Mademoiselle Souris
63 pages
Français

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Description

Jim PATERSON, alias « Mister Silence », ancien agent du Bureau Central de Recherches est entré en guerre avec le C.C.C., une organisation criminelle de racket qui a tenté de le compromettre dans un cambriolage puis dans le meurtre d’un directeur d’une banque qui leur servait de couverture.


En retour, Jim PATERSON leur a volé six cents millions de francs.


Mais le conflit est loin d’être terminé, il le sait et le nouveau chef de la bande semble être bien plus dangereux et intelligent que le précédent.


Aussi, quand une belle jeune femme met tout en œuvre pour se faire remarquer par lui, alors qu’il dîne seul, Jim PATERSON décide-t-il de jouer le jeu, de la séduire, de la ramener chez lui pour lui offrir une coupe de champagne.


Tandis qu’il ferme le réfrigérateur, son invitée en profite pour verser quelque chose dans son verre...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070036044
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 2 -

MADEMOISELLE SOURIS
Récit policier
CHAPITRE PREMIER
 
Jim Paterson acheta « Paris-Presse » et consulta les manchettes. L'une d'elles attira son attention :
 
« Le meurtrier du Directeur de l' « Inter-Exchange » se constitue prisonnier. Coup de théâtre sensationnel. »
 
L'article reproduisait les déclarations faites par La Tomate, ce « truand » que Mr. Silence avait conduit manu militari au poste de police de Billancourt, quelques jours plus tôt.
Le sourire de Jim se figea quand il lut la dernière phrase du « papier ». Le journal signalait en effet que le meurtrier avait échappé de peu à un mystérieux attentat, alors qu'il était au Dépôt. Un sandwich à la strychnine lui avait été envoyé de l'extérieur par une personne que la police cherchait en vain à identifier. Le prisonnier avait fait don de ce sandwich à l'un de ses voisins de geôle et l'homme était mort dans d'atroces souffrances. Depuis, La Tomate réclamait à cor et à cri son emprisonnement, dominé par la peur d'être assassiné à son tour. Le cas était peu banal, et ce coup de théâtre était de nature à orienter l'enquête différemment, en amenant un rebondissement de l'affaire.
Paterson fronça les sourcils et médita un instant. À n'en pas douter, le successeur de Burton, le mort de l' Inter-Exchange, avait hâte de clore les lèvres de La Tomate, dont il craignait à juste titre les révélations.
— Gerry Lincoln se manifeste, soupira Mr. Silence. Hé... hé... on dirait que le coup droit que je lui ai porté en faisant arrêter La Tomate ne lui est pas indifférent ! Il va falloir jouer serré.
Jim avait décidé de sortir ce soir-là. Il avait besoin de se détendre.
Il s'habilla donc et alla dîner dans une brasserie voisine de son pied-à-terre à l'Étoile. Comme il sortait de l'immeuble qu'il habitait, il croisa une fort jolie femme.
Leurs regards, un instant, se rencontrèrent, et l'inconnue haussa les sourcils, comme si elle avait été offusquée de l'outrecuidance intempestive de Paterson.
Ce dernier sourit, amusé et continua sa route, pensif. Depuis longtemps il avait rayé le flirt de ses préoccupations. Il avait trop à faire pour assurer sa sécurité. Aucun dérivatif ne lui était permis.
Il déplora cet état de choses tyrannique. Ce soir-là, il avait du vague à l'âme et se sentait romanesque au possible.
Il s'installa donc solitaire devant une table placée près de l'orchestre à la brasserie Villard et s'absorba dans l'examen du menu.
« Je dînerai, et puis j'irai faire un tour dans une boîte ! Cela me changera les idées ! »
Lorsqu'il leva les yeux pour appeler le maître d'hôtel et commander son repas, il tressaillit. L'inconnue était assise en face de lui, de l'autre côté de l'allée, et l'observait tout en feignant de vérifier son maquillage.
De grands yeux de velours, un visage fin, une opulente chevelure brune dont les lourdes torsades ombrageaient un front marmoréen, des jambes au galbe incritiquable, des chevilles de Tanagra...
« Le coup de foudre ? » pensa Paterson.
Il n'y croyait point. Par déformation professionnelle, il se demanda si la sirène enchanteresse ne lui avait pas été dépêchée par ses ennemis et il se promit d'être prudent.
Au demeurant, la belle ne semblait plus se préoccuper de lui et se faisait donner des précisions sur le menu, par le steward.
Paterson dégusta sa douzaine de marennes, en dilettante, et goûta le vin d'Alsace qu'on venait de lui servir. Le tout était absolument irréprochable et l'optimisme naquit en son cœur.
« Demain, je verrai Gerier, et nous mettrons au point un plan d'attaque destiné à faire tomber Lincoln dans un piège de ma façon ! Il faut le forcer à se découvrir, à jeter bas le masque, à commettre une imprudence qui fera la joie de mon ami Jacquier ! Ce brave commissaire... »
Paterson en était au perdreau sur canapé, quand il sentit peser sur lui le regard de son charmant vis-à-vis.
Il leva les yeux et sourit, galant.
La jeune femme, surprise, rougit imperceptiblement, et lui adressa un sourire identique, mais combien plus charmeur !
« Allons... il paraît que j'ai une chance... se dit Paterson. Elle m'a suivi, assurément... Hasard ? Coup monté ? On verra bien ! Moi qui désirais sortir, j'ai trouvé une compagne... »
Mr. Silence acheva son dîner, sans se hâter, et régla son addition comme l'inconnue réglait la sienne.
Il attendit qu'elle quittât sa table, et, discrètement, lui emboîta le pas.
« Péripatéticienne de haute volée ? Femme du monde en rupture de ban ? Qu'importe... »
La jeune femme laissa tomber un gant, et continua son chemin. Paterson le ramassa, la rejoignit sur le trottoir :
— Madame, je bénis le hasard qui me vaut d'avoir le plaisir de vous restituer ceci...
— Oh... suis-je distraite ! Merci, Monsieur !
La voix était douce, avec des inflexions prenantes, légèrement orientales, et le regard démentait la banalité de la réponse.
— Voulez-vous me permettre de vous appeler un taxi ?
Il y avait une station juste en face. Paterson offrit courtoisement le bras à son interlocutrice pour traverser le boulevard, et, ouvrant fort civilement la portière de la première voiture :
— Je vous suis tout dévoué, Madame...
Elle le salua, un peu distante, pénétra dans le taxi.
Paterson hésita et s'installa tranquillement près d'elle.
— Au Lido ! lança-t-il au chauffeur.
Puis, se ravisant, parce que le point de chute était trop rapproché et que de ce fait le voyage serait trop court :
— Ou plutôt non... Rue de Clichy... au Monseigneur !
L'inconnue le regardait, stupéfaite :
— Mais enfin, Monsieur, me direz-vous...
—  Madame, je suis navré, mais la force qui me pousse échappe à mon contrôle ! sourit-il. Je m'ennuie ce soir et vous aussi. Alors, autant nous ennuyer ensemble ! Chez Monseigneur ou ailleurs... comme vous voudrez !
— Mais je...
— Permettez-moi de me présenter : Jim Paterson, pour vous servir !
Elle le toisa, intéressée pourtant :
— Êtes-vous le fameux Paterson dont les journaux ont déjà tant parlé ?
— Mon Dieu, oui… je me serais bien passé de cette publicité, mais je ne regrette plus rien puisqu'elle me vaut le plaisir d'être déjà connu de vous !
Quand Paterson flairait un piège, il avait une tactique excellente. Toujours la même. Il se laissait aller, donnant...

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