Paire & Fille
120 pages
Français

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Description

Cela fait quelques jours qu’elle erre entre incompréhension et chagrin dans son appartement de la région de Genève.


À Zurich, il semble reprendre le cours de sa vie.


Maintenant qu’ils ne sont plus, que vont-ils devenir ?


Ce récit vous transportera de nouveau à travers l’Europe à un rythme effréné, si vous décidez de suivre Yuri une fois encore, durant les derniers mois de 2019.


Et vous ? Que faisiez-vous ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381534510
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Paire & Fille
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
CED
Paire & Fille
Thriller

Prologue
Elle est là, assise à ce bureau, satisfaite de sa soirée, savourant une cigarette et envoyant des volutes de fumée vers le plafond éclairé. Elle se tient face à lui qui ne sait pas que c’est la dernière image qu’il voit, il ne le saura jamais, il n’aura même pas le temps de s’en rendre compte. Alors que Hallowed Be Thy Name de Iron Maiden débute sur son téléphone, elle sait que ce titre sonne le glas de l’existence de cet homme. Peu avant la fin de l’introduction, je sais que son cœur aura cessé de battre.
 
 
Paire & Fille 1.
Elle était allongée dans son grand et confortable canapé rouge et j’étais serrée contre elle. Nos cheveux mêlés composaient un somptueux champ de blé aux reflets dorés. Nous venions de passer plus de deux heures à jouer dans le parc en bas de notre résidence en ce magnifique dimanche de printemps. Il était un peu plus de 16 h et la chaîne HI-FI diffusait Mandela Day , le magnifique titre de Simple Minds qu’à mon âge je trouvais trop mou et trop lent. Bien que je venais de courir tout le début de l’après-midi dans les pelouses du parc au pied de notre appartement, que j’avais fait des kilomètres en vélo zigzagant entre les arbres, j’avais l’énergie d’une lionne en chasse. Rien ne pouvait entamer ma bonne humeur et mon besoin constant de mouvement. Alors, il était hors de question pour moi de m’endormir sur ce canapé, bercée par la mélodie mélancolique du groupe originaire de Glasgow.
J’aimais connaître et comprendre les choses, et la musique faisait partie de ces choses que je voulais connaître et comprendre. Quand j’entendais un morceau nouveau pour moi, je ne pouvais m’empêcher de demander à mes parents qu’ils me fassent une sorte d’exposé sur l’artiste et la chanson. Et, malgré mon jeune âge j’avais mes goûts, mes avis étaient bien tranchés et tous dirigés vers le même style : le hard rock, la musique préférée de papa. Alors, j’avais décidé que l’histoire de Mandela était trop triste et que la manière dont les Écossais la racontaient était trop molle et ennuyeuse. Pour moi, basée sur les contes que me narrait mon père, l’Écosse rimait avec châteaux hantés et fantômes. Cela portait malheur. Alors, j’avais décidé de me diriger vers la chaîne et de changer de disque. Quant à écouter de la musique britannique, autant écouter les Londoniens d’Iron Maiden, comme papa qui devait rentrer ce soir du Portugal où il était allé avec Papy pour travailler. Oui, j’avais des goûts musicaux calés sur ceux de mon papa chéri, et même si la plupart du temps j’étais adorable et complaisante, on ne rigolait pas avec la musique !
Chers amis lecteurs et teuses ou trices, c’est bon ? Vous y êtes ? Eh oui, je vous propose de m’accompagner dans la suite de « La couverture ». Mais, est-ce une suite ? Un prequel ? Un récit parallèle ? Si vous décidez de poursuivre, vous le saurez. Dans le cas contraire, bonne journée. Ce premier tri étant fait, pour ceux qui ont lu le premier, vous vous y retrouverez rapidement. Quant aux autres, vous pouvez lire ce roman sans connaître le précédent, mais le connaître vous facilitera les choses. Je sais, cet aparté est un peu long, mais je l’ai jugé nécessaire, et en plus, c’est moi qui écris. Alors, bienvenue ! Allez, on y retourne !
— Merci pour cette interruption… ça va être long si tu commences comme ça !
— Ça sera encore plus long si tu me réponds à chaque fois…
— Pfffffff !
Donc, en ce dimanche 20 avril 1997 ma maman me regardait d’un air amusé avec un amour inconditionnel dans le regard. J’étais son trésor, son tout, sa petite fille, l’aboutissement de l’amour qu’elle avait pour mon père.
Après tout, elle appréciait également le groupe anglais, alors pourquoi pas ? J’étais impatiente de retrouver mon papa, et me laisser écouter ma musique fétiche ferait passer le temps plus vite, il ne rentrerait que dans environ trois heures.
Pendant près d’une heure, les riffs des guitares anglaises emplirent l’appartement parisien des bords de Seine, jusqu’à ce que j’estime que j’avais assez fait souffrir ma maman. D’un ton magnanime et avec malice, je l’avais invitée à allumer sa télévision en venant sagement me poser dans le canapé. Le son du téléviseur nous berçait et alors que nous étions sur le point de nous assoupir, maman me faisant des caresses sur mes petits mollets de coq pendant que j’étais allongée sur elle, la sonnette de la porte retentit. Je me dressai d’un bond sur le canapé et courus en direction de l’entrée en criant papa. J’ouvris la porte, prête à sauter dans les bras de mon père pour lui faire un de ces gros câlins dont j’avais le secret. À la place de mon papa, se tenaient trois hommes dont deux qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau et avaient un air abruti.
