Le Marchand
298 pages
Français

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Description

Tonio, italien, directeur de banque, mène une vie tranquille à Paris, sans secousses ni émotions fortes.



Son existence est complètement bouleversée par deux rencontres, avec deux personnes complètement différentes, que le destin a voulu unir dans un jeu de dupes, où amour, amitié et danger se poursuivent sur des voies parallèles.



Trafiquants d’armes, milieu de la pègre de l’Italie méridionale, voyage imprévu au Moyen-Orient à la découverte de deux mondes apparemment éloignés, mais étroitement soudés : celui de l’extrême pauvreté et celui de l’intégrisme qui s’épanche dans la guérilla et le terrorisme.



Le Marchand est une succession d’évènements qui tiennent le lecteur en haleine, dans un roman policier plein de passion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 janvier 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332975973
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-97595-9

© Edilivre, 2016
Cet ouvrage ser ait le fruit de l’imagination de l’auteur. Toute référence à des personnes ou des événements réels est purement fortuite.


Les droits de reproduction et de traduction sont réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être utilisée, reproduite ou distribuée par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite de l’auteur.
Couverture : Valentina Dorsa.
Dédicace


Pour ma femme Jenny et mes enfants Valentina et Royston.
Avec tendresse.
1
Tonio avait accepté à contre cœur de prendre sa voiture et de se rendre à Saint-Malo. Le temps n’augurait rien de bon, il serait volontiers resté à la maison tout l’après-midi et le soir il serait sorti pour aller voir un de ces vieux films en noir et blanc qui lui plaisaient tant.
Mais il n’avait pas pu résister au coup de fil d’Irene. Ces deux nuits passées avec elle, dont il avait fait la connaissance seulement il y a une semaine au bureau de poste de la rue de Rennes, lui revenaient violemment à la mémoire. Il n’avait jamais connu une fille aussi inexpérimentée et en même temps aussi désireuse d’apprendre ce qu’elle appelait « les frénésies interdites » du sexe. Mais il n’avait jamais connu une fille aussi spontanée et limpide.
Il l’avait vue pour la première fois en fin d’après-midi d’un samedi gris et froid, alors que, Nunzia, sa vieille nounou qui l’accompagnait tentait de téléphoner à Caltanisetta. Tonio avait assisté avec amusement à la prise de bec entre la vieille femme et l’employé de la poste, lequel essayait de lui faire comprendre, de façon plutôt incorrecte, que le téléphone fonctionnait parfaitement, mais qu’il fallait attendre la tonalité après la voix de l’opératrice, avant de composer le numéro pour l’Italie. Mais Nunzia insistait, parlant en italien avec un très fort accent sicilien, disant que le téléphone ne fonctionnait pas et que l’opératrice ne répondait pas à ses questions. Plus elle se mettait en colère, plus son accent augmentait, à tel point qu’à un certain moment, Tonio n’arrivait plus à la comprendre. Puis, la jeune fille qui était avec cette femme, et qui tentait à voix basse de la calmer, se retourna comme pour s’excuser vers les personnes qui faisaient la queue derrière elles, et Tonio eut la vision d’un très beau visage, encadré de longs cheveux noirs jais et d’une bouche charnue et sensuelle. Mais ce qui le frappa le plus, ce furent ses yeux grands, doux et d’une couleur qu’il ne put définir tout de suite, à cause de la lumière au néon du bureau de poste. Pas noirs, pensa-t-il, peut-être verts. Tonio se proposa de les regarder mieux si l’occasion se présentait. Elle était vêtue d’un manteau en renard, un peu sophistiqué pour une femme aussi jeune, quoiqu’elle le portât avec désinvolture.
« Puis-je me permettre ? peut-être puis-je vous aider ? » dit Tonio en s’approchant des deux femmes.
« Ah, vous êtes italien ? Mais je vous en prie, volontiers » répondit la femme. Et fulminant encore contre l’employé avec un regard meurtrier, « celui-là me paraît un citrulo 1 , il fait celui qui ne comprend rien ou fait semblant de ne rien comprendre ».
Sans tenir compte de la jeune fille, Tonio se concentra sur la femme et lui expliqua avec calme qu’il fallait faire preuve de patience avec les fonctionnaires, mal payés et ignorants. Il l’amena à la cabine et l’aida à composer le numéro de téléphone pour la Sicile. Après deux tentatives, une voix masculine répondit. Tonio rapidement passa le combiné à la femme qui, comme s’il s’agissait d’un miracle, commença à hurler qu’elles allaient bien, que le voyage en train avait été long et fatigant, que l’hôtel était parfait, mais que la petite avait peu dormi. Puis, avec des gestes frénétiques, elle fit signe à la jeune femme de s’approcher et de venir « saluer babbone ».
Pendant que la jeune fille parlait avec son père, la femme se présenta à Tonio sous le nom de Nunzia Fittelli, bonne et dame de compagnie de Mademoiselle Irene Consalvo, fille du célèbre don Calogero Consalvo, propriétaire d’entreprises agricoles connues dans le monde entier, productrices, entre autres, des fameuses « Pâtes Consalvo » et du encore plus célèbre Amaro Consalvo, boisson préférée du Roi Vittorio Emanuele. Donna Irene d’ici deux mois épousera don Peppino Cantera, qui avait hérité de son père, la bonne âme, des très riches mines de soufre Cantera, dans la province de Catane.
