Meurtre en fac déglinguée

Arlot

Description

Qui donc a pu tuer cette femme dans la nouvelle Faculté des Sciences Molles, fleuron de la post-modernité, au sein de l'Université de Paris Z? Sur un fond de grèves, de dérèglements, de rivalités et d'orgies, le soupçon rôde autour de tous, du Doyen au petit personnel, en passant par Profs et étudiants, face au spectre de Richelieu, et sous l'œil effaré de survivants d'une Sorbonne mineure. Les suspects vont eux-mêmes de surprise en surprise sans pouvoir empêcher leurs glissades sur le plan incliné vertigineux de la Déglingue… Mais qui empêchera les pédants de penser? Sous son masque hygiénique, l’auteur s’avance stupéfait, accablé, au sein des dérapages et manifestations qui ternissent l’éclat mondial de la Sorbonne éternelle!

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 15
• EAN13: 9782748352368
• Langue: Français

Extrait

Meurtre en fac déglinguée

Arlot Meurtre en fac déglinguée Fantaisie policière

Publibook

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Prélude criminel Fin mars 2006 Deux voix racontent cette histoire : l’une est celle d’un 1 professeur Marc N. , que nous avons connu jadis. Une autre voixoffest celle d’un esprit tutélaire. Celle de l’ange gardien de la Sorbonne ? Voire celle du cardinal de Richelieu, s’évadant pour un temps de l’omniscience éternelle. « Regardez ! chuchotait cette voix en mars 2006. Regardez où en viennent mes facultés de Sorbonne, trop longtemps closes, et bloquées ! » Il a changé, Marc, ce spécialiste ès-lettres médiévales, jadis si fringant. Il a changé mieux que les Universités. Celle de Paris V n’est plus qu’une trace sur la montagne Sainte Geneviève, comme le voulait sa rivale Paris X à Nanterre, là où naquit la sainte dont le Panthéon devait glorifier la tombe. Attaché comme Directeur au cabinet du Rectorat, l’utile relation de Marc, l’énarque Y, jamais à court d’inspiration politique, avait persuadé les autorités de rééquilibrer le Centre de la capitale en y faisant glisser la Faculté des Sciences Molles de l’Université de Paris Z. Sa vertigineuse fonction lui permettait de faire pénétrer dans la Sorbonne, fermée à tous depuis le début des « événements », ce professeur Marc, anxieux de pouvoir y consulter son courrier électronique. L’énarque Y veut à

1 Pour qui voudrait en savoir plus sur Marc, sur l'énarque Y, puis sur les Püpüsch et quelques autres, prière de se référer àFugue en Sorbonne Mineure,de Tolra, Gisserot éditeur, Paris 1998.

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cette occasion lui montrer les locaux qui seront dévolus à Paris Z. Marc lui indique un raccourci, le passage par une courette qui ne sert guère qu’à entreposer des poubelles. Soudain, malgré la fraîcheur de l’air, le professeur sent un corps chaud s’écouler comme liquéfié le long du sien : ce n’est rien d’autre que celui de l’énarque. Il tente de le rattraper, puis lève les yeux… Choc. L’horreur ! D’une profonde poubelle émerge, dans un tailleur strict, un corps de femme, retenu des deux côtés sous les aisselles, la tête renversée. Le cou, tranché comme d’un sabre, laisse encore échapper le sang noir qui a poissé le crâne, en y collant une perruque filasse à demi détachée. Les yeux révulsés fixent le sol en arrière. La bouche ouverte est remplie de quoi ? de foin ! Au bout du bras droit, vers Marc, est tranché le pouce. Les jambes pendent de l’autre côté de la poubelle, où est enfoncé le bassin. Le sang-froid de Marc se glace. Un instant le traversa l’idée absurde et dérisoire que cette poubelle aurait pu être rapportée de la rue. Mais non, il est trop tôt, le ramassage des ordures n’est pas fait. Il se secoue. Il lui faut prendre soin de l’énarque déliquescent épandu à ses pieds, évanoui, blême. Marc se résout à lui gifler le visage. Allons, ne mollis pas, se dit-il, vas-y plus fort ! – mais n’en éprouve-t-il pas une intime, une inavouable satisfaction ? Les pommettes se colorent, le sang remplit son rôle, celui de porter la vie, non de la fuir. Les yeux s’ouvrent : — Ah ! mon Dieu ! soupire l’homme, échappant un bref instant à son laïcisme agnostique… Quel cauchemar ! J’ai cru reconnaître cette pauvre Madame Failly !… Mais, ajoute-t-il en se soulevant sur ses coudes, oui, c’est elle, pourtant, c’est bien elle ! Oh ! oh, qu’allons-nous devenir ? Que va devenir Paris Z ? Moi qui comptais tant

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