Le mystère du dépôt d armes
72 pages
Français

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Le mystère du dépôt d'armes , livre ebook

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Description

Daniel MARSANT, l’agent du Deuxième Bureau, accueille le détective Lexing envoyé par son ami Dillwood, espion américain.


Cet émissaire lui apprend que le Grand Maître, son ennemi juré, chef d’une bande internationale de criminels, est présent sur le sol français pour mener à bien un quelconque trafic. Il en veut pour preuve qu’il a suivi jusqu’ici un de ses hommes de main.


Malheureusement, celui-ci a été retrouvé mort sur une plage du Croisic.


Mais Lexing propose de prendre la place du défunt en espérant que le Grand Maître finisse par le contacter.


Quelques jours plus tard, Daniel MARSANT reçoit un courrier signé du Grand Maître lui annonçant la capture de Lexing...

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Publié par
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EAN13 9791070035429
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 7 -

LE MYSTÈRE DU DÉPÔT D'ARMES
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
LE CORPS SUR LA PLAGE
 
Il était un peu plus de sept heures du matin, quand la bande joyeuse envahit le sable. Ils étaient six — trois jeunes gens et trois jeunes filles — qui arrivaient du Croisic à bicyclette.
La plage de Port-Len était déserte et s'étendait paresseusement sous le soleil ardent de ce beau mois d'août.
Les machines déposées sur le sol, on se hâta de se débarrasser des survêtements légers et tout le monde apparut en maillot de bain.
— Ce qu'on va s'en payer jusqu'à midi !... lança Odile, une jolie blonde de dix-sept ans.
— Oh ! fit Lucienne, en allongeant le bras, la mine déconfite, soudain. Il y a déjà quelqu'un ici...
— Bah !... Pour un dormeur solitaire... répondit André, un brun, solide, de vingt ans, au torse musclé.
Les autres s'ébattaient déjà dans l'eau fraîche avec des cris joyeux, et jouaient au ballon. Pendant que les deux jeunes filles rejoignaient le groupe aquatique, André fit un détour pour jeter un coup d'œil sur le fâcheux qui les empêchait d'avoir la plage à eux tout seuls comme ils l'avaient espéré.
Soudain, on le vit arriver à toute vitesse, au bord de la ligne de sable. Il avait l'air agité. Les deux mains en abat-son autour de la bouche, il lança avec force :
— Ohé, Georges !... Viens !... Oui, tout de suite !... Vous, les autres, continuez... Surtout que les filles n'approchent pas !...
Georges accourut, caracolant au-dessus des vaguelettes qui venaient mourir sur la grève.
— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Son frère André montra un visage bouleversé.
Georges répéta sa question en riant.
— Tu as l'air tragique !... ajouta-t-il.
— Ben, il y a de quoi !... Le... le dormeur là-bas !
— Oui... Eh bien ?
— C'est un cadavre... Un noyé... Qu'est-ce qu'on va faire ?
Georges était l'aîné. Ses traits se contractèrent.
— Ah ! par exemple !... Il faut prévenir les autorités, mon vieux... Rejoins les amis, et dis-leur ce qui en est... Je saute sur ma bécane et je file au Croisic... Il n'y a qu'un petit kilomètre.
Quand il revint, il était accompagné de deux agents de police munis d'une civière roulante et couverte. Ses camarades s'étaient réfugiés à l'extrémité de la plage et, assis en rond, attendaient. Leur plaisir était évidemment gâché par la lugubre découverte.
On se hâta d'enlever le corps et les jeux reprirent, avec cette magnifique insouciance de la jeunesse.
— Heureusement qu'Odile, ni Suzanne, ni Lucienne n'ont vu le bonhomme, murmura André entre ses dents. Allons, n'y pensons plus. Nous n'y pouvons rien...
Au Croisic, on avait déposé le corps dans une sorte de hangar, à l'abri de la vue des indiscrets. Le commissaire avait immédiatement mandé un docteur de ses amis, M. Guerlier.
L'examen commença. À première vue, il semblait que le malheureux avait dû séjourner environ vingt-quatre heures dans l'eau. Il était un peu gonflé, mais on distinguait parfaitement le visage.
— Quarante ans, environ... Solide... Pas de blessures apparentes… Il sera indispensable d'autopsier...
L'homme était nu, sauf pour un petit caleçon qui s'arrêtait à la taille et que l'on pouvait prendre pour un caleçon de bain. Mais déjà le commissaire avait remarqué le boutonnage et la coupe.
— C'est un caleçon ordinaire, Guerlier, déclara-t-il. Un sous-vêtement... Tu peux le constater, toi-même.
— Oui, mais cela n'a pas beaucoup d'importance.
