Les crimes de l étrangleur
91 pages
Français

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Les crimes de l'étrangleur , livre ebook

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Description

Aux États-Unis, Saint-Louis est en proie à la panique !


La grande Exposition attire une foule hétéroclite de curieux en tous genres dont, apparemment, un détraqué qui étrangle, la nuit, des badauds argentés pour leur faire les poches.


En descendant à la gare de Saint-Louis, William et John BAGLEY, des frères détectives de renom, apprennent par les journaux que l’étrangleur vient de commettre son neuvième crime.


Les deux hommes vont alors se lancer à corps perdu dans l’enquête et, très vite, découvrir une piste les menant à la bête immonde.


Mais en matière de police plus qu’en toute autre il y a loin de la coupe aux lèvres...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070030509
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES CRIMES DE L’ÉTRANGLEUR
Récit policier

par Arthur Fontaine
*1*
LE NEUVIÈME ATTENTAT

L'express de Saint-Louis, qui avait quitté Chicago à trois heures, atteignit à huit heures du matin la ville de Springfield, où devait avoir lieu un arrêt de quelques minutes.
Il faisait une belle journée d'été.
Le train était plein de voyageurs, se rendant à Saint-Louis, pour visiter la grande Exposition qui attirait cette année-là, aux États-Unis, un grand nombre d'étrangers.
Le quai était très animé : des marchands de rafraîchissements et de gâteaux offraient aux voyageurs tout ce dont leurs paniers et leurs voiturettes étaient chargés.
Les crieurs de journaux couraient aussi devant les wagons en brandissant les dernières feuilles parues.
Édition spéciale ! Édition spéciale ! annonçaient-ils. Un assassinat à Saint-Louis ! Nouveau crime de l'étrangleur de l'Exposition !
Un gentleman descendit du train et acheta, l'un des premiers, le journal.
Au moment où il remontait dans le wagon, un cri aigu y retentit et il perçut le bruit d'une chute.
Les voyageurs se pressèrent en foule autour d'une dame âgée, distinguée, qui venait de se trouver mal dans l'un des compartiments.
Le gentleman, qui remontait dans le train, considéra un instant la vieille dame avec intérêt.
Celle-ci tenait encore dans sa main crispée l'un des journaux qu'on vendait en ce moment dans la gare.
Il semblait évident que la pauvre femme avait appris, en lisant les nouvelles, quelque chose qui l'avait bouleversée et avait causé son évanouissement.
Le gentleman, de taille moyenne, au visage glabre, aux yeux perçants et à la mine énergique, n'était autre que William Bagley, le fameux policier dont le nom a été mêlé à toutes les affaires criminelles qui se sont présentées aux États-Unis, en ces dernières années.
William Bagley revenait d'un séjour à Chicago et se rendait justement à Saint-Louis avec John, son frère, détective presque aussi célèbre que lui-même, à la requête du chef de la police Lindell.
Il devait essayer de découvrir et d'arrêter le criminel, qui, depuis quelque temps, semait la terreur parmi les visiteurs de l'Exposition.
William Bagley s'approcha de son frère et déployant devant lui le journal qu'il venait d'acheter, lut l'article suivant :

« SAINT-LOUIS, 17 août. Ce matin, à trois heures, on a découvert dans une petite allée de Forest-Park, non loin de la sortie de l'Exposition, une nouvelle victime du criminel mystérieux qui, depuis plusieurs semaines, a assassiné et dévalisé déjà neuf personnes.
« Cette fois, il s'agit d'une jeune fille élégamment vêtue. Quand on l'a découverte, elle portait encore au cou une corde qui avait servi à l'étrangler.
« La victime n'avait sur elle ni argent ni bijoux : rien ne permet d'établir encore son identité. Elle portait une robe de drap vert à pois blancs, un chapeau de paille vert avec des plumes d'autruche blanches.
« Le voleur a oublié de lui prendre un petit médaillon d'argent suspendu à une chaînette et qui était caché sous le col du corsage.
« Ce médaillon porte les initiales M. C. et contient une photographie miniature représentant la tête d'une vieille dame aux cheveux blancs.
« La victime était chaussée de bottines jaunes et son linge est marqué E. C. Son corps a été transporté à la Morgue, et la police fait déjà le nécessaire pour essayer d'établir l'identité de cette jeune fille.
« Il est à craindre que ce forfait ne demeure impuni comme les précédents, puisque l'on n'a pu relever encore cette fois aucun indice sur le compte de l'assassin.
« Les directeurs de l'Exposition témoignent, naturellement, d'une vive émotion. La police a promis une récompense de mille dollars à celui qui lui livrerait l'auteur des crimes. »

