Le meurtrier assassiné
53 pages
Français

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Le meurtrier assassiné , livre ebook

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Description

Dick REUTEL, le premier détective d’Angleterre, est invité pour une surprise-partie organisée le soir même, par une vague fréquentation de jeunesse : Larry Hopper, un être loufoque au possible.


Pendant la réception, Larry Hopper confie à Dick REUTEL que des lettres de menaces lui sont parvenues, la dernière affirmant qu’il mourrait durant la nuit.


Pour faciliter la tâche de Dick REUTEL, il précise qu’il a convié à la fête, parmi toutes les personnes déjà présentes, dix individus qui auraient des raisons d’attenter à sa vie...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070037522
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

I
Une invitation

Évidemment, Larry Hopper était un drôle de type.
Dick, d'un clin d'œil critique, relut la carte d'invitation reçue au dernier courrier, se demandant, par ailleurs, combien d'individus dans Londres pouvaient envisager, avec le même esprit critique que lui-même, jusqu'à quel point précis Larry Hopper pouvait être un drôle de type.
— Je me demande, grommela Dick, pourquoi ce diable de loufoque éprouve le besoin soudain de m'inviter à une réception chez lui.
Le fait ne lui paraissait pas bizarre, mais curieux. Avec Larry, on ne pouvait rien qualifier de bizarre, l'esprit le plus retors étant dans l'impossibilité totale d'imaginer jusqu'où pouvait aller Larry Happer dans le domaine de l'insensé.
Dick se versa un verre de stout — cette chaleur était à proprement parler intolérable — et, fermant à demi les yeux, il évoqua Larry Hopper.
Il avait connu Larry au collège d'Elon. Le psychologue qu'était déjà Dick à seize ans n'avait pas manqué d'être attiré par l'invraisemblable personnalité de ce fils de famille, cynique, brutal, parfois cruel, dont les côtés effrayants d'une personnalité déjà noire à l'adolescence étaient coupés de brusques sursauts de sentimentalité effrayante et désordonnée. Tendresse rêveuse, accès de spleen.
Ils s'étaient perdus de vue. Dick avait appris que Larry avait hérité de l'énorme fortune du père, qu'il s'était marié, qu'il donnait de temps à autre, dans sa propriété de Brenford House, de fabuleuses réceptions, dont on parlait longtemps à voix basse.
Bon nombre d'individus ne manquaient pas de murmurer que Larry Hopper était plus ou moins fou.
C'était tout ce que pouvait se dire Dick, outre son étonnement qu'après vingt années de silence, Larry se rappelle à lui en l'invitant à une de ses extraordinaires réceptions.
Ils s'étaient croisés de temps à autre dans quelque club, ou chez des relations communes, mais leurs rapports s'étaient arrêtés à quelques simples phrases courtoises (quand l'état de Larry permettait une certaine et toute relative lucidité, il buvait, comme un palefrenier aux heures de spleen).
Dick étouffa un bâillement. Cette soirée ne l'enchantait pas outre mesure. Il se demanda quel était le cycle de relations qui pouvaient entourer Larry, quel pouvait bien être le groupe d'insensés dans la compagnie desquels il aimait se délecter, puis s'attardant quelques instants au problème, il conclut, qu'après tout, ce pourrait être, du point de vue étude de caractère, assez rigolo, somme toute.
C'est à ce moment-là que Betty entra dans la pièce.
Dick la regarda entrer avec un petit sourire béat, se demandant comment elle s'y prenait pour savoir être, à coup sûr, et à n'importe quelle heure du jour, aussi absolument adorable. C'était un problème qui aurait mérité qu'on s'y attardât sérieusement, mais il savait bien qu'il lui serait très difficile de parvenir à le résoudre. Elle était vêtue d'une robe feuille morte très serrée à la taille, évasée du bas, sur laquelle était posé un manteau vague d'un délicat vert jade. Ses cheveux blonds par là-dessus avaient un éclat absolument remarquable.
