Le poignard de verre
47 pages
Français

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Description

L’inspecteur Paul DOUBLET fait route vers Callao, au Pérou, sur l’Asul, le cargo du capitaine Mériadec.


Lors de l’escale à Chiclayo, le second Legoff est agressé et laissé pour mort, un poignard de verre planté dans le corps.


Devant poursuivre son trajet, le capitaine Mériadec n’a d’autre choix que de remplacer le blessé.


Heureusement, au port, il croise un marin grec, Elios, dont le bâtiment est immobilisé pour cause d’avaries.


Les qualités de l’Hellène et son expérience satisfont rapidement Mériadec.


Quant à Paul DOUBLET, il ne peut s’empêcher de trouver le nouveau venu éminemment suspect et son sixième sens, une nouvelle fois, ne le trompera pas...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070036860
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR DOUBLET
À TRAVERS LE MONDE

LE POIGNARD DE VERRE
Récit d'aventures

Jean NORMAND
I
L'HOMME SUSPECT

— Vous voyez, monsieur Doublet, qu'il ne faut désespérer de rien et que tout s'arrange dans la vie. Je vous avais promis de vous emmener au Callao (1) et vous y serez à la date fixée sur mon connaissement, foi de capitaine Mériadec, à moins bien entendu qu'il n'y ait des événements de mer imprévus, dit le capitaine Mériadec qui envoya un coup de timbre aux machines pour commander au chef mécanicien d'accélérer l'allure.
La mer était splendide et le cargo Asul sur lequel était embarqué à nouveau l'inspecteur Doublet, roulait doucement, bercé par la puissante houle de l'Atlantique. Sur la passerelle, il poursuivait sa conversation avec le capitaine tout en regardant de temps à autre les poissons volants qui décrivaient dans l'air de longues trajectoires avant de faire un nouveau plongeon.
— Vous faites escale à Chiclayo, je crois ?
— Vingt-quatre heures, oui. Le temps de débarquer une partie de ma cargaison et d'embarquer de nouvelles marchandises.
L' Asul n'avait pas seulement l'inspecteur Doublet comme passager à son bord. Le capitaine Mériadec avait disposé d'une de ses cabines en faveur d'une jeune femme, une Française, elle aussi, nommée M lle Janin.
— M lle Janin va à Lima retrouver son frère, le seul parent qui lui reste. Elle a perdu son père récemment dans une tragique aventure dont les détails vous intéresseront certainement, car je souhaite que vous en soyez informé.
Le capitaine Mériadec ne parla pas plus avant, le second étant venu le chercher pour lui demander de descendre aux machines.
Demeuré seul sur la passerelle en compagnie de l'officier de quart, l'inspecteur regarda la jeune femme qui, de temps à autre, posait son livre sur ses genoux pour demeurer les yeux perdus dans le vague.
Âgée de vingt-six ans tout au plus, elle était non seulement belle, mais d'une parfaite distinction. Il était visible qu'elle portait dans ses yeux bleus la marque ineffaçable de la tristesse causée par la disparition inexplicable d'un père qu'elle adorait.
Le voyage de l' Asul se poursuivit par un temps magnifique jusqu'à Chiclayo où il entra dans le port au cours de l'après-midi pour n'en repartir que le lendemain malin.
Immédiatement, le débarquement des marchandises commença.
Vers dix heures du soir, le capitaine et l'inspecteur Doublet terminaient ensemble une partie d'échec, lorsque, sur le quai, une voix appela :
— Ohé ! de l' Asul, s'il vous plaît !
— Qui êtes-vous ? interrogea le capitaine Mériadec en se levant.
— Police, répondit la voix.
Le capitaine et l'inspecteur se regardèrent puis, sans avoir échangé une parole, descendirent sur le quai où se trouvait un agent de police.
— Capitaine de l' Asul, annonça l'officier.
