Le secret du « Coin Tranquille »
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Français

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Le secret du « Coin Tranquille » , livre ebook

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Description

Jack DESLY, gentleman cambrioleur, en a assez de la vie parisienne et de ses inconvénients. Aussi a-t-il loué la villa « Coin Tranquille » sise à La Varenne, au bord de la Marne.


Mais, la propriété porte plutôt mal son nom.


Effectivement, après avoir refusé de céder sa place à un homme négociant à bourse délier pour le convaincre, voilà que ses aîtres sont victimes de dévaliseurs.


Et quand il se rend chez son propriétaire pour demander l’autorisation de changer toutes les serrures, il apprend que celui-ci a disparu...


Pour Jack DESLY, il n’y a plus de doute, le « Coin Tranquille » cache un secret qu’il est bien déterminé à découvrir...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070037164
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 15 -

Le secret du « Coin Tranquille »
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
AU « COIN TRANQUILLE »
 
La villa était charmante. Située sur une promenade bien ombragée, en bordure de Marne, dans la coquette petite ville de La Varenne, elle possédait un jardin bien clos, avec des allées entretenues, des arbres et des fleurs.
Le bâtiment, lui-même, rez-de-chaussée, un étage et des combles, était amplement suffisant pour Jack Desly et son domestique annamite Nan-Dhuoc. Une femme de ménage et un jardinier, qui venaient à des jours réguliers, et il n'en fallait pas davantage pour remplir d'aise l'élégant jeune homme, devant la perspective de cette transformation de son existence.
Le gentleman-cambrioleur abandonnait Paris. Non pas qu'il craignait quelque chose de particulier de la part de son ennemi irréductible, l'inspecteur de la Sûreté, Arthème Ladon. Ce dernier ne savait que trop bien que Jack Desly était insaisissable. Depuis des mois et des mois — pour ne pas dire des années — il le poursuivait, en vain, cherchant des preuves après chacun des exploits dans lesquels il reconnaissait la marque habile de leur auteur.
Mais Jack en avait assez des mille et un petits riens qui le gênaient en appartement. Il ne pouvait aller et venir avec toute la liberté désirable, il dépendait d'un garage pour sa voiture, il risquait constamment d'être en butte à la curiosité d'un concierge, bref tous ces grains de sable avaient fini par faire un monticule en attendant de constituer une montagne.
— Ici, mon garçon, expliqua-t-il à Nan-Dhuoc, en désignant, de la fenêtre du petit salon, l'étendue gazonnée, nous sommes véritablement chez nous...
— Oui, maître... Et auto entrer, sortir comme nous voulons...
L'agent de location avait laissé pressentir que le propriétaire pouvait accepter de vendre la propriété. Jack ne poussait pas ses projets jusque-là, du moins, pour le moment.
Il avait loué en meublé. Après avoir visité la maison du haut en bas et constaté que le tout était en état convenable — il n'y avait qu'un ou deux vieux bahuts et bois de lits au grenier ; ils étaient hors d'usage et Jack consentait à les laisser là, puisqu'ils ne le gênaient pas — le jeune homme sortit faire une promenade le long de la rivière, par ce beau jour d'été.
Jack ruminait les éléments d'un cambriolage prochain en province. On lui avait signalé une très belle collection d'émaux anciens pour lesquels il avait la presque certitude du placement chez un parvenu américain, par l'entremise d'un receleur.
Il savait qu'il lui fallait attendre encore un peu. Et il n'était pas fâché des quelques jours de farniente que cela lui occasionnait. La vie était belle, l'eau transparente, l'air chargé de parfums tièdes. Toute une jeunesse s'ébattait dans la Marne.
Il atteignit ainsi le pont de La Varenne et s'arrêta un moment pour observer des nageurs, dans un établissement à ciel ouvert. Une auto passa et il entendit grincer les freins. Elle stoppait.
Instinctivement, Jack se retourna.
Le conducteur était descendu et claquait la portière.
— Ah, monsieur Desly... Je me rendais justement chez vous...
Il reconnut l'agent de location.
— Chez moi, M. Ronfin ?
— Oui... Je... Mais venez, nous allons causer en cours de route.
Jack s'installa à côté du quadragénaire, se demandant ce que cet homme pouvait avoir à lui dire. M. Ronfin avait à la fois un air important et embarrassé.
— Voilà, commença l'agent de location. Je... euh... est-ce que vous vous trouvez bien dans cette villa ?
