Les galions mystérieux
53 pages
Français

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Les galions mystérieux , livre ebook

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Description

Sur le paquebot qui l’amène à Trinidad, l’inspecteur DOUBLET fait la connaissance de Mademoiselle Mendoza, fille d’un riche planteur vénézuélien, qui lui confie se rendre sur l’île Margarita, où elle possède un vieux château, afin d’y continuer ses recherches au sujet de galions chargés d’or et de joyaux, coulés trois siècles auparavant, au large de l’atoll.


Le lendemain du débarquement, dans un café de Port-d’Espagne, DOUBLET apprend, de la part d’un Français, que des bandits ont été embauchés pour les emmener sur l’île Margarita.


Persuadé que tout cela a rapport avec l’histoire des galions mystérieux et que Mademoiselle Mendoza se trouve en danger, l’inspecteur DOUBLET décide, accompagné de son interlocuteur, de se précipiter là-bas afin de protéger la jeune femme...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070035948
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR DOUBLET
À TRAVERS LE MONDE

LES GALIONS MYSTÉRIEUX
Récit d'aventures

Jean NORMAND
I
TRÉSORS DISPARUS

Le paquebot « Biskra », qui avait quitté le matin même le port de Demerara, naviguait maintenant en haute mer.
L'inspecteur Doublet, qui se trouvait au nombre des passagers, monta au bar chercher un refuge contre l'ennui qu'il sentait monter en lui en même temps que contre la chaleur de l'après-midi.
Tout en dégustant une boisson glacée, il engagea conversation avec le barman, conversation roulant comme il était naturel sur les fluctuations possibles du temps et l'heure d'arrivée probable du « Biskra » le lendemain à Trinidad.
L'arrivée d'une passagère vint y mettre fin.
Cette passagère, qui était la voisine de table de Doublet, à la salle à manger, se nommait Dolorès Mendoza.
Elle était la fille d'un riche planteur vénézuélien. Ses cheveux noirs, son teint mat, ses yeux noirs brillants, une démarche souple comme celle d'un félin décelaient en elle une lointaine ascendance indienne.
M lle Mendoza était rentrée quelques mois plus tôt de Paris où, comme beaucoup de jeunes filles de son pays, elle était allée faire ses études. Elle se montrait beaucoup plus fière de ses diplômes conquis en Sorbonne que de l'immense fortune de son père.
Doublet invita la jeune fille à prendre place près de lui.
— Vous allez à Trinidad, M. Doublet, dit-elle en allumant une cigarette à bout doré, et moi je vais passer le reste de la saison chaude à l'île Margarita sur la côte du Venezuela où je possède un château.
« Mais oui, un château ou plutôt des débris de château, devrais-je dire, pour parler plus exactement, précisa M lle Mendoza avec un sourire qui découvrit deux rangées de dents blanches admirables.
« De ces ruines, on découvre la baie dans laquelle les flibustiers de l'île de la Tortue coulèrent des galions espagnols qui apportaient au roi d'Espagne d'inestimables trésors.
Doloros Mendoza s'arrêta de parler pour porter à sa bouche les deux chalumeaux qui trempaient dans son verre et poursuivit :
— Imaginez-vous, M. Doublet, que pendant mon séjour à Paris, j'ai découvert à la Bibliothèque Nationale un curieux document, la déclaration faite par un certain capitaine Perez, déclaration prétendant que les flibustiers n'auraient coulé que des galions chargés de pierres !
— Et que seraient devenus les fameux trésors ? interrogea Doublet, qui prenait un grand intérêt à l'histoire que lui contait M lle Mendoza
— Ils auraient été amenés grâce à ce subterfuge par d'autres navires, au château dont je vous parlais tout à l'heure, et cachés dans les souterrains. La déclaration du capitaine Perez ne va pas plus loin, et il n'a pas dit si les trésors destinés au roi d'Espagne ont quitté les souterrains de mon château, ou s'ils y sont toujours.
— De sorte que, observa alors l'inspecteur Doublet, vous allez occuper vos vacances à chercher ces trésors ?
— Certainement pas ! Ce n'est qu'au point de vue de l'histoire seule que je veux envisager la question. Certainement, j'explorerai les souterrains en question pour me rendre compte s'il faut ajouter foi aux déclarations du capitaine Perez. Avouez qu'il y a là un curieux point d'histoire à élucider.
— Plus que curieux, passionnant, affirma Doublet dont la conversation avec M lle Mendoza fut interrompue par l'arrivée de nouveaux passagers.