Nunzia réussit à donner toutes ces nouvelles et d’autres détails, en moins de deux minutes, le temps nécessaire à donna Irene de saluer et rassurer son père. « Irene, comment pouvons-nous remercier notre sauveur ? » dit la femme à la jeune fille qui sortait de la cabine, et à Tonio « Comment avez-vous dit que vous vous appelez ? » et, sans attendre la réponse « elle n’est pas belle ma fille ? ». Leurs yeux se croisèrent un instant, Tonio ressentit comme une décharge électrique le long du dos. Ils étaient verts, comme il s’en doutait. Un vert intense, avec de légères stries dorées, qui les rendaient à la fois incroyablement profonds, sérieux, mais aussi très lumineux, comme s’ils voulaient communiquer au monde une joie de vivre irrésistible. Tonio eut du mal à détacher ses yeux de ceux de la jeune fille. Irene ne portait aucune trace de maquillage, bien que le rose naturel de ses lèvres semblât presque le résultat d’un rouge à lèvres de marque légèrement appliqué. Pour un millième de seconde, Tonio s’imagina mordre cette bouche…
« Nunzia arrêtez ! » dit la jeune fille d’un ton ferme et, se tournant vers Tonio, d’une voix hésitante et charmante, avec un très léger accent sicilien : « Vous avez été vraiment gentil de nous aider, à la maison ils attendaient de nos nouvelles depuis hier. Maintenant nous devons aller faire des courses. Au fait, peut-être savez-vous où est ce magasin ? » lui demanda-t-elle, montrant la page d’un catalogue « Roche Bobois ».
« Oui, c’est Boulevard Saint-Germain, tout près . C’est à deux pas. Je vous accompagne.
« Ne vous dérangez surtout pas » dit Irene « vous nous avez déjà trop aidées ; vous avez certainement autre chose à faire ».
« Ça ne me gêne pas du tout ; c’est sur mon chemin », mentit-il.
Durant le trajet, Nunzia expliqua avec un certain embarras de la part d’Irene, qu’elles étaient à Paris pour choisir une partie de la dot qu’Irène apportait en mariage, et éventuellement effectuer certains changements qu’elle jugerait nécessaires. Pour cela Don Calogero avait été très clair : « Si certaines choses ne te plaisent pas, ma fille, change-les, dans la limite du raisonnable, bien sûr. Et si quelque chose te plaît vraiment, achète la, tout en restant dans la limite du raisonnable, bien sûr ». Chez Roche Bobois, elles allaient contrôler toute la commande : meubles, rideaux, objets de décoration, achetés par son père au cours d’un de ses derniers voyages d’affaires à Paris.
Le responsable du magasin, monsieur Picard, fut ravi de faire la connaissance de mademoiselle Consalvo, fille de monsieur Consalvo, excellent client de longue date.
Tonio resta en retrait, admirant certains meubles de bonne facture. A un moment, il fut appelé à régler un problème de langue, l’italien du directeur étant plutôt succinct. Nunzia lui montra à l’occasion avec orgueil les meubles qui décoreraient la chambre à coucher de donna Irene :
« Regardez, ne sont-ils pas dignes d’une reine ? »
Tonio admira la forme du lit et des tables de nuit, mais fut déconcerté par les festons de feuilles dorées qui recouvraient tout l’ensemble.
« Ça ne vous plait pas, n’est-ce pas ? » C’était la voix d’Irene derrière lui. « J’ai vu votre tête dans la glace là-bas ; dites la vérité ».
« Eh bien… à dire vrai les meubles me plaisent beaucoup, mais seulement… Tout cet or, selon mes goûts, me semble un peu trop… Mais tout dépend aussi de la façon dont sera décorée la pièce… »
Irène s’assit sur le lit, passa la main sur les feuilles dorées de la tête de lit et sur celles de la table de nuit ; se leva et dit : « Pouvez-vous demander à ce monsieur si je peux avoir ces meubles sans l’or ? »
« Vous êtes sûre ? Je ne voudrais pas vous avoir influencée par mes idées. Et puis que va dire votre père ? »
« Babbone ? Ne vous inquiétez pas. Il m’a laissé toute liberté pour changer, si je veux ».
« Dans les limites du raisonnable, bien sûr ».
« Dans les limites du raisonnable, bien sûr », répéta-t-elle en éclatant de rire.
Tonio expliqua au directeur du magasin les changements décidés par Irene. Naturellement cela ne causait aucun problème, même si, cela leur fut dit, ces dessins étaient la reproduction exacte des décors d’une chambre que l’on pouvait admirer au Château de Chambord.
Avant de partir, on pria Irene de signer la confirmation définitive de la commande. Irène allait le faire quand Tonio l’arrêta et dit à monsieur Picard que, d’après lui, le prix des meubles devait être modifié étant donné que les ornements précieux, faits main, etc… étaient supprimés. Après une courte discussion en français, le directeur consentit une réduction de cinq pour cent sur le prix d’origine, promettant d’envoyer le lendemain une nouvelle facture à l’hôtel d’Irene. Dès qu’ils furent sortis du magasin, Tonio expliqua ce qui s’était passé, les deux femmes le regardèrent avec admiration et quand Nunzia sut qu’ils avaient épargné plus de deux millions de lires, elle lui saisit la main qu’elle baisa en disant : « Mais vous êtes un ange venu du ciel ! » provoquant, encore une fois, le rire argentin d’Irene.
« Vraiment », dit la jeune fille, « comment pouvons-nous vous remercier ? Mais imaginez-vous mon père quand nous lui raconterons ? Je sens le be

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