Mon frère d âme tome II
178 pages
Français

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Description

À Bruxelles, un inséparable duo formé par de jeunes et sympathiques policiers, Joseff Vautmans et Georges Keller, infiltre un réseau de prostitution. Les nouvelles coqueluches du commissariat emploient des méthodes peu conventionnelles. Dans ce quartier malfamé de l'Alhambra, ils rencontrent Camila Gonçalves, ravissante jeune Brésilienne au fort tempérament, contrainte de se prostituer. Bien décidée à changer de vie, elle livre secrètement à Georges des informations cruciales sur le proxénète qui l'exploite et sur d'autres criminels qu'elle fréquente. Guidés par leur intuition, les deux policiers se retrouvent au cœur d'un important trafic de drogue impliquant un gang brésilien. Mais Delvaux, un de leurs collègues, les soupçonne d'être corrompus et les écarte de l'enquête. La vérité finira-t-elle par éclater au grand jour ? Le roman policier d'Alain Claude offre une passionnante plongée dans l'univers sordide de la prostitution et des narcotrafiquants. La figure féminine y est présentée comme à la fois fragile et courageuse, tentant de s'en sortir par tous les moyens. L'auteur expose sans aucun tabou le quotidien difficile de la police qui, confrontée à la misère humaine et à la violence, s'égare et commet parfois des erreurs. Plusieurs retournements de situation jalonnent une intrigue bien ficelée débouchant sur un dénouement qui surprendra plus d'un lecteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 janvier 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342059786
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mon frère d'âme tome II
Alain Claude
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Mon frère d'âme tome II
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://www.alainclaude.ca
 
 
 

Pour un instant seulement
J’ai demandé du temps au Temps, et il m’a demandé de combien de temps j’avais besoin ; alors je lui ai répondu que je voulais l’instant du temps de l’amour.
Lui, sérieux, m’a répondu alors :
 
— Pour l’Amour, il n’y a pas de temps !
— Comment puis-je mesurer l’amour, ai-je rétorqué ?
Le Temps, sans m’accorder
trop d’attention, m’a montré la
direction de l’infini, lequel nous
n’atteignons jamais.
 
Ainsi en est-il de l’Homme et des grands hasards qui mènent sa courte vie vers son destin.
 
Ivany Rodrigues de Moraes
 
 
 
Ce roman est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont tous le fruit de l’imagination de l’auteur ou utilisés fictivement. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, des établissements d’affaires, des événements ou des lieux est une pure coïn­cidence. Ce roman utilise certains événements passés ou fictifs. Ils ne respectent pas l’ordre historique et n’ont pour seul but que de divertir.
 
 
 
Direction Bruxelles et le quartier de l’Alhambra
2005
 
 
 
 

CRM/Shutterstock.com
 
 
 
Une blague de potache
 
 
 
Georges et Joseff étaient de ces jeunes hommes pressés d’entrer dans la vie active. Ils étaient déjà, à leur arrivée comme agent de police, de jeunes prérecrus qui se démarquaient pour leur enthousiasme hors du commun. Toujours bien rasés, avec une coupe de cheveux qui interdisait toute folle repousse. Ils étaient beaux et forts malgré leur équipement qui parfois laissait à désirer. Si le magasin d’équipement avait été mieux garni, tout aurait été parfait. Les services de police tout particulièrement ne pouvaient pas toujours livrer leurs promesses.
 
Les femmes, quant à elles, ne tarissaient pas d’éloges sur ces jeunes qui, de toute évidence, avaient un grand avenir devant eux. Comment ne pas aimer ces jeunes qui avaient un sourire perpétuellement accroché au visage ? Ils étaient effectivement très charmants. Dès leur arrivée, ils étaient devenus la coqueluche de toute l’équipe. Mais ça, ils s’en moquaient, car en ce début de carrière, ils pouvaient enfin faire œuvre de service à la population.
 
Avec les années, comme c’est souvent le cas en toute chose, ils perdirent un peu de leur lustre, de leur panache et de leur sincérité sur la rhétorique leur provenant de la Constitution et des lois du peuple belge. Leur allure de plus en plus déhanchée reflétait le terroir criminel de la violence urbaine.
 
Déjà depuis quelques années, ils avaient l’allure agitée presque perturbée des agents en patrouille un peu ternie par la poussière, le bitume et la saleté courant sur le béton de la ville. En fait, avec les années, ils étaient devenus les meilleurs agents de la garde. Il était fréquent de les voir arriver en trompe au commissariat entre deux interventions. Certes, ils ne souriaient pas toujours, mais il était assez fréquent de les entendre pousser des commentaires sur celui-ci ou celle-là qui avait tenté de s’enfuir. Le flair de nos routiers faisait déjà jaser. Ils menaient une vraie vie-brûlot. Opiniâtres, à ne jamais rien céder, ils étaient des gagnants, à n’en pas douter !
 
Claessens-Govaerts, le plus vieux des officiers de garde du commissariat de la 8 e division, aimait bien sa jeune patrouille. Ce qui n’était pas le cas de son plus vieil ami Liefferinge. Pour ce dernier, ces jeunes n’étaient que des vantards hâbleurs, des bravaches ridicules qui ne recherchaient qu’à se montrer insolent devant la vie qui souvent se fait oppressante. Maintes fois, disait-il, cette bleusaille se moquait des protocoles d’intervention. Ils avaient toujours le nez fourré partout.
 
