Le trésor du Marquis
188 pages
Français

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Description

Lorsqu’à plus de soixante ans, Bob est accusé du meurtre d’un enfant, il se retrouve seul face à la justice et à la colère des habitants de ce petit village de Provence où le crime a été commis, mais aussi face au mépris de sa famille. Alors, quand, deux ans plus tard, le véritable coupable est enfin arrêté, comment reprendre contact avec le vieil homme déçu par ses proches et aigri par tant de souffrances ?


L’unique personne qui trouvera le courage de faire le premier pas sera Emeric, son petit-fils. Mais le jeune garçon ne se doute pas qu’en revenant à Saumane, il va se retrouver mêlé à une sombre histoire de trésor volé à des familles juives aux prémices de la Seconde Guerre mondiale. Entre la reconquête de son grand-père, qui reste sa priorité, et des recherches pour le moins dangereuses dans les souterrains d’un ancien château du marquis de Sade, plein de passages secrets et de chausse-trapes, il pourra compter sur l’aide de la jolie Chloé, amoureuse de lui depuis l’enfance.


Après de nombreuses péripéties et trahisons, le trésor sera découvert, mais pas par ceux qui le cherchent.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782492243370
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le trésor du Marquis
 
 
HERVÉ MICHEL
 
 
 
 
 
 
Le trésor du Marquis
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Crédits
 
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie  
Édité par : Les Éditions Legacy
 
 
 
 
 
 
ISBN : 978-2-492243-37-0
Dépôt légal : octobre 2021
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Les Éditions Legacy
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants causes, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
«  À mon ami, Sauveur Romano, avec qui nous avons partagé tant d’aventures, réalisé tant de belles choses, parti trop tôt, trop vite. Il nous restait encore tant à faire.  »
Prologue       
 
 
 