Le lendemain, dans l'après-midi, le « Biskra » entrait à Port-d'Espagne, capitale de l'île de Trinidad.
Dans le port, un cotre de formes élégantes était amarré. Il appartenait à M lle Mendoza qui embarquerait à son bord pour gagner l'île Margarita.
— Quelques heures de traversée, seulement, séparent Port-d'Espagne de l'île Margarita. Souvenez-vous, M. Doublet, que j'aurais toujours grand plaisir à vous accueillir dans mon château.
— Hélas ! Mademoiselle, répondit Doublet, j'ai grand-peur que le temps me manque pour pouvoir profiter d'une aussi aimable invitation.
Il ne pouvait se douter en cet instant qu'avant peu son plus grand souci allait être de rejoindre au plus vite l'île Margarita.

Vingt-quatre heures à peine après son arrivée à Port-d'Espagne, l'inspecteur Doublet entendait prononcer ce nom dans un café du port par un homme de trente-cinq ans environ, correctement vêtu et qui, bien qu'il s'exprimât en anglais, était indubitablement un Français.
— Voyez-vous, disait-il à deux hommes attablés en face de lui, je parierais cent contre un qu'avant peu on entendra parler de drôles d'événements sur l'île Margarita.
Et tout en buvant son whisky à petites gorgées, l'homme expliqua à ses deux interlocuteurs que, depuis quelques jours, deux racoleurs, des Américains à n'en pas douter, engageaient les mauvais garçons de Demerara et de Port-d'Espagne avec promesse de salaires importants, pour les emmener à l'île Margarita.
Bien entendu, les autorités tout heureuses de se voir débarrassées d'une telle clientèle s'étaient bien gardées de mettre la moindre entrave à l'activité des étranges racoleurs.
Quel genre de travail ceux-ci comptaient-ils faire entreprendre à des gens accoutumés à vivre dans une perpétuelle oisiveté ?
Ce fut tout de suite ce que se demanda Doublet qui n'avait pas perdu une syllabe de cette intéressante conversation.
Lorsque l'homme quitta le café, il l'aborda en lui demandant s'il voulait bien lui accorder un moment d'entretien.
— Vous êtes Français ? interrogea celui-ci.
— Oui.
— Eh bien, venez avec moi. Je connais pas loin d'ici un endroit où nous pourrons causer sans crainte des oreilles indiscrètes.
Quelques instants plus tard, l'inspecteur Doublet et l'homme dont il ignorait encore le nom étaient attablés dans un café chinois où ils pouvaient converser en toute tranquillité.
— Je me nomme Marcel Champion, commença alors celui-ci qui ne laissa pas ignorer à Doublet que, comme bien des Français obligés de résider aux Indes occidentales, il avait eu de mauvais débuts dans la vie. Il était depuis cinq ans comptable dans une distillerie de rhum à Port-d'Espagne.
— Rien à dire, rien à me reprocher maintenant, conclut-il.
Cette mise au point terminée, Champion interrogea :
— Si ce qui se passe en ce moment sur l'île Margarita peut vous intéresser, dit-il, vous ne sauriez mieux tomber qu'avec moi.
Non seulement Champion s'exprimait avec aisance, mais encore possédait une culture fort au-dessus de la moyenne.
Lorsque le Chinois eut apporté des verres contenant un odorant mélange de tafia, de sirop de sucre, de citron et de vanille, il choqua son verre contre celui de Doublet en lui disant :
— À notre bonne et commune chance, Monsieur !
II
DÉPART POUR L'AVENTURE
 
— Pour tâcher de comprendre ce qui se passe maintenant sur l'île Margarita, remontons un instant dans le passé, en l'an 1676, assura Champion en guise d'exorde. Ce qui arriva un jour de printemps de cette année-là est cause aujourd'hui que des racoleurs, venus d'Amérique, engagent avec promesse de primes élevées les mauvais garçons de Demerara et de Port-d'Espagne pour les emmener sur l'île Margarita.
— Dans quel but ? interrogea alors Doublet.
— Suivons d'abord un instant les voies de l'histoire, répondit Champion. Un jour de printemps de 1676, des galions espagnols chargés d'or et d'autres métaux précieux quittaient La Vera Cruz pour Cadix. Le commandant espagnol, qui craignait les flibustiers de la Tortue...

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