Le Sixième Cercueil
76 pages
Français

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Description

Au cours de sa longue enquête, Léo avait mesuré l’importance de cette dernière et ses conclusions n’allaient pas être sans conséquence mais de là à imaginer qu’elles le conduiraient un jour Place Beauvau c’était un pas qu’il n’avait pas pensé franchir. Durant sa carrière l’inspecteur principal Léo Russo en avait vu de toutes les couleurs. Des coups bas, des coups tordus, des menaces parfois à peine perceptibles, c’était presque son quotidien de la pègre qu’il n’avait de cesse de combattre mais venant de sa hiérarchie le fait était plus rare. Celui-là était exceptionnel il fallait bien le reconnaître.

Informations

Publié par
Date de parution 24 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312039534
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Sixième Cercueil
Alain Thomassin et Danyel Fallot
Le Sixième Cercueil












LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
A Dany , mon épouse, sans qui ce livre n'aurait pas vu le jour, pour son aide et son soutien indéfectible.
A Pascal, mon frère, pour son aide et ses encouragements.
Merci aussi à Liliane et Philippe pour leurs précieux conseils.

Et surtout un grand merci à mon Ami Danyel Fallot et à son épouse Pascale qui ont fait que mon rêve devienne réalité.













© Les Éditions du Net, 2015 ISBN : 978-2-312-03953-4
Chapitre 1
Hiver 1791
Durant l’hiver 1791 la France grelotte. Si le peuple s’accommode tant bien que mal de sa condition de vie il en est parmi eux qui tremblent non pas à cause du froid qui sévit mais de peur. La noblesse française est sur le qui-vive. Les troubles qui agitent le pays conduit un grand nombre d’entre eux à fuir. Cette fuite en avant a commencé depuis deux ans, plus précisément depuis l’été 1789. Cette émigration de masse alarme les députés de la Constituante. Le projet de fuite du Roi n’est pas une simple vue de l’esprit. François Claude Amour du Chariol, marquis de Bouillé commande la plus grande armée du pays en qualité de général en chef de l’armée Meuse, Sarre-et-Moselle et avec l’aide de l’évêque de Pamiers, il prépare la fuite de Louis XVI. Dans le plus grand des secrets, il est commandé une voiture spéciale à un carrossier. Le but étant de le « sortir de sa prison » des Tuileries. Conduit dans une place frontière, le roi réunirait alors des troupes composées de ses sujets qui lui sont restés fidèles pour écraser ces manants qui lui pourrissent l’existence.
A ces nouvelles alarmistes le marquis Foulquier de Maizieres faisait la sourde oreille persuadé que toute cette agitation retomberait comme un soufflé au fromage mal préparé.
– Mon époux, il est urgent de prendre comme nos amis des dispositions et de quitter les lieux. Il en va de notre survie, pensez à nos enfants suppliait la marquise son épouse. Votre entêtement est ridicule et le Roi lui-même a besoin de nous conclue-t-elle.
Les propos de la marquise se seraient dissipés au gré du vent si le matin suivant une information confidentielle n’était pas venue à ses oreilles. Il reçut en fin de matinée un proche du souverain et ami de longue date. Cet homme était apprécié à la cour pour moult raisons. Non seulement il était preux, dévoué mais il possédait un réseau d’informateurs d’une grande qualité grâce auquel avait pu être déjouées quelques forfaitures.
Le marquis Foulquier de Maizieres accueillit son ami dans le petit salon de son hôtel particulier. L’air grave du visiteur amena un regard inquisiteur chez son hôte et les propos du confident du Roi allaient ébranler la quiétude habituelle du marquis.
– Mon ami, l’heure est grave, jamais la France n’a connu pareil danger et je ne peux que vous encourager à quitter au plus vite Paris.
– Vous pensez que l’on court un véritable danger ?
– La situation est encore plus importante que vous pouvez l’imaginer. Croyez-vous, ajouta l’éminence grise du souverain, que le Roi m’aurait chargé de préparer le départ de mesdames ses tantes pour l’Italie ? D’ailleurs ma visite d’aujourd’hui a un rapport à ma mission.
Sur le visage du marquis se dessina un énorme point d’interrogation. Son visiteur ne lui laissa pas le temps de formuler les questions qui devaient se bousculer sous sa perruque.
– Madame votre épouse a bien un frère qui possède une propriété vers Gien ?
– Absolument.
– Dans ce cas, auriez-vous l’obligeance de me faire un courrier de recommandation ?
