Lettres anonymes
52 pages
Français

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Description

Le commissaire BENOIT ne chôme pas ces derniers jours.


Il faut dire que sa lutte avec « le Mondain », le chef d’une terrible organisation criminelle, lui prend beaucoup de temps et d’énergie.


Aussi, quand un simple meurtre est perpétré dans l’immeuble de son jeune secrétaire Lissier, le commissaire BENOIT accepte de s’occuper de l’affaire. Mais confondre le coupable ne nécessite que quelques minutes.


La concierge du bâtiment lui demande, pendant qu’il est là, s’il peut aider une vieille locataire qui reçoit régulièrement des lettres de menaces de mort.


Une nouvelle fois, le policier ne tarde pas à percer ce mystère et, pour faire l’éducation de Lissier, l’amène, le lendemain, près de la boîte aux lettres d’où partent les courriers et lui démontre que la victime s’envoie les missives afin de se donner de l’importance.


Dans l’après-midi, quand Benoit se rend chez l’épistolière dans le but de la sermonner, il la retrouve morte...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070031643
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DU COMMISSAIRE BENOIT
- 4 -

LETTRES ANONYMES

de
Robert et Jean GRIMEY
I
 
Le brouillard était intense. Sur le pont du navire, on ne voyait pas à deux mètres, et Pierre Lissier bougonnait :
— C'est bien ma chance ! Une tempête à l'aller, une brume formidable qui risque de nous faire rencontrer avec un autre bateau au retour, décidément je n'irai plus jamais en mer.
Le commissaire Benoit, qui se tenait à quelques pas de son secrétaire, lui dit en riant :
— Tu affirmais déjà que tu te ferais naturaliser américain plutôt que d'affronter la mer une nouvelle fois et tu es tout de même là !
— Oui, mais c'est bien ma dernière traversée.
— Pourquoi ? Tu regrettes ton voyage !
— Oh ! non, patron, cette affaire de la bombe atomique était passionnante.
— Alors, si je dois m'embarquer de nouveau un de ces jours ?
— Je vous suivrai si vous voulez bien de moi. Surtout si vous partez encore à la poursuite de Gaulduys, ce maudit Mondain.
— Si fort qu'il soit, je ne désespère pas de l'arrêter un jour.
À ce moment, le brouillard se leva. On aurait dit qu'un voile était déchiré et le soleil éclaira les côtes de France.
Sur le quai du Havre, des officiels attendaient le commissaire Benoit. Ils le félicitèrent chaudement de la façon dont il avait débrouillé l'affaire américaine. Le commissaire divisionnaire Morland avait tenu à être là pour accueillir le plus précieux de ses collaborateurs.
— Vous avez bien mérité un peu de repos, mon cher Benoit.
— Il n'y a rien de sensationnel ?
— Absolument rien. On vient juste de me signaler un crime rue Léopold-Robert, mais je crois qu'il sera très facile de découvrir l'assassin.
— Rue Léopold-Robert ? fit Lissier. À quel numéro ?
— Au 24, je crois.
— Mais c'est dans ma maison ! Oh ! par exemple ! Patron ?
— Ah ! dit en souriant le commissaire Benoit, tu voudrais que nous nous en occupions ?
— Vous pensez : dans ma maison !
— Eh bien, c'est entendu, si toutefois M. le commissaire divisionnaire n'y voit pas d'inconvénients.
Morland n'avait aucune raison de s'y opposer, il donna son acquiescement et offrit même de ramener en voiture à Paris, Benoit et Lissier.
Pendant le trajet, le commissaire se fit donner tous les détails et remarqua :
— Ce n'est pas dans une affaire comme celle-ci que je me mesurerai de nouveau avec le Mondain.
Le crime était banal à souhait. Un vieil homme avait été étranglé. L'assassin avait bien passé une corde autour du cou de la victime pour faire croire à une pendaison, mais l'examen médical avait révélé que ce n'était là que mise en scène. Au surplus, tout était assez mal fait.
