Les Incognitos
277 pages
Français

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Description

Thaélis rencontre un bel instructeur, agent secret et chargé de multiples missions. Ils commencent à faire équipe mais la Belle jeune fille va être kidnappée. S’en suit une traque de longues semaines à l’autre bout du monde.

Informations

Publié par
Date de parution 16 août 2019
Nombre de lectures 26
EAN13 9782312067612
Langue Français

Extrait

Les Incognitos
Charline Martinez
Les Incognitos
Tome I : Le Traquenard
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06761-2
Préface
Je viens tout juste de terminer la lecture de « Le Traquenard » de Charline Martinez. Bien qu’il s’agisse d’un premier roman, je dois dire que je ne l’ai pas « lâché » et l’ai lu d’une traite ; l’écriture est vive et rythmée, le récit tant par sa forme que par son fond fait preuve d’une belle originalité.
Ce roman est de « son temps » dans sa thématique et dans son procédé d’écriture. Par exemple sa vision du futur est bien celle d’un jeune auteur, la composition tout en ellipse et alternant différentes techniques de récit emprunte une forme cinématographique et diversifiée.
On l’aura compris : j’ai beaucoup apprécié cet ouvrage.
Je forme des vœux pour qu’il puisse rencontrer un lectorat nombreux et large. Pour cela bien sûr, il doit être publié. Pour cela il faut l’audace d’une maison d’édition. Certaines l’ont eue avec raison. Je pense au premier roman de Edouard Louis. Au regard du succès remporté, je ne pense pas que le « Seuil » aie regretté son choix. Voilà donc ce que je souhaite au « Traquenard » et à sa jeune « écrivaine »…
André Fornier (Mai 2016)
Avant -propos
Et comme le disait Joseph Fort Newton : « Les gens se sentent seuls parce qu’ils construisent des murs, au lieu de construire des ponts ». Alors mon jeune frère, je te prie d’accepter ce présent cadeau, qui porte le trésor de la famille et de la fraternité.
Le tumulte
Bonjour,
Je suis née un lundi de Novembre , l’année suivant 2020. Ma mère s’appelle Handje , mon père Marco et mon petit frère porte le magnifique prénom de Ludovic . Ensemble , ils forment une si belle famille. Oui , je dis « ils » car depuis quelques temps, je ne vis plus avec eux. Les événements actuels nous ont arrachés les uns aux autres. Et c’est aujourd’hui le cœur serré que je poursuis ma route en leur absence. Le lieu de ma naissance n’a pas d’importance, la date et l’année non plus. Mais la météo, si. Je suis née à l’instant même où sous un soleil rayonnant, le premier flocon de neige tomba sur le bitume. Et c’est depuis ce jour que j’ai ressenti ma différence.
« Elle est semblable au printemps et à l’hiver, incarnant toujours ce mélange de sensibilité et de froideur » Se plaisait à dire ma mère.
J’habite un monde révolutionnaire. Un monde où policiers et brigands, juges et pénitenciers dînent ensemble. Un monde qui tourne à l’envers et l’envers de ce monde n’est que calvaire. J’habite là, au milieu de nulle part, une grande baraque en brique située au cœur d’une ruelle paisible. La chambre à l’étage est occupée par Melvin, mon cousin. Celles du rez-de-chaussé nous sont réservées, ma cousine et moi. Loana a huit ans seulement. Petite, blonde et chipie, ses yeux bleus foncés ont de quoi surprendre le passant, tout comme ses belles anglaises en mèches sur son front. Nos dix années d’écart se soldent souvent par des après-midis agréables, à mettre du vernis à ongle et à jouer aux poupées. De nature sportive et de caractère plutôt dynamique, ces moments ne sont bien sûr pas mes préférés. Mais qu’importe. J’aurai tout donné pour contempler une fois de plus ce sourire angélique sur les pommettes rosées de Loana. Une voix glaciale retentit.
Madame, Monsieur,
L’heure est grave ce matin. À Paris, le leader banquier Chinois vient d’être attaqué par les Webpowers. Le message divulgué est clair : « Les injustices monétaires doivent cesser ». Par sécurité, toutes les institutions publiques de la capitale ont été fermées. Les forces de l’ordre ont d’ores et déjà mis en place des barrages, contrôlant ainsi les flux de population. Seuls les services d’états, à savoir police, armée, pompiers et dérogations particulières sont autorisés à circuler. Le pays prononce en ce moment même des appels à l’aide internationale se disant « désemparé » et « sans voix » face à « une menace inattendue ». Plus d’informations d’ici quelques minutes avec Merly Louise, Reporter Agence France Presse. 23/01/2038.
