Les naufragés de Barranquilla
49 pages
Français

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Les naufragés de Barranquilla , livre ebook

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Description

L’inspecteur Paul DOUBLET se trouve à Barranquilla, port de Colombie, quand un cyclone s’abat durant la nuit sur la mer des Antilles.


Le lendemain matin, il apprend qu’un naufrage a eu lieu et qu’une goélette s’est échouée sur les berges du fleuve Magdalena.


Le bouche-à-oreille lui laisse entendre qu’il y a eu crime, à bord, et que deux hommes ont été découverts attachés aux mâts du navire et hébergés dans l’hôtel du coin.


Paul DOUBLET décide alors de rendre visite aux rescapés afin d’en savoir plus les conditions du drame.


Les blessés semblent étrangement réticents à conter leurs mésaventures et finissent l’un et l’autre par s’échapper...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070036167
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR DOUBLET
À TRAVERS LE MONDE

LES NAUFRAGÉS DE BARRANQUILLA
Récit d'aventures

Jean NORMAND
I
UN EXTRAORDINAIRE NAUFRAGE
 
Toute la nuit, la tempête avait fait rage avec cette violence qui lui est coutumière dans les régions tropicales. Comme tout le monde, l'inspecteur Doublet, arrivé la veille à Barranquilla, port de Colombie situé à l'embouchure de la Magdalena, n'avait pu fermer l'œil. Un peu avant le lever du soleil, le calme revint avec cette soudaineté qui caractérise le déclenchement comme la fin de la bourrasque ou du cyclone, dans l'immense zone marine de la mer des Antilles.
À ce moment, Doublet entendit passer sous sa véranda des gens qui couraient vers le port, s'interpellant à voix haute.
— Il y a eu cette nuit un naufrage !
— Une goélette échouée sur le sable des bouches du fleuve !
— On a retrouvé à bord deux naufragés qui sont chez Urbano, l'hôtelier. Il y a eu certainement un crime commis à bord.
« Un crime commis à bord... ». L'inspecteur Doublet ne chercha pas à en entendre davantage, s'habilla rapidement et descendit dans la rue. Pour lui, maintenant, une seule chose importait : voir les deux naufragés et connaître dans quelles conditions ils avaient échappé, à eux seuls d'un équipage qui comptait certainement une dizaine d'hommes, à une mort certaine.
Doublet n'eut aucune peine à trouver l' Hôtel Urbano où il put entrer, seul des nombreuses personnes amassées devant la porte, grâce à l'amabilité du capitaine du port, le señor Garcia Faldon.
Il ne posa aucune question dès l'abord, se réservant de le faire lorsqu'il aurait vu les deux hommes, estimant, non sans une juste raison, que la rumeur publique va toujours un peu vite dans ses appréciations.
Les deux rescapés se trouvaient dans une grande chambre, ainsi que trois hommes, les matelots qui avaient opéré leur sauvetage et un médecin mandé d'urgence.
Le premier, qui ne semblait pas touché physiquement, était un métis d'Indien, un gaillard bien découplé de trente ans tout au plus. Il devait avoir subi un choc nerveux considérable. Assis sur une chaise, il se tenait la tête inclinée vers les genoux et, à toutes les questions que lui posaient les matelots, il répondait seulement d'une voix traînante et rauque ces deux mots d'espagnol :
— No sabe... (Je ne sais pas).
L'autre naufragé, sur qui le médecin reportait toute son attention, était un homme un peu plus âgé, un européen. Celui-là était hors d'état de répondre à la moindre question, car il portait au front une large blessure. Une fois les chairs recousues, le pansement terminé, le médecin formula cette appréciation qui réservait l'avenir.
— L'homme est robuste, sain, mais avec les blessures de la tête, n'est-ce pas...
Le praticien parti, l'inspecteur Doublet engagea alors la conversation avec le capitaine du port et les marins. Il put ainsi reconstituer, avant toute enquête, les événements de la nuit.
Au matin, des matelots avaient aperçu, échouée sur un des bancs de sable de l'embouchure, une goélette dont la voilure avait été emportée par la tempête. Ils embarquèrent dans un canot et montèrent à bord du navire dont le tableau d'arrière portait en lettres blanches, comme il se devait, le nom du bateau et du port d'attache : Nicobar-Parmaribo.
La stupéfaction des marins fut à son comble en apercevant alors deux hommes amarrés l'un au grand mât, l'autre au mât d'artimon.
Le travail avait été fait de mains d'hommes experts en l'art de faire des nœuds avec du filin, car il avait fallu user du couteau pour les délivrer. L'Européen, amarré au grand mât, était gravement blessé et son sang avait formé une flaque sur le plancher du pont.
Pour une fois, la rumeur publique n'avait pas exagéré et on se trouvait en présence d'un crime, d'un de ces drames de la mer dont la tempête et l'océan gardent le plus souvent le secret.
Cette fois, il y avait deux survivants dont l'un succomberait peut-être avant d'avoir parlé. L'autre, le métis, reprendrait au bout d'un certain temps l'usage de ses facultés et on arriverait bien à lui faire raconter son aventure.
En attendant, une visite à bond de la Nicobar s'imposait de toute urgence…
Grâce une fois de plus à la complaisance du capitaine du port, l'inspecteur Doublet embarqua dans le canot des marins qui l'emmenèrent à bord de la Nicobar.
Le navire avait, de son étrave, labouré le banc de sable comme un soc de charrue la terre. Il était donc profondément engagé et gîtait sérieusement à tribord. Une fois sur le pont, Doublet put se rendre compte du ravage fait par la tempête à bord de la goélette. Voiles et vergues étaient parties dans l'ouragan, laissant derrière elles un inextricable fouillis de cordages entremêlés.
Immédiatement, les recherches de Doublet se portèrent vers le grand mât où avait été attaché l'homme gravement blessé qu'en son for intérieur, il appelait le capitaine. Il ne tarda pas à découvrir que sa blessure au front était due à une poulie suspendue à un filin et qui avait balayé le pont au cours des mouvements désordonnés du navire. Cette poulie était tachée de sang d'abord, et l'amplitude de son balancement l'amenait exactement à hauteur de tête d'un homme de la taille du blessé.
Ce premier point acquis, l'inspecteur Doublet se posa alors cette question :
« Que sont devenus ceux qui ont attaché l'Indien et l'Européen chacun à un mât, ou autrement dit, que s'est-il passé avant que la Nicobar, prise dans la tempête, soit venue s'échouer sur un banc de sable de l'embouchure de la Magdalena ? »
Une visite au poste de l'équipage n'amena aucune constatation utile. Dans la grande cabine, celle du capitaine, Doublet ne découvrit rien de suspect, mais ramena une pièce importante, le rôle d'équipage, placé comme un papier quelconque sur un rayon d'une petite bibliothèque...

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