Le commissaire Benoit inspecta les lieux et commença à interroger les gens qui vivaient auprès de Christophe Taléon, l'assassiné. Il y avait une vieille bonne, bien incapable d'étrangler son maître et un jeune neveu au regard fuyant.
— Où étiez-vous lorsque « l'accident » est arrivé ?
— Je n'étais pas là.
— Je vous demande où vous étiez ?
— Je me promenais.
— Et c'est pendant votre promenade que vous vous êtes blessé ?
— Oui, je suis tombé.
— Sur quoi ?
— Du verre.
— Tss ! Tss ! Ne mentez donc pas. Ce n'est pas une coupure, c'est une morsure. Vous vous êtes battu avec votre oncle, il vous a cruellement mordu et, pour lui faire lâcher prise, vous l'avez étranglé, n'est-ce pas ?
— Je ne voulais pas le tuer.
Benoit fit emmener le jeune meurtrier par deux inspecteurs et dit à son secrétaire :
— Si le travail était toujours aussi facile, ce serait à vous dégoûter du métier. Allons-nous-en.
Tandis qu'ils passaient dans le couloir de la maison, la porte de la loge s'ouvrit et une voix impérieuse cria :
— Monsieur de Lissier, voulez-vous venir, je vous prie ?
— Mazette ! fit Benoit, tu m'avais caché ça. De Lissier ! Mes compliments.
— Ne vous moquez pas de moi, patron, implora le jeune homme. C'est une manie de ma concierge. Comme elle s'appelle : Poussier de la Honfray, elle affuble tous ses locataires d'une particule, je n'y suis pour rien.
— Eh bien, allons voir ce que ta marquise te veut.
Ils pénétrèrent dans la loge.
— Bonjour, madame Poussier, dit le commissaire.
D'un regard terrible, la noble dame essaya de foudroyer l'arrivant et sèchement elle ajouta :
— De la Honfray.
— Excusez-moi, je n'ai pas la mémoire des noms.
— Qu'y a-t-il ? intervint Lissier.
— Oh ! une drôle d'histoire. Comme s'il n'y avait pas assez de ce crime. Figurez-vous que, depuis deux ou trois semaines, M lle  du Val reçoit tous les deux jours une lettre anonyme dans laquelle on lui annonce qu'elle sera assassinée. Croyez-vous ! Et le plus fort, c'est qu'elle ne sait pas qui lui envoie ces lettres.
— Évidemment, des lettres anonymes !
— Ben mon vieux, fit M me  de la Honfray, qui ne redoutait pas les expressions choisies, moi, je trouve ça dégueulasse ! La pauvre fille ne vit plus. Alors, comme vous êtes dans la maison et que vous faites partie de la police, vous pourriez peut-être vous occuper de ma locataire ?
— Le commissaire Benoit ne s'intéresse pas à ces choses-là, s'indigna Lissier. Adressez-vous au commissaire du quartier.
— Pourquoi ?
Benoit sourit devant l'incompréhension de la femme.
— Puisque je suis là, je vais voir si tout cela est sérieux. Je voudrais d'abord vous poser quelques questions.
— Je ne sais rien.
— Rassurez-vous, je ne vais pas vous demander la solution de l'énigme. Je suis là pour la trouver. Mais vous ne refuserez pas de m'aider. Depuis combien de temps M lle  du Val habite-t-elle cette maison ?
— Quarante ans, je crois.
— Un bail ! Reçoit-elle beaucoup de gens ?
— Personne.
— Arrive-t-il beaucoup de lettres à son nom ?
— Jamais. Sauf depuis les anonymes.
— Du Val, en deux mots, d'après votre intonation.
La concierge rougit.
— Non en un seul. Vous comprenez, c'est un peu humiliant qu'il n'y ait que des roturiers dans cette maison.
— Oh ! vous savez, ils valent les autres. Ainsi moi, je m'appelle Benoit tout court. En ai-je moins de valeur à vos yeux ?
— Bien sûr que non.
— Au revoir, madame Poussier de la Honfray.
— Au revoir, monsieur de Benoit.
C'était plus fort qu'elle.
Le commissaire et Lissier montèrent au quatrième, où logeait la vieille fille.
Ils la trouvèrent douillettement assise dans un grand fauteuil à oreillettes. L'appartement était méticuleusement propre et cependant on y respirait une odeur de renfermé. Chaque chose avait le même air vieillot que la propriétaire. Rolande Duval était une petite vieille fille d'une soixantaine d'années, toute menue, très...

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