Ombres et Lumières
192 pages
Français

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Ombres et Lumières , livre ebook

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Description

Sur fond d'intrigue policière et d'analyse sociétale, François Frandin nous livre ici une énigme au travers de laquelle se mêlent suspense, amour, amitié et mysticisme. Des messages sont distillés au fil des pages de ce roman qui nous montre la nécessité de donner un sens à notre vie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782332734778
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73475-4

© Edilivre, 2015
Citation


Il arrive qu’un peintre soit tenté, le tableau achevé, de retoucher un motif, une scène.
Voilà bien le privilège de l’art.
Dans la vie il en est tout autrement tant les fils, tissés, se tiennent les uns aux autres.
Notre élan ira vers une toile vierge, un autre souffle...
A Myriem.
Prologue
Dans une minuscule chambre de bonne qui matérialise son écoumène, au sixième étage d’un immeuble de la rue Nordman du treizième arrondissement parisien, un individu aux cheveux longs bouclés ramenés en catogan sur sa nuque est assis sur son matelas pneumatique posé à même le sol. Sa tête inclinée pèse sur sa paume droite, les genoux ramenés tout près de la poitrine, mélancolique, il songe :
« Oui, pourquoi pas moi ? »
Il en a le désir, il en ressent la nécessité, par moment, par à-coups. Quelque peu amer il poursuit son monologue :
« Que faire de cette vie sans histoire ? Tant de qualités gâchées… »
Ainsi en va-t-il de ses réflexions, de ses jugements lucides, sans détours, tranchants comme une lame de guillotine, sous-jacent teintés d’un ultime recours en Cassation.
Oui ! Secrètement cachée vibrait encore bien vivante cette fulguration qui l’avait traversé, un jour, (oh guère plus d’une minute) ; une lumière si vive, si blanche qu’elle avait tout effacé sur son passage, amenant avec elle une paix, une jouissance indicible.
Une idée revenait d’année en année dans son esprit jusqu’à devenir quasiment obsessionnelle.
« C’est bien décidé, c’est maintenant ou jamais ».
Animé d’une soudaine impulsion, il se chausse, enfile sa veste et claque la porte, dévalant quatre à quatre les marches qui le conduisent vers sa résolution.
L’air est froid et sec, le ciel bleu pastellé d’une fine laitance.
Se dirigeant vers l’arrêt de bus numéro vingt et un de la rue Glacière, son allure, plus calme, reste néanmoins soutenue.
« Le bus arrive, c’est de bonne augure, je n’ai pas attendu ».
Il sort de sa poche le carnet de tickets que lui avait gentiment glissé son amie. A ce rappel son visage exprime une tristesse diffuse. Il salue le chauffeur, valide son billet et se dirige vers le fond du véhicule où une place libre semble l’inviter.
Les rues Berthollet, Claude Bernard et Gay Lussac défilent. Il s’efforce de respirer tranquillement, profondément.
Toutes ces années contrariantes et chaotiques l’avaient pétri et formaté jusqu’à le rendre méconnaissable. Il n’inspirait vraiment que par instant de conscience, forçant alors une amplitude respiratoire, comme s’il cherchait à se sauver d’une quelconque angoisse.
« Le jardin du Luxembourg ! »
Il se souvient qu’il y avait fait la connaissance d’un maître Chinois de Taï-chi-chuan. Il aurait bien aimé travailler avec lui. Il réunissait l’expérience technique et la puissance féline ; les qualités humaines couronnaient cet être d’exception. Ce Maître avait décelé chez lui des aptitudes pour cet Art et lui avait proposé des cours particuliers. Malgré le prix dérisoire convenu, il demeurait comme le Cerbère lui interdisant tout enrichissement intérieur, tout approfondissement.
Chaque chose à son prix. Mais cette « culture » du rabais qui remplace impudiquement l’expression : « Combien ça vaut ?», déclaration de foi, par celle : « A combien me le faites-vous ?», déclaration d’impuissance, pour le moins, parvenait à épuiser l’objet lui-même de sa substance. Et c’est parce qu’il résistait à cet état d’esprit qu’il décida, unilatéralement, de ne pas saisir l’occasion que le destin avait semblé lui offrir.
Il est tiré de son morne souvenir par une femme qui vient s’asseoir à ses côtés. Tournant à peine la tête, il risque un regard. Elle lui parait agréable, encore jeune et fraîche.
Le chauffeur emprunte le boulevard Saint-Michel, effleure la Sorbonne, longe les thermes romains.
– Excusez-moi, je descends à Saint-Michel.
Un sourire suave se dessine sur les lèvres délicatement sensuelles de sa voisine.
« Encore un bon signe ».
Contrairement à l’ordinaire, ce samedi 21 janvier il y a peu de monde sur cette place. La fontaine coule toujours et l’Archange ne cesse de se battre contre les pollueurs du bassin qui y jettent sans vergogne, avec naturel, des papiers gras, des canettes, des mégots de cigarettes jusqu’à des préservatifs. Il pensait s’être résigné mais ce constat navrant l’afflige toujours autant :
« Même un chien ne pisserait pas sur sa couche, à moins qu’il ne soit à l’article de la mort… »
