Un pied sur l échafaud
50 pages
Français

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Description

La foule se presse sur la Grande-Place pour assister à l’exécution de « Double-Mètre », un perceur de coffre ayant abattu deux gardiens lors de son dernier larcin.


Le détenu approche, gravit les marches le menant à l’échafaud quand un coup de feu retentit. Le condamné s’écroule !


Qui a bien pu tuer un homme que l’on s’apprêtait à guillotiner ? Et surtout, quelle raison a poussé le tireur à se substituer au bourreau ?


Le célèbre détective Francis BAYARD, alias le « Sphynx » se faire fort de répondre à ces questions d’autant qu’il a, dès le départ, une bonne avance sur la police chargée de l’enquête...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070033609
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES AVENTURES DE FRANCIS BAYARD
alias le « Sphinx »

UN PIED SUR L’ÉCHAFAUD
Récit policier

Jean des MARCHENELLES
I
UNE EXÉCUTION MANQUÉE…

La foule se pressait au centre de la Grand-Place… Les bois de la justice, sinistres dans le jour blafard, se dressaient sous un ciel brumeux. Un carillon sonna cinq heures. Un remous se produisit dans la foule, provoqué par l'arrivée de la voiture cellulaire.
L'homme descendit, le col échancré, les poignets liés derrière le dos. Un prêtre marchait devant lui, crucifix à la main ; son avocat le suivait. Arrivé devant la guillotine, le condamné s'arrêta net, puis exécuta un brusque demi-tour. Les curieux crurent un instant qu'il allait prendre la parole. Il se contenta d'écouter avec respect l'aumônier qui l'exhortait au courage et reçut ensuite l'accolade de son défenseur.
D'un pas ferme, sans aucune hésitation, il gravit les premiers degrés de la fatale machine… Il fut empoigné par un aide du bourreau et à ce moment précis, un coup de feu, parti d'on ne sait où, claqua, sec et fulgurant comme un éclair. Le condamné s'écroula sans un cri… Le drame s'était produit si soudainement qu'une panique s'empara des gens, surpris par la tournure incompréhensible que prenaient les événements. On se bousculait, on criait ; des femmes tombaient évanouies.
Les exécutions capitales sont rares, à Lille. C'est pourquoi, sans doute, tant de monde était accouru à cet étrange spectacle, malgré l'heure matinale.
Autour de la machine, l'émoi était profond. Un professeur de la Faculté de Médecine, qui assistait à l'exécution manquée, recouvra le premier son sang-froid et avança vers la victime. Il s'ensuivit une bousculade formidable. Les agents, brusquement tirés de leur ahurissement, se démenaient, s'arc-boutaient aux bâtis de l'échafaud, vociféraient des menaces qui se perdaient dans le brouhaha qui montait crescendo…
Tout à coup, une voix s'éleva, provoquant une recrudescence d'animation :
J'ai retrouvé l'arme du crime !...
À ces mots, le commissaire de police, qui jusque-là, n'avait pris aucune initiative, se précipita vers un individu presque accroupi sous l'estrade et qui tentait péniblement de se remettre debout. D'un geste prompt, il le prit au collet en proférant d'une voix mélodramatique :
Au nom de la loi ! je vous arrête…
L'homme tenait en mains un superbe revolver. Il tenta de s'esquiver, mais déjà deux agents l'empoignaient par les épaules. Le procureur cria :
Emmenez-le à la voiture !
L'homme se débattait en protestant. Après bien des difficultés, il fut embarqué, malgré ses véhémentes objurgations. Le condamné, toujours inanimé, fut transporté à sa suite.
Les deux voitures, se frayant un passage dans la foule, au milieu des protestations générales, partirent dans deux directions opposées : l'une vers le commissariat de la Place du Palais Rihour, avec l'homme au revolver ; l'autre vers l'hôpital de la Charité, emportant le… guillotiné-vivant !...

* * *

Le commissaire Bonvoisin, énervé par l'incident rocambolesque du matin, avait cuisiné, toute une journée l'homme qui prétendait avoir découvert l'arme du crime. Il s'agissait d'un nommé Cyrille Vandeputte, marchand de peaux de lapins, vieux chiffons, domicilié rue de Lannoy à Roubaix.
Cyrille avait remarqué un objet brillant, sous l'estrade du « coupe-cigare » et l'avait ramassé.
Qu'est-ce qui me prouve que ce revolver ne vous appartient pas, avait dit le commissaire ?
Cyrille, excédé, avait levé les bras au ciel et répliqué assez irrévérencieusement :
Je suis un homme honnête, monsieur le commissaire ; ma parole devrait vous suffire. Si vous y allez de ce train-là, le coupable peut dormir sur ses deux oreilles !
Vous feriez mieux de me répondre plutôt que de vous livrer à ces réflexions impertinentes qui ne font qu'aggraver votre cas !...
Mon cas !... Mais c'est, à peu de chose près, celui des quelque trois cents individus qui assistaient à la scène, vous compris, monsieur le commissaire ! Celui qui a tiré était perdu dans cette foule. Est-ce vous, est-ce lui, est-ce moi ? Bien malin celui qui arrivera à le découvrir !...
II
QUI A TIRÉ ?...
 
Le soir même les journaux lillois étalaient, en première page, sur sept colonnes, des titres sensationnels relatifs au drame rapide et mystérieux du matin.
Le héros de l'aventure était un repris de justice, connu sous le pseudonyme de « Double-Mètre » sobriquet qu'il devait, on le devine, à sa haute taille. Ce roi des escarpes était fort populaire à Roubaix-Tourcoing où tous les fraudeurs, sciemment ou inconsciemment, avaient bien souvent travaillé « pour son compte ». Alexandre Desmarlières s'était spécialisé ensuite dans le travail… délicat de perceur de coffres-forts et plus d'une banque de la région avait reçu sa visite. Ses succès furent nombreux… trop nombreux, sans doute, car son audace le perdit. C'est ainsi qu'il fut surpris par le gardien du dernier immeuble qu'il cambriolait. Perdant son sang-froid, il avait tiré sur ce dernier et sur un agent qui venait à la rescousse.
Ses deux victimes étaient décédées à l'hôpital des suites de leurs blessures. C'est ce double crime qu'il devait expier sur l'échafaud.
Mais il était écrit qu'il ne paierait pas de sitôt sa dette à la société. Alexandre Desmarlières qui, à cette heure, aurait dû avoir la tête tranchée, se trouvait étendu dans un lit d'hôpital, geignant, souffrant, mais encore en vie…
Le commissaire Bonvoisin poursuivait hâtivement une enquête qui s'avérait extrêmement difficile et probablement fertile en coups de théâtre.
Le médecin légiste fut ensuite...

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