Ces jeunes blancs-becs allaient jusqu’à lancer leurs rapports sur le bureau de Claessens-Govaerts sans crier gare. Enfin, ils aimaient bien CG. Il les rabrouait parfois, mais les jeunes savaient bien que le vieux s’amusait de leurs fanfaronnades. C’est sans doute ainsi qu’ils croyaient lui démontrer leur admiration et leur respect. Leur carrière venait de commencer, depuis déjà quatre ans qu’ils sillonnaient Bruxelles, rien ne semblait leur résister tellement ils avaient foi en eux.
 
On lève la tête déjà étant de jeunes adultes. On passe dans la vie à vouloir tout régir comme s’il s’agissait d’un projet qu’il faut à tout prix boucler. Plus jeune, on tient dans le creux de sa main, croit-on, toutes les vérités de son siècle, il le faut bien, car nous sommes l’avenir du monde. Tout de même, ce n’est pas rien ! Georges, le plus baroudeur, était certes celui qui avait le nez le plus relevé en ces temps de conquêtes sur le bitume au cœur du grand Bruxelles. Son partenaire, Joseff, était un jeune homme un peu plus circonspect. Comme s’il avait toujours su que ses rêves ne correspondraient jamais à tous ces personnages de bandes dessinées qu’il pouvait garder cachés sous le couvercle de son pupitre à la petite école. C’est sans doute pour cela qu’il avait toujours ce type de regard discret qui faisait d’ailleurs un effet bœuf auprès de ces dames.
 
Tout de même, il semble que rien ne pouvait apaiser leur goût pour la charge. Ils avaient ainsi plusieurs points en commun. Ils avaient, entre autres, le même type d’attirance pour la chair tendre des femmes, la bonne bouffe et la buvande.
En ces années de 1960, il n’était pas toujours évident de représenter l’ordre. Très rapidement, une grande fraternité a joint cette belle amitié à nulle autre pareille. C’est ainsi que d’année en année ils formèrent un duo qui allait faire les chroniques du commissariat et des services de police du Grand Bruxelles.
 
Avec les années de métier de policier dans le corps, il s’est rapidement développé une sorte de cohabitation malsaine avec la radio de leur autopatrouille. À être ainsi constamment en contact avec la centrale, à utiliser un savant jargon de flic, de 10-4 en 10-4. Ces deux hommes avaient cette habileté souvent fréquente entre partenaires de patrouille, ils se comprenaient à demi-mot. Ils utilisaient des locutions comprises que par eux. Ce qui se terminait souvent par des éclats de rire sur les ondes de la radio.
 
Dans ce monde de plaignants, dans les salles d’attente trop petites. Dans cet univers aux multiples rapports de patrouilles de potache. Joseff, tout particulièrement, vivait de plus en plus de contradictions. Il était, d’une intervention à l’autre, confronté à sa propre morale. Il avait ce sentiment que ce monde de fou ne tient qu’à une ficelle très mince, à peine perceptible. Seules quelques personnes savent reconnaître ce genre de vide et très peu semblent être capables de le confronter réellement.
 
Plusieurs se perdent dans cette mouvance humaine, dans ce brouhaha infernal de nos revers malsains faits d’intolérance, d’anarchie et d’égoïsme, pour ne parler que de ce type de fureur dans nos vies. Ils ont pris demeure chez Joseff et Georges. Mais n’est-ce pas là les tourments qui se développent en nous plus ou moins tard dans nos vies ?
 
 
 
Un avenir alléchant
 
 
 
La vie de Joseff et de Georges n’a pas toujours été tapie que de roses. En fait, tout a commencé à déraper dans la deuxième année après leur entrée en service. Pour ça, ils en étaient fiers de leur travail et de leur flair de policier qu’on aimait rappeler très souvent. C’est à cette époque qu’ils ont dû fréquenter plus souvent le quartier de l’Alhambra. Certainement l’un des quartiers les plus soumis à la surveillance policière d’Europe. Ce quartier devait sa désignation multiculturelle au théâtre de l’Alhambra, situé antérieurement dans la rue du Cirque. Il fut malheureusement démoli durant les années 1970. Ce quartier est délimité par la rue Laeken, le quai aux Pierres-de-Taille, le quai du Commerce, le boulevard d’Anvers, le boulevard Émile-Jacqmain et la rue des Hirondelles.
 
Avec les années, ce quartier est peut-être devenu une ceinture citadine absente de morale. Si cela veut encore dire quelque chose. Dans cette multitude de quartiers de rencontres aventureuses, les grandes villes du monde portent en elles les fruits de notre humanité si fragile. Est-ce pour cela que nos villes cachent les yeux de leurs appartements en refermant les rideaux ? C’est dans cet univers que Joseff et Georges passent, de plus en plus, le plus clair de leur temps. Au cœur de l’inéluctable faillite urbaine.
 
Nos deux policiers participaient très souvent aux opérations contre le tapage nocturne et les incivilités des prostituées gênant l’entrée des immeubles dans le quartier. Mais qu’est-ce donc que cette pléiade de cœurs meurtris en quête d’un peu d’amour ? À vrai dire, le cœur de nos deux agents se durcissait lentement, croyaient-ils. Avec le temps, les violations de domicile, les coups et les blessures volontaires, les faux et les usages de faux, les viols, les meurtres, les batailles de rues ont fait d’eux des policiers-fauves. Sans doute autrefois avait-on raison de parler de vilains lorsque, aux temps anciens, les paysans parlaient des habitants des villes.
 
Mais qu’est-ce donc que cette pléiade de cœurs meurtris 

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