Trahison
116 pages
Français

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Description

Ce jour était censé ressembler aux autres. À peine arrivé dans son bureau, Bernard Lehoutain, chef de service d'une compagnie d'assurances, est informé que son épouse Régine, animatrice de conférences, vient d'être victime d'un grave accident de voiture. Très vite, il apparaît que cet accident n'est pas du à la fatalité et que le véhicule a été l'objet d'un sabotage. Gaëlle Lemercier et Nathan Lonrac, inspecteurs à la PJ de Liège, creusent profondément dans le passé et l'entourage de cette mère de famille exemplaire, dotée d'une forte personnalité et professionnellement très appréciée. Une enquête vivante, pleine de suspense et de rebondissements.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332957221
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-95720-7

© Edilivre, 2015
Trahison
 
 
Bernard Lehoutain travaille dans une compagnie d’assurances dont les bureaux sont installés en plein cœur de Liège, la cité ardente. Il y est employé depuis plus de quinze ans et est affecté au département “Confort auto”, service qui gère l’entièreté du portefeuille automobile de la compagnie, accident, panne, vol, responsabilité civil. Bernard a toujours pratiqué son métier avec application, un mélange entre conscience et efficience, trouvant très souvent l’équilibre entre la satisfaction du client et l’intérêt de la compagnie. Depuis peu, ses mérites enfin reconnu, il a bénéficié d’une promotion et été élevé au rang de chef de service. A ce titre, il dirige une équipe de quelques personnes réparties pour moitié dans les bureaux et pour moitié sur le terrain. Il s’acquitte de sa tâche avec discrétion et une certaine efficacité, ce qui lui vaut, sinon l’estime, l’approbation de son comité de direction. Régine, son épouse, est animatrice de conférences. Elle travaille pour la société ILS “ I ntegred L eader S hip”. Comme son nom l’indique, cette société vend ses services aux entreprises désireuses de faire évoluer leurs cadres vers plus de leadership dans l’exercice de leurs fonctions. Régine est donc amenée à beaucoup de déplacements. Ces conférences demandent, en outre, beaucoup de préparation, voir certaines journées passées dans les entreprises clientes afin de se familiariser avec le contexte, comprendre le mode de fonctionnement, adapter le contenu et se doter des meilleures chances de succès. Au gré des contrats passés, elle parcourt le pays et preste parfois au-delà de la frontière. Le temps qu’elle peut consacrer à sa famille est extrêmement réduit et se limite à certains week-end, à l’exception de ceux qui précédent un gros contrat. Le couple a un fils prénommé Steven, âgé aujourd’hui de 18 ans et en dernière année de secondaire. Une famille supposée sans histoire, semblable à pas mal d’autres, discrète et tentant de s’adapter au mieux aux impératifs professionnels. Une famille consciente que son mode de fonctionnement lui interdit d’envisager un second enfant et qui a eu la sagesse de se conformer à cette réalité.
Ce jour était censé ressembler aux autres. Bernard était arrivé au bureau vers 8h30, c’était son heure habituelle. Il avait réuni ses collaborateurs de terrain afin de faire le topo de la journée de la veille et planifier celle qui commençait. Cet exercice terminé, il s’était servi un expresso, avait accueilli les trois secrétaires de l’équipe qui prenaient leurs services respectifs pour neuf heures et s’était retiré dans son bureau. Il avait l’intention de se focaliser sur les budgets et les objectifs qui lui avaient été attribué.
Il était plongé dans l’analyse de ses ratios ainsi que celle des différents dossiers en cours lorsque l’hôtesse d’accueil le prévint que deux policiers en uniforme désiraient lui parler le plus rapidement possible.
Bernard n’avait pas la moindre idée de la raison justifiant cette intrusion, que les policiers qualifiait d’urgente, en plein cœur de son travail et à une heure aussi précoce.
Il demanda à ce qu’on leur indique la voie à suivre et s’apprêta à les recevoir.
Les policiers arrivèrent moins d’une minute plus tard et ils avaient la mine grave de personnes portant une mauvaise nouvelle.
Un accident de voiture impliquant votre épouse vient malheureusement d’avoir lieu ce matin, expliqua l’un d’eux. On ne sait pour quelle raison précise, votre dame a perdu le contrôle de son véhicule dans la descente de la route de Richelle vers Argenteau. Elle n’a pu négocier le virage à 90 degrés et s’est écrasée plusieurs mètres en contrebas où se situent trois terrains de tennis fort heureusement inutilisés à cette heure matinale.
Parlez-moi d’elle avant de me décrire l’accident, s’écria Bernard, dans quel état est-elle ?
Le policier marqua une pause et chercha des yeux son collègue en quête d’assistance.
Celui-ci se racla la gorge et prit le relais. Aux toutes dernières nouvelles, datant de quelques minutes, elle se trouve dans un état critique. Les pompiers l’ont extraite de la carcasse et les ambulanciers sont très vite arrivés sur place pour aussitôt la prendre en charge et lui prodiguer les premiers soins avant de l’emmener.
Où l’ont-ils conduite, hurla Bernard.
Au centre hospitalier régional de la Citadelle, répondirent les policiers en chœur.
