Les corps retrouvés
184 pages
Français

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Les corps retrouvés , livre ebook

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Description

Des membres humains sont retrouvés dans le fleuve. Gérard Matthias est plongé au coeur d'une nouvelle enquête alors que sa vie personnelle semble marquer un tournant.

Informations

Publié par
Date de parution 07 décembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414492787
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hugues Artusse
Les Corps retrouvés
Hugues Artusse
Les Corps retrouvés
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 Saint-Denis Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50 Mail : client@edilivre.com www.edilivre.com
Imprimé en France Texte intégral
Dépôt légal. © Edilivre,décembre2020
ISBN papier : 978-2-414-49238-1
Tous nos livres sont imprimés dans les règles environnementales les plus strictes. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
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Gérard Matthias regardait par la fenêtre de son nouvel appartement. Assis dans le canapé en tissu de couleur taupe qui trônait dans son salon, il buvait un café. Il se sentait bien, là, dans son appartement, détendu dans son canapé, une tasse de café à la main. Cela faisait trois mois, jour pour jour, qu’il avait emménagé. Mieux, il avait acheté cet appartement. Il en était tombé amoureux lors d’une visite chez un témoin dans le cadre d’une affaire qu’il avait eu à résoudre*.
La jeune femme qui l’habitait, avait hérité de ce logement à la suite du décès de sa grand-mère et les charges de copropriété pesaient trop lourdement sur son budget.
Gérard Matthias l’avait contacté après avoir résolu sa * difficile enquête et lui avait proposé le rachat de l’appartement. Il l’avait eu à un bon prix. Situé dans un quartier calme et cossu, il était suffisamment grand pour lui et sa fille qui viendrait lui rendre visite de temps en temps.
Le capitaine de police vivait une nouvelle vie. Fraîchement divorcé, propriétaire d’un bel appartement, la vie semblait enfin lui sourire. Mais son ex-femme avait décidé, il y a un mois, de partir vivre dans la capitale. Il ne pourrait plus voir sa fille que pendant les vacances scolaires. Ce nouveau coup dur avait assombri cet avenir qu’il sentait plus propice.
* voir La dernière carte
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Son collègue et ami, le lieutenant Patrick Astret, avait remarqué un changement physique lorsque son ami s’était installé dans l’appartement. Il l’avait vu plus souriant, plus décidé à changer de vie et à s’emparer de nouveaux projets. Mais l’annonce du déménagement de sa fille avait replongé le capitaine de police dans le doute et les traits de son visage s’étaient à nouveau assombris.
De son canapé, Gérard Matthias regardait vers le balcon qui donnait sur un parc intérieur. Les arbres devenaient de plus en plus feuillus à mesure que s’avançait le printemps. Les journées étaient belles et parfois chaudes. Les matins étaient encore brumeux et frais.
Gérard Matthias contemplait sa nouvelle vie avant d’aller au bureau rejoindre son collègue. Tout aurait pu être harmonieux si son ex-femme n’avait pas décidé de partir. Il aurait pu voir sa fille régulièrement comme le prévoyait le jugement.
L’absence de sa fille et sa solitude le faisait douter. Douter de son avenir. De sa vie. Il se rendait compte qu’il devait prendre le temps de refaire sa vie.
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Patrick ASTRET était arrivé le premier au bureau. Il avait mis en marche la cafetière et lisait le journal en fumant une pipe aux relents nauséabonds.
Gérard Matthias poussa la porte vitrée.
« Salut Patrick, lança-t-il, pouah ! ça pue ! — Salut Capitaine ! — Tu sais que tu n’as plus le droit de fumer cette saloperie dans les locaux ? — Ouais, je sais, répondit mollement le barbu au pull-over de style scandinave. Tu veux du café ? — Tu as de la chance de faire équipe avec moi parce que j’en connais qui ne supporteraient pas ta pipe. Je veux bien du café ».
Patrick ASTRET se leva, prit la tasse de Gérard Matthias et alla la remplir de café. Il revint toujours en silence, la pipe vissée au coin de sa bouche. En posant la tasse sur le bureau de son collègue, il tira une bouffée sur sa pipe et envoya un énorme nuage vers le plafond. Gérard Matthias ne dit rien. Il connaissait bien celui avec qui il partageait le bureau. Il se leva et alla ouvrir la fenêtre. Patrick Astret le regarda. « Tu fumes ce truc qui sent mauvais, dit Gérard Matthias en fixant le barbu, j’ai bien le droit d’ouvrir la fenêtre ! — Je n’ai rien dit, répliqua le barbu. — Les nouvelles sont-elles bonnes ? demanda le capitaine de police.
