Le Tigris dans l oreille
182 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Tigris dans l'oreille , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
182 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Simon Blot et son équipage ne s’attendaient pas, ce matin là, à découvrir le corps d’une jeune gothique noyée au fond de leurs filets. Tout porte à croire que la jeune fille a voulu mettre fin à ses jours...
L’inspecteur Anna Le Goff, incrédule, refuse de se fier aux apparences. Accompagnée de son équipe et contre l’avis de ses supérieurs, elle met tout en œuvre pour lever le doute, au risque d’y perdre la vie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334106825
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-10680-1

© Edilivre, 2016
Citation


« Un moyen de connaître approximativement dans quel délai on doit mourir consiste à poser sur l’eau de certaines sources sacrées une croix faite de deux ramilles de saule. Si la croix flotte, la mort ne tardera guère. »
La légende de la mort Anatole Lebraz
Prologue
Depuis que le voile s’était levé sur son passé, Anna se sentait libérée. Dans ce cimetière battu par les vents où son père lui avait avoué que sa mère était décédée en la mettant au monde, elle avait pu renouer des liens avec celle qui l’avait remplacée. Après tout n’était-ce pas Simone Kerbellec qui l’avait élevée ?
Anna se rendait compte à quel point un secret pouvait peser lourd dans la vie d’un enfant lorsqu’il était tu aussi longtemps. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi son père avait attendu avant de lui dire mais se sentait tout de même soulagée. Un poids énorme s’en était allé, la libérant psychiquement. Le tableau familial s’était éclairci et Anna put enfin regarder la femme de son père de façon différente et l’appeler maman sans difficulté. Car aussi loin que ses souvenirs l’emmenaient, elle ressentait une gêne inexpliquée jusqu’au moment où son père avait enfin laissé aller son malheur. Parce qu’il s’agissait bien de cela : le malheur. La détresse qu’il portait en lui et dont il n’arrivait pas à se remettre, le deuil qu’il n’avait finalement pas réussi à faire. Comme il avait dû aimer cette femme qui avait laissé filer sa vie si tragiquement !
Anna, dans les années qui suivirent, s’était vue confier quelques photos de sa mère et avait ainsi pu reconstruire ce petit morceau de vie qui lui manquait. Elle avait retrouvé ses propres traits dans ceux de cette femme inconnue jusqu’alors. Un sourire, un regard, une façon de se tenir… Elle avait été en mesure de s’imaginer une autre vie que la sienne, abandonnée à la garde de sa tante alors qu’elle n’avait que cinq ans. Ainsi, sa culpabilité, sa sensation d’être la cause de la souffrance qu’elle pressentait chez son père, s’étaient peu à peu estompées 1 .
Plusieurs années se sont écoulées depuis l’enquête qui l’avait menée, elle et son équipe, « Derrière la Dune ». Anna, maintenant mère de deux enfants, naviguait avec plus ou moins de bonheur ente sa vie familiale et ses obligations professionnelles.
1 . Derrière la Dune Editions Edilivre
1
Estelle, un écouteur dans l’oreille, le portable dans la poche arrière de son pantalon préparait ses affaires. Plus que quelques heures à attendre. Elle avait étendu sur son lit les vêtements qu’elle avait choisi de porter pour le jour J. Minutieusement, elle enfourna ses objets préférés dans un petit sac à dos. Elle savait qu’elle n’en aurait nul besoin mais il fallait qu’elle les ait avec elle. Ainsi, se rejoignirent progressivement dans la poche latérale de son sac : un stylo-plume offert par son père pour son brevet des collèges, un petit bracelet rouge avec son prénom inscrit en lettres blanches-souvenirs de ses dernières vacances, un petit chat en peluche hideux et usé par les années, un livre de poèmes – les Nuits de Edward Young –, un éventail noir en dentelle.
Depuis sa chambre, Estelle entendait les bruits familiers de la maison et éprouvait un début de nostalgie en se disant qu’elle n’entendrait plus sa mère s’affairer dans la cuisine ni ses deux frères se chamailler pour des broutilles. Cependant son choix était fait. Elle avait trouvé sa destinée depuis quelques temps et n’imaginait pas revenir sur sa décision. Elle fit le tour de sa chambre, regarda le papier peint démodé sur les murs, les posters qu’elle adorait encore, il y a quelques mois à peine, et qui lui paraissaient maintenant niais et sans consistance. Elle avait refait son lit, tiré la couette et tapé l’oreiller, posé son ours préféré dessus. Le tableau lui convenait La chambre était impeccable, les livres rangés, les classeurs du lycée trônaient les uns à côté des autres sur l’étagère du haut, le sac à dos pendait sur le côté du bureau.
Après avoir posté son dernier message sur FB, Estelle avait éteint et fermé l’ordinateur portable. « Tous ces messages sont stupides, se disait-elle. Si tous ces débiles veulent continuer à vivre comme des « boloss », ça les regarde, moi je ne vivrai pas comme eux ».
Elle entreprit de plier ses vêtements et les mit soigneusement dans le sac, où ils allèrent rejoindre les quelques objets qu’elle y avait déposés : une brosse à cheveux, une trousse à maquillage, un petit livre sur le style Gothique, quelques sous-vêtements et ses bijoux. Tous ses gestes étaient calmes et mesurés, Estelle n’éprouvait aucune excitation quelle qu’elle soit. Elle avait longuement réfléchi, n’avait partagé avec personne cette décision, sauf avec son sauveur.
En attendant que la nuit tombe, Estelle s’accouda à la fenêtre ouverte. Du troisième étage de l’immeuble où elle habitait avec sa famille, elle avait vue sur les appartements d’en face et sur la quatre-voies qui menait au complexe de magasins de la ZAC du Brézillet. « Quelle perspective, se dit-elle. Il n’y a vraiment rien à faire ici, ce coin est paumé et sans espoir ». En se penchant un peu, elle vit l’aire de jeux en bas où quelques enfants jouaient encore malgré l’heure tardive. Les rires et les cris lui parvenaient et lui rappelaient ses propres jeux, les soirées d’été ; sa mère qui la surveillait depuis le balcon de la salle à manger tout en lui faisant de temps en temps des petits signes affectueux.
Le soleil finit par disparaître derrière l’immeuble d’en face en faisant éclabousser ses couleurs rouge orangé et Estelle enfila ses tennis dont elle enfouit les lacets colorés à l’intérieur de celles-ci. Elle jeta son sac sur son épaule gauche et sortit de sa chambre. Elle se dirigea vers le salon où ses parents regardaient la télévision. Tranquillement, elle leur fit une bise à chacun en leur disant bonsoir.
– Ne m’attendez pas, je dors chez Marine. Passez une bonne soirée. Je vous aime.
– A demain, ma chérie, lui répondit sa mère sans lâcher l’écran de télévision du regard. Dis à tes frères de remonter, il est tard maintenant.
– D’accord, bisous papa.
– Bisous ma belle.
Estelle descendit les trois étages par les escaliers, fit signe à ses deux frères qui jouaient dans le hall, de remonter et marcha jusqu’à contourner l’immeuble. Un utilitaire Peugeot de couleur blanche, garé dans une rue perpendiculaire, l’attendait. Estelle s’y installa, fit une bise au conducteur. La voiture démarra en direction de la quatre-voies qui menait vers la côte.
2
– Alors, il arrive ou pas ? s’exclama le policier de faction.
– Oui, oui, je viens de le voir se garer en bas, lui répondit Marie-Jeanne.
Le commissariat était en ébullition. La salle de pause du premier étage débordait de fonctionnaires de toutes catégories rassemblés pour fêter l’évènement. Pour l’occasion, une nappe de papier blanc avait été déroulée sur la table qui elle-même, déplacée le long des fenêtres agrandissait l’espace et laissait ainsi la place au personnel présent. Des guirlandes et des serviettes en papier de couleur décoraient la table. Les bouteilles de champagne attendaient d’être débouchées et les gobelets, rangés en file indienne, d’être remplis. Les plateaux chargés de petits fours qui laissaient échapper leurs divers parfums chatouillaient les papilles des convives et attisaient l’impatience palpable de la salle. Une banderole, accrochée en hauteur, trônait sur le mur du fond face à la porte d’entrée, on pouvait lire dessus, inscrit en grandes lettres rouges : FELICITATIONS CHAMPOTIER. Marie-Jeanne Campion, vêtue d’une robe cintrée à la taille, s’activait, attentive au moindre détail, remettant une petite cuillère à sa place, redressant un gobelet, pliant une serviette rebelle…
L’inspecteur Anna Le Goff qui venait de monter pénétra dans la salle, un paquet enveloppé sous le bras. Elle le déposa délicatement sur la table. Un joyeux brouhaha régnait dans la pièce.
– Marie-Jeanne, tout est prêt ?
– Oui, ça m’en a tout l’air. Il ne manque plus que l’intéressé. Les yeux de Marie-Jeanne brillaient de façon inhabituelle d’une joie non dissimulée. Cette gaieté n’échappa pas à la vigilance d’Anna.
– Dites-moi Marie-Jeanne, vous m’avez l’air en pleine forme. Vos vacances ont été bénéfiques, on dirait.
Marie-Jeanne se sentit pousser des ailes. Elle n’agitait plus sa queue de cheval rousse qu’elle avait troquée depuis quelques années, pour une coupe de cheveux courts mais elle se trémoussa nerveusement.
– Oui, j’ai vraiment passé de très bonnes vacances. Elle avait insisté sur le mot « vraiment ». Anna, attendit sans répondre car elle savait pour connaître parfaitement son agent, que celle-ci ne pourrait se retenir de raconter la suite. En effet, Marie-Jeanne embraya rapidement.
– En fait, je suis allée à Saint Malo. Elle se plaisait à donner un effet de suspens à son récit, attendant les réactions de l’inspecteur Le Goff. J’ai fait une cure de Thalasso, je voulais perdre un peu de poids. Elle jeta un œil sur Anna et reprit, oui, je sais, ça ne se voit pas, en fait je n’ai pas vraiment maigri, mais vous savez que ça fait un bien immense ce genre de petit séjour ? affirma-t-elle sur le ton de la confidence.
– Je n’en doute pas, lui répondit Anna avec un petit sourire. Mais, je pense que notre invité va arriver.
– Oui, mais ce que je voulais vous dire, c’est que j’ai fait la connaissance de quelqu’un là-bas. Elle avait baissé la voix sur sa dernière phrase. Les yeux de Marie-Jeanne n’en finissaient plus de rouler. Anna s’aperçut à ce moment là, qu’elle ne portait plus ses énormes lunettes. Le Kiné qui s’est occupé de moi, il est t

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents