Six millions d euros d amour pur
242 pages
Français

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Six millions d'euros d'amour pur , livre ebook

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Description

Convaincu que l'amour désintéressé est le seul sens possible de la vie, le fils d'un avocat réputé meurt à 24 ans dans un accident en léguant l'intégralité de ses biens à une œuvre caritative. Son père, également féru de philosophie, s'oppose à la délivrance du legs par tous les moyens, en cherchant à prouver qu'un amour aussi « pur » est forcément illusoire...

Tout au long de ce contentieux implacable, chaque partie utilisera non seulement les ressources de l'arsenal judiciaire mais aussi -et surtout- les arguments des plus grands penseurs. En effet, tel qu'il est rédigé, le legs n'aura de valeur juridique que si l'on parvient à démontrer qu'un amour authentiquement désintéressé peut vraiment exister en ce monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332936394
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-93637-0

© Edilivre, 2015
Dédicace


A la manhoué des bois et des sous-bois
Prologue
Mon si beau métier d’avocat , tu as pourtant bien failli réussir à me phagocyter corps et âme ! Et j’avoue que toutes ces modes, tous ces gadgets, toutes ces pubs qu’il faut sans cesse subir pour « rester dans le coup » m’auront aussi pas mal azimuté.
Mais il est hors de question que je finisse ma vie sans avoir tout fait pour comprendre le sens de la vie, car franchement, n’est-ce pas le seul défi vraiment intéressant ? Et pourquoi cette quête serait-elle nécessairement vaine et prétentieuse puisque l’intelligence n’a pas a priori de limite… La vie ne pourrait-elle pas précisément avoir pour but de nous demander cette recherche de son propre sens ?
De grands penseurs s’y sont certes déjà attelés, mais – curieusement – leurs réflexions ne parviennent pas à me satisfaire.
Excuse-moi Gottfried, mais la question fondamentale n’est pas « Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien », car justement « rien » n’existe pas, même comme simple hypothèse !
Pardon à Emmanuel, Friedrich, Karl, et même à toi Platon, mais pourquoi négligez-vous la seule valeur qui vaille en ce monde, celle de l’autonomie de l’individu, électron libre de l’univers ?
Désolé Frédéric, Martin, Jean-Paul, Albert : vous n’avez pas vu la transcendance, et celle dont parlent René ou Baruch reste terriblement abstraite. Mais merci, Vladimir, d’avoir établi que l’éternel peut exister dans l’éphémère…
Igor et Grichka, vous vous extasiez à juste titre sur l’extraordinaire ordonnancement du monde mais sans vous soucier de savoir s’il peut connaître un aboutissement, ni quel but peut bien rechercher le dieu dont vous discernez pourtant le visage et la pensée. Ne peut-il donc exister un terme irréversible à toute chose ? N’avons-nous pas le spectacle de bornes absolues à l’infini, comme ce 3 qui borde irrévocablement sur la gauche la série – pourtant incommensurable – des chiffres de ?
Pardon surtout à toi, Jésus, mais pourquoi n’as-tu jamais expliqué ce qu’est exactement l’Amour ?
Il est vrai que si l’amour vient de ton Royaume, qui « n’est pas de ce monde », alors les raisons du cœur échappent forcément à la raison dans notre système de pensée humain, prisonnier de l’« incomplétude » démontrée par Kurt dans son célèbre « théorème de Gödel ».
Mais dans le récit de la création du monde, la Genèse ne dit pas que Dieu créa l’amour. Ne pourrait-il pas s’agir en réalité d’une création de l’ homme , et de lui seul, dans un cosmos jusqu’alors dépourvu de toute émotion ?
En ce cas, la pureté de l’amour « vrai » – si bien sûr il existe – cesse d’être un mystère divin, et notre intelligence terrestre est qualifiée pour tenter d’expliquer la raison et la substance de cette merveille inouïe :
– seule perfection née de l’homme (même s’il a lui-même du mal à la comprendre) ;
– et seule nouveauté dans l’ordonnancement de l’univers qui mérite d’être ajoutée depuis cette terre à l’Information intégrale et dématérialisée de l’avant « big-bang », par le vecteur de notre âme elle aussi immatérielle… Autrement dit, l’inverse du « mythe de la caverne » !
Première partie
1/1
Je savais bien que certains jours tout peut basculer, mais je ne me doutais pas vraiment à quel point.
Un dimanche matin, je suis en train de composer sur mon piano numérique, dans la pièce aménagée au grenier de notre maison. Comme d’habitude pendant mes phases de création, je n’ai absolument pas vu le temps passer : toutes ces idées « pêchées » ces derniers jours au fil de mes états d’âme et retenues captives dans les méandres de mon esprit, demandent impérieusement à « accoucher » sur l’écran de mon programme de notation musicale, et une fois de plus le puzzle se met en place. J’exulte de sentir cette beauté qui naît au monde, qui dès sa sortie de moi n’est déjà plus moi et a désormais sa propre vie, sa propre force…
Mais tout à coup je m’inquiète, car il est 13 heures et ma femme et mon fils ne sont toujours pas rentrés de leur promenade en forêt. Habituellement, elle a déjà fini de préparer le repas dominical, auquel nous tenons tant. Un mauvais pressentiment s’installe dans ma tête, sachant combien cette route est dangereuse, surtout si elle lui a laissé le volant… Avant même d’avoir pu appeler sur leur portable, voici que le pire arrive quand sonne mon maudit téléphone et qu’une voix inconnue m’informe qu’ils ont eu un accident ! Le ciel s’effondre sur moi : ils sont morts tous les deux sur le coup !!! Oui, c’est bien ce que mes oreilles ont entendu même si mon esprit ne peut encore l’admettre.
