LES ROIS MONGOLS
101 pages
Français

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LES ROIS MONGOLS , livre ebook

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Description

Le livre qui a inspiré le film du même titre, réalisé par Luc Picard, dont la sortie en salle est prévue pour septembre 2017
Octobre 1970. Manon, adolescente sensible et délurée, apprend qu’elle et son petit frère qu’elle aime plus que sa propre vie seront placés en familles d’accueil. Jamais Mimi et elle ne seront séparés. Jamais. Elle l’a promis « juré craché ». Devant la menace imminente, Manon choisit le chemin de la rébellion et de la fuite. Inspirée par les événements politiques qui secouent le pays, elle élabore un complot dans le but de kidnapper une vieille femme qui leur servira d’otage et de grand-mère. Avec l’aide de ses deux cousins, elle met vite son plan à exécution.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2017
Nombre de lectures 23
EAN13 9782764434093
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure
BANDES DESSINÉES
Les Affreux, tome 3 – Reine et la planète des vieux garçons, Les Intouchables, 2010.
Les Affreux, tome 2 – Poléon et la chasse à l’orignal , Les Intouchables, 2010.
Les Affreux, tome 1 – Simone à la Sorbonne , Les Intouchables, 2010.
ROMANS
Un jour, nous épouserons Romain Gary , Les Intouchables, 2001.
Salut mon roi mongol ! , Les Intouchables, 1995.
NOUVELLES
« Dispatch », Nouvelles du Boudoir 2 , Les Intouchables, 2002.
« Jeune couple cherche pigeon », Nouvelles du Boudoir , Les Intouchables, 2001.
« Lettre à mon frère Boomer », Interdit aux autruches , Les Intouchables, 1997.
« Dispatch », Nouvelles fraîches (11 e édition), Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, 1996.


Projet dirigé par Éric St-Pierre, adjoint éditorial

Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Correction d’épreuves de la présente édition : Isabelle Pauzé
En couverture : Visuel promotionnel du film Les rois mongols , Courtoisie Écho Média
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Bélanger, Nicole
[Salut mon roi mongol !]
Les rois mongols
(Tous continents)
Publié antérieurement sous le titre : Salut mon roi mongol ! Montréal : Les Intouchables, 1995.
ISBN 978-2-7644-3407-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3408-6 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3409-3 (ePub)
I. Titre. II. Titre : Salut mon roi mongol ! III. Collection : Tous continents.
PS8553.E434S24 2017 C843’.54 C2017-940812-7 PS9553.E434S24 2017

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2017

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2017.
quebec-amerique.com





Prologue
Tout cela s’est passé à une époque pas si lointaine qu’on a appelée la Révolution tranquille. C’était tellement tranquille qu’on ne s’est pas aperçus tout de suite qu’il y avait une révolution. Dans ce temps-là, la cigarette n’était pas encore cancérigène, presque tout le monde fumait et c’était très poli d’en offrir aux autres. Les gens s’invitaient entre eux pour souper même si ce n’était pas Noël. Les familles étaient plus grandes aussi, et on avait des tonnes de cousins et de cousines avec lesquels s’amuser. On pouvait même se payer le luxe d’en détester quelques-uns, comme le cousin Denis à qui on donnait toujours le rôle du chien Macaire quand on jouait à Quelle famille.
À cette époque, les autos étaient belles et toutes chromées, mais il n’y avait pas toujours de radio dedans, alors on devait chanter nous-mêmes les chansons. Debout entre les banquettes de la voiture, on fredonnait en chœur derrière papa, les airs qu’il nous avait appris.
Dans ce temps-là, les enfants n’avaient qu’un seul père et qu’une seule mère et ils habitaient tous la même maison. Mon père était très grand et très maigre. Il avait de grandes mains et de grands pieds ; des pieds tellement grands qu’un jour ma mère a placé des boîtes de sardines dans ses chaussures pour lui faire un poisson d’avril. On avait bien ri… Mais en général, maman ne riait pas tellement. Elle était trop occupée pour s’amuser. Cette année-là, elle avait décidé de prendre la pilule pour ne pas qu’il lui arrive encore un accident.
Comme mon père n’avait pas une grosse santé et que ma mère se fatiguait facilement, je m’occupais beaucoup de mon petit frère Mimi, le dernier accident qu’ils avaient eu. J’adorais Mimi. J’aurais pu me jeter en bas du pont Jacques-Cartier pour lui. La plupart du temps, c’est moi qui faisais faire ses devoirs et ses leçons d’épellation à mon frère. Depuis qu’on avait réformé l’éducation, les plus petits épelaient bizarrement les mots en faisant des sons pour chaque lettre : « peup-a-peup-a : papa ». On n’arrête pas le progrès !
C’était une belle époque ! L’avenir s’ouvrait devant nous, prometteur. Nous étions en principe sortis de ce qu’on avait convenu d’appeler la grande noirceur.


1
Montréal, samedi 10 octobre 1970
Mon père est tombé malade pour de bon pendant la messe à gogo. C’était l’une des rares fois qu’il venait à l’église avec nous depuis sa dernière opération. La plupart du temps, il suivait la messe à la télévision et on lui rapportait la communion. Pour ramener le corps du Christ à la maison, le curé nous prêtait un boîtier rond en or plaqué, semblable à un poudrier. Tous les dimanches, on se battait à mort, mon frère Mimi et moi, pour obtenir le privilège de transporter le divin trésor. Mon père était très croyant et ressemblait à Jésus. À trente-trois ans, il maîtrisait parfaitement le don d’arrêter le sang. À cause de cette faculté exceptionnelle, mais surtout parce qu’il souffrait beaucoup, mes tantes disaient de lui qu’il était un saint.
À cette époque, il y a de cela quelques années, j’ignorais encore ce qu’était la souffrance. À douze ans, la pire souffrance que je connaissais, c’était le mal de genoux : parce que j’avais grandi trop vite, je m’emmêlais constamment dans mes grandes jambes en courant dans la cour de l’école, et tombais sur les genoux. Ça m’arrivait au moins une fois par semaine et ça me faisait vraiment honte, parce que je devais passer la journée entière avec les collants déchirés ; déjà que dans la famille on avait l’air plutôt pauvre, c’était rien pour arranger les choses. Mon père, lui, avait mal tous les jours, comme un mal de genoux et une blessure d’orgueil dans tout son corps, mais je ne le savais pas.
Bien sûr, je savais qu’il était malade, mais, pour moi, cela n’avait rien d’anormal. Mon père avait toujours été malade et le serait toujours. J’aimais mon père. Contrairement aux pères des autres, le mien restait presque toujours à la maison. Lorsqu’il n’était pas allongé sur le divan du salon, il était couché dans son lit, et lorsqu’on ne le trouvait pas dans son lit, c’est qu’on l’avait transporté à l’hôpital. Ça peut paraître étrange à dire, mais d’une certaine façon ça nous rassurait énormément, parce qu’on savait toujours où le trouver.
Mais, tout de même, j’aurais dû me douter de quelque chose… Depuis quelques semaines, pour faire la navette entre sa chambre et le salon, il devait se tenir aux murs de l’étroit corridor, parce que ses jambes étaient devenues trop faibles pour le soutenir. Il semblait plus blême que d’habitude aussi. Son teint ressemblait à celui de ma statuette phosphorescente de saint Antoine de Padoue, le fameux saint qui aide à retrouver les objets perdus. Souvent, je m’enfermais avec Mimi dans la garde-robe, car c’est là qu’il devenait le plus lumineux ; ensemble on disait : « Saint Antoine de Padoue, saint Antoine de Padoue… », sur un ton semblable à celui qu’on prend pour invoquer les esprits, « … toi qui as le nez fourré partout, aide-nous à retrouver ceci ou cela. » C’était selon ce qu’on avait perdu. On lui doit entre autres le retour d’une Superballe toute neuve et du Bolo que la très vilaine Brigitte Morin nous avait volé quelques jours seulement après la rentrée.
Pour ce genre de demande, il était plutôt doué, sai

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