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— Rien de bien folichon aujourd’hui, lui répliqua son collègue. — Ceci dit, enchaîna Gérard Matthias, c’est pas dans cette feuille de choux qu’on va trouver du boulot ! y a vraiment que dans les films que les mecs apprennent des choses dans les journaux !
Gérard Matthias nota que son ami et collègue avait l’air distant, ce matin. Comme préoccupé par quelque chose. Il se lança : « sinon, ça va comme tu veux ? — Ouais, répondit indifférent le barbu. Ça va. — Sinon, tu me le dirais ? — Ouais ».
Patrick Astret tournait les pages du journal sans conviction. Gérard Matthias porta la tasse de café à ses lèvres. » Bon…, commença le débonnaire barbu, je n’aime pas cette commissaire ! je préférais le commissaire Lagarde ! — Ah, nous y voilà ! entonna Gérard Matthias en avalant une gorgée de café brûlant. C’est donc ça ! Monsieur fait dans le machisme. — Non, ça n’a rien à voir avec le fait que ce soit une femme qui a remplacé le commissaire Lagarde. — Ah bon ?… tu en es certain ? je te connais un peu, me semble-t-il. — Un homme…, continua Patrick Astret, ça aurait été la même chose. D’abord, je l’aimais bien le vieux Lagarde. Il nous a bien épaulé. Ensuite, on nous envoie une jeune fraîchement sortie de l’école de police qui n’a jamais rien fait.
— Ben… faut bien commencer dans la vie, asséna Gérard Matthias. — D’accord, mais qu’elle ne vienne pas nous dire comment on doit bosser !
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— Alors là, tu m’inquiètes, dit Gérard Matthias. Toi, Patrick Astret, connu pour sa nonchalance, son détachement des choses, toi, tu t’en fais pour ça ?! — Ben quoi… pas toi ? — Moi ? Gérard Matthias se leva et alla à la fenêtre. Non. Elle peut bien dire ce qu’elle veut. J’ai une méthode de travail que j’applique avec succès depuis des années. Que nous mettons en application. Et puis, elle ne va pas rester ici. Moi, j’ai décidé de rester. Plus de mutation en vue. — Ah tiens, bonne nouvelle, fit Patrick Astret qui éteignait sa pipe. Au fait, il est l’heure d’aller au briefing de la journée. — Déjà ? ».
Le commissaire Lagarde était parti à la retraite. Il avait dirigé le service pendant plus de quinze ans. Il était réputé pour faire confiance aux policiers qu’il encadrait. Il les couvrait même parfois au péril de sa propre carrière. La haute hiérarchie avait découvert certaines de ses pratiques en faveur de ses hommes, comme il les appelait affectueusement. La retraite anticipée avait sonné pour lui comme le glas de ses ambitions.
Aussitôt parti, son fauteuil fut garni par une jeune femme d’à peine trente ans. Mlle Séverine De Melo, sortie deuxième de la dernière promotion des commissaires. Elle avait demandé ce poste pour mettre en œuvre ses idées de réorganisation d’un service.
Arriver en province, à la tête d’un commissariat peuplé de vieux flics, lui semblait un « challenge » intéressant comme elle l’avait dit lors de son intronisation. Depuis, elle n’avait eu de cesse de demander à chaque service de lui apporter des
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statistiques, des rapports, des points de vue et avaient reçu pratiquement chacun de ses collaborateurs en tête à tête.
« Une perte de temps » avait maugréé Patrick Astret.
Gérard Matthias adoptait une attitude beaucoup moins fermée que celle de son collègue et que la plupart des hommes du commissariat. Néanmoins, l’évolution de son métier le laissait méfiant.
Ils arrivèrent dans la salle de réunions où se trouvaient déjà, dans un brouhaha indescriptible, la plupart des capitaines et lieutenants du commissariat.
La commissaire De Melo entra à son tour, faisant taire d’un seul coup toutes les discussions. Elle était suivie des responsables de divisions, les mines basses et confondues.
La jeune femme s’installa derrière le bureau qui se tenait au début de la salle. Elle lança un « bonjour » ferme.
Gérard Matthias pensait que cette attitude un peu pète-sec traduisait une certaine timidité voire un certain malaise de se retrouver au milieu de tous ces vieux grognards. « Messieurs, commença-t-elle. S’il vous plaît dans le fond… merci ! ». Tous les policiers se tinrent droits sur leurs pieds.
« Je viens vous annoncer, ce matin, que notre commissariat, suite aux travaux que j’ai menés dès mon arrivée, va opérer sa réorganisation administrative à compter du mois prochain. Le ministère et M. Le Préfet de région ont appuyés, comme vous le savez, cette nouvelle orientation dans la façon dont nous allons exercer nos attributions, Je
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