— Tu aurais pu dire « deux gouttes de vodka », mais heureusement, tu n’as pas le même humour de m... que moi.
— Je confirme. Mais tu comptes faire ça jusqu’au bout ?
— Faire quoi ?
— M’interrompre et commenter tout ce que je dis…
— Probablement, oui.
— Oh my god...
— Il ne peut rien pour nous, continue… puisque tu as commencé.
Le troisième, au centre, me regardait, avec un léger rictus au coin des lèvres et une lueur noire dans ses yeux qui me fit reculer. La petite lionne, comme m’appelait papa, était devenue méfiante.
Maman les reconnut aussitôt, ils étaient passés au Moscova 1 quelques années auparavant et avaient même assisté à son mariage en 1991. Son instinct lui commanda de me rappeler vers elle ; en effet revoir ces trois Russes chez elle presque six années après la dernière fois ne lui laissait présager rien de bon. Ils étaient des relations de son père et du mien, mais depuis bien longtemps, elle n’avait plus entendu parler d’eux. Était-il arrivé quelque chose à son époux ? À son père ? Et si c’était le cas, pourquoi est-ce que ce n’était pas son cousin Fred qui se tenait là ? Il était tout de même, avec Yéléna, sa famille la plus proche. L’angoisse montait, et alors que je m’apprêtais à rejoindre ma mère, l’homme à l’allure inquiétante me reteint par les épaules.
Telle une petite lionne, en lisant l’effroi dans le regard de ma mère, je me dégageai, et en courant vers ma maman, je ramassai des « Playmobil » au sol que je jetai sur les trois hommes en me retournant. Je me réfugiai dans les bras de maman, derrière le canapé. D’un hochement de tête, l’homme, l’infâme, intima l’ordre à Groucho et Chico de s’emparer de nous deux (eh oui, parfois, je raconte comme mon père). Ils se dirigèrent vers nous en piétinant mes jouets au sol, chacun d’un côté du canapé, alors que je leur lançais des coussins et tout ce qui me tombait sous la main en hurlant que mon papa et mon papy allaient tous les fracasser.
— Une dernière fois, je me permets de vous conseiller de lire le premier roman, « La Couverture », vous vous faciliteriez grandement les choses.
— Oh, c’est bon là papa ? ! ?
Les Marx Brothers nous saisirent finalement par le bras alors que leur chef rédigeait un mot après avoir déposé son Makarov 2 sur le bar qui séparait la cuisine du salon. Il se dirigea vers la porte suivi de la peste et du choléra qui nous forçaient à avancer.
— C’est vrai que tu racontes comme moi Sofia.
— Eh, arrête !
En passant devant le bar, maman eut le temps de lire le mot écrit en russe, sa langue maternelle. Le message, dont la signification la rendait confuse, semblait néanmoins lui avoir glacé le sang.
Alors que l’ascenseur arrivait au rez-de-chaussée, maman tenta un baroud d’honneur sous mon regard, j’étais pétrifiée par la peur et je ne comprenais absolument pas ce qui était en train de se passer. Tout était allé trop vite. Elle mit un coup de coude dans les côtes du jumeau qui la tenait. Celui-ci, qui faisait probablement plus du double de son poids, lui asséna une gifle d’une telle violence, qu’il lui en arracha une boucle d’oreille qui se retrouva sur le sol de la cabine dans une tache de sang. En traversant le hall, quelques gouttes perlèrent sur le carrelage comme autant d’appels au secours. En nous engouffrant dans la grosse Jaguar qui nous attendait devant l’immeuble, maman marmonna les mots qu’elle avait lus quelques minutes auparavant.
« On ne désobéit pas à la Pravda 3
Vous reverrez vos femmes quand
Le sang de celles de Craig aura coulé. »
Une demi-heure de route silencieuse, dans le trafic parisien, s’écoula avant que la grosse berline ne se gare devant un hôtel plus que moyen de Saint-Ouen. Après un bref passage devant la réceptionniste aussi laide qu’agréable, nous avons été enfermées dans une chambre au deuxième étage de ce lieu lugubre, sous la surveillance d’un des deux frères maléfiques. La chambre sentait le renfermé, le moisi et la sueur. Tout était vieux et sale, et le dessus-de-lit semblait vivant. La petite chambre, en cette fin d’après-midi, était assez sombre et le peu de soleil qui filtrait par la fenêtre transperçait péniblement la poussière qui virevoltait dans les rayons de lumière. L’hôtel, probablement peu occupé, était d’un silence étouffant, et nous entendions parfois des bruits de chasse d’eau de l’autre côté de la cloison, et le brouhaha étouffé de la circulation à l’extérieur, en contre bas.
J’étais assise sur le lit, les bras croisés, et je regardais le molosse slave posté devant la porte. Ma peur était petit à petit passée, et elle commençait à faire place à une rage et une colère sourdes. Je regardais l’homme devant moi, il me faisait penser au méchant Scar du roi lion, et je s

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