Piqûre de rappel -Tome 1
192 pages
Français

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Piqûre de rappel -Tome 1 , livre ebook

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Description

Piqûre de rappel est un livre bouleversant dans lequel nous suivons le quotidien de Betty. Entourée de sa famille et de ses amis, cette jeune fille studieuse se destinait pourtant à une existence heureuse. Mais à la fin de sa première année universitaire, en pleine campagne de vaccination massive, elle se sent inhabituellement fatiguée, changée. Au fil des jours, sa progressive perte d’énergie s’aggrave, un mal étrange étend progressivement son emprise sur son corps. Elle ressent des difficultés à marcher et a de soudaines pertes d’équilibre. Peu à peu, elle perd le contrôle de ses jambes. Ses visites chez différents médecins ainsi qu’une brève hospitalisation, ne lui permettent cependant pas d’expliquer les raisons de ce mal étrange. Elle cache à ses proches la gravité de la situation en espérant que les choses s’arrangent d’elles-mêmes. À 24 ans, elle finit par apprendre qu’elle est atteinte d’une sclérose en plaques et désespérée, ne comprend pas pourquoi personne ne l’en a informée plus tôt. Nul ne pourra rester indifférent à la lecture de ce tragique récit d’injustice.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332790293
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-79027-9

© Edilivre, 2017
Dédicace

A la mémoire de mon père.
Avant-propos
Face à l’effroyable du hasard de toute existence, s’inscrivant dans ce que l’Homme orchestre à sa guise, la frayeur et la souffrance depuis ce jour m’habitent. Une marchandise, voilà comment le corps humain est traité. Comme d’autres malchanceux, c’est tombé sur moi. Il pourrait en advenir de même à vous, à l’un de vos proches ou même à l’un de vos enfants.
Personne n’y peut rien et personne n’y est pour rien. Victime de notre ignorance, se plier docilement aux règles bien fondés paraît à certains égards inévitable, telle une évidence.
Née d’une colère incandescente, je laisse une trace, un écrit, un témoignage pour que chacun d’entre nous s’approprie ou se ré approprie ce qui lui appartient de droit, son corps. L’irréparable comme se consumer dans sa chair à petit feu et en silence, peut être évité à condition que nous soyons maître de nous-mêmes, éclairés, avertis et surtout critique.