— Je viens vous informer, capitaine, dit alors l'agent, que votre second Legoff vient d'être trouvé, il y a quelques instants, blessé sur le quai et qu'il a été transporté à l'hôpital.
— Blessé gravement ?
— Je ne saurais vous dire, capitaine.
L'officier et l'inspecteur, guidés par l'agent de police, arrivèrent à l'hôpital où ils furent accueillis par le médecin qui s'empressa tout d'abord de rassurer le capitaine Mériadec.
— Votre second s'en tirera avec une quinzaine de jours d'hôpital, dit-il, car il a eu la chance qu'une ronde de police l'ait relevé à temps, sans quoi...
Le médecin eut un geste significatif qui lui épargnait de terminer sa phrase. Lorsque les deux hommes furent assis en face de lui, il dit à l'officier :
— Du diable si on ne retrouve pas dans cette affaire la main des rats jaunes qui pullulent ici comme dans tous les ports du Pérou. Votre second a été blessé avec un poignard de verre, une lame de verre qui se brise dans la plaie, empêchant l'effusion du sang, causant ainsi une hémorragie intérieure mortelle. Et ça, c'est de la manière chinoise toute pure.
— Manière chinoise ou non, je ne vois pas la raison qui peut avoir incité des coquins à frapper un brave homme comme Legoff qui s'occupait uniquement des choses de son métier, observa le capitaine Mériadec.
L'officier et l'inspecteur allèrent alors voir le second pendant un bref instant au cours duquel il leur fut interdit de parler.
— Capitaine, dit Doublet à l'officier lorsqu'ils eurent quitté l'hôpital, ne pensez-vous pas qu'on s'en est pris à votre second dans l'intention de vous empêcher de poursuivre votre voyage ?
— C'est possible, mais je vous jure qu'au matin l' Asul quittera le port avec un autre second à son bord. Je rembarquerai Legoff à mon retour.
— Étrange affaire ! ne put s'empêcher de murmurer à part soi l'inspecteur.
Le capitaine Mériadec eut la chance, de tomber sur un second dont le cargo avait subi de graves avaries de machines et qui se trouvait immobilisé dans le port pour un temps assez long.
Celui-ci se nommait Elios. C'était un Grec, un homme de haute taille, aux larges épaules, au teint légèrement safrané. Comme tous les marins, il regardait droit devant lui, mais quand même, ce qui ne manqua point de frapper Doublet, le regard vacillait, difficile à saisir à certains moments.
Après un bref entretien, le capitaine lui commanda, ce qui valait de sa part engagement :
— Sifflez-moi le maître d'équipage, qu'il vienne se mettre à vos ordres.
Tout de suite, le nouveau second prit en main l'équipage dont il tira le maximum de rendement. Grâce à lui, le retard éprouvé par l' Asul dans son chargement fut infime, et le cargo put appareiller presqu'à l'heure prévue.
Le départ du cargo n'eut guère pour témoins que des portefaix de races diverses, mais aussitôt qu'il eût franchi la passe, l'un d'eux, un Chinois, se leva nonchalamment et partit d'un pas traînant.
En passant devant l'échoppe d'un batteur d'or, chinois lui aussi, il lui fit un signe discret auquel l'artisan, un nommé Wang, répondit par un signe de tête et un sourire qui plissa ses lèvres minces.
Cependant, l'inspecteur Doublet, mû par un secret pressentiment, s'était bien juré de ne point perdre le second de vue tant que durerait le voyage. Il éprouvait à son égard une impression qu'il résumait fort simplement en ces quelques mots :
— Cet homme m'est suspect.
Les doutes de l'inspecteur allaient bientôt se préciser d'une manière fort imprévue et, en peu de temps, se transformer en une telle certitude que celle-ci restituerait au second son vrai visage, celui d'un épouvantable criminel.


(1) Port principal du Pérou, distant de 14 kilomètres de Lima, la capitale. [Retour]
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