Les sources du mal
432 pages
Français

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Description


En ce début d’été caniculaire, une surprenante découverte déconcerte les membres des services archéologiques en charge de ce qu’ils pensaient n’être qu’un simple site de fouilles préventives situé sur la commune de Scy-Chazelles, un charmant petit village surplombant la vallée de la Moselle.


Isabelle Beaupré, une archéologue venue de Paris et récemment installée à Metz, cette cité tri-millénaire au passé chargé d’histoire, accepte la mission consistant à diriger ces fouilles sans se douter qu’elle est sur le point de faire la plus terrifiante des découvertes.


De leur côté, désireux de percer le mystère qui entoure le chantier de construction du futur et contesté cimetière communal, depuis peu envahi par une équipe d’archéologues, inconscients des dangers auxquels ils s’apprêtent à s’exposer, quatre intrépides adolescents, décident de mener leur enquête.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782492243219
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES SOURCES
DU MAL
 
 
Rémy
GRATIER de SAINT LOUIS
 
 
 
 
 
 
LES SOURCES
DU MAL
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Crédits
 
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie  
Édité par : Les Éditions Legacy
 
 
 
 
 
 
ISBN : 978-2-492243-21-9
Dépôt légal : Mai 2021
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Les Éditions Legacy
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En souvenir de la « Guite », mémoire de notre beau village.
 
PROLOGUE
 
 
Crachant de noirs nuages de fumée malodorante, le moteur de la pelleteuse rugissait tel un monstre mécanique.
Concentré sur sa mission, suant sang et eau sous un soleil de plomb, le conducteur d’engins semblait rencontrer d’énormes difficultés à manœuvrer le large godet, celui-ci s’enfonçant avec peine dans le sol rocailleux.
En ce milieu de mois de juin particulièrement sec et ensoleillé, tout comme l’avait été un exceptionnel mois de mai, le manque de pluie avait rendu le sol aussi dur que la pierre. La tranchée que les ouvriers pensaient creuser en quelques heures leur donnait du fil à retordre. Une besogne qui leur semblait assez mal engagée pour leur prendre la journée entière.
 
Jurant et pestant contre toutes ces fichues pierres qui affleuraient en surface et lui compliquaient la tâche, d’un bref, mais énergique sifflet, le conducteur alerta Enzo, son collègue, pour ensuite lui indiquer du menton l’endroit où un bloc particulièrement récalcitrant empêchait la progression de son engin.
Empoignant une pelle, l’ouvrier ne put retenir un juron coloré en constatant qu’au fond de l’excavation, d’une largeur et d’une profondeur d’environ un mètre, le godet de la pelleteuse venait de mettre à jour une étrange surface rocheuse.
— Et merde, Dédé ! Je crois bien qu’on est sur de la roche, là.
— Dis-moi que tu plaisantes, grogna ce dernier en sautant de son siège et en crachant au loin le mégot éteint qu’il gardait aux lèvres depuis plus d’une heure.
— Si tu veux mon avis, on n’est pas près de la finir, cette foutue tranchée, reprit Enzo, en frottant son pied sur la surface étonnamment lisse de la roche qu’ils venaient de mettre à nu.
— Qu’est-ce que c’est encore que c’te connerie ? s’énerva Dédé, en jetant sa casquette au sol, après avoir jugé lui-même de la situation. T’as vu la taille de cette saloperie de pierre ? Ils foutent quoi, les géomètres ? Attends voir que le patron apprenne ça.
— En plus elle m’a tout l’air d’avoir été taillée, renchérit son collègue en passant sa main sur la surface parfaitement plane. Vise un peu comme c’est lisse !
— Tu parles d’une saloperie de guigne, ronchonna le conducteur d’engins en descendant à son tour dans la tranchée.
Après avoir constaté par lui-même l’état de la roche, il extirpa son téléphone portable de la poche de son pantalon et ajouta :
— Attends, j’appelle Paul. Crois-moi, quand il va savoir ça, c’est sûr qu’il va lui retourner son bureau sur la tronche, à ce géomètre d’opérette.
Après quelques secondes d’attente, l’ouvrier obtint la communication avec son patron et lui exposa rapidement sa mésaventure.
— Alors ? demanda son collègue au moment où André raccrochait.
— Il arrive.
— Il doit être fou de rage.
— Plutôt, oui, lui répondit André en ramassant sa casquette. Cet idiot de géomètre lui avait assuré que, hormis quelques caillasses en surface, cette zone ne présentait aucune difficulté géologique particulière.
Puis, se hissant jusqu’à son siège de conduite, il empoigna les commandes de sa machine et ajouta :
— Sors de la tranchée. Paul m’a dit de dégager au mieux cette roche, histoire qu’il puisse prendre quelques clichés à son arrivée.
— Il est déjà seize heures, ronchonna l’ouvrier. M’est avis qu’on est encore bons pour faire une paire d’heures supplémentaires.
— Comme tous les vendredis, mon con ! ricana le conducteur d’engins en faisant rugir le moteur de la pelleteuse. Comme tous les vendredis.
Une demi-heure plus tard, le Kangoo de monsieur Paul Astier, le gérant de l’entreprise de terrassement du même nom, soulevait un nuage de poussière sur le chemin venant de la route de Lessy. Arrivé enfin sur le chantier, ce qu’il y découvrit en lieu et place de la tranchée le consterna.
— Mais qu’est-ce que c’est encore que c’te connerie ? tempêta-t-il en s’approchant du bord de la fouille.
— Je n’en ai aucune idée, Paul, lui répondit André du haut de son poste de pilotage. Tout ce que je peux vous dire, c’est que si ce truc est bien ce à quoi je pense, ils ne sont pas près d’aménager un cimetière dans le coin.
— Putains de vestiges de merde ! éructa alors l’entrepreneur.
 
Désireuse de proposer à ses concitoyens décédés une autre option que celle de devoir reposer dans d’austères et inesthétiques columbariums, du fait de la saturation du cimetière jouxtant l’église du village, la municipalité de Scy-Chazelles venait d’engager de lourds travaux, en vue d’offrir un nouveau lieu de sépulture aux habitants. Pour ce faire, le choix s’était porté sur un terrain communal en friche depuis plusieurs années et bordant la route menant au village voisin de Lessy.
Le projet étant d’y aménager un cimetière paysager, un lieu de repos éternel qui, contrairement aux habituels « parkings à granite » auxquels ressemblaient la plupart des cimetières, devait parfaitement s’harmoniser avec la nature verdoyante qui l’entourait.
— J’espère que ce n’est pas encore une de ces saloperies de trucs antiques ! grogna l’entrepreneur en posant le pied sur la dalle de pierre calcaire.
Alors qu’il observait la surface étrangement lisse et régulière de celle-ci, Paul Astier fit une moue agacée. Fouillant dans ses poches à la recherche de son paquet de cigarettes, il se rappela qu’il l’avait laissé sur le tableau de bord encombré de son Kangoo, ce qui ne fit qu’accroître son désarroi.
— Elle fait bien quatre mètres de diamètre, se hasarda André, en voyant l’air particulièrement déconfit de son patron. Et au vu de son épaisseur, je ne vous parle pas du poids qu’elle doit faire.
— Et elle semble plutôt vachement épaisse, renchérit le second ouvrier, après avoir tenté de dégager la tranche de ce qui ressemblait étrangement à un immense disque de pierre parfaitement circulaire.
— Vérole de vérole de putain de vérole ! rugit alors de plus belle Paul Astier en frappant rageusement le sol du pied. Comme si j’avais besoin de ça en ce moment ! Encore un chantier de bloqué, nom de nom de Dieu !
— Si vous voulez, proposa son ouvrier, je fonce récupérer le marteau pneumatique au dépôt et en deux coups de cuillère à pot, ni vu ni connu, je vous réduis ce truc en un bête et anonyme tas de gravats.
— Ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais tu sais très bien que la mère Clergues, cette harpie d’adjointe de la mairie, passe toutes les deux heures sur le chantier, histoire de voir comment avancent les travaux. Si jamais elle nous surprenait à saloper un putain de vestige, elle serait bien capable de nous faire les pires misères. Non, on laisse tomber et on n’y touche plus, le tempéra son patron. Avec un peu de chance, ce ne sera peut-être qu’une structure sans grande importance. Puis, tournant brusquement la tête en direction de la route, tous trois virent une voiture approcher, il ajouta, dépité :
— Tiens, quand on parle du loup !
 
 
I. LA DALLE DE PIERRE
 
 
 
C’était une très belle matinée, un lundi, et même un lundi particulièrement ensoleillé. Fredonnant le refrain d’une célèbre chanson de Charles Aznavour au volant de sa petite Renault Clio aux portes ornées du logo de l’ I.N.R.A.P 1 , Isabelle gravissait la route menant de Longeville, située au pied du mont, à la partie haute du village de Scy-Chazelles, là où elle était attendue.
Tout en suivant avec attention les indications de son GPS, la jeune femme appréciait la vue dégagée sur la vallée que lui offrait son ascension à flanc de colline. Pointant le ciel avec la même ferveur que celle d’antan, les clochers des nombreuses églises messines se découpaient entre les toits de tuiles et d’ardoise de l’ancienne cité épiscopale.
Enserrant les rubans argentés que formaient la Seille et la Moselle, Metz et ses faubourgs dévoilaient leur richesse architecturale. Un trésor plurimillénaire dont le joyau central était sans conteste la majestueuse cathédrale Saint-Étienne, surnommée « la Lanterne du Bon Dieu ». Prouesse architecturale, les 6500 m 2 de vitraux de l’édifice bâti en pierres jaunes représentaient les plus grandes verrières gothiques d’Europe.
Particulièrement consciencieuse, Isabelle Beaupré avait pour habitude, avant de se rendre sur un éventuel site de fouilles, d’en étudier méticuleusement l’histoire, afin de connaître au mieux le lieu où elle était susceptible de travailler. Le site de Scy-Chazelles n’avait donc pas échappé à cette règle et faisait maintenant l’objet de fiches détaillées que l’archéologue avait passé la soirée précédente à consulter.
Établi au milieu d’un écrin de verdure, avec son architecture typique des coteaux du mont Saint-Quentin, le cœur historique de Scy-Chazelles s’harmonisait à merveille avec le paysage alentour. Village d’environ deux mille six cents âmes, celui-ci occupait le versant sud de cette imposante et verdoyante colline, au pied de laquelle coulait la Moselle et s’étendait la ville de Metz.
Installée depuis un peu plus d’un mois dans un petit appartement mansardé du centre de Metz, Isabelle Beaupré vivait encore au milieu des cartons. Sa récente et douloureuse séparation, après

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