— Vous êtes décidément très jolie, Betty, dit-il, d'une voix lointaine, en tendant la main vers elle.
Elle s'approcha de lui, vint s'asseoir sur le bras du fauteuil où il était assis, embrassa la tempe de son mari :
— On dirait que cela vous choque ?
— Non, non, dit-il, toujours lointain, ça me sidère, parfois, voilà tout. Il y a des moments où je ne suis pas loin de vous cataloguer comme, la huitième merveille du monde...
— Chéri, dit Betty, en fronçant les sourcils, qu'avez-vous bu pendant mon absence ?
— Du stout, tout juste, chérie, parole d'honnête homme !
Elle eut une moue incrédule, tendit le bras pour saisir le verre vide, le renifla posément et, dans une moue profondément étonnée :
— C'est cependant vrai !
Son regard revêtit une certaine inquiétude :
— Seriez-vous souffrant ?
— Serait-ce une injure ?
Elle éclata de rire, posa ses bras autour du cou de Dick.
— Je vous adore, chéri !
Elle aperçut tout à coup la carte d'invitation que Dick avait laissée sur la table, s'en empara :
— Qu'est-ce que c'est ?
— Larry Hopper ! dit brièvement Dick. Nous devons aller à une de ses fantasmagoriques réceptions, ce soir !
Betty esquissa une de ses habituelles grimaces, et, nez retroussé, sourcils relevés, questionna :
— Larry Hopper, chéri, n'est-ce pas cette espèce de fou qui scandalise toute la gentry avec ses invraisemblables loufoqueries ?
— C'est tout à fait lui.
— Vous le connaissez particulièrement ?
Dick sortit son étui, le tendit à sa femme et, après avoir allumé les deux cigarettes, répondit :
— Je le connus autrefois, à Eton, où nous poursuivions tous deux nos études. Il était déjà remarquablement cinglé, mais il était difficile de prévoir que son degré de loufoquerie atteindrait cette extraordinaire plénitude...
Il souffla une bouffée de fumée :
— C'est tout ce que je puis vous dire de lui. L'étude très succincte à laquelle je me livrai alors sur son étonnante personnalité me permit de juger l'individu comme un névrosé de premier ordre, sujet à des crises d'enthousiasme délirant, auxquelles se juxtaposaient des moments de cafard inouï, au cours desquels il était prêt à toutes les incongruités imaginables...
Il eut un soupir las :
— C'est, tout ce que je puis vous dire.
— Et à quoi attribuez-vous ce désir soudain de vous revoir ? demanda la jeune femme.
Dick haussa les épaules :
— Une crise de folie parmi tant d'autres ! Il a dû avoir une vision d'adolescence, une de ces nuits passées, au cours de laquelle il revit sa jeunesse, et, qui sait, moi, peut-être, au petit jour, il éprouva le désir de me voir... C'est sans doute cela...
— Y croyez-vous sérieusement ? demanda posément Betty.
— Non, fit Dick, mais nous le saurons ce soir. Il y a vraisemblablement une raison très précise à cette invitation de Larry.
— Je me demande..., commença Betty avec un visage incroyablement tourmenté.
— Que vous demandez-vous avec cette angoisse, chérie ? coupa Dick, visiblement alarmé.
— Quelle robe vais-je mettre ?
Dick eut un soupir profond comme un abîme et, d'une voix solennelle :
— Si nous buvions un petit quelque chose en réfléchissant à la question ?
Betty lui renvoya son soupir et, sourcils relevés :
— J'ai parfois la très pénible sensation que nous sommes le couple le plus ivrogne de toute l'Angleterre, chéri ! Cette sensation est très pénible à certaines heures, savez-vous ?
— Je sais, fit Dick lugubre, je sais ! Je l'éprouve très intensément, cette sensation, lorsqu'à des réveils pénibles, je ressens les remords particulièrement acerbes et virulents d'un foie tourmenté qui me demande vengeance.
Betty eut un soupir plein de reproches et, quittant le bras du fauteuil, se dirigea vers un coin du salon, revint avec le shaker et deux bouteilles.
— Je vais vous fabriquer un petit mélange de ma fabrication.
Dick ferma à demi les yeux dans une expression particulièrement langoureuse :
— Nous étions faits pour nous entendre, chérie...
III
LE CRIME
 
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