Meurtre
348 pages
Français

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Description

Le fils du président et chef d'état-major de la Nizère est retrouvé mort dans les eaux du fleuve qui traverse la ville. Les pièces retrouvées sur le lieu du crime semblent accuser l'adjoint du chef d'état-major dont l'épouse fut la maîtresse attitrée du défunt. Alors que l'existence de Clive Bembenko ne tient plus qu'à un fil, une idylle improbable voit jour et l'énorme machination s'écroule tel un échafaudage fragile.

Meurtre met en scène avec réalisme une galerie de personnages charismatiques pour illustrer la violence de certains dirigeants politiques qui veulent à tout prix rester ou accéder au pouvoir quitte à sacrifier bien des vies.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334203029
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-20300-5

© Edilivre, 2016
Citation

« L’existence du soldat est la trace la plus douloureuse de la barbarie qui subsiste entre les hommes. »
Alfred de Vigny « servitude et grandeur militaire »
Première Partie
I
A peine l’aube, les premières lueurs de lumière commencent à poindre chassant les ténèbres comme une bouffée d’air frais chasse avec force et caractère le dioxyde de carbone dans une pièce verrouillée pendant des jours. Un ciel d’une limpidité presque orientale, un beau ciel clair, bleu comme une turquoise s’étendait petit à petit au-dessus des maisons et des jardins de Gemboville encore endormie. On se situait à cette période de la nuit qui berce l’aurore et où le règne ailé s’adjuge la maitrise du ciel et de la terre brisant le silence, symphonie fatidique pour les ténèbres, annonçant la renaissance de la lumière prête à reprendre sa suprématie. Ils se perchaient sur les toits, sur les branches d’arbres et se pourchassaient tout en chantant jusqu’à perdre en importance au fur et à mesure que le jour s’installait. Au loin, on percevait déjà les bruits aigus des premières voitures quittant les quartiers résidentiels et avançant rapidement sur les bitumes de la Mondjo I er , la plus grande avenue de la ville et la plus élégante.
Hors de la ville, à l’embouchure du fleuve Leboulou et de son affluent le Nzala-Ndoki, à l’extrême nord-ouest des contrées, un site spacieux, assombrit par plusieurs huttes sous les arbres de la forêt homonyme à la rivière faisait office d’un crasseux hameau réservé aux pêcheurs. Ici, les pêcheurs s’exerçaient, chacun de son côté, en sa perspective et avec les moyens dont il disposait. Les mieux équipés procédaient à la pêche aux milieux des eaux grâce aux frêles esquifs, à des embarcations, aux barques à moteur ou mue à la pagaie. Les autres, moins équipés, effectuaient la pêche aux bords des eaux proches des récifs coralliens à des distances éloignées, avec, des filets et des nasses. La pêche était une activité importante en Nizère. Elle constituait une source d’emplois qui supportait à bout de bras des dizaines de milliers de familles dans le pays. Dans cette partie des eaux, l’espèce la plus abondante était la carpe commune. On y trouvait aussi certain crustacés, des rotengles et des vairons mais en faible quantité. De ce fait, la carpe était le poisson le plus consommé à Gemboville du fait de son abondance dans les marchés et de son coût moins onéreux. Les besoins en carpe ne tarissaient jamais et les commandes se faisaient à foison.
Comme l’aurore de chaque jour, celle d’aujourd’hui n’échappa pas à la logique. Depuis cinq heures, les principaux pêcheurs qui officiaient dans le site aux abords des eaux s’activaient à la vérification de leurs filets et nasses en des endroits précis où ils furent traqués. Ils les extrayaient de l’eau sous les frétillements vifs, énergiques et fougueux des cyprinidés irascibles d’être retenus prisonniers. Mais quoi qu’ils fissent, les filets étaient assez lourds pour les empêcher de s’échapper. Les pêcheurs s’employaient à leur tâche avec tout le respect qu’on dût à son gagne-pain.
Cependant, un cri s’éleva au ciel avec vigueur faisant écho avec les arbres du Nzala-Ndoki lesquels oscillaient sous les bruissements des feuillages issus des légers balancements des branches causés par un zéphyr accompagnant l’investiture du soleil. La véhémence du cri fit trembler la forêt et provoqua à l’instant, la fuite les oiseaux et moineaux qui chantonnaient percher sur les branches d’arbres et l’interruption de l’engagement et de l’application des pêcheurs à leurs besognes. Le criard ne s’arrêta point-là. Il reprît plusieurs fois ses plaintes tantôt avec un tempo très haut et le prochain un peu moins. Désormais méditatifs et préoccupés par la nature de ces cris, les pêcheurs arrêtèrent leurs tâches et lancèrent des regards ébaubis d’incompréhension de part et d’autre de la forêt tout en s’interrogeant. Que ce qui se passait-il ? Qui s’époumonait comme ça ? Et Pourquoi ? Il fallait qu’ils sachent ce qui se tramait. Ils se précipitèrent donc vers l’endroit d’où leur parvenait les cris et les « venez, venez… » Et ils se rendirent vite compte que le brailleur fut un de leur ; d’une silhouette svelte aux membres pareil à ceux d’un flamant. Il était vêtu d’un falzar en loques tout comme sa chemise blanche arborant la couleur brune sous l’encrassement de boue. Il était en transe, quasiment en pleure. Il frissonnait, palpitait, allait en avant, refluait, s’époumonait « venez, venez… », Sautillait, dodelinait sa tête, mettait ses mains sur la tête comme s’il venait de voir quelque chose et qu’il n’en croyait pas ses yeux. A gauche et à droite de sa position, une dizaine d’autres pêcheurs arrivaient, l’air effaré. L’un d’entre eux : gros, brun avec un bide saillant et attifé d’une culotte et d’un t-shirt en lambeaux le questionna instinctivement :