— Pardon. Cela prouve que l'homme ne se livrait pas à une pleine eau et que...
— Et que quoi, Bertrand ? Ne t'embarque donc pas comme ça, dans des déductions hasardeuses... Qu'y a-t-il d'impossible à ce que cet inconnu se soit baigné avec un caleçon pareil ?... Pour moi, c'est un cas de noyade accidentelle... Je ne serai nullement étonné de trouver les poumons et l'estomac emplis d'eau.
Le commissaire ne répondit pas et continua de regarder le visage du mort. Il déclara, après un instant :
— Tu l'autopsieras ce soir... Je veux d'abord essayer de l'identifier... Et il faut qu'il reste intact, pour cela...
— D'accord… dit paisiblement le médecin. Je suppose que tu vas commencer par vérifier s'il n'y a eu aucune disparition au Croisic, depuis hier matin ?
Le commissaire fronça les sourcils.
— Tu es sûr que c'est hier matin que... parce que ça va compliquer les choses. Réfléchis, Guerlier, qu'on m'aurait déjà signalé une absence dans le courant de la journée d'hier... Et rien ne s'est produit de ce genre… acheva Bertrand.
— Tiens ? C'est curieux... Sans être absolu, je puis dire... tiens, regarde par exemple, la figure... Les poils de barbe ont poussé dru.
— Oui... Et alors ?
— Cet individu, dont l'examen du corps indique qu'il s'agit de quelqu'un de soigné, devait certainement être rasé au moment de se mettre à l'eau, ce qui signifie que...
Le docteur s'arrêta court, se pencha et grommela :
— Ça devient bizarre... Pas possible que les poils aient tellement poussé après la mort.
— C'est ce que j'allais te dire !... s'exclama le commissaire. Il a une barbe d'au moins quatre jours, cet homme-là !...
Le docteur se redressa, non sans avoir tiraillé, de ses doigts gantés de caoutchouc, le système pileux du noyé, sur les joues et au menton.
— Oui... fit-il. Mais ne nous creusons pas... Il se peut qu'il eût décidé de la laisser pousser, tout simplement.
On commença à s'informer discrètement dans tous les hôtels et pensions de famille. Il fallait agir avec doigté pour ne pas jeter l'alarme parmi les gens qui villégiaturaient. En principe, on ne se noie jamais sur une plage durant la saison balnéaire. C'est du plus fâcheux effet pour la réputation de sécurité de l'endroit. Et, à la vérité, un pareil accident à Port-Len était incompréhensible par une mer qui était si belle depuis huit jours.
À l' Hôtel de l'Empereur, l'un des garçons murmura :
— C'est peut-être l'Américain ?
Le policier enquêteur demanda des précisions.
On lui expliqua que, précisément, il y avait quatre jours, un Américain du nom de John Lexing avait passé vingt-quatre heures en cet endroit, puis était reparti, en demandant qu'on lui gardât sa chambre, ainsi que sa valise.
— Il nous a recommandé de ne pas nous inquiéter s'il restait absent, même huit ou quinze jours... ajouta un autre employé...
— Vous seriez à même de le reconnaître ? demanda vivement le policier, en prenant des notes.
— On va toujours essayer... Je vous accompagne...
Le résultat ne fut pas satisfaisant, à proprement parler. L'employé d'hôtel hésitait. Le garçon d'étage aussi. C'était la corpulence, sans doute, de John Lexing — torse large sur des jambes un peu courtes — mais on l'avait trop peu vu pour risquer une affirmation catégorique. Le commissaire commençait à être ennuyé.
Il le fut bien davantage — professionnellement parlant — quand, le même soir, vers six heures, on lui annonça qu'un monsieur à l'accent américain désirait lui parler.
M. Bertrand se trouva en présence d'un personnage vêtu de flanelle, aux traits fortement dessinés. Il eut le pressentiment de ce que l'homme allait lui dire.
— Je suis Mister John Lexing ! déclara le visiteur.
Bertrand entendit le récit.
L'Américain venait de rentrer de Paris où il avait eu affaire, et quelle n'avait pas été sa stupéfaction en entendant les gens de l'hôtel s'exclamer à sa vue...
Après éclaircissements, il s'était empressé de prendre le chemin du commissariat.
— Voici mon passeport... acheva-t-il.
Machinalement, le fonctionnaire jeta un coup d'œil sur le document et lut :
 
« John Lexing, 38 ans, célibataire, originaire de Chicago (U.S.A.), en voyage de tourisme, en France. »
 
— Je suis bien aise pour vous que... — Bertrand hocha la tête — que vous soyez en vie, Monsieur...
— Et moi, encore davantage ! assura Lexing, avec un sourire béat.
Il redevint sérieux, et proposa :
— Voulez-vous que je voie le corps ? Peut-être pourrais-je vous aider ? sait-on jamais !
Le commissaire de police retint un haussement d'épaules. Pour lui, l'Américain voulait, p

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