– Mais certainement… Toutefois…
– Mon cher je comprends votre soif d’en savoir plus mais croyez-moi, je ne peux me livrer davantage.
Avant son départ, l’homme plein de mystères renouvela son conseil.
– Marquis je vous en conjure, prenez rapidement vos dispositions et partez au plus vite.
Toute la journée le marquis Foulquier de Maizieres ressassa les propos de son ami. Au déjeuner, contrairement à d’habitude, il ne desserra point les dents et ne toucha en rien à son repas.
– Etes-vous souffrant Monsieur ? lui demanda son épouse.
En guise de réponse il se contenta de lui adresser un signe de la main balayant plusieurs fois la table de droite à gauche et prit congé. Il ne sortit de son bureau que lorsque l’Angélus du soir sonna. Dans le couloir il croisa Mariette, une fidèle servante, la pria d’aller quérir Madame afin de le retrouver au salon. C’est avec soulagement que la marquise apprit la décision de son époux. S’il se chargeait lui-même de l’organisation de ce départ précipité, il lui revenait à elle de donner des instructions pour préparer leurs effets.
– Pas plus de deux malles, avait-il précisé. Notre départ ne doit en rien attirer l’attention de nos gens. Dites seulement que nous partons pour les fêtes de fin d’année dans notre propriété en Sologne.
– Mais nous ne nous y rendons jamais à cette époque ! osa la marquise.
– Il n’y a que les sots qui ne changent pas d’avis rétorqua sèchement le marquis avant de préciser : nous partirons dans la nuit de vendredi à samedi ce qui nous laisse deux jours… et surtout pas un mot aux enfants. Jean Edouard saurait garder le silence mais notre petite Jeanne ne saurait se taire.
Leurs deux enfants, âgés respectivement de 10 et 8 ans avaient des caractères diamétralement opposés. Le garçonnet était calme, posé, réfléchi et ce malgré son jeune âge, tout l’inverse de sa jeune sœur, espiègle et bavarde comme une pie.
Quitter Paris n’était pas un problème en soi, fallait-il encore s’entourer de quelques précautions. Inutile en effet d’attirer l’attention des partisans à la sédition. La première préoccupation du marquis fut le choix des deux hommes qui mèneraient la voiture attelée par les quatre meilleurs chevaux de son écurie. Son choix se tourna vers le mari de Mariette. A son service depuis de nombreuses années, Mathieu, homme à tout faire avait deux qualités. Si la première était visible de par sa carrure herculéenne, la seconde l’était par sa discrétion. Homme taciturne, doué d’un grand sens pratique, il était le personnage idéal pour la situation.
Le marquis ne prit pas la peine de le convoquer, il lui rendit visite dans l’écurie où à cette heure il soignait les étalons et juments qui étaient la fierté de leur propriétaire. En quelques mots le maître expliqua ce qu’il attendait de son serviteur.
– A toi de trouver l’homme capable de nous accompagner, tu es plus à même de me dire qui convient le mieux pour ce travail.
Le marquis avait volontairement usité ce mot plutôt que celui de « mission ».
– J’ai l’homme de la situation. Je demanderai au Grand Jacques grogna Mathieu.
– C’est un homme discret j’espère.
– On ne peut trouver plus secret lâcha-t-il en ricanant, il est sourd et muet depuis sa naissance.
Jusqu’à l’heure précédent le départ une agitation discrète s’opéra dans la demeure de ceux qui s’apprêtaient à rejoindre les aristocrates partis retrouver les forces autrichiennes massées sur le Rhin.
Nous étions le 11 décembre et la nuit opaque allait favoriser ce voyage en catimini. Les enfants furent réveillés vers deux heures du matin et s’engouffrèrent dans la voiture sans réaliser vraiment ce qu’il leur arrivait. Le marquis nota avec satisfaction le travail accompli par Mathieu à savoir que les roues du carrosse et les sabots des chevaux avaient été enveloppés de toiles épaisses afin de réduire le fracas des fers sur les pavés. Les malles renfermant les effets vestimentaires des voyageurs furent hissées sur la plate-forme arrière quant à la troisième, le marquis ordonna qu’elle fût glissée à l’intérieur de l’habitacle sous le siège où étaient assis les enfants. Si les deux premières n’avaient pas demandé un effort particulier à Mathieu pour les porter il dut solliciter l’aide du Grand Jacques tant la troisième était lourde. Il jeta prestement un coup d’œil vers le marquis, un regard de connivence auquel le noble sembla répondre par un hoche

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