Scotland Yard subit un échec
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Scotland Yard subit un échec , livre ebook

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Description

Mister NOBODY, le gentleman-cambrioleur recherché activement par Scotland-Yard, est follement épris d’une séduisante créature.


Son esprit est-il trop concentré sur sa belle pour ne pas voir et anticiper les manœuvres des hommes du chief-inspector Fox qui manquent, par deux fois, de le jeter dans une geôle ?


Ou bien, est-il malheureux au « jeu », car heureux en amour ?


À moins, comme dit son fidèle valet Jonas Cobb, alias Froggy, que tel Samson, il ne soit victime de sa Dalila ?...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070036501
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SCOTLAND YARD SUBIT UN ÉCHEC

Par
Edward BROOKER
CHAPITRE PREMIER
À L'INSTAR DE DALILA
 
— Mon cher Froggy, vous n'êtes pas qualifié pour juger de la beauté des femmes, dit Mister Nobody, avec un fin sourire, il n'y a qu'une chose que vous connaissiez parfaitement et dans laquelle vous pourriez faire figure d'expert, ce serait le whisky, et encore ! Les experts, d'ordinaire, ne se saoulent pas.
— Ma foi, Monsieur, je constate que vous avez une bien piètre opinion de ma personne.
— Comment en serait-il autrement, mon ami, quand vous osez m'affirmer que miss Yola n'a pas le bonheur de vous plaire. Elle est, cependant, une jeune fille ravissante, vous en conviendrez ?
Cobb fit la moue :
— Vous savez, Monsieur, des goûts et des couleurs on ne peut pas discuter. J'admets, bien volontiers, qu'elle est belle et blonde, par-dessus le marché — votre couleur préférée. N'empêche qu'elle me paraît un peu hautaine et qu'elle a un je ne sais quoi qui me choque. Remarquez que ceci est mon opinion personnelle, mais il y a pire, et cela me la rend sans doute plus antipathique : c'est elle qui vous retient à Londres dont vous méprisiez le climat malsain, il n'y a pas si longtemps, et vouliez fuir le pernicieux brouillard. Adieu à nos projets de voyage en Amérique, aux Indes, au Cap, que sais-je encore ! Adieu aux îles enchanteresses des mers du Sud où nous devions être accueillis par de jolies filles à la peau bronzée, une fleur de lotus piquée dans leur opulente chevelure couleur d'ébène et chantant de lentes mélopées aux sons d'une guitare hawaïenne, adieu...
— Assez, assez, vieux renard, inutile de continuer ; je vous ai parfaitement compris. C'est vrai que je désirais partir, mais, après tout, ne suis-je pas libre de changer d'avis ? Londres aussi a son charme...
— Dites plutôt sa vie nocturne, Monsieur. Franchement, je me demande comment vous pouvez résister en menant un tel train...
— Allons, old fellow, n'essayez pas de me faire de la morale, est-ce que je vous reproche l'absorption journalière d'un nombre respectable de bouteilles de whisky, gin, etc. ? Non, n'est-ce pas, de même, je n'admets pas que l'on s'occupe de mes affaires personnelles. Nous avons plus d'argent qu'il ne nous en faut, depuis que nous sommes les héritiers du vieux Isaacs (1) — que Dieu ait son âme ! — nous aurions bien tort de nous priver. Chacun de nous agit à sa guise, suivant ses préférences. N'oubliez pas, d'ailleurs, que vous êtes toujours à mon service. Ceci étant bien entendu, passons à un autre sujet, qui vous intéressera probablement davantage : j'ai loué un superbe appartement dans Holborn Street.
— Encore ? Mais c'est le troisième, qu'allez-vous en faire ?
— Froggy de mon cœur, dit le jeune homme, qui avait recouvré toute sa belle humeur un moment assombrie par les paroles de son serviteur, dans ma situation, on ne peut jamais avoir assez de pied-à-terre. Vous n'avez qu'à lire les journaux : leurs colonnes sont pleines de mes exploits antérieurs et présentés de telle façon que je pourrais me croire le plus grand criminel du monde, alors que je ne ferais pas de mal à une mouche. Mais ce damné chief-inspector Fox se sent piqué dans son honneur professionnel du fait que je ne me trouve pas encore sous les verrous. C'est lui qui excite le train d'enfer, mené par la presse, en lui dévoilant les tentatives des meilleurs limiers qu'il ait jamais lancés à mes trousses. Cela ne lui suffit pas, il vient d'augmenter la prime, laquelle est passée de mille à deux mille livres, preuve que ces messieurs de Scotland Yard voudraient bien faire plus ample connaissance avec moi. Dans ces conditions, quoi d'étonnant à ce que je veuille me réserver une porte de sortie au cas où les choses tourneraient mal ?
— C'est une très sage mesure de votre part et que je ne puis qu'approuver ; mais si, d'un côté, vous vous montrez si raisonnable, de l'autre côté — excusez ma franchise — j'estime que vous vous comportez avec une légèreté déconcertante. De tout temps, les femmes ont été la cause de la perte des hommes et tenez, pas plus tard qu'hier, j'ai lu une histoire édifiante à ce sujet. Il s'agissait d'un certain bonhomme nommé Samson, la bonne femme s'appelait Dalila ou quelque chose dans ce genre. C'est elle qui l'a trahi...
Mister Nobody éclata de rire :
— Pire, mon cher, bien pire, elle lui a rasé la tête ! Décidément, vous valez votre pesant d'or, mais, vous amuseriez-vous par hasard, entre deux cocktails, à déchiffrer la Bible ?
— Heu... non, j'ai seulement pensé que, s'il advenait, un jour, que miss Yola agisse comme cette traîtresse...
— Oh ! là, là, s'esclaffa le jeune homme en caressant de la paume de sa main, ses beaux cheveux bien cosmétiqués, je vous autorise alors à la scalper. Au fond, mon vieux, votre sollicitude me touche beaucoup, mais je crois que vous vous faites bien du mauvais sang pour rien. Miss Yola n'a rien d'une Dalila, c'est une jeune fille d'excellente famille et qui, bien entendu, ignore totalement qui je suis en réalité. Brrr, si elle connaissait ma personnalité, je ne sais ce que je ferais... Il vaut mieux n'y pas penser. Cependant, votre aversion pour elle est inexplicable, car elle se montre toujours très gentille envers vous. Qu'avez-vous donc à lui reprocher ? Il est exact que c'est elle, uniquement elle, qui me retient ici, mais notre voyage n'est qu'une partie remise. Nous partirons quand même, ne vous en faites donc pas. À propos, puisque nous parlons d'elle, il me revient maintenant que je devais lui téléphoner pour lui demander des nouvelles de sa mère qui est légèrement souffrante. Vous connaissez le numéro, composez-le donc et, quand vous aurez la communication, appelez-moi, je vais dans la salle de bains. Allez, ouste, dépêchez-vous !
Cobb fit une grimace significative, ce qui rendit plus affreuse sa face de crapaud et, avec un profond soupir, il trotta jusqu'au bureau où le téléphone se trouvait.
— Ah ! les femmes, maugréa-t-il, qu'est-ce qu'elles ne peuvent pas faire d'un...

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