Je sortis de la cuisine en gravissant les escaliers de bois vernis. La radio allumée en contrebas résonnait dans ma tête et les témoignages affolés des auditeurs se succédaient les uns aux autres. Je passai devant le tableau qu’avait peint mon oncle des années auparavant et arrivai sur le palier. Avant de pousser la porte, j’hésitai, en contemplant ces murs gris et froids que je connaissais par cœur. J’avais peur. Comme un vase que l’on aurait brisé, mon visage s’était peu à peu décomposé, laissant cette marque gravée sur ma peau. La marque du temps, de notre époque malade. J’entrai, le parquet craqua et Melvin se retourna brusquement.
– La machine est lancée… Comme une bombe. Difficile à désamorcer.
Il avait dit ça en simple constat, sans réellement y penser. Un éclair traversa les pupilles émeraudes du rouquin qui s’approcha doucement. Il était beau, mon cousin. Des cheveux ébouriffés, un nez fin orné de tâches de rousseur, une chaîne argentée autour de son cou, sur le haut d’un torse musclé et pâle. Une belle stature et une maturité en berne, malgré ses dix-neuf ans bien avancés. Il me tendit une BD , effaçant à ce geste l’angoisse et laa lourdeur qui régnait au domicile. Le père de Melvin était architecte de métier et vivait ici, dans le sud de la France. 12 h 55, la porte d’entrée s’ouvrit. Je descendis saluer Joeffrey. D’où venait-il ? Personne ne le savait. Et c’était ainsi la règle d’or, nul ne posait de questions. En entrant, l’homme jaugea d’un œil averti les mets qui l’attendaient : une délicieuse tarte aux fruits de mer et une salade de pâtes. C’était appétissant et j’avais préparé le repas avec amour. J’enfilai ma veste, prête pour mon unique rendez-vous de la journée et poussai bientôt la porte en métal du gymnase. Mon amie m’attendait avec dans ses mains, un bout de corde libre, déjà relié à son baudrier via le système d’assurage.
– J’arrive ! J’arrive !
J’étais légèrement en retard. Pas de beaucoup, certes. Mais sûrement quelques secondes ou minutes de trop ! Ma montre affichait l’heure pile mais les chiffres digitaux excellaient dans leur paresse, une certaine lenteur de mise à jour et depuis un an que je m’en plaignais, je ne m’étais toujours pas décidé à changer l’appareil défectueux. Je m’équipai en un temps record et jetai par mégarde quelques dégaines au sol ainsi que mon sac de magnésie. La poudre s’en échappa en traînée blanche et toxique. Ma partenaire rigola. Elle avait vingt-cinq ans, l’étoffe d’un garçon manqué et beaucoup, beaucoup trop d’assurance.
– Je ne suis pas en avance, désolé. On grimpe dans quoi ?
Bien entendu, je parlai de la cotation de voie, pas de la surface à escalader. Bien que les poutres en métal rouillées du plafond m’attiraient plus que n’importe quel domaine ou site d’escalade reconnu ! Ma partenaire désigna un parcours fait de prises blanches et nous montâmes ainsi avec succès, toutes deux et progressivement envahies d’une lourde charge de lactique. La séance arriva à son terme. Les performances avaient suivies et désormais, les exploits n’étaient plus très loin. J’étais donc satisfaite sans vraiment me l’avouer, parce que j’avais cette pudeur, dureté implacable à l’effort, la volonté de garder mes progrès silencieux tout en ayant conscience de mes faiblesses. Ce bilan était utile pour progresser. Et je le dressai souvent. Le poids de l’effort se manifestait déjà et c’était pourtant maintenant que tout se jouerait : j’enchaînerai une dernière voie et capitulerai sur le final.
– C’est reparti.
Je dépose mes mains sur le mur et débute mon escalade. Mes réserves sont moindres et je clippe la troisième dégaine avec aisance sous le toit qui s’annonce rude. Mes bras tremblent, mes jambes avec et je souffle en réajustant ma posture sans grande finesse. Mes doigts blancs et crispés glissent fatalement sur la prise ronde et je chute dans un spectaculaire jeté.
– Merde.
Je rouspète encore un peu puis remarque que mon oncle attend au loin, les bras ballants et le regard vide. Il est sûrement pressé de rentrer. À la maison, il y fait bon vivre et cette gaieté me réchauffe le cœur. La cheminée crépite, les lampes éclairent chaudement les tapis de bêtes et la pendule frappe ses derniers coups en attendant le soir. Je m’installe dans un fauteuil en cuir rappé, un peu usé par les années et ferme les yeux. Un grincement. Des voix. La porte s’ouvre, ma tante rentre du travail et pose son

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