Dans un état second, j’accours au centre hospitalier où l’on me dirige vers ce lieu – oublié depuis le décès de mes parents et de mon frère cadet – dont je redécouvre l’horrible nom de chambre mortuaire.
En marchant dans ces longs couloirs, je réalise que mon visage est inondé de larmes et de sueur et qu’habillé comme je le suis, je dois vraiment avoir l’air d’un fou.
On les a placés côte à côte, et pour la première fois depuis des décennies, j’éclate en sanglots comme un petit garçon. Je me croyais prêt à tout, détaché d’eux suffisamment depuis toutes ces années de routine, de désaccords, de disputes… mais c’était faux, totalement faux : le choc de les voir ici est terrifiant. Seul le contact de leurs mains, la caresse de leurs fronts, de leurs cheveux, finissent par ramener en moi un peu de paix, entrecoupée d’instants d’effroi à chaque vision de leurs visages vides, absents, défigurés.
Je demande à rencontrer les secouristes qui sont intervenus sur le lieu de l’accident, mais ils ne sont plus là. Heureusement, je peux parler à l’interne de garde qui a constaté officiellement leur décès : il m’explique qu’une voiture arrivant en sens inverse, à très vive allure alors qu’elle effectuait un dépassement, n’a pas pu se rabattre à temps. Le choc frontal a été d’une violence inouïe et la voiture de ma femme n’est plus qu’un amas de ferraille. Ni les ceintures de sécurité, ni les airbags, n’ont suffi pour éviter cette issue fatale. Je ressens aussitôt un brutal accès de haine contre l’auteur de l’accident : j’espère qu’il est mort lui aussi et si possible qu’il a souffert avant ! Mais on me dit qu’il va s’en tirer, malgré de multiples fractures, tout comme les occupants du véhicule qu’il était en train de doubler.
Je reste près de ma femme et de mon fils une éternité, à peine interrompue par les formalités réclamées par le service administratif de l’hôpital qui me remet les certificats de décès : le médecin urgentiste y a mentionné une même heure approximative pour leur mort – environ midi – ce qui doit correspondre au moment où les témoins ont alerté le SAMU.
Pour les appels téléphoniques et toutes les démarches, je décide d’attendre demain lundi depuis la maison. Vu le peu de famille qui nous reste et la misère actuelle de nos relations, personne n’a vraiment besoin d’être dérangé en ce dimanche…
Vers 9 heures du soir, je me résous à rentrer chez nous. Mais comment supporter cette première nuit sans eux ? Je n’ai pas le courage de regarder ces pièces de la maison où je les voyais tous les jours. Et je n’ai plus la moindre idée de ce qu’est manger… En voyant sur la table les restes du petit déjeuner de ce matin, j’ai l’impression que rien n’a pu réellement se passer, et je hurle que cette vie n’est que pure folie !
Je descends dans ma chambre (comment ai-je pu m’accommoder de faire ainsi « lits séparés » au motif futile de ne surtout pas gêner mon sommeil tellement précieux pour le rendement de mon travail au bureau, alors qu’il ne tenait qu’à moi de prendre ma femme tous les soirs dans mes bras ?). Avant de m’effondrer, je double d’entrée la dose habituelle des tranquillisants que j’utilise les veilles de rendez-vous importants pour tenir le choc dans ma vie si stressante d’avocat fiscaliste, qui doit toujours être à 100 % de ses moyens intellectuels face aux inspecteurs des impôts ou aux magistrats administratifs…
Les cauchemars alternent avec les réveils en sursaut, je guette le retour de mes anciennes crises de tachycardie mais, pour l’heure, je suis seulement anéanti par le désarroi, un désarroi infini jamais vécu auparavant.
2/1
Le lendemain très tôt, je sors marcher pour tenter de retrouver mes esprits. Je dois d’abord prévenir ma belle-sœur, même si ses rapports avec ma femme sont devenus exécrables depuis de nombreuses années. Il est vrai que je n’ai plus moi-même aucun contact avec mes trois derniers frères, ni avec ma sœur adoptive, depuis le décès de maman…
Je vais aussi prévenir les deux enfants de mon premier mariage. Penser à eux me met soudain du baume au cœur : non je ne suis pas tout seul, nous allons renouer les liens que nous aurions toujours dû garder !
Je dois également contacter l’étude notariale où notre fils prépare son Diplôme supérieur du notariat (pour l’instant, il m’est impossible, pour lui, d’employer le passé alors que, dans mon âme martyrisée, il continue d’incarner totalement l’Avenir !).
Et puis, il faut appeler bien sûr mon cabinet pour expliquer la situation, et dire à ma fidèle secrétaire que je vais quand même passer très vite pour organiser mon remplacement sur les affaires urgentes pendant les quelques jours où je serai dans l’incapacité de travailler. Il y aura encore la Mutuelle où mon épouse effectue (effectuait !) ses vacations de médecin généraliste, les caisses d’assurance, et tant de choses encore qui me donnent le vertige. C’est toi, ma chérie, qui t’occupais de tout dans la maison, et je ne sais même plus dans quel recoin de la cave est le compteur d’eau, sans parler du fonct

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