Un cri dans le soir
49 pages
Français

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Description

Londres, la nuit, dans un quartier louche proche de la Tamise, le journaliste Bill DISLEY flâne, sans but.


Soudain, un cri juvénile... des bruits de pas... un garçon se jette dans ses bras.


L’enfant est poursuivi par deux individus patibulaires que le reporter s’empresse de lancer dans une mauvaise direction après avoir caché le môme derrière une cabane.


Bill DISLEY ramène son protégé chez lui et apprend qu’il est le fils d’un condamné à mort qui sera pendu dans quelques jours, pour un meurtre qu’il n’a pas commis.


Le gamin lui explique qu’il était en train de surveiller les hommes qui ont piégé son père quand il a été repéré et qu’il s’est enfui.


Bill DISLEY décide alors de mener son enquête sachant que, pour sauver le prisonnier de la potence, il va devoir lutter contre un gros poisson...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070032480
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avec BILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au « Star Express » , grand quotidien londonien dont BOB , dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef.
L'habituel comparse de Bill est JEFF , ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas.
L'inspecteur MARTIN est, dans la plupart des enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.

J.-A. FLANIGHAM.

I
Un cri dans la nuit
 
Bill remonta le col de sa gabardine et poussa un soupir d'aise. Tout bien réfléchi, il fallait bien avouer qu'il aimait les marches sans but dans le soir absolu, lorsque le vent sifflait et que la pluie était fraîche aux fronts brûlants.
— Car j'ai un peu de fièvre, se dit-il.
Il avança plus lentement. Il était maintenant sur les quais, et le bruit sourd des flots contre la berge mettait un fond sonore un peu plus sinistre à cette étrange nuit. C'est alors qu'il tressaillit et se retourna vivement : un cri strident venait de déchirer le silence. C'était presque un cri d'enfant. Il eut la certitude qu'un bruit de pas se rapprochait. Quelqu'un courait. Bill se colla contre le mur d'une cabane, tenta de percer la nuit. Il attendit quelques secondes, retenant sa respiration, et vit tout à coup surgir de l'ombre une silhouette frêle et dont le souffle haletant parvenait jusqu'à lui. La silhouette se courba, étouffa un gémissement, trébucha. Bill ne sut jamais à quel mobile il obéissait lorsqu'il fit un bond vers ce jeune garçon (c'était indéniablement un très jeune garçon), pour l'attirer à lui. Il eut un cri de désespoir, tenta de se débattre.
— Tais-toi ! ordonna Bill.
De nouveau aux aguets, il percevait nettement le bruit d'autres pas qui arrivaient en hâte.
Il coucha le gamin au sol, murmura :
— Je reviens, ne bouge surtout pas.
Puis, d'un bond, il fut de l'autre côté de la ruelle. (L'arrivée du gamin lui avait permis de remarquer qu'il y avait une ruelle partant de la berge pour s'enfoncer quelque part. Il distinguait maintenant une masure sur la droite, une autre vers la gauche et, au milieu de la ruelle, deux hommes qui arrivaient en toute hâte.)
Bill, posément, alluma une cigarette, imposa à sa démarche un maximum de désinvolture et se retourna tranquillement pour faire face à l'homme qui venait de l'interpeller brutalement.
— Vous n'avez vu personne fuir ? demandait la voix.
Bill secoua la tête :
— Absolument personne.
— Et d'abord, que faites-vous par ici, à cette heure ?
Bill se tourna vers le second arrivant qui venait de se coller à sa droite. Dans un petit sourire réjoui, le journaliste songea que « ça devenait décidément tout à fait amusant » .
— J'attends votre réponse ? reprit le premier.
Bill haussa les épaules et, d'une voix tranquille :
— J'ai des ennuis avec mon plexus solaire, les soirs où l'automne est particulièrement lugubre.
Le n° 1 se pencha vers le n° 2 :
— C'est bien ce que je disais, il se fout de nous.
Le n° 2 prit le bras de Bill, le serra violemment :
— Vous n'avez pas vu un gamin s'enfuir ?
Bill étouffa une exclamation :
— Un gamin ? Il fallait le dire tout de suite.
— Il est complètement idiot, fit le n° 1, exaspéré.
Bill, sans paraître remarquer la phrase, tourna un pouce catégorique vers la direction opposée :
— Je l'ai croisé par là il y a quelques minutes, dit-il.
— File mettre la voiture en route, ordonna le n° 1.
Il approcha son visage du nez de Bill et, d'une voix cinglante :
— Tu ferais mieux de rentrer chez toi, et vite.
— Je croyais vous avoir dit tout à l'heure que j'avais des ennuis avec mon plexus solaire.
L'homme haussa les épaules, émit un grognement, puis fit volte-face, une voiture surgissait de la ruelle. Bill songea qu'elle était garée tous feux éteints, puisque tout à l'heure, en jetant son rapide coup d'œil, il n'avait pas remarqué de feu rouge.
La portière s'ouvrit et une voix cria :
— Tu montes ? On le rattrapera vite avec la bagnole.
La voiture fit marche arrière, vira et partit lentement.
Bill, immobile, la regarda disparaître et revint vers la cabane aux abords de laquelle il avait laissé l'adolescent. Celui-ci, à plat ventre, soulevé sur les coudes, regardait dans le lointain avec des yeux exorbités. Bill se pencha vers lui.
— Allons, viens, maintenant, dit-il, ils sont partis dans une autre direction.
Il tendit la main à laquelle le petit s'accrocha. Il haletait comme une bête essoufflée.
— Tu as eu très peur, n'est-ce pas ? reprit Bill plus doucement.
Il vit que le garçon tremblait, presque convulsivement.
D'une voix entrecoupée, il annonça :
— Je... je crois... que... je ne peux pas marcher...
— Je vais te prendre dans mes bras, dit Bill, nous ne devons pas nous attarder ici.
Il prit le gamin dans ses bras, remarqua : « Tu es léger comme une plume » , et ajouta :
— Où habites-tu ?
— Nulle part, dit l'enfant.
— Comment, nulle part ?
— Partout où j'irais, ils me retrouveront.
— Veux-tu venir chez moi ?
Le gosse étouffa un sanglot :
— Vous ne savez même pas qui je suis. Deux hommes coursaient un gamin dans la nuit, et vous m'avez protégé... Je suis peut-être un voyou ?
Bill, qui avançait à grandes enjambées, eut un temps d'arrêt et, plongeant son regard dans celui du garçon :
— Admettons que, ce soir, j'ai voulu prendre une aventure à mon propre compte, avec tous les risques que cela pouvait comporter.
— Qu'est-ce que ça veut dire ? fit l'enfant.
— Ça signifie qu'en ce qui concerne l'aventure je suis toujours d'un certain côté de la barricade. Aujourd'hui, j'étais, tout simplement et sans considération aucune, dans l'aventure nue.
— Vous m'avez tout l'air d'être un drôle de type, fit le gosse, rêveur.
Il paraissait se reprendre peu à peu et ne tremblait plus maintenant.
— Je puis marcher, dit-il.
Bill le posa à terre et fit remarquer que sa promenade dans la nuit s'était quelque peu égarée.
— Je ne sais pas très bien où je suis, dit-il à...

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