Un soir en hiver
438 pages
Français

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Description

Si on lui avait demandé ce qu'il venait chercher là, Bertrand Velvet aurait répondu qu'il ne le savait pas ! Pourtant il était arrivé devant la grande et majestueuse maison blanche située à Penn Valley, banlieue huppée de Philadelphie, et qui était la propriété de famille d'Anna Powinsky, héritière du consortium industriel Powinsky Corporation. Il avait rencontré Anna, jolie jeune femme, pétillante, élégante, intelligente, riche, très riche, alors que pour sa part, il sortait de sept années passées en prison... Leur idylle avait duré le temps que vivent les roses, et la belle s'était enfuie, le laissant perdu sur le bord du chemin... Il y avait de cela déjà presque deux ans... Et puis Anna revint faire un tour dans sa vie de manière rocambolesque, en pointillé, pour quelques heures, entre deux trains, deux avions. Lorsqu'il découvrit qu'elle se trouvait prise dans les rouages d'une machine destinée à la détruire, il oublia toute sa rogne, sa rancœur, et entreprit de l'aider. Cherchant à décrypter les signaux qu'elle lui envoyait, parfois de façon bien étrange, il décida de refaire le parcours à l'envers pour retrouver l'origine d'une funeste cabale, qui n'hésitait pas à tuer pour préserver son secret... Un tourbillon vertigineux, des mondes très éloignés qui malgré les apparences ne furent jamais parallèles... et qui finiront inéluctablement par se rejoindre...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342051926
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un soir en hiver
Jean-Claude Lanoizelez
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Un soir en hiver
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://jean-claude-lanoizelez.monpetitediteur.com
 
 
 
 
Tous mes remerciements à Mon Petit Éditeur et à ses équipes sans qui mon aventure dans le monde de l’écriture ne serait pas possible.
 
Merci aussi à ma famille qui supporte mes heures « