Le maître des ombres
54 pages
Français

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Description

Monsieur Leroux, antiquaire, n’est pas serein.


Non seulement il a reçu un message anonyme lui indiquant qu’il ne lui restait plus que trois jours à vivre, mais en plus, durant la nuit, une statuette de valeur a disparu de son magasin.


Voulant comprendre, il se rend chez le professeur Huard qui a cherché à acquérir l’objet volatilisé, et, comme dans un rêve, retrouve son bien délicatement posé sur la cheminée du savant.


Huard, assurant qu’il n’y est pour rien, décide de faire appel aux talents du célèbre détective Francis BAYARD pour découvrir qui est l’instigateur de cette mascarade et qui menace son ami Leroux.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791070033623
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES AVENTURES DE FRANCIS BAYARD
alias le « Sphinx »

LE MAÎTRE DES OMBRES
Récit policier

Jean des MARCHENELLES
I
UN SINGULIER AVERTISSEMENT

Monsieur le commissaire Ferrari connaissait très bien M. Leroux, le vieil antiquaire de la rue de Cassel. Il le voyait, chaque matin, au fond de sa boutique, devant laquelle il devait passer pour se rendre au commissariat.
La barbe rousse du commissaire était aussi familière à M. Leroux.
Il y avait des années de cela ; des années qu'ils se saluaient réciproquement, du trottoir et du fond de la boutique.
Aujourd'hui, pour le commissaire, le père Leroux cessait d'être le petit antiquaire insignifiant de tous les jours ; il le recevait dans son bureau et tentait de lui arracher quelques propos cohérents.
Qu'est-ce qui me vaut l'honneur de votre visite, cher Monsieur Leroux ?
Et l'autre, tremblant, essayait d'expliquer :
C'est épouvantable, Monsieur le Commissaire, épouvantable et fantastique !...
Un geste exprimant la terreur acheva la phrase qu'il ne savait compléter.
Remettez-vous, mon ami… Prenez un siège… Expliquez-moi clairement ce qui vous est arrivé… Un vol ?...
Si ce n'était que cela !...
Alors… je ne devine pas.
Vous ne pouvez pas deviner !...
M. Leroux tendit alors au commissaire une feuille dactylographiée, sortie des profondeurs de sa poche de redingote…
M. Ferrari lut à haute voix le texte abracadabrant qui s'offrait à ses yeux :

« Attention ! Monsieur Leroux.... TROIS JOURS ET TROIS NUITS. Il ne vous reste que trois jours à vivre avant de disparaître pour toujours. »

Eh bien ?... Qu'en pensez-vous ?...
Je pense que ce petit avertissement est l'œuvre d'un fumiste. Son auteur est certainement un habitué du cinéma ou un fervent du roman policier. C'est ridicule, usé, périmé, ça ne tient pas debout ce truc-là !...
Mais songez que dans trois jours je puis être enlevé, assassiné ! On cherche à me faire disparaître, c'est clair !
Ne dramatisons pas. Procédons par ordre. Quand et comment vous est parvenu ce message ?
Je… je ne sais pas, Monsieur le Commissaire !...
Allons ! vous voulez plaisanter !
M. Leroux traça dans l'air un geste qui eût pu toucher au pathétique si le personnage qu'il incarnait eût été moins grotesque :
Plaisanter ! Mais regardez-moi donc, Monsieur le Commissaire ! Voyez mon visage bouleversé ; il porte encore, j'en suis sûr, les traces du choc que j'ai reçu ! J'en suis encore tout tremblant. Oh ! je sais, il vous sera difficile d'admettre « a priori » la véracité de mes affirmations… Je dois, moi-même, m'imposer un singulier effort pour essayer de reconstituer la scène telle qu'elle s'est produite.
Décidé à ne plus l'interrompre, M. Ferrari prit un bloc sur lequel il nota quelques indications. Ce geste eut pour effet de rasséréner l'antiquaire. Se sachant écouté, il s'installa plus confortablement sur son siège et commença…
II
UNE NUIT MOUVEMENTÉE
 
— La nuit dernière, je dormais assez mal ; mon sommeil était entrecoupé de cauchemars et, plusieurs fois, je me réveillais en criant. Vers minuit, je ne parvenais plus à me rendormir. À ce moment, il se produisit quelque chose d'anormal. J'eus l'impression très nette que je rêvais les yeux ouverts ! Je voyais le Napoléon d'Isabey, devant moi.
M. le commissaire sursauta :
— Quoi ?... demanda-t-il, stupéfait.
— C'est une pièce de mon magasin, expliqua l'antiquaire ; une pièce rare. Une statuette en or, avec deux émeraudes enchâssées dans son socle. C'est une œuvre d'Isabey, le célèbre miniaturiste, protégé de Napoléon. Elle représente le buste de l'Empereur. Sa valeur est considérable, non seulement par la matière précieuse qui la compose, mais aussi par le nom de l'artiste qui l'a exécutée. D'autant plus qu'Isabey fut avant tout peintre et dessinateur. C'est la seule sculpture qu'il nous ait laissée. Cette œuvre unique mesure environ huit centimètres. Le Napoléon qui se présentait à mes yeux sidérés était dix fois plus grand. Mais cette… vision représentait exactement mon Napoléon. Je sautais hors du lit… Fébrilement, j'allumais une petite lampe de chevet. À la lueur qui se répandit dans la chambre, la vision disparut complètement. Sur le sol, à mes pieds, je découvris alors le papier que je vous ai montré tantôt… J'eus le courage d'avancer, de pénétrer dans mon magasin. Je remarquais que la porte était ouverte ; je me heurtais à un corps, placé devant moi. Un vacarme épouvantable se produisit. Je vis une ombre s'abattre sur le plancher. Dans le magasin, dans la chambre, plus le moindre bruit. Un silence de mort… Oh ! ce silence, après cette chute dans la nuit !... Comme il pesait sur ma poitrine… Longtemps, je restais figé sur place, n'osant plus faire un mouvement, transi, ankylosé. Lentement, je repris l'usage de mes sens. J'avançais dans le magasin. J'examinais les objets placés sur le comptoir. Aucun n'avait été déplacé...

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