprendre leur place habituelle entre la fenêtre et le comptoir. Josette somnolait en regardant TéléMarnier. René br iquait le zinc en sifflotant un air connu de lui seul. – T’en a fallu du temps ! grinça Mathieu en voyant arriver Dédé. – T’as rien compris, il devait faire connaissance, continua Ferdinand l’œil déjà allumé. – Ah ! La ferme, taisez-vous ! termina Arthur. – Ben quoi ? N’y a jamais goûté aux Asiatiques, le gamin. Paraît qu’en pleine action, elles miaulent comme des chatons, ces petit es choses-là, renchérit Ferdinand. – Je n’ai goûté à rien du tout. Je l’ai déposée prè s de sa copine et je suis allé aux nouvelles. Le bijoutier et le libraire avaient descendu leurs volets. La police brillait par son absence. Il ne reste que des morce aux de verre et quelques briquaillons pour témoigner des effractions. À part ça, rien vu de flagrant. Ah si, quelques quidams qui y vont chacun de leur version et qui finalement n’ont rien vu. Le bruit les a alertés. Ils ont seulement osé s ortir de chez eux quand la foire était terminée. Donc voilà, je n’en sais pas plus que vous. Il fit abstraction du qualificatif de ‘grand saisi’ dont le libraire l’avait gratifié et rentra chez lui. Le lendemain à midi, le chroniqueur de TéléMarnier faisait le compte rendu des événements de la veille quand Dédé arriva au Bistrot : Hier soir, alors que tout le monde admirait la pleine lune rose, quatre hommes cagoulés ont défoncé les façades de deux commerces à l’aide d’une camionnette blanche munie d’un imposant pare-bœuf. Les préjudic es financiers du bijoutier et du libraire se montent à plusieurs milliers d’euros . L’inspecteur Martin et son équipe sont sur les dents. Personne n’ayant eu la b onne idée de relever le
numéro de la plaque d’immatriculation ni la marque du véhicule, l’inspecteur a des doutes quant à la bonne suite de son enquête. N éanmoins, il vient d’ordonner la mise en place de barrages sur toutes les routes aux alentours de Marnier. Il dit aussi que, vu le nombre de camionnettes blanches impliquées dans divers méfaits, bien malin celui qui saura faire la différence. Nous ne doutons pas de la bonne foi des policiers ; mais au regard du temps passé à faire démarrer la machine judiciaire, nous pensons qu’il y a peu de c hance qu’on retrouve les fuyards. Aussi, vu l’ampleur des forces déployées sur le ter ritoire de Marnier, nous ne pouvons que conseiller aux personnes possédant un v éhicule blanc de rester chez elles. La police veille !termina le journaliste, un sourire ironique aux lèv res. – Tu parles, qu’elle veille ! Ils vont contrôler tout le monde pour faire croire qu’ils s’activent. Depuis hier soir, les malfrats sont déjà loin. Ils doivent bien rigoler. Puis un pare-bœuf, ça s’enlève, souligna René. Les vieux venaient d’arriver pour l’apéro. Comme à leur habitude, ils avaient divisé le Quotidien de Marnier en trois parties, qu’ils se repassaient à tour de rôle. Mathieu épluchait les faits divers, Arthur la rubri que politique et Ferdinand les petites annonces. – Pol Legrand n’a pas fait dans la dentelle. Martin en prend encore pour son grade, déclara Mathieu en riant. – T’as encore oublié ton dentier,Bugs Bunny, fit remarquer Arthur en regardant la bouche de son pote où il ne restait que les deux incisives centrales pour tout ornement. – L’ai pas oublié, l’ai perdu ! rétorqua Mathieu, l’air chagrin. Par réflexe, Ferdinand porta la main à son oreille gauche. Sa chaine stéréo bien en place, il poussa un gros ouf de soulagement et c ontinua sa lecture. – Qu’est-ce qu’il raconte, Pol ? demanda Dédé à Mathieu. – Comme les autres, à part qu’il casse un peu plus de sucre sur le dos de Martin. – Comme d’hab’, sourit Dédé. Un tonitruant : « bien le bonjour ! » leur fit tour ner la tête. C’était l’homme aux longs cheveux qui avait traité André Gard de saisi la veille. Il était accompagné d’Aïkodirectement à lui. Il. Reconnaissant l’homme au porte-voix, il s’adressa voulait savoir où trouver le fameux détective réputé apte à démêler tout ce que la police laissait au hasard. – C’est moi, répondit André Gard. De quoi s’agit-il ? -Vous n’avez pas un bureau ? demanda l’autre un peu intimidé par les regards scrutateurs des vieux. – C’est juste en face. Suivez-moi, l’invita Dédé en ouvrant la marche. Avant de partir, le libraire se tourna versAïkol’inviter à les suivre. Elle pour préférait l’attendre au Bistrot près de ses nouveau x amis. Il n’avait qu’à venir lui
offrir un verre quand il en aurait terminé. – Asseyez-vous ! l’invita Dédé une fois rendu dans son bureau. – D’abord les présentations. Je m’appelle Esteban A costa. Comme je vous le disais, on est venu visiter ma librairie et mon bur eau pendant que j’admirais la fameuse lune. J’en ai informé l’inspecteur Martin. Il m’a directement envoyé sur les roses sans me laisser le temps de m’expliquer. Pour lui, tous les commerçants vont en profiter pour porter plainte, q uant à de présumés vols, en vue de faire marcher leurs assurances. J’allais rétorquer que ce n’était pas mon cas, quand il m’a coupé la parole, en décrétant qu’il y avait de drôles ‘d’olibrius’ parmi la flopée de boutiquiers de Marnier. Puis il a raccroché sans autre forme de procès. Moi, un ‘olibrius’ ! Se prend pour qui, lui ? L’occasion était trop belle. Dédé répondit du tac au tac : – Il y en a bien un qui m’a traité de grand saisi hier auNight and dayà Marnier. – Oups, c’était vous ? Veuillez m’excuser, j’étais énervé, répondit Esteban, rouge de confusion. – Que vous a-t-on volé ? coupa le détective. – À la librairie : des livres de chasse et pêche et autres magazines… olé-olé. Puis cinq cent euros dans mon privé et quelques eff ets personnels. C’est des amateurs, ils n’ont pas touché aux clopes. C’est pas grand-chose, mais ça me fait râler. – C’était chez-vous la voiture bélier ? – Non, ils sont entrés par la cave. Elle donne de p lain-pied sur un petit chemin accessible en voiture. J’avais dit àAïkode refermer la porte à clé quand elle est allée chercher l’auto dans la rue derrière. Elle a sûrement oublié. Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Aïko, c’est votre compagne ? – Juste une amie. Elle vient m’aider quand il n’y a pas de travail pour elle au Night. – Vous avez des soupçons ? Quelqu’un était au courant de votre absence ? – Non ! Enfin si, Cyrielle. J’ai une entière confia nce en elle. Puis elle était occupée au magasin, donc… Mais vous savez, il n’y a pas que chez moi. Ils sont passés chez le boucher aussi. – Un homme avec une femme couverte de bijoux ? – Oui, Mimine. Vous les connaissez ? – Je les ai vus hier quand je jouais les crieurs pu blics. Qu’est-ce qu’on leur a volé ? – Des jambons, des saucissons, un plateau desteaks,ses couteaux et son hachoir. Il ne rigole pas. C’est pas donné, ces out ils professionnels. Et, évidemment, il s’est fait rembarrer par Martin auss i. On n’est pas sauvé avec la bande de cow-boys qui nous servent de flics à Marnier, soupira Esteban Acosta. – Que voulez-vous que je fasse ?
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents