Les Ravageurs de Suriname
51 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Ravageurs de Suriname , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
51 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La Guyane hollandaise est sous le joug d’une terrible bande de criminels qui, la nuit, pille les entrepôts des divers commerçants de la région.


Le chef de la police locale ne parvenant à aucun résultat fait appel à l’inspecteur Paul DOUBLET dont la sagacité et le courage ne sont plus à démontrer.


Celui-ci accepte la mission et se lance aussitôt à la chasse aux « Ravageurs de Suriname ».


Rapidement, ses soupçons se portent sur un notable de la ville.


Mais, pour arrêter une telle personnalité, il va lui falloir découvrir de solides preuves...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9791070036587
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR DOUBLET
À TRAVERS LE MONDE

LES RAVAGEURS DE SURINAME
Récit d'aventures

Jean NORMAND
I
UN ÉTRANGE MYSTÈRE

— C'est la plus décevante, la plus déconcertante affaire qu'il m'ait été donné de rencontrer au cours de ma carrière. Vous pensez bien que ce n'est pas notre première rencontre avec des rats de rivière, mais, cette fois, cela dépasse toute compréhension. Cette fois, une bande de ravageurs opère depuis six mois bientôt sur le fleuve, et il serait grand temps de mettre un terme à son activité.
Ceci dit, M. Brooken, le chef de la police de Suriname, la capitale de la Guyane hollandaise, leva les yeux sur son interlocuteur qui n'était autre que l'inspecteur Doublet, comme pour mieux se rendre compte de l'effet produit par cette entrée en matière aussi franche que concise.
L'entretien avait lieu dans la splendide villa du plus pur style colonial hollandais qu'habitait M. Brooken, villa bâtie au milieu d'un splendide parc qu'ombrageaient les hauts panaches verts des palmiers et des cocotiers.
— Pourtant, votre police du fleuve est supérieurement organisée, se contenta pour l'instant d'observer Doublet.
— Oui, certes, et composée de gens entièrement dévoués. Je n'en veux pour preuve que l'exemple de mon inspecteur Franken, disparu il y a un mois, alors qu'il croyait tenir une piste sérieuse.
De telles paroles marquaient évidemment combien M. Brooken nourrissait peu d'espoir de revoir son collaborateur.
Depuis plusieurs mois, une bande parfaitement organisée mettait en coupe réglée les entrepôts des commerçants situés en bordure du fleuve.
Jamais encore, malgré son activité, malgré la vigilance incessante des patrouilles circulant sur le fleuve, soit en canot, soit dans des vedettes automobiles, la police n'avait pu mettre la main sur quelques-uns des membres de cette association de dangereux pillards qu'on avait appelée « Les Ravageurs de Suriname ».
Aussi bien, les commerçants lésés avaient-ils décidé de promettre une prime très importante à l'homme qui réussirait à mettre la police sur la trace de ces dangereux malfaiteurs.
Et M. Brooken, qui connaissait la réputation de l'inspecteur Doublet, n'avait pas hésité à lui demander son précieux concours.
Soucieux évidemment de précisions, le chef de la police ouvrait un dossier qui se trouvait sur son bureau.
— Remarquez bien, dit-il après avoir jeté un coup d'œil sur une feuille dactylographiée, que ces ravageurs ne s'attaquent, et c'est là leur spécialité, qu'à des marchandises débarquées des cargos et placées dans des entrepôts.
— Donc, des choses difficilement transportables.
— Oui, et c'est ici que nous nous perdons. Chaque nuit, des caisses de soieries, de tabac, de liqueurs pour ne citer que de tels exemples, disparaissent. Nulle part, on n'en retrouve de traces.
— Évidemment, la surveillance est difficile, car les entrepôts s'étendent sur des kilomètres de longueur, mais ces ravageurs n'agissent tout de même pas par amour de l'art. S'ils volent des marchandises, c'est pour en faire argent.
— Indubitablement… Et, pour nous, deux questions se posent auxquelles nous n'avons jusqu'ici pu donner la moindre réponse… Comment les Ravageurs, puisque ravageurs il y a, réussissent-ils à les embarquer pour les faire voyager ?
— C'est évidemment là le point déconcertant de l'affaire, mais puisque les choses sont ainsi, peut-être conviendrait-il de poser le problème d'une autre façon.
M. Brooken approuva pleinement cette suggestion et se déclara prêt à tout essayer pour arriver à un résultat.
— Il n'y a pas à douter, reprit l'inspecteur Doublet, que nous avons en face de nous un homme intelligent, énergique, qui a su organiser remarquablement une bande de coquins. C'est lui qu'il faut démasquer et mettre hors d'état de nuire. Une fois ce chef entre nos mains, les comparses seront incapables de continuer. Ils ne formeront plus qu'un ramassis de coquins sans cohésion qui tombera facilement entre nos mains.
— Oui, vous avez raison, M. Doublet, acquiesça M. Brooken, conquis par l'assurance de l'homme qui, même avant d'aller plus loin que l'énoncé d'une suggestion, envisageait déjà d'appréciables résultats.
Et puis, ce qui amenait M. Brooken à un état d'esprit plus optimiste, c'était que l'inspecteur Doublet, l'homme dont il avait ardemment souhaité la collaboration, n'avait pas élevé la moindre objection à sa demande.
Mieux, même, celui-ci entrait à plein corps dans le jeu, dans la rude aventure, et s'inquiétait déjà des possibilités d'action qui lui seraient laissées.
— Il faudrait, dit-il à M. Brooken, que je puisse être admis à bord des vedettes qui patrouillent la nuit sur le fleuve.
— Je vais donner des ordres en ce sens immédiatement, répondit le chef de la police, car j'entends que vous ayez entière liberté d'action de nuit comme de jour. Toutefois, vous me permettrez d'y apporter une bien légère restriction.
Doublet se contenta de sourire, car il prévoyait la demande qui allait lui être faite.
— Oui, poursuivit le chef de la police, je voudrais, autant que possible, que vous tâchiez de me faire savoir chaque jour s'il ne vous est rien arrivé au cours de la nuit.
— Bien volontiers.
— L'exemple du pauvre Franken est encore trop récent pour que je n'insiste pas sur l'importance que j'attache à une telle précaution. Les Ravageurs de Suriname n'hésitent pas à supprimer quiconque approche trop près de leur secret.
L'entretien entre les deux hommes se prolongea encore durant un assez long moment afin de fournir à l'inspecteur Doublet tous les renseignements dont il avait besoin.
Lorsqu'il quitta M. Brooken, il s'était déjà formé une opinion personnelle sur le plan d'action qu'il conviendrait d'adopter.
Tout d'abord, il entendait se livrer à de minutieuses investigations et c'est pourquoi il n'avait point fait part à M. Brooken de certaines conjectures que la conversation avait fait naître dans son esprit
En somme, l'inspecteur Doublet quitta la villa du chef de la police assez satisfait de cette première entrevue.
En sortant du parc, il ne prêta point attention à un balayeur hindou qui semblait fort préoccupé de sa besogne, et encore moins à ce fait que, de l'endroit où se trouvait cet homme, on avait l'œil sur tous les gens qui entraient ou sortaient de la villa de M. Brooken.
Au fait, la présence d'un balayeur dans la rue à cette heure assez matinale, car il était neuf heures, ne pouvait surprendre.
Suriname est une ville d'une propreté méticuleuse et ce grâce à une armée de coolies préposés au service de la voirie.
L'inspecteur Doublet rentra à son hôtel sans pouvoir observer au milieu de la foule bigarrée qui emplissait les rues et où de multiples races étaient représentées, qu'un homme s'était attaché à ses pas, l'Hindou qui ne l'avait pas quitté de l'œil un instant.
Les Ravageurs de Suriname avaient eux aussi leur police.
II
SUR LE FLEUVE, DANS LA BRUME
 
L'inspecteur Doublet était un homme méthodique, qui ne laissait rien à l'imprévu.
Rentré dans sa chambre, il s'absorba un long moment dans les réflexions que lui inspirait sa conversation avec M. Brooken.
Et, tandis qu'il se balançait lentement sur sa chaise de rotin tout en suivant des yeux la fumée de sa cigarette, des idées se faisaient jour et...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents