On finit toujours par payer
139 pages
Français

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On finit toujours par payer , livre ebook

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Description

Lorsque, une nuit d’octobre, une jeune femme est assassinée de façon mystérieuse aux Îles-de-la-Madeleine, le sergent André Surprenant refuse de croire au scénario trop lisse vers lequel pointent les indices. Il cherchera plutôt à percer les secrets des insulaires de cet univers clos et venteux, et ses méthodes peu orthodoxes l’emmèneront à tirer des conclusions imprévues.
Devant Surprenant, par-delà la masse sombre du Gros-Cap et les lumières de Havre-Aubert, la lune veillait au milieu des nuages. Sous cet éclairage laiteux, la mer dansait une bacchanale sinistre. Surprenant pensa que les policiers étaient les prêtres d’un monde sans avenir et sans dieux. À la justice éternelle, ils tentaient d’en suppléer une autre, immédiate, tangible. Aussi illusoire qu’elle puisse paraître, cette quête était la sienne.
Il passa en revue les détails de la scène du chemin Boudreau, le corps nu de la jeune fille, les coquillages répandus sur son ventre, ses mains liées derrière le dos, sa nuque brisée, son attitude de suppliciée. Il s’aperçut qu’il pouvait commencer à mettre des mots sur l’impression qu’il avait ressentie sur les lieux du crime.
Le cadavre de Rosalie Richard n’avait pas été abandonné dans ce lieu de façon fortuite. Psychopathe ou non, le meurtrier s’était livré à une mise en scène.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 août 2016
Nombre de lectures 15
EAN13 9782764431795
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« Lemieux a une qualité cardinale : il sait entretenir le suspense. Tout comme il sait camper des personnages. »
Frédéric Martin, Lettres québécoises
« L’octobre brumeux et humide suinte entre les pages meurtrières de ce roman qui nous fait rêver d’une littérature policière qui, à l’instar des plus grands (Hammet, Ellroy, Japrisot...), se sert à merveille du genre pour nous faire plonger au cœur des âmes et des lieux les plus noirs de nos existences. »
Michel Vézina, Ici
« Romancier sensible tant à la vie de ses personnages qu’aux humeurs du temps, styliste à l’écriture vive et capable de fines touches d’humour, Lemieux nous offre, à n’en pas douter, l’un des meilleurs polars québécois de ces dernières années. »
Stanley Péan, Les libraires
« Un des meilleurs polars de l’année 2003. […] Un mystère, du style, de la couleur locale, des personnages intéressants, que vouloir de plus ? »
Norbert Spehner, Alibis
« Avec On finit toujours par payer , Jean Lemieux a donné au genre une œuvre de grande qualité, qui n’a rien à envier aux classiques du genre. »
Aurélien Boivin, Québec français

Du même auteur
La Marche du Fou , Québec Amérique, 1991, La courte échelle, 2000. Nouvelle édition, Nomades, 2016.
La Lune rouge , Québec Amérique, 1991, La courte échelle, 2000. Nouvelle édition, Nomades, 2016.
Prague sans toi , Québec Amérique, 2013.
LES ENQUÊTES D’ANDRÉ SURPRENANT
Le Mauvais Côté des choses , Québec Amérique, 2015.
L’Homme du jeudi , La courte échelle, 2012. Nouvelle édition, Nomades, 2016.
Le Mort du chemin des Arsène , La courte échelle, 2009. Nouvelle édition, Nomades, 2016.
• PRIX LITTÉRAIRE DE LA VILLE DE QUÉBEC ET DU SALON DU LIVRE DE QUÉBEC, ADULTE, 2010
• PRIX ARTHUR-ELLIS DE LA CRIME WRITERS ASSOCIATION OF CANADA 2010
• PRIX DES ABONNÉS DE LA BIBLIOTHÈQUE DE QUÉBEC, FICTION, 2010
On finit toujours par payer , La courte échelle, 2003. Nouvelle édition, Nomades, 2016.
• PRIX FRANCE-QUÉBEC PHILIPPE-ROSSILLON 2004
• PRIX ARTHUR-ELLIS DE LA CRIME WRITERS ASSOCIATION OF CANADA 2004
Pour la jeunesse
FX Bellavance , vol. 1, La courte échelle, 2010.
Le Chasseur de pistou , La courte échelle, 2007.
Ma vie sans rire , La courte échelle, 2006.
Le Fil de la vie , La courte échelle, 2004.
• PRIX LITTÉRAIRE DE LA VILLE DE QUÉBEC ET DU SALON DU LIVRE DE QUÉBEC, JEUNESSE, 2005
Le bonheur est une tempête avec un chien , La courte échelle, 2002.
Les Conquérants de l’infini , La courte échelle, 2001.
Pas de S pour Copernic , La courte échelle, 2001.
Le Trésor de Brion , Québec Amérique, 1995.
• PRIX BRIVE-MONTRÉAL 1995
• PRIX DU LIVRE CHRISTIE 1996
La Cousine des États , Québec Amérique, 1993.

Conception graphique : Sara Tétreault
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
En couverture : Réalisé à partir d’oeuvres tirées de shutterstock.com © Evgeniia Litovchenko / © aaltair
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Lemieux, Jean
On finit toujours par payer
(Nomades)
Édition originale : Montréal : La Courte échelle, c2003.
ISBN 978-2-7644-3177-1 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3178-8 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3179-5 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Nomades.
PS8573.E542O5 2016 C843’.54 C2016-940748-9 PS9573.E542O5 2016

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016

© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



À ma fille Madeleine


Il y a certainement quelqu’un
Qui m’a tuée
Puis s’en est allé
Sur la pointe des pieds
Sans rompre sa danse parfaite
ANNE HÉBERT

1 Fin du sursis
L’automne avait été beau aux Îles. Le vent s’était fixé à l’ouest, prolongeant l’été en une succession de jours chauds, secs et lumineux. Bien après l’exode des étudiants et le départ des touristes, les insulaires avaient continué à se baigner dans une mer fraîche mais agréable. Les terrasses étaient toujours ouvertes à Cap-aux-Meules. Des femmes hâlées cueillaient les derniers fruits sauvages dans les champs roux. Ce bonheur aurait une fin. Yeux plissés, casquette sur l’occiput, les vieux prédisaient une tempête de vent d’est pour la nouvelle lune d’octobre. Ils risquaient peu de se tromper. Aux Îles, le beau temps a une saveur de sursis.
Le 17 octobre, de violentes averses vinrent leur donner raison. Le lendemain, le soleil était de nouveau au rendez-vous, mais son éclat avait une touche mélancolique de fin de saison. D’un jour à l’autre, l’archipel allait basculer dans une grisaille qui se prolongerait jusqu’aux neiges de janvier.
Le vendredi 19, le sergent-détective André Surprenant se leva tôt, fit deux fois le tour du Gros-Cap à bicyclette, déjeuna avec appétit et se présenta au poste de la Sûreté avant huit heures. Grand, mince, la démarche souple et le cheveu de jais, il se faisait régulièrement demander s’il avait du sang indien.
Majella Bourgeois, une vieille fille déparée par un nez d’homme, lui tendit son courrier :
L’agent Savoie a appelé. Elle sera un peu en retard.
Otite ?
Gastro. Ces mousses-là n’ont pas de santé.
Surprenant s’isola dans son bureau et fit le point sur les enquêtes en cours : un vol avec effraction à Bassin, un délit de fuite à Fatima, rien qu’il ne puisse déléguer pendant ses vacances.
Geneviève Savoie se présenta à 9 h 20, exhibant les stigmates d’une courte nuit. Divorcée depuis quelques mois, elle élevait seule deux garçons fragiles. Une tresse sur la nuque, les traits fins, elle dégageait malgré son jeune âge une impression d’autorité, que Surprenant attribuait à la pratique des arts martiaux.
Désolée, sergent.
Je t’ai demandé de ne plus m’appeler sergent. Olivier ou William ?
Les deux. Impossible de les envoyer à la garderie. J’ai dû trouver une gardienne.
Appelle Tremblay. Il est en patrouille. Il passera te prendre.
Jetant un œil inquiet sur les cumulus qui envahissaient le ciel de Grande-Entrée, Surprenant rédigea trois rapports d’enquête. À 11 h 20, alors qu’il se réjouissait à l’idée de dîner à la maison, il reçut un appel de la réceptionniste.
Un monsieur signale la disparition de sa fille de dix-neuf ans.
Envoyez la patrouille.
Un silence réprobateur accueillit son ordre.
Il y a un problème ? demanda le policier.
C’est la fille de Roméo Richard.
Le maire ?
Surprenant émit un sacre et rejoignit la réception. Majella Bourgeois lui tendit une note.
J’espère que cela ne gâchera pas votre voyage.
Probablement une autre gamine qui aura découché sans avertir ses parents.
La réceptionniste le fixait sans mot dire.
Vous la connaissez ? demanda-t-il.
Rosalie Richard ? Un danger public…
Et son père ?
Il paraît qu’il est rongé par tcheuque maladie. Il n’en a plus que pour une couple d’hivers. Il n’est pas chanceux : son gars est mort dans un accident d’auto en 1996, sa femme, d’un cancer du sein il y a deux ans.
Arborant toujours sa mine inquiète, Majella Bourgeois lui remit les clefs d’une auto-patrouille.
De la voiture, Surprenant avisa sa femme qu’il ne pourrait dîner à la maison. Le soleil s’était caché. Passant devant l’usine de transformation de poisson et le port de Cap-aux-Meules, le policier abaissa la vitre de sa portière. Charriés par le vent d’est, les effluves de la côte et les cris des goélands envahirent l’habitacle.
Surprenant dévala la butte du Bellevue et franchit le pont de Havre-aux-Maisons. Il ne connaissait Roméo Richard que de réputation. Le pêcheur de crabes était un homme riche, autoritaire, farouchement opposé aux fusions municipales. Surprenant l’avait entendu récemment à la radio communautaire. Son accent était à couper au couteau. Depuis deux cents ans, pour un motif inconnu des historiens, les habitants de l’île de Havre-aux-Maisons remplaçaient systématiquement les R par des Y . Seuls de leur camp, ils avaient résisté aux menées assimilatrices du clergé, du gouvernement, de la télévision et de l’école polyvalente. Certains chuchotaient que l’opposition de Yoméo aux fusions n’avait pour fondement que sa volonté de protéger le créole de ses commettants. D’un homme capable, à Havre-aux-Maisons, de nommer ses enfants Réjean et Rosalie, il ne fallait pas attendre autre chose.
Le maire habitait, au milieu des buttes du chemin Loiseau, un cottage prétentieux, flanqué d’une piscine, d’un quatre par quatre, d’une Lincoln et d’un motorisé. Surprenant sonna en songeant, mi-sérieux, que les Îles-de-la-Madeleine allaient peut-être vivre leur première demande de rançon.
Des pas lourds résonnèrent derrière le battant. Un quinquagénaire ouvrit et lui tendit une main large comme un aviron. Le maire de Havre-aux-Maisons était un homme pansu, de forte carrure, mais dont les épaules s’affaissaient. Majella avait raison : au lieu d’afficher l’habituel teint de brique des pêcheurs, Roméo Richard, les avant-bras tachetés d’ecchymoses, était d’une pâleur suspecte.
Sans dire un mot, il mena Surprenant à la cuisine. La pièce, immaculée, était rangée avec un ordr

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