Les Ailes de l ange Gabriel
210 pages
Français

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Description

« Quelques horribles cicatrices lézardaient son dos de haut en bas. Ce n'était finalement pas que de vulgaires cicatrices de blessures infligées lors d'une rixe, mais, à bien les regarder, elles représentaient des dessins, des ailes d'ange, une aile sur chaque épaule descendant vers le bas du dos comme un mauvais tatouage, mais alors sans encre, et au niveau des reins, d'autres traces, comme des lettres inachevées, indélébiles et presque illisibles. » À Toulouse, Gabriel fait la rencontre de Simon, un riche héritier qui offre de l'héberger pour lui éviter de dormir dans la rue. Les deux jeunes hommes se prennent d'affection l'un pour l'autre, mais Gabriel cache un lourd et triste passé. Après l'avoir surpris en train de fouiller dans ses affaires, Simon le met brutalement à la porte, avant de réaliser qu'il s'agit d'une méprise. Lorsqu'il revoit le mystérieux vagabond, celui-ci est dans le coma à l'hôpital sous une autre identité. Des policiers mènent l'enquête pour élucider les conditions de son agression et comprendre pourquoi il a dissimulé sa véritable identité... François-Xavier David imagine une histoire d'amour pleine de rebondissements inattendus et savoureux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342160338
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Ailes de l'ange Gabriel
François-Xavier David
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Les Ailes de l'ange Gabriel

