Le puits qui pleure
86 pages
Français

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Description

Lorsque je reçus ma nomination de professeur de quatrième au collège de Saint-Julien, je ne pouvais guère prévoir l’étrange enchaînement de circonstances qui allaient me lancer en plein mystère – en plein drame ?...


Dans cette vieille cité bretonne, je ne trouvais, pour me loger, qu’une vaste et solide demeure bourgeoise qu’aucun Saint-Juliennois ne voulait habiter et que tous surnommaient : « La maison du crime ».


Mais la bâtisse, d’avoir été témoin du meurtre de son ancien propriétaire, pâtissait, de surcroît, auprès des autochtones, de sa réputation d’abriter, dans sa cave, un puits mystérieux à l’aura quasi diabolique d’où s’étaient échappés des pleurs lors de la funeste nuit de l’assassinat.


Croyez-vous que ces éléments fussent suffisants à me dissuader d’investir les lieux ? pensez-vous ! Bien au contraire, mon esprit cartésien faisait fi de ces archaïques superstitions...


Et, pourtant, c’est dans ces murs que je vécus l’aventure la plus exaltante, la plus dangereuse et la plus glorieuse de ma vie...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782373479812
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS



Maxime AUDOUIN , de son véritable nom Léon Eugène DELACROIX, est né à Saint-Michel-en-l'Herm en 1858 et décédé à Pouliguen en 1925.
D'abord enseignant, puis principal de collège à Fougères, en Ille-et-Vilaine, c'est dans cette paroisse qu'il se passionne pour l'écriture à travers la tenue d'une chronique, « Le Pourciau du père Michel, paysannerie », dans la gazette locale.
Probablement desservi par une homographie lourde à assumer (comment percer en tant qu'auteur quand on a pour homonyme un grand peintre tout juste décédé ?), Eugène DELACROIX, fils d'un marin, Aristide Sextius Victor DELACROIX, choisit de prendre pour pseudonyme le patronyme de sa mère, Marie Victoire AUDOUIN.
Il devient ensuite directeur de « Le Goéland », « Le journal des plages de l'Ouest », puis rédacteur-chef de l'hebdomadaire « La Mouette », tous deux ancrés à Le Pouliguen, commune où Maxime AUDOUIN vécut une partie de sa vie, y fut adjoint au maire, et dans laquelle il mourut le 22 décembre 1925 des suites d'une grave maladie.
C'est dire si Maxime AUDOUIN était imprégné jusque dans sa plume par sa région et sa ville, d'autant qu'il avait épousé Marie Ursule Marguerite LE BRETON, pouliguennaise de naissance.
Néanmoins l'inverse est tout aussi vrai puisque Maxime AUDOUIN est reconnu pour sa participation au rayonnement artistique de la Vendée et de Le Pouliguen au point qu'une rue de la commune emprunte fièrement son cryptonyme.
Si désormais il est difficile de trouver plus amples informations sur l'homme, celui-ci laissa, malgré tout, derrière lui, une importante production composée de centaines de contes et nouvelles et de plusieurs romans dont la plupart furent publiés dans la presse sous forme de feuilletons avant d'être traduits, notamment pour les lecteurs espagnols, ou livrés, tels que, aux Québécois…
Son premier livre paru date de 1889, « Jean… », un recueil de contes.
Puis, en 1890, c'est le roman « Le divorce de Roger » dont l'intrigue se déroule quasi exclusivement à Le Pouliguen.
Dans les ouvrages suivants, qu'il s'agisse de récits policiers, fantastiques, d'aventures… l'action se situe bien souvent dans le Bas-Poitou, et il n'est pas rare que les personnages en soient des enseignants, journalistes ou écrivains.
Cependant, si ces écrits sont riches en renseignements sur la contrée chère au cœur de l'artiste, ils le sont tout autant sur l'individu.
On y apprend que Maxime AUDOUIN possédait la pleine maîtrise de la langue française, ce qui n'a rien d'étonnant de la part d'un instituteur de l'époque, et qu'il était surtout doué d'un sens aigu de la narration, de l'art de l'observation de ses contemporains, mais, avant tout, qu'il savait parfaitement captiver l'attention du lecteur en lui proposant des histoires à la fois merveilleuses, mystérieuses ou exaltantes tout en les ancrant dans la terre ferme à travers des racines familières à tous, permettant ainsi à son lectorat de s'immerger d'autant mieux dans le récit qu'il se sentait immédiatement concerné par les évènements, les lieux ou les protagonistes.
Or, la meilleure façon, aujourd'hui, de découvrir l'auteur, est encore de se plonger dans l'un de ses textes, ce à quoi OXYMORON Éditions vous invite maintenant...
K.
LE PUITS QUI PLEURE
Roman policier
I
 