Après avoir descendu une longue série de marches glissantes, les quatre hommes parvinrent aux fondations du château. Ils s’enfoncèrent dans l’obscurité de l’étroit tunnel qui s’ouvrait devant eux. Une forte odeur de moisissure et d’humidité empuantissait l’air. À chaque expiration, leurs poumons exhalaient de la vapeur qui finissait par se dissiper en volutes diaphanes. L’atmosphère était lourde, moite et les chemises collaient à la peau. Celui qui marchait en tête, tenant haut une lampe-tempête, était plus petit que ses compagnons. Sa tenue différait également. Eux étaient en bras de chemise, cravates et gilets noirs. Lui était vêtu d’un bleu de travail souillé par du ciment ou du plâtre et portait une casquette qui dissimulait mal une calvitie très avancée. Seule une couronne de cheveux d’un blanc sale dépassait des bords du couvre-chef.
— Pouvez-vous au moins me dire ce qui cloche dans mon installation ? J’avais pourtant testé chaque mécanisme, demanda-t-il sans se retourner.
Le ton était inquiet.
— Ne vous en faites pas maître Birchali, ce n’est vraiment pas grand-chose, mais il faut que vous voyiez par vous-même, répondit celui qui le suivait.
C’était un homme distingué, dans la quarantaine, avec d’imposantes bacchantes lustrées et torsadées aux extrémités. Lui aussi tenait une lampe dont la flamme tremblotante se reflétait dans ses prunelles noires. Maître Birchali avala sa salive et, le souffle court, poursuivit sa marche à travers le dédale de galeries qu’il connaissait sur le bout des doigts, pour y avoir travaillé durant plusieurs mois. Le grand type lui faisait peur. Il avait toujours été mal à l’aise en sa présence. Mais lui et ses acolytes lui avaient proposé une telle somme pour aménager cette pièce secrète, dans les souterrains du château, qu’il n’avait pu refuser, pas par ces temps si difficiles.
Les deux autres gars étaient toujours muets. Ils paraissaient aussi tendus que Birchali. Le premier, bedaine en avant, portait un bouc taillé en pointe. Un industriel, juif comme lui, d’après ce que savait maître Birchali. Cela le rassura momentanément. L’autre était élancé, dans la cinquantaine, c’était le notaire du village.
Après quelques minutes de marche, la topographie changea. Le sol en terre battue devint plus spongieux et des racines perçaient la voûte du souterrain. Les quatre hommes venaient de sortir des limites du château et passaient à présent sous la forêt qui s’étendait au sud de la grande bâtisse. Ils parvinrent enfin devant une grosse porte en acier, qui faisait un peu penser à celles, blindées, que l’on voyait dans les banques, à cela près qu’elle ne comportait aucun mécanisme d’ouverture.
Maître Birchali se retourna vers les trois hommes et leur fit un signe de la tête. Ils se dirigèrent chacun vers un point précis du souterrain et retirèrent du mur trois pierres qui cachaient l’emplacement des serrures. Tous prirent la clé qu’ils portaient au cou.
— Samuel, à toi, dit l’homme à la moustache en guidon de vélo.
Samuel, l’industriel juif, introduisit sa clé, la fit pivoter et exerça une pression sur la tige.
— Voilà, Jules, c’est fait.
Jules se tourna vers le médecin.
— À toi Philippe !
Ce dernier s’exécuta et appliqua à son tour une pression sur la clé. Jules fit de même. On entendit un déclic et la porte commença à bouger, lentement. Elle avait plus de trente centimètres d’épaisseur.
Il avait fallu dix hommes pour la mettre en place, des travailleurs noirs qui ne parlaient pas le français, que le maître maçon était allé chercher dans les colonies, sur ordre de ses employeurs. Les ouvriers avaient reçu une énorme gratification dès leur tâche accomplie. Le secret devait être le plus total.
La porte s’immobilisa à angle droit du mur dans lequel elle était encastrée, dévoilant une pièce carrée de cinq mètres sur cinq, environ. Jules fit signe au maître maçon d’entrer. Birchali pénétra dans la salle où il n’était pas revenu depuis plus d’un mois.
— Alors, quel est le mécanisme qui ne…
Il resta bouche bée.
— Mon Dieu ! Mais qu’est-ce que…
Birchali ne voyait que la gueule noire du canon d’un revolver de gros calibre.
— Désolé, maître Birchali, dit le moustachu en secouant la tête, d’un air navré.
Birchali recula en ouvrant de grands yeux. Il mit ses mains en avant, dans un geste dérisoire de protection.
— Non, pitié monsieur, je sais être discret, je vous jure que je n’ai parlé à personne de cette pièce, comme vous me l’aviez demandé. Je ne dirai rien, je vous promets que je serai muet comme une tombe.
Il ne croyait pas si bien dire. Le coup de feu claqua et résonna longtemps le long des parois du souterrain. Le notaire et l’homme d’affaires avaient sursauté quand la balle avait jailli dans un éclair blanc. Ils en avaient longuement discuté et étaient tombés d’accord sur le fait que c’était la seule solution ; seul un cadavre ne parle pas. Lorsque le nuage de fumée blanche et âcre se dissipa, le maître maçon était allongé face contre terre. Sa casquette avait glissé sur le sol, découvrant son crâne chauve percé de part en part par le projectile. Une mare de sang se formait, rapidement absorbée par la terre.
Samuel porta sa main à sa bouche et une larme coula sur sa joue. Le moustachu semblait tétanisé, il tenait toujours son revolver, l’index bloqué sur la détente. Seul le notaire paraissait avoir conservé ses moyens.
— Allons mes amis, c’est fini, il faut y aller, dit-il.
Il posa sa main sur l’arme. Il dut presque l’arracher des doigts du tireur. Finalement, les trois hommes recouvrirent le cadavre du maçon, à l’aide d’un drap qu’ils avaient apporté en prévision de l’acte qu’ils avaient prémédité. Ils sortirent de la pièce et retirèrent les clés restées dans leur logement. La porte se mit en mouvement, lentement, et se referma avec un bruit pneumatique. La pièce était désormais scellée et elle serait le tombeau de son constructeur.
Durant leur retour vers la sortie, ils n’échangèrent pas un mot. Tous gardaient la tête basse.
Arrivés au sommet de l’escalier, Jules manœuvra un anneau dans le mur, sur sa droite, et un panneau coulissa. La lumière du jour parut. Ils se retrouvèrent dans un cabinet de travail, meublé avec goût. Les murs étaient habillés d’étagères de chêne brun surchargées de livres. Au centre, un grand bureau, posé sur un tapis persan, était disposé face à une haute fenêtre aux tentures vertes. Lorsqu’ils furent tous dans la pièce, le moustachu se dirigea vers un buste d’angelot, qui trônait sur une étagère. Il bascula en arrière la calotte crânienne du chérubin et pressa un bouton dissimulé à l’intérieur. Immédiatement, le passage se referma. Puis, il se retourna vers les deux autres.
— Mes amis, dit-il, j’espère que Dieu nous pardonnera ce que nous venons de faire, mais il n’y avait pas d’autre solution. Les Allemands seront bientôt là et nous ne savons pas ce qu’il va advenir. Gardez précieusement vos clés, la porte ne peut être ouverte qu’à l’aide des trois en même temps. Nous nous retrouverons dès que les choses iront mieux. Ne parlez de tout cela à personne, surtout pas à vos proches, car ils seraient en danger.
Les trois hommes se serrèrent la main puis se séparèrent. Resté seul dans son cabinet de travail, Jules s’assit à son bureau, prit une feuille de papier et se mit à rédiger une lettre. Il y apposait le point final lorsqu’on frappa à la porte. Il glissa rapidement la feuille dans le sous-main de cuir vert.
Une très belle femme, d’une trentaine d’années à peine, entra. Elle était grande, brune, avec de beaux yeux très noirs. Jules tendit une main pour l’inviter à s’approcher. Elle fit le tour du bureau, vint s’asseoir sur ses genoux et se lova contre lui.
— J’ai vu tes deux amis partir, dit-elle, mais je n’ai pas vu maître Birchali s’en aller. Est-il toujours ici ?
Jules fit un énorme effort pour rester impassible.
— Je lui ai demandé d’aller vérifier une fissure sur la petite tour de l’aile sud, il est passé par un autre couloir, je suppose.
Elle hocha la tête.
— Tu as pris une grosse responsabilité en acceptant de cacher les avoirs de ces familles dans notre banque en Suisse. Tous ces braves gens ont en toi une confiance aveugle.
— Ils ont surtout très peur de la guerre et de l’invasion.
— Oui, certainement, n’empêche, je suis rassurée de savoir tous nos biens en sécurité. La Suisse est un pays neutre et qui le restera toujours.
L’homme prit une profonde inspiration.
— Lucie, ma chérie, j’ai une mauvaise nouvelle.
— Tu me fais peur !
Il ouvrit un tiroir et sortit une feuille portant en en-tête une croix gammée. Il la posa sur le sous-main. La jeune femme fronça les sourcils. Elle prit le document et commença à le lire. Son visage s’empourpra :
— Mais ce n’est pas possible !
— Si, c’est un ordre de réquisition. Nous allons devoir loger un détachement de l’armée allemande.
— Tu le sais depuis quand ?
— Trois jours.
— Et quand comptais-tu m’en

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