Les preuves accusent
40 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les preuves accusent , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
40 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

L’inspecteur Paul MÉRAL est chargé, par son supérieur, d’une bien difficile affaire, un crime dans lequel il lui faut identifier à la fois la victime et l’assassin.


Sa seule base de travail, un buste de femme retrouvé dans la Seine par un marinier !


Mais si son enquête ne s’appuie au départ sur aucun indice, ceux-ci vont bientôt s’accumuler, un peu trop au goût de MÉRAL. Car, selon lui, les preuves ne sont souvent qu’illusions !...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070035221
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES
DE
L'INSPECTEUR MÉRAL

LES PREUVES ACCUSENT
Récit policier

MARCELLUS
I
QUAI DES ORFÈVRES

Trois coups secs avaient été frappés à la porte !
De son bureau où il compulsait un dossier, l'inspecteur Méral de la Police Judiciaire, avait crié : « Entrez ! », d'une voix impérative et le commissaire Payen s'était avancé.
En reconnaissant le chef de la brigade criminelle du Quai des Orfèvres, le policier avait esquissé un geste d'excuses, accompagné d'un salut poli et contrarié.
Sans dire mot, le commissaire Payen s'était assis sur un siège en face de son collaborateur.
— Que se passe-t-il, patron ? interrogea ce dernier.
— Ne vous tourmentez pas, Méral, rien de grave ; du moins pour ce qui nous concerne. Mais il s'agit d'une affaire trouble et un tantinet scabreuse... Je suis venu pour cela !...
— Parfait patron. De quoi s'agit-il ?
— Au rapport, ce matin, vous m'avez entendu signaler la macabre découverte faite par un marinier dans la Seine, aux abords de Charenton...
— Le tronc humain ?
— Exactement !... Comme je n'avais pas encore d'éléments, je n'ai chargé personne de suivre cette affaire. J'attendais les rapports du commissariat et les résultats de l'autopsie. Mais là-bas, ils n'ont pas avancé d'un pas !...
— On ne sait rien ?
— Pas ça !... Néanmoins, selon toute vraisemblance, il s'agit d'un crime particulièrement odieux et j'ai décidé de vous en confier l'enquête...
— Je vous remercie, patron, c'est gentil de votre part, fit Méral en esquissant un sourire.
— Ne plaisantez pas !... Telle qu'elle se présente, l'affaire n'a rien de réjouissant et nul mieux que vous ne me semble indiqué pour en démêler l'intrigue.
— Je suis un vieux fouinard, patron !
— Je le sais !... Or donc, voici les faits : Au petit jour, ce matin, vers quatre heures, un marinier de la péniche Bayonne, en allant prendre son service, a découvert dans la Seine, à la hauteur du pont de Charenton, un tronc humain !... Le fait est fréquent et aussitôt alerté, après une enquête sommaire, le commissaire de la localité a fait transporter les débris humains à l'Institut Médico-Légal. Dès maintenant, (c'est le rapport de mon collègue qui le dit) le marinier est hors de cause ! Cela est aussi confirmé par le médecin légiste qui, après avoir pratiqué l'autopsie, affirme que le tronc dont il s'agit a subi une immersion de huit bons jours. Il a découvert, par surcroît, que les membres et la tête de la victime avaient été séparés de ce tronc par une main experte, aux jointures mêmes et que celle-ci avait été étranglée avant de subir ces mutilations.
— Encore une femme coupée en morceaux !...
— Sans aucun doute, car il s'agit, en effet, d'une femme jeune dont on peut situer l'âge entre vingt et vingt-cinq ans... Donc, en résumé : crime par strangulation à la suite de circonstances à établir, puis, dépeçage savant ayant pour but de supprimer les preuves du forfait ! Actuellement, les recherches sont effectuées en vue de découvrir les membres et la tête de la victime. Elles n'ont jusqu'à maintenant donné aucun résultat, mais continuent. Par ailleurs, de son côté, la brigade fluviale enquête... Voilà !...
L'inspecteur Méral resta un moment silencieux, cherchant à coordonner les faits afin d'en extirper une hypothèse, puis il demanda :
— Naturellement, vous n'avez recueilli aucun indice capable de me faciliter ma tâche ?
— Aucun, Méral !...
— Ni une supposition quelconque qui puisse me permettre d'établir l'identité de la victime ?
— Aucune, Méral !... Un tronc, c'est un tronc, voilà !...
— C'est énorme et ça n'est rien…
— D'accord avec vous !
— En somme, on part de zéro !