Lorsque je reçus ma nomination de professeur de quatrième au collège de Saint-Julien, je ne pouvais guère prévoir l'étrange enchaînement de circonstances qui allaient me lancer en plein mystère — en plein drame ?...
Mais procédons par ordre.
Saint-Julien est une vieille petite cité bretonne dont quelques quartiers, en pleine vie moderne, évoquent une vision du Moyen-Âge. Il y a là amplement de quoi enchanter les amateurs de pittoresque. Pour ma part, je fus enthousiasmé quand, par une adorable matinée de fin de septembre, l'omnibus me déposa, au premier coup de cloche du déjeuner, devant le perron de l' Hôtel de France , après un trajet en chemin de fer à travers un pays accidenté et boisé à souhait.
Sitôt mon déjeuner expédié, je m'empressai de faire un bout de toilette et d'aller présenter mes devoirs à mon principal. J'eus la joie de rencontrer dans M. Rozier — c'était le nom de mon nouveau chef — un homme aimable, bienveillant, d'esprit ouvert, qui m'accueillit avec la plus charmante cordialité. Nous causâmes, il me fit visiter le collège, et, quand nous fûmes de retour dans son cabinet, je pris la liberté de lui demander conseil pour mon installation.
— Bien que célibataire, lui déclarai-je, j'ai horreur de la chambre garnie et de la pension de restaurant : croyez-vous que je puisse me procurer une petite maison où une femme de ménage me préparerait mes repas ?
M. Rozier réfléchit un instant.
— Je vous avouerai que la question du logement est terriblement difficile à résoudre à St-Julien, où chacun possède sa « chacunière », où les fonctionnaires, passé un chiffre prévu — et c'est le cas actuellement, les cadres se trouvant au complet — ont toutes les peines du monde à se caser... En fait de maison, je n'en vois qu'une dans la Ville-Haute... seulement...
Mon Principal hocha la tête, laissant sa phrase inachevée.
— Seulement ?... insistai-je.
— Êtes-vous superstitieux ?
— Pourquoi cette question ? demandai-je, surpris.
— La maison dont il s'agit a été récemment le théâtre d'un crime auquel l'opinion s'obstine, en dépit de la condamnation du coupable, à prêter des dessous mystérieux — et, ma foi, personne ne se soucie de l'habiter.
— Diable ?
— Ne souriez pas : vous paieriez un Saint-Juliennais pour passer seulement une nuit dans la Maison du Crime — c'est le nom sous lequel on la désigne maintenant — aussi sa nouvelle propriétaire, la vieille Mône, vous la louerait-elle vraisemblablement à bon compte et, en outre, s'arrangerait-elle avec vous pour votre ménage et votre cuisine : son ancien maître, monsieur Honoré, était réputé un fin gourmet.
— Un crime ? un mystère ?... Savez-vous bien, mon cher Principal, qu'en voilà deux fois plus qu'il n'en faut pour piquer ma curiosité ?
— Mon Dieu, si cela peut vous intéresser, je vous résumerai en deux mots l'histoire — dépouillée de la légende. — Au mois de janvier dernier, un surnuméraire de l'enregistrement, Jean Grenier, vint remplacer ici par intérim, notre receveur. Il s'éprit d'une charmante jeune fille appartenant à la Société de Saint-Julien, M lle  Juliette Vernon, qui ne se montra point indifférente à sa recherche. Un mariage semblait devoir à brève échéance dénouer le roman ébauché, malheureusement une brouille existait entre la mère de la jeune fille et l'oncle du surnuméraire, monsieur Grandeau, plus connu dans la ville sous son prénom de « Monsieur Honoré ». Si bien que ce dernier opposa un veto formel à l'union projetée. Une vive discussion à ce sujet éclata un soir entre les deux hommes. Le lendemain matin, on trouvait monsieur Honoré étranglé dans son lit, et l'on constatait la disparition d'une somme importante qu'il tenait en réserve pour le cautionnement de son neveu, orphelin sans fortune. Celui-ci était parti dans la nuit. Aucune trace d'effraction n'ayant pu être relevée qui permît d'imputer le crime à une personne étrangère à la maison, les soupçons se portèrent sur le jeune homme ; l'enquête fit découvrir contre lui un ensemble de faits écrasants qu'il serait trop long de détailler. Bref, il fut arrêté, jugé, et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il a été expédié en juillet dernier, à la Nouvelle-Calédonie... et voilà.
— C'est tout ?
Mon Principal prit un air fermé qui, loin de satisfaire ma curiosité, l'irrita encore davantage.
— C'est du moins tout ce qui m'est raisonnablement permis de vous dire de cette triste histoire ; je dois néanmoins ajouter que ce Jean Grenier n'avait nullement les façons d'un assassin : je l'ai rencontré dans le monde, et, il m'a laissé personnellement une impression favorable, sympathique même ; ses chefs et tous ceux qui le fréquentaient le tenaient pour un garçon travailleur, rangé, tr

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