Bernard était déjà sorti du bureau. Il se retourna et s’adressa aux policiers avec fermeté.
Pas un mot à mon fils avant que j’aie pu me rendre compte de son état ordonna-t-il. Je me chargerai de le prévenir dès que j’en saurai davantage.
Faites vite alors, lui cria un des policiers, les réseaux sociaux sont ultra rapides et ils n’ont pas d’état d’âme, dans quelques minutes, les internautes auront relayé l’accident sur tous les sites.
Bernard déboula aux urgences et interrogea la réceptionniste, bousculant certaines personnes au passage.
Cette dernière confirma l’information.
Oui, on venait bien d’amener une dame victime d’un accident de voiture.
Oui, d’après les ambulanciers, cela paraissait grave et nécessitait une prise en charge immédiate.
Non, elle ne pouvait en dire plus.
Trouvez-moi un interlocuteur au courant de la situation, il s’agit de mon épouse et je veux des explications au plus vite, exigea Bernard.
Quelques minutes plus tard, un médecin en blouse blanche apparut et lui demanda de le suivre.
Votre épouse est en salle d’opération, expliqua le médecin, les lésions sont importantes. L’équipe dépêchée en urgence auprès d’elle fait le maximum mais le pronostic est très mitigé. Outre de multiples fractures, elle se trouve dans un état comateux dû à un choc violent sur la boîte crânienne. Je ne peux vous en dire plus pour l’instant, il va falloir vous armer de patience, l’évolution, si évolution il y a, sera extrêmement lente. Je vais vous conduire dans une petite salle d’attente isolée, le chirurgien viendra vers vous dès que possible et vous informera de son état, ajouta le médecin.
Bernard s’installa, nerveusement il se saisit de son Gsm et appela l’école de Steven. Il expliqua brièvement la situation au directeur et lui demanda d’appeler un taxi afin de faire déposer son fils à l’hôpital. Il recommanda de ne pas lui en dire trop et de s’adresser à l’accueil dès son arrivée. La réceptionniste lui indiquerait dans quel endroit se rendre pour le retrouver.
Moins d’une demi-heure plus tard, Steven déboula dans la petite salle d’attente et interpela son père, le soumettant à un feu roulant de questions. Les larmes coulaient sans relâche et chaque seconde augmentait sa nervosité et son inquiétude. Bernard tentait de positiver mais Steven ne l’écoutait pas, arpentant la pièce et le couloir sans arrêt tout en se mordillant les lèvres à sang. Je veux la voir, je veux la voir, répétait-il inlassablement, interpellant au passage tout qui faisait partie du personnel médical.
Après une très longue et interminable attente, un médecin tout en sueur qui se présenta comme étant le chirurgien vint vers eux. Je ne peux vous cacher que son état est très critique, commença-t-il par dire, les prochaines heures seront décisives. Je l’ai mise sous sédatifs, en cas de réveil, nous ne pouvons prévoir l’étendue des dégâts neurologiques. Les lésions sont très importantes et l’évolution impossible à prédire. En ce qui concerne ses nombreuses fractures, nous nous sommes contentés de les réduire, des opérations seraient à programmer plus tard le cas échéant, dans le meilleur des scénarios possibles, quand elle sera à même de les supporter, ce qui risque de prendre beaucoup de temps.
Pouvons-nous la voir, articula Bernard ?
Seulement quelques instants et à travers une vitre, répondit le chirurgien, mais vous devez savoir que cette vision vous sera à tous deux extrêmement pénible et très douloureuse.
Le visage de Steven blêmit à la vue de sa mère et il eut besoin de s’accrocher au mur et à la vitre pour ne pas vaciller. Le spectacle de sa mère intubée et reliée à différents appareils lui arracha toutes les larmes que son corps était, à cet instant, capable de déverser. Le père et le fils auraient voulu passer la nuit dans ce couloir à veiller sur elle mais cela leur fut fermement refusé et déconseillé.
C’est interdit aux soins intensifs, expliqua le chirurgien. Soyez certains que toute l’équipe est mobilisée à son chevet et fait son maximum, elle ne peut être en de meilleures mains. Rentrez chez vous et revenez demain matin entre dix et onze heures, c’est l’heure de visite tolérée dans le service, nous aurons peut-être des éléments neufs à vous communiquer.
La nuit fut longue et sans sommeil, Bernard entendait Steven déambuler dans la maison et ne tenta pas de lui parler.
Le lendemain matin, le fils et le père s’entendirent annoncer qu’il n’y avait pas d’évolution. Régine n’était pas sortie de son état comateux, attendre était la seule attitude possible.
Une attente insoutenable, mélange d’angoisses, des pires craintes et malgré tout d’espérance.
Les heures s’écoulaient rendant cette attente de plus en plus pénible, la résistance au stress diminuant, la nervosité augmentant, l’agressivité s’installant, l’espoir s’amenuisant. Les yeux fixant tour à tour l’horloge, le sol puis le bout du couloir en quête d’une silhouette annonciatrice d’une bonne nouvelle.
En fin d’après-midi, le chirurgien revint enfin vers eux, le visage grave et la mine défaite.
Steven et Bernard comprirent le message avant même qu’il ne soit délivré.
Régine venait de s’éteindre quelques instants plus tôt, elle avait perdu sa dernière bata

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