Une soif d’exister mais une perte du contrôle de soi persistante étayée par la survenance d’une forme de déchéance.
1
Elle en paraissait dix ans de moins. Son visage était marqué des traits de sa souffrance. Son regard dégageait une tristesse et de son expression, un certain ressentiment teinté d’un fort dépit était perceptible. Elle se tenait au pied de son immeuble, fauteuil orienté vers la lumière. Une lumière intense forçant à fermer les yeux qui captaient une chaleur douce et apaisante éloignant de son esprit la froideur des températures basses de l’automne. Elle attendait sa venue et commençait par perdre patience. La colère finit par l’habiter peu à peu. Elle patientait toujours et tentait de ses petits doigts engourdis, d’appeler sa sœur avec qui elle avait pris une tasse de thé.
– J’en ai assez ! Depuis que tu m’as quitté, j’attends. Tu te rends compte que je n’ai plus de vie.
Elle prévoyait soit de visiter son frère à l’hôpital, soit de d’assister au concert littéraire à l’Aubette. Une jeune femme s’approcha de l’immeuble tout en lui jetant un regard interrogateur. Elles se comprirent. Betty ne pu alors s’empêcher de maugréer :
– Je suis censée être en début de tournée. Ma soirée est foutue et ce n’est pas la première fois !
La jeune femme s’empressa d’expliquer qu’elle était intérimaire, et qu’on ne lui avait rien dit. Cela suffisait pour que Betty ne lui en veuille pas, mais sa colère était incandescente. Elle lui donna les clés pour ouvrir la porte et entrèrent. Elle lui indiqua le déroulement du soin…
2
Je me plaque contre le dossier de mon fauteuil, les traits tirés et respire profondément pour évacuer le peu que je peux. J’observe ma bouteille posée sur la table, et la saisis comme si d’un tour de main, je finirai par l’ouvrir. Je n’en n’ai pas la force. Je la repose à sa place, fermée.
J’ai bien compris que cela ne sert à rien, si ce n’est de ramasser l’impuissance toute puissante de ne pas pouvoir, de s’amoindrir. Je ne sais même pas quel jour on est. C’est dire ma tête à quel point elle est prisonnière de ses pensées. Je les évacue pourtant, mais elles ne trouvent aucun écho en retour.
J’ai écris à mon médecin, à l’auteur d’un blog pourtant à l’écoute, fait part de mon état d’âme à un soignant passé dans la journée et vers qui j’ai tenté de transmettre un peu de ma colère, mais rien en retour, juste le fait de me sentir atrocement seule.
La colère induit une énergie nous permettant de se surpasser parfois, mais elle n’opère pas chez moi. C’est juste impossible. Je la ressens au plus profond de mon être, et ne peux m’en séparer. De cet essoufflement intérieur, l’énergie qu’elle consume en moi est perdue. Elle finit par m’épuiser, me laisse lassée et fatiguée. Inéluctablement, je me calme.
Je rêve de fuir tel un coureur sur piste droit devant lui, en oubliant tout, strictement tout.
Sa tête s’allège et de son souffle puissant contrôle parfaitement la cadence de ses foulées. Il respire à plein poumon, se sent libre, évacue sa colère qui s’atténue, le laisse serein, calme, avec ce sentiment de satisfaction de l’avoir contrer, et heureux il l’est à présent, son chemin continue, plus fort qu’il ne l’était. Je me disais que plus jamais je ressentirais l’exaltante liberté de ce coureur.
Je dois intégrer le concept de la fin. Ce qui était n’est plus. Je ferme les yeux et j’imagine seulement.
3
Tout juste réveillée, et installée comme il se doit, assise dans une position inconfortable, seule à la table de mon salon, face au reflet de mon image à travers la porte fenêtre surplombant la terrasse, je me voyais. De bonne heure, la lumière du jour commençait à apparaître. Je buvais mon café, les yeux rivés sur une page de ma navigation hasardeuse à travers la toile, identifiée de manière inattendue à mon apparence. Je faisais partie d’un groupe de personnes différentes de la plupart. Et, le laps de temps très court de cette identification brusque enclencha en moi une tristesse, et me suis mise à pleurer. Décidément, je n’accepterai donc jamais ce que je suis devenue !
Je consultais le dernier mail de ma sœur : une photo, « Coucou, tu te souviens… », un clin d’œil attendrissant. Je souris.
Ce fameux jour, nous étions tous excités à l’idée de jouer sur scène. Après la présentation théâtrale de fin d’année, le photographe nous positionna. Il n’eut aucune difficulté à nous faire sourire à l’instant où le flash nous immortalisa.
Cela faisait des mois que nous nous préparions sous la direction de notre professeur de français, à la gestuelle, au travail du texte, la diction. Chacun des membres du petit groupe de collégiens, acteurs en herbe, était vêtu selon ses racines à l’occasion de la représentation de la pièce « Le Café Théâtre du monde ».
J’étais très jolie sur la photo, habillée d’un beau caftan blanc, long jusqu’aux chevilles avec des motifs raffinés, une large ceinture venant souligner la taille. Ma copine Lise se tenait debout derrière moi, sourire aux lèvres, joliment maquillée, portant une coiffe alsacienne, habillée d’une longue robe noire, d’un châle blanc brodé tombant sur ses épaules. J’étais au devant de la scène, accroupie et ma petite bouille était mise en valeur par un maquillage discret. La joie de vivre se lisait sur le sourire qu’affichait mon insouciante adolescence pleine de gaieté.
Sur le chemin nous conduisant vers le collège François Truffaut, moi et Lise riions souvent. Sur le retour nous nous faisions la plupart du temps embêter par les garçons. C’était une ambiance clairement bonne enfant qui s’installait naturellement à chaque occasion, dans les vestiaires du gymnase, à quasiment chacun des cours.
Je m’appliquais spontanément, et j’essayais même de faire preuve de créativité en cours d’art plastique ; certes à ma manière, mais de créativité quand même. J’étais très fière de ma toile d’araignée que je tentais de créer et de rendre la plus réelle possible.
J’écoutais attentivement le professeur de français, et m’appliquais à ne faire aucune faute, mes oreilles attentives à sa diction.
Je faisais bientôt partie des grands du collège, mais cela n’empêchait nullement de nous livrer à des jeux fantaisistes sortis tout droit de l’alchimie opérant entre l’ennui, la spontanéité, et notre propension à rire de tout. C’est ainsi que sur le chemin, nous nous amusions avant d’endosser une posture sérieuse, toujours assises au premier rang de la classe.
Toutes les deux, nous avions parfois l’habitude de traverser un petit centre commercial de quartier.
L’idée délurée nous prenait d’utiliser un Caddie pour y mettre notre lourd cartable que nous poussions, et estimions qu’il était poli de saluer tout être rencontré sur notre trajet. C’est spontanément qu’un « bonjour » hilarant fut alors lancé à chaque croisement inopiné d’un chien qui parfois nous le rendait bien par un aboiement inattendu et effrayant.
J’étais attentive, éveillée et sérieuse. Je pouvais parfois tenir un échange d’adulte avec l’un ou l’autre de mes professeurs. L’un en particulier me marqua.
Nous étions en classe un jour de printemps, l’approche des vacances s’annonçait et une ambiance détendue flottait facilitant la décontraction dans nos échanges. A la fin du cours d’allemand, l’enseignante me demanda si j’avais des souvenirs de mon frère. Elle me remit une de ses photos qu’elle avait gardée de lui. Je demeurais sans voix, émue.
Assis dans un car, il portait une casquette. Son regard tourné vers la vitre, le visage pâle traduisait une marquante fatigue, il s’en dégageait un air de tristesse. Il semblait pensif.
Je me souvenais m’être tenue à côté de la porte de sa chambre entre ouverte. Alors que je voyais défiler les images de la télé, il tourna sa tête vers moi et me dis d’approcher. Il m’invita affectueusement à venir m’asseoir près de lui. Nos jambes étendues sur son lit, nous nous divertissions, les yeux rivés sur l’écran, à regarder un Belmondo, Le Professionnel. C’est le souvenir qu’il me reste, le souvenir d’un jeune homme calme et serein, mon frère.
Petite, je ne su rien de ce qui le faisais souffrir, jusqu’au jour où l’on m’annonça la terrible nouvelle. De ce regard pâle, seul, il se lisait sa discrétion à souffrir en silence. La vie ne gagne pas toujours. Il fut éteint par la fatalité d’un destin ayant mis sur son chemin un mal incurable. La maladie avait eu raison de lui, le cancer avait fini par l’emporter à l’âge de 18 ans.
Je gardais le souvenir d’un grand frère très présent à nos côtés, mature et respectueux. Il ne s’était jamais mis en colère, et je n’ai jamais perçu ou entendu sa peine pourtant bien réelle.
Au cours de mes années en secondaire, je

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