– Mon cher que se passe-t-il ? Qu’as-tu ?
– Un cadavre… brailla le flamant.
– Quoi ? Quel cadavre ?
– … Une personne morte… Là dans mes filets. Dit-il en agitant son index droit vers l’eau.
– Ah, mais où sont vos filets ? On ne les voit pas…
– Ils sont dans l’eau. Il y a un cadavre répéta-t-il avec la même voix tremblante.
Le gros ainsi que les autres pêcheurs qui n’en croyaient pas leurs oreilles se décidèrent à se diriger vers la direction que montrait l’index du malheureux pêcheur quand celui-ci s’indignait derrière.
– Oh quelle guigne mon Dieu ! Pourquoi toujours moi ? Pourquoi cela n’arrive qu’à moi ? Mon Dieu dit-il en levant ses mains vers le ciel comme pour le prendre en témoins, qu’ai-je fais pour mériter de telles malédictions ? Pourquoi suis-je maudit à ce point ?
II
Gemboville, la ville capitale de la république de la Nizère était joyeuse ce matin et la lumière était devenue royale au ciel. Chacun vaquait déjà à ses occupations et le trafic devenait déjà dense. Bientôt, Gemboville se noiera dans l’effervescence qu’on lui connaissait car la capitale associait à son poids démographique, une excellente concentration des pouvoirs, de capitaux, d’équipements et d’activités. C’était en réalité la capitale à la fois politique, économique, culturelle et financière de la Nizère. La ville était traversée par le fleuve Leboulou qui s’insinuait par le nord-ouest, s’éloignait par le sud-est et donnait l’impression d’avoir divisé la ville en deux unités ou plutôt deux camps ethniques : Les groupes ethniques du nord du pays, de mêmes cultures et d’appartenance génétique proche ; diamétralement opposés aux groupes ethniques du sud. Le tribalisme était à son paroxysme dans Gemboville au point que presque jamais les habitants du nord ne fréquentaient le sud ni le contraire. Les quelques-uns qui s’hasardaient à habiter les quartiers loin des leurs, c’était ceux qui avaient reniés leurs origines pour leur carrière ou pour l’amour d’un homme ou d’une femme. En conséquence, Gemboville était une ville à deux visages l’un, misérable et très pauvre que diffusait le nord et l’autre, opulente qui caractérisait le sud.
Le nord de la ville, communément et quotidiennement dérisoire et empreint d’un mépris sarcastique agglomérait les quartiers modestes, négligeables et pauvres. Au demeurant, le nord de Gemboville était le grand ghetto ; cette zone urbaine surpeuplée de la ville où un ensemble de la population d’ethnies et de tributs méprisables vivaient à l’écart du reste de la population d’ethnies et tributs honorables. Tout le nord de la ville était totalement négligé par le gouvernement et ses membres à vie. Les quartiers étaient construits dans les zones marécageuses, les maisons étaient très délabrées, le courant était aussi rare dans les maisons que les espèces menacés de disparition dans les forêts. Compte à l’eau potable, aussi rare au bout d’un robinet que le but d’un gardien de but lors d’un match de football. Le réseau routier dans ce secteur se résumait à quelques axes principaux et parfois pour se rendre d’un quartier à un autre, on utilisait encore des embarcations traditionnelles à cause des marécages. Les routes de terre n’étaient ni bitumées, ni pavées, ni quelconques asphaltes et aussi nanties d’excavations plus ou moins profondes par endroit causés par les pluies et les voitures.
La saison des pluies communément appelé « ndolo », était la saison la plus détestée par les habitants de ce secteur car la pluie était la grande ennemie sans cœur qui causait des dégâts inouïs. La hauteur des précipitations avait pour cause d’augmenter considérablement les nappes d’eau et les marais. Cela provoquait la pénétration dans les maisons, des eaux qui les inondaient ; l’accroissement de l’apparition des moustiques et du coup l’augmentation du taux des atteints à la malaria, à la fièvre jaune et à d’autres maladies que les moustiques transmettent. Les pluies provoquaient également des érosions qui rongeaient les routes et les rendaient impraticables. Les excavations aux milieux des routes se remplissaient d’eau et le tout faisait que le nord de Gemboville pendant « ndolo » était complètement enclavé. Les « foula-foula » qui permettaient les déplacements pour la cité ne s’arrêtaient désormais que prêt de la Mondjo I er : la grande avenue qui traversait le Leboulou de l’extrême sud à l’extrême nord de la ville. Pour ceux qui habitaient loin de l’autoroute, sortir de chez eux pour la cité devenait finalement une tâche très compliquée à réaliser. Il fallait marcher plusieurs mètres, sauter les eaux, payer de l’argents aux bons samaritains véreux qui aménageaient moyennement les routes érodée pour permettre le passage des passants et faire de ce trafic une sort

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