Quand William Bagley eut terminé la lecture de ce communiqué, il releva les yeux sur John.
Je suppose que la dame qui vient de se trouver mal peut identifier la victime dont on parle dans ce journal, dit-il. Je vais me présenter à elle.
La voyageuse avait repris connaissance et on lui avait déjà fait absorber quelques gorgées d'une boisson réconfortante : elle était assise maintenant dans un fauteuil du wagon-salon.
Son regard étant tombé sur la feuille qu'elle tenait toujours à la main, elle se mit à sangloter.
Alors une voix grave prononça doucement à côté d'elle :
Puis-je me permettre de me présenter, madame ?
Elle releva les yeux et prit machinalement la carte que lui tendait un gentleman, elle lut :

WILLIAM BAGLEY
Détective
New York.

La pauvre femme se redressa et étreignit les deux mains du policier.
Vengez-la ! exclama-t-elle d'une voix tremblante. Vengez, vengez ma pauvre enfant !
Je vous prierai de bien vouloir venir avec moi à l'infirmerie, répondit Bagley. Nous pourrons y parler plus tranquillement. Je vais précisément à Saint-Louis pour engager la lutte contre ce misérable assassin.
La vieille dame acquiesça volontiers au désir du policier et l'accompagna, ainsi que son frère John, dans le wagon que les express d'Amérique réservent aux personnes qui pourraient se trouver souffrantes au cours du voyage.
L'infirmerie était déserte.
Le détective présenta son frère à la voyageuse, qui eut à peine le courage de saluer John et se laissa tomber avec découragement dans un fauteuil en s'enfouissant le visage dans ses mains.
William Bagley lui laissa quelques minutes pour se remettre, puis il observa :
Les caractéristiques fournies sur la victime sont assez marquantes pour qu'il semble impossible de vous faire espérer une erreur de personne, madame ; on ne peut que vous inciter au courage, et je vous promets, personnellement, de ne pas avoir de cesse que le criminel n'ait été livré à la justice !
La voyageuse essaya de se calmer, mais, chaque fois qu'elle tentait de parler, les sanglots l'interrompaient de nouveau ; enfin, elle parvint, d'une voix entrecoupée, à fournir des renseignements au détective.
Je m'appelle Jenny Coverdale, dit-elle ; je viens de Philadelphie et me suis arrêtée à Chicago pour voir mon frère. Ma fille, Ella, avait vingt-cinq ans, elle était indépendante. Je voulais qu'elle vînt à Chicago avec moi, mais elle m'avait déclaré que c'était inutile, et était partie directement pour Saint-Louis, où je devais la retrouver.
« La décision d'Ella ne me parut pas extraordinaire et je la laissai volontiers prendre l'express qui est très fréquenté, je n'avais aucune inquiétude à son sujet.
« Une de mes bonnes amies, Mrs. Mullan, habite Saint-Louis, où elle tient un boarding house. J'avais écrit à Mrs. Mullan, en lui annonçant nos projets et en lui demandant si elle pouvait recevoir ma fille, puis moi.
« J'obtins une réponse satisfaisante ; ma fille était habituée à aller et venir seule, elle possédait une nature énergique, je n'avais pas de raison de me tourmenter pour elle, comme auraient pu le faire d'autres mères dans des circonstances analogues... Ah ! pouvais-je prévoir le malheur qui me frappe !... Ma pauvre enfant ! Comment pourrai-je vivre sans toi ?
Miss Coverdale emportait-elle des objets de valeur ?
Elle avait une broche ornée d'un gros diamant, deux bagues avec des brillants et un bracelet dont chaque chaînon portait un rubis. En outre, Ella avait quatre cents dollars sur elle.
Le voleur a donc récolté un bon butin ! observa le détective ; il n'avait pas besoin du petit médaillon que votre fille portait au cou.
Ce médaillon n'a pas de valeur, mais nous y tenions beaucoup, monsieur. Ma mère me l'a donné quand j'étais enfant, c'est un précieux souvenir. Il y a quelques années, j'y fis mettre mon portrait et le donnai à Ella, qui, depuis, l'a toujours porté avec dévotion.
Miss Coverdale avait-elle l'intention de visiter l'Exposition de Saint-Louis ?
Certainement ! Elle voulait prier Mrs. Mullan de l'y accompagner, mais elle m'avait dit qu'elle irait même seule si mon amie n'avait pas le temps de sortir avec elle.
Votre fille rentrait-elle souvent tard le soir, quand elle sortait seule ?
Jamais ! Elle était toujours de retour à la maison à dix heures au plus tard.
Pourtant je crois que miss Coverdale a dû rompre hier avec cette habitude.
« J'estime que l'attentat dirigé contr

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