— Moi ? Mais certainement... Quoique je ne l'habite que depuis trois jours... Je n'ai pas encore eu le temps, ajouta Desly en riant, de me rendre compte de ses inconvénients !...
— Parce que... poursuivit M. Ronfin, si vous teniez à changer, j'ai une autre propriété à votre disposition et je...
Desly le regarda, franchement étonné.
— Je ne comprends pas, dit-il, après un instant.
Il comprenait fort bien, au contraire, que son interlocuteur cherchait à reprendre le « Coin Tranquille » — tel était le nom de la villa — mais il voulait en connaître les raisons. La pensée que M. Ronfin pouvait avoir appris que lui, Jack Desly, avait des occupations... hum... le traversa en un éclair, mais il eut un haussement d'épaules imperceptible et rejeta la supposition.
Non. Impossible. Aux yeux de tous, le jeune homme s'occupait d'affaires diverses et possédait, au surplus, des rentes qui le dispensaient d'un travail trop assidu.
Du reste, l'agent de location s'était décidé à révéler le fond de sa pensée.
— J'ai reçu, expliqua-t-il, la visite, ce matin, d'un monsieur qui désirait louer le « Coin Tranquille »...
— Eh bien, il me semble que vous pouviez lui répondre que...
— Oui, c'est ce que je lui ai dit. Il est arrivé soixante-douze heures trop tard... Mais il ne veut pas en démordre. C'est cette villa qu'il lui faut. Elle lui plaît infiniment. Il a fixé son choix. Et alors, je… j'ai songé...
— Que j'allais lui céder la place ? fit Jack avec vivacité.
— Oh, comme vous prenez mal la chose, monsieur Desly !... Savez-vous qu'il est prêt à vous verser une indemnité ? Une somme assez coquette même ? Il a laissé sous-entendre qu'il irait jusqu'à mille francs. Pensez donc... Vous toucheriez mille francs pour lui laisser satisfaire son caprice et, moi, je vous donnerais immédiatement une maison équivalente... Tenez, j'ai quelque chose de très bien du côté de la route de Sucy... Le jardin donne directement sur la Marne, sans que vous ayez à traverser l'avenue... Je...
— Non, fit Jack d'un ton bref.
M. Ronfin, qui déjà s'était préparé à virer pour emmener son voyageur vers l'endroit dont il parlait, stoppa net.
— Allons donc !... s'exclama-t-il.
— Non, je vous assure... confirma Jack. Je suis très bien au « Coin Tranquille » et ce n'est pas un billet de mille francs qui me ferait céder... Oh, ne croyez pas à un chantage, dit-il d'un air offensé, mais je veux me prouver à moi-même que je n'en suis pas arrivé à ce degré de cupidité...
Jack sourit, sauta à bas de la voiture et s'éloigna à grands pas.
— Quel fou !... grommela M. Ronfin, entre ses dents. Je me demande où il peut trouver l'envergure pour faire des affaires, celui-là... Refuser l'argent qui tombe du ciel... Enfin, tant pis...
Desly ralentit sa marche dès que l'auto fut hors de vue. Il s'amusait de l'incident.
— Mille francs, est-ce que cela compte pour moi ? se dit-il. Et puis, même, j'ai horreur de céder dans un cas comme celui-là... En voilà un prétentieux qui s'imagine que tout lui est permis... Il ne l'aura pas, le « Coin Tranquille »... Tout au moins pas avant douze mois, et encore... Nous verrons...
M. Ronfin atteignit la boutique sur la vitrine de laquelle s'étalaient des collections d'étiquettes et de photographies — À louer. À vendre — et passa en coup de vent dans la grande pièce pour gagner son bureau.
Un homme à barbe noire était assis dans le fauteuil réservé aux clients et lisait un journal. À l'entrée de M. Ronfin, il rabattit sa feuille et questionna :
— Vous l'avez vu ?...
— Oui. Je lui ai transmis votre proposition.
— Et... il accepte ? fit l'autre en caressant sa barbe.
— Au contraire... Il m'a lancé un « non » tellement sec que j'en suis encore décontenancé.
Le visiteur fronça les sourcils.
— Vous lui avez bien parlé de la compensation que je...
— Mais oui, coupa l'agent de location, d'un air maussade. Cela n'a pas eu l'air de le tenter...
L'homme froissa son journal.
— Et si je doublais ? fit-il. Croyez-vous que j'aurais plus de chances de le convaincre ?
M. Ronfin agrandit les yeux et regarda son vis-à-vis sans répondre.
Une prime de deux mille francs pour réussir à enlever une location d'un mois ? Car c'était tout ce que désirait ce client. Garder le « Coin Tranquille » pour trente jours !
M. Ronfin n'avait pas eu le temps de le spécifier à Jack, mais il s'était bien rendu compte que le jeune homme n'en aurait pas changé d'attitude pour cela.
— Vous y tenez donc si précieusement ? articula-t-il devant l'offre du nouveau venu.
L'autre garda le silence et se mordit la lèvre inférieure, comme s'il s'apercevait qu'il avait commis une gaffe.
...

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