— Si... du tronc, c'est déjà quelque chose ! À vous de lui donner une identité !...
— Là, patron, vous en avez de bonnes !... fit Méral en esquissant un sourire qui n'était qu'une grimace ! Enfin, ça ou autre chose... n'est-ce pas ?
Le commissaire Payen haussa les épaules :
— Voici le dossier et les rapports, fit-il en déposant les autres pièces qu'il tenait à la main, sur le bureau de l'inspecteur.
— Avez-vous vérifié les disparitions signalées depuis quelque temps ?
— Mais non, mon vieux !... Vous êtes chargé de l'enquête, vous vous occuperez de tout cela lorsque vous aurez étudié le dossier. À mon avis (ça n'est pas autre chose qu'une supposition) comme il s'agit d'une femme jeune, on pourrait déduire que nous nous trouvons en face d'une vengeance ayant pour mobile la jalousie !... Ou bien, pour ne pas écarter l'hypothèse du crime crapuleux qu'il, peut être question d'une riche étrangère, dépouillée puis dépecée !... L'affaire Weidmann est proche encore de nous, n'est-ce pas, pour que l'on ne néglige pas cette possibilité !...
Méral se carra dans son fauteuil de rotin et alluma un « voltigeur »...
— En somme, fit-il, en se grattant le menton, le champ reste libre à toutes les suppositions ?
— Naturellement et je vous laisse carte blanche ! Le directeur, qui m'a proprement « savonné » l'autre jour au sujet des affaires classées, serait certainement heureux d'enregistrer votre succès dans celle-ci !...
— Ouais !... fit Méral en envoyant au plafond une large bouffée de fumée. Me permettrez-vous une question, patron ?
— Bien sûr…
— À ma place, que penseriez-vous ?
Le commissaire Payen sourit :
— Ce que vous pensez, sans doute...
— Eh bien, franchement, je pense que vous ne me confiez, en principe ; que les affaires compliquées que nul autre que moi n'accepterait de suivre !... « Les pannes », quoi… C'est ça ?
— Pas tout à fait, Méral ! répondit le commissaire en plissant son front. Mais avec vous j'ai confiance, vous comprenez ? Je connais vos méthodes, si elles ne sont pas « up-to-date », elles restent, pour la plupart des cas, excellentes. En plus, votre prudence est proverbiale et... j'ai pour vous une grande amitié !...
— Je vous remercie, patron, n'en jetez plus, ou vous allez me faire pleurer !... Seulement, si je me casse les reins ?
Le commissaire se mit à rire de bon cœur.
— Ça n'est pas demain la veille !... Je sais bien que cette affaire est un « cassement » sérieux, que les éléments de départ sont insignifiants et que vous partez de zéro !... Évidemment, c'est peu pour faire démarrer une enquête !...
Tandis que son chef parlait, le policier feuilletait machinalement le dossier et en parcourait les documents d'un œil distrait ! Il approfondirait cela tout à l'heure, à tête reposée !... Pour l'instant, il se trouvait une fois de plus devant un grand point d'interrogation qu'il était chargé de transformer en certitude !...
— Si encore on avait les mains !... fit-il. On aurait pu, par leur examen, déduire à quel clan social appartenait la victime !
— Mais on ne les a pas !... Le corps, dit le médecin légiste dans son rapport, était habituellement soigné et ne présente aucune trace de violences, à part des ecchymoses habituelles produites par les heurts divers dans le fleuve...
— A-t-on relevé des empreintes ?
— Non, l'identité judiciaire qui a pris les photographies légales n'a pas cru devoir effectuer cette opération d'ailleurs inutile. Les empreintes, si elles existent, je parle de celles de la strangulation, doivent se trouver plus haut, sur la partie du cou vraisemblablement restée attachée après la tête !...
— Mais alors, s'il n'y a pas de marques apparentes, sur quoi s'est-on basé pour conclure à un étranglement sur vif ?... J'imagine que le légiste a dû relever certains indices pour en arriver à une telle certitude.
— Et les poumons, Méral, qu'en faites-vous ? Ils ont cessé de fonctionner par étouffement, d'où asphyxie que par immersion prolongée, la noyade, absorption de gaz délétère, électrocution ou strangulation. Notre « toubib » a examiné les viscères et a conclu dans ce dernier sens, ce qui me paraît en tous point logique, le tronc amputé de ses membres et de sa tête n'ayant pas pu expirer dans l'eau par immersion !... Vous avez d'ailleurs tout loisir pour étudier les données

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents