Le trésor des Incas

Jean Normand

Description

L’inspecteur Paul DOUBLET n’envisage pas de mettre un terme à son périple au Pérou sans visiter Cuzco, l’ancienne capitale inca.

Son arrivée dans la ville coïncide avec une vaste campagne de fouilles de la forteresse de Sacsayhuamán, construite au XVe siècle.

Le professeur Durgel, dirigeant les recherches, est persuadé, documents à l’appui, que les trésors du Peuple du Soleil sont enfouis parmi ces pierres.

Le lendemain, des momies sont découvertes, et Paul DOUBLET, curieux, rend visite au savant avec qui il passe la journée sur le chantier.

Le soir, Paul DOUBLET apprend que l’assistant de Durgel vient d’être retrouvé mort et que les cadavres embaumés ont disparu...

Sujets

• Policier & Thriller
• Policier
• Incas
• Inca civilization
• Disparition
• Forteresse
• Trésor
• Fiction
• Civilisation inca
• Momie
• Littérature

Informations

• Publié par: Oxymoron Éditions
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9791070036884
• Langue: Français

Extrait

INSPECTEUR DOUBLET
À TRAVERS LE MONDE

LE TRÉSOR DES INCAS
Récit d'aventures

Jean NORMAND
I
D'AFFREUSES MOMIES
 
Lorsque l'inspecteur Doublet arriva à Cuzco, après un voyage accompli dans les meilleures conditions possibles, il faisait un soleil radieux. Il n'avait pas voulu quitter le Pérou sans visiter la petite ville qui avait été autrefois la capitale des Incas.
De savants archéologues y avaient retrouvé les vestiges d'un temple du soleil, du couvent des Vestales, des palais d'Yupanqui, de l'Indien Roca et du palais de Manco Cápac, lui-même, fondateur de l'empire du Pérou et donné par la légende comme le fils du soleil.
L'arrivée de l'inspecteur Doublet coïncidait avec une nouvelle offensive des chercheurs d'antiquités incas, mais de grand style, celle-là. Elle était conduite par un Français, le professeur Durgel, qui avait amené avec lui plusieurs de ses collaborateurs.
Sur les ruines de l'ancien temple du soleil, une forteresse avait été édifiée au XIII e  siècle, la forteresse de Sacsayhuamán qui commandait la ville de Cuzco.
D'après des documents, qu'il considérait comme certains, le professeur Durgel était persuadé que le fameux trésor des Incas sur lequel les conquérants espagnols n'avaient jamais pu mettre la main se trouvait enseveli sous l'énorme masse de pierres.
C'était à le retrouver qu'il entendait conserver ses efforts et des dizaines d'ouvriers engagés par lui avaient commencé des fouilles dans les profondeurs de la vieille forteresse.
Elles avaient déjà donné des résultats intéressants, puisque des collaborateurs du savant avaient réussi à atteindre les « chambres de la mort » où, le long des murs, dans des tombes fermées par des plaques de porphyre, les Incas inhumaient leurs morts de qualité, serviteurs du temple, etc.
Le lendemain de l'arrivée de l'inspecteur Doublet, il ne fut bruit que de la découverte faite par un des collaborateurs du savant, nommé Fonteny, de momies aux crânes déformés.
Curieux, lui aussi, il décida d'aller le jour même à l'endroit où venait d'avoir lieu cette découverte, certain d'être bien accueilli puisque c'étaient des compatriotes qu'il rencontrerait.
Cette espérance ne fut pas déçue et Doublet eut le plaisir d'être reçu, à l'entrée du chantier, par le professeur Durgel lui-même qui l'invita à descendre dans la « chambre de la mort » où venaient d'être découvertes les fameuses momies.
Sous la conduite du professeur, après avoir suivi un dédale de couloirs souterrains, passé dans des tranchées creusées par la pioche des ouvriers, il arriva dans une gronde salle nue dont les murs étaient pour ainsi dire tapissés de plaques de porphyre rouge qui constituaient les fermetures des tombeaux incas.
Trois de ces plaques avaient été enlevées et laissaient béant une sorte de placard sombre creusé dans le mur.
— Ces plaques, expliqua le professeur Durgel, sont si exactement ajustées dans leur encadrement qu'il faut un assez long travail pour les dégager, mais le résultat justifie l'effort. Regardez.
L'inspecteur Doublet se baissa et aperçut alors les fameuses momies qui étaient au nombre de trois.
Côte à côte, trois corps de nains aux têtes épouvantablement déformées étaient étendus et, de l'étroit encerclement des bandelettes, de longues mèches de cheveux noirs et plats dépassaient.
— Ce sont, expliqua à nouveau le professeur Durgel, des serviteurs du temple à qui les prêtres incas enserraient le crâne dans des éclisses de bois dès leur naissance pour le déformer.
La première momie avait le crâne allongé en pain de sucre, la seconde offrait une déformation quadrangulaire qui donnait à la tête la forme d'un cube presque parfait, quant à la troisième, c'était bien simple, le haut de la boîte crânienne avait été si bien comprimé dans les éclisses de bois qu'il se terminait presqu'en pointe...
— Mon collaborateur Fonteny a découvert là trois des plus beaux échantillons de déformations crâniennes incas qui puissent exister ! dit le professeur Durgel avec une joie qui donnait à sa voix une sorte de tremblement émotif.
L'inspecteur Doublet ne manqua point de le féliciter comme il convenait, et remonta avec lui dans la cour de la forteresse.
 — Voulez-vous revenir avec moi à Cuzco ? lui proposa alors le savant en avançant vers une auto. Je vais commander les caisses nécessaires pour emballer soigneusement sur place les trois momies. Si cela peut vous être agréable, je vous présenterai au señor Morales, un homme fort aimable qui est mon correspondant et qui a mis sa villa à notre disposition.
— Bien volontiers, acquiesça l'inspecteur, car il professait cette opinion qu'à l'étranger il faut toujours se faire un maximum de relations.
L'accueil du señor Morales fut des plus courtois, des plus aimables.
— Puisque le professeur et ses assistants sont vos compatriotes, voulez-vous, señor, me faire l'honneur de venir demain midi à notre table ? dit-il à son visiteur.
Il eût été vraiment incorrect de refuser une telle invitation formulée avec autant de cordiale simplicité et l'inspecteur Doublet accepta.
Son intention était de passer tout au plus trois ou quatre jours à Cuzco et un hasard qu'il n'hésitait pas à qualifier des plus bienveillants allait lui rendre son séjour très agréable en même temps que fort intéressant.
Le lendemain midi, l'inspecteur fut exact au rendez-vous.
Le señor Morales avait voulu honorer particulièrement son invité, et son cuisinier, qui avait certainement reçu des instructions...