A vrai dire, il ne comprend pas que l’on puisse, à l’instar d’un bon nombre de ses contemporains, à la fois apprécier un lieu et le souiller. Il y a là, croit-il, une attirance vers le bas que combat assurément l’Archange Saint Michel.
– Ecoute, çà fait dix plombes que j’t’attends là comme une gourde ; j’me les gèle !
Une jeune femme avait fait irruption dans son champ visuel, lui imposant un arrêt brutal. Plantée là, face à lui, elle le regarde sans le voir, un mobile collé à l’oreille.
– Si t’es pas là dans cinq minutes… La sentence est suspendue comme une épée de Damoclès.
Cette scène inopinée lui rappelle le premier rendez-vous manqué, une dizaine d’années auparavant, avec celle qui allait devenir sa compagne. Ils s’étaient entendus une semaine avant le jour convenu de se rencontrer sur cette même place. Lorsqu’elle l’avait rappelé à l’heure du rendez-vous, il était dans son petit appartement Quai de Valmy, face au canal saint Martin, dans le dixième arrondissement.
– Allô ! Oui ?
– Bonjour, tu es chez toi !? Sur cette évidence elle n’avait pu s’empêcher de s’interroger sur l’intérêt qu’il lui portait réellement.
– Oh ! Bonjour. C’est sympa de prendre de mes nouvelles… Oui, j’étais sur le point de passer l’aspirateur ; tu vois, c’est intéressant !
– Mais alors, tu as oublié notre rendez-vous ? Elle n’avait pu cacher un certain dépit. – … Tu sais j’attends depuis une demi-heure… Tu arrives dans une demi-heure ? … Oui ! … Je t’attends. …Viens vite !
Ce rendez-vous lui était complètement sorti de la tête. Cette intelligente, charmante, délicieuse jeune femme s’était éclipsée face à la nécessité du quotidien.
Il se présente enfin devant la devanture de Gibert-Jeune, un des lieux inévitables du grand commerce de la culture comme la FNAC, France LOISIRS en France, Barnes & Noble Outre-Atlantique. Pour résister à AMAZON, ces gros poissons ont su prendre des risques sur le numérique. VIRGIN, possédé par un financier à 74 %, est en liquidation judiciaire et Borders et REDgroup Retail fait tout ce qu’il peut pour ne pas suivre les petits libraires de quartier – espèce solitaire – sur le chemin de croix de leur disparition.
Lui aussi participait à leur sacrifice en les ficelant sur l’autel de la facilité.
« C’est vrai quoi ! Tout est sur place, avec du choix et moins cher. Et surtout on vous fiche la paix ! »
Pénétrant dans le temple, il est quelque peu intimidé par « l’armoire à glace » qui garde l’entrée à tel point qu’il se demande, un court instant, s’il y a un quelconque sésame à déclarer.
Il est vrai que, la France – d’avantage le Royaume Uni et l’Allemagne, vivait une situation qui demandait à tout citoyen une vigilance accrue. Vigilance exercée envers tout un chacun, car le méchant n’était pas forcément celui que sa physionomie désignait. La police, les personnels de la sécurité accomplissaient leur travail en fonction des directives gouvernementales. Tout ce petit monde agissait dans les lieux publics, malgré tout, dans une relative discrétion.
Il descendit au sous-sol. La température se fit plus clémente.
Etaient disposés là, tout comme au super marché mais dans une atmosphère à la fois feutrée et conviviale, plus « culturelle », les outils nécessaires et d’autres – superflus – à la pratique de l’écriture. Des stylos à plume, à bille, des feutres offrant différentes épaisseurs de traits ainsi qu’une multitude de couleurs, d’autres encore à paillettes, or, argent ; des crayons à papier B, H, HB ; des critériums dynamiques, aérodynamiques, ergonomiques ; des tailles crayons profilés comme des voitures de course… Au rayon papeterie, des feuilles de couleurs pour le pliage, du papier à imprimer ou à écrire vendu par 500, des chemises en carton ou plastifiées pour les documents.
Il éprouve du plaisir à passer en revue une telle profusion. Cette liste non exhaustive témoigne du chemin parcouru depuis la géomancie. Mais une telle débauche de formes, de couleurs, avait métamorphosé ces outils en gadgets. Il y voit là la signature de l’ennui profond dans lequel notre civilisation s’est abîmée. Malgré tout il se sent charmé.
Enfin il se dirige vers l’objet qui l’avait fait sortir si précipitamment de chez lui.
D’abord il les observe tous, sans les toucher. Puis, avec pudeur, il en effleure quelques-uns et choisit sa couleur. Il l’extirpe de la pile, le palpe presque – il l’aurait humé s’il avait osé –. Il l’ouvre, s’assure qu’il n’est pas écorné, souillé. Les carreaux sont à sa convenance.
A la caisse, il paie son article. Sorti du magasin, il fait une pause inspirant l’air froid et sec.
Désormais happé vers ce qu’il pressent comme la fin de l’état actuel de son être, l’agitation trépidante de l’extérieur ne l’affecte pas plus qu’un songe, une impression.
Une deuxième vie allait se présenter. Enfin !
Le jour commence à décliner lorsqu’il arrive devant sa porte d’entrée. Il se rend compte qu’elle est entrebâillée. Dans sa précipitation il l’avait fait claquer ; sans doute le pêne de la serrure n’avait pas fonctionné… Un tel degré d’inattention ne lui était jamais arrivé.
Il se fait du thé bien chaud, le verse dans un boc qu’il dépose précautionneusement sur une pe

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