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Ce que la chenille appelle la mort, le papillon l’appelle renaissance.
Violette Lebon
Aéroport de Genève-Cointrin
Votre attention, s’il vous plaît ! Monsieur Briac de Kéranflec’h, Monsieur Briac de Kéranflec’h, passager sur le vol Air France 5723 à destination de Rio de Janeiro, est attendu de toute urgence porte 36 pour un embarquement immédiat. Monsieur Briac de Kéranflec’h, porte 36, embarquement immédiat !
Une hôtesse au sol venait d’annoncer, d’une voix claire et assurée, un dernier appel urgent dans l’aérogare de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Briac était resté figé devant le portique de sécurité, se posant encore la question d’un éventuel départ. Devait-il partir ? Devait-il partir loin, ne plus revenir, ne pas se retourner, oublier, oublier toute cette vie, cette déception, cette rupture, tout laisser derrière lui et ne plus y penser, pour enfin tout recommencer à zéro ? Il était resté là encore quelques longues secondes, qui lui paraissaient une éternité, avant que la même voix ne se fasse de nouveau entendre dans les haut-parleurs pour un ultime appel.
Votre attention, s’il vous plaît. Dernier appel, avant la fermeture des portes d’embarquement, pour Monsieur Briac de Kéranflec’h, passager sur le vol Air France 5723 à destination de Rio de Janeiro. Embarquement immédiat. Monsieur Briac de Kéranflec’h, vol Air France 5723, porte 36 !
Briac entendait dans ses écouteurs, qu’il avait accrochés à ses oreilles, cette chanson de Jacques Brel, « Orly », qui lui murmurait dans les tympans :
« ♪♫ Mais la vie ne fait pas de cadeau !
Et nom de Dieu !
C’est triste Orly le dimanche
Avec ou sans Bécaud ♫♪ »
Certes, Briac n’était pas à Orly, certes, il n’y avait personne avec lui pour sangloter, mais partir, était-ce la meilleure des solutions ? Avec résignation, il s’était alors saisi de la poignée de son bagage de cabine, toute sa vie s’était nichée dans cette petite valise noire en ABS 1 , rien d’autre avec lui, rien en soute non plus, avant de regarder une nouvelle fois son billet et sa carte d’embarquement, vérifier que la porte était bien la 36, vérifier le numéro de sa place, 6D, près du hublot comme il l’avait demandé. Puis, il avait soufflé au point d’en vider entièrement ses poumons, comme pour prendre un peu plus de courage, avait fini par se diriger vers la porte mais, cette fois-ci, celle de sortie, et il s’était engouffré dans un taxi après avoir jeté les papiers, qu’il avait précédemment en main, dans la bouche grande ouverte d’une poubelle métallique amarrée sur le trottoir. Non, à bien y réfléchir, il ne pouvait finalement pas partir, et Brel pouvait bien continuer à chanter qu’il était bouffé par l’escalier, les marches, lui, Briac de Kéranflec’h, les avait définitivement laissées derrière lui.
Plus d’un an plus tard, à Toulouse
La nouvelle année était passée depuis une bonne quinzaine de jours. Des vagues intenses de grand froid venaient s’échouer sur le pays avec une énergie sans cesse grandissante et en apportant son lot de températures négatives, toujours plus basses, trop souvent dévastatrices, parfois même meurtrières pour qui logeait en extérieur.
La neige commençait à tomber dru. Quelques bourrasques aidant, on se serait vite cru dans le blizzard du continent nord-américain. La visibilité était difficile par endroits. Le ressenti de la température n’avait rien à voir avec celle annoncée par les médias des programmes météo quotidiens. Des alertes avaient été lancées, parfois plus par acquit de conscience, afin qu’on ne leur reproche pas leur incompétence parfois évidente.
Simon, emmitouflé dans son Loden 2 épais bleu marine, ses mains bien au chaud dans des gants de cuir d’agneau, sa gorge et son nez protégés derrière une écharpe de cachemire et ses oreilles camouflées sous le revers de sa casquette doublée d’Alpaga de la même marque que son manteau, sort de l’épicerie fine de la rue de Rémusat. Il longe les murs et les devantures des magasins de cette rue, dans l’espoir vain de se protéger un peu plus de cette neige dense afin de rejoindre son logement de la rue Alsace-Lorraine, coupant par la place du Donjon, le square Charles-de-Gaulle.
Alors qu’il tourne au coin du Capitole par la rue Roschach, il vient à percuter un jeune homme, probablement un SDF. Il n’a pas bien vu sur le coup, ce genre de type frigorifié, sans âge, le regard hagard, perdu dans ses pensées, les yeux rougis par la fatigue et son combat inégal contre les morsures incisives d’un froid beaucoup trop glacial pour laisser un chien dehors.
— Oh, pardon Monsieur ! dit le jeune homme machinalement en ne se retournant qu’à peine et ne voyant même pas qui il avait bien pu bousculer sans aucunement faire attention.
— Non, je vous en prie, il n’y a pas de mal ! répondit Simon plus surpris par la politesse peu commune du jeune homme que par la petite collision elle-même.
Simon continue son chemin, luttant contre ce vent insupportable, laissant là, derrière lui, ce jeune homme qui se penchait vers le trottoir afin de s’asseoir à nouveau à l’abri des rafales, dans son abri de fortune de cartons usés, protégés par une bâche de plastique bleu. Simon se retourne, croise furtivement le regard triste du jeune homme, puis revient sur ses pas, à sa rencontre.
— Vous avez besoin d’aide ? lui demanda-t-il.
— Je…
— Excusez-moi pour cette question stupide, bien sûr, il est évident que vous avez besoin d’aide. Euh, je n’ai pas de monnaie sur moi mais La Poste est là, je vais faire un retrait et je vous donnerai un billet pour que vous puissiez avoir un bon repas !
— Merci Monsieur, c’est bien aimable à vous, mais le distributeur est en panne. Les passants, rares, je dois bien l’avouer, se cognent le nez dessus à chaque instant et repartent en râlant. Ne vous tracassez pas pour moi. Rien que de l’avoir proposé, cela me fait déjà chaud au cœur, c’est vraiment très gentil à vous !
— Mais que puis-je faire d’autre alors ? Vous voulez que je vous paie un sandwich, une boisson chaude, quelque chose… dites-moi !
— Monsieur, vous savez, les sans-abri ne sont pas accueillis les bras ouverts dans les boutiques, n’allez pas vous afficher avec l’un d’eux, même si votre action est tout à fait honorable. Ce n’est pas vous que l’on va remarquer, mais moi, et ça, franchement, je ne le supporte plus. Ça fait plus mal encore que les bourrasques froides de ces dernières heures !
— Alors… ? Simon se sent totalement démuni. Il sort son porte-monnaie mais n’y trouve que ces maudites petites pièces jaunes sans grande valeur et bien peu utiles, tout juste bonnes à encombrer les porte-monnaie. Venez avec moi !
Le jeune homme le regarde, interrogateur.
— Venez, je vous en prie…
— Mais où ça ? répliqua-t-il, surpris par cette proposition étrange.
— J’habite à deux pas, je vais vous donner de quoi manger !
— Pour de vrai ? Vous voulez vraiment ? balbutia, inquiet, le jeune homme frigorifié.
— Bien sûr, venez donc vous réchauffer un peu et reprendre des forces. Je m’appelle Simon ! dit-il en lui tendant la main que le jeune homme regardait, étonné, n’osant y croire un seul instant.
— Oh… Eh bien, merci Simon ! dit-il hésitant et interloqué. Moi, c’est… moi, c’est Gabriel !
Le jeune sans-abri s’apprêtait à prendre son duvet dissimulé sous l’amas de cartons sous la bâche bleue pliée et sous une couverture de neige fraîchement tombée.
— Euh… vous faites quoi, Gabriel ? demanda Simon étonné.
— Je ne peux pas laisser ça ici… on va me les voler !
— Ah oui, peut-être bien, en effet. Je vais vous aider, attendez !
— Non, s’interposa Gabriel, je vous en prie, ce n’est pas bien propre vous savez, vous allez vous salir…
Simon se mit en léger retrait et regarda cet homme se débattre dans les bourrasques avec ses cartons qui s’envolaient, et la neige tomber de la bâche sur sa couverture duveteuse d’un blanc devenu jaunâtre.
Il le regardait, le dévisageait même. Une parka aux bords élimés, sa fermeture à glissière cassée et partiellement décousue, au dessous, un vieux pullover troué à différents endroits, une jambe de jean déchirée au niveau du genou qui n’avait rien d’un élan de mode actuel, des chaussures en partie dessemelées. Le spectacle lui faisait lâchement pitié. Il avait même honte de le regarder de la sorte. Simon avait dans le regard quelque chose d’inquisiteur qui le mettait mal à l’aise, proche de la nausée tant il se sentait mal de l’épier ainsi. Était-il le seul à s’émouvoir de cette triste scène ? Un rapide coup d’œil autour de lui le lui confirma, les rares passants continuaient leur chemin sans même se retourner. Après quelques secondes de réflexion, il appela le jeune à plusieurs reprises.
— Gabriel… !
Le jeune homme ne réagissait pas.
— Gabriel !
Puis, toujours sans réponse, Simon lui tapota l’épaule.
— Gabriel… ? Vous n’entendez pas quand je vous appelle ?
— Oh, pardon ? J’étais absorbé par ce que je faisais, et vous savez, le vent aidant…
— Oui, c’est vrai, je comprends parfaitement bien, mais laissez ça là ! J’ai une chambre d’amis, vous pourrez dormir dans un bon lit ce soir !
— Un lit ? Mais… Mais je vais vous salir les draps…
— Vous pourrez vous laver si vous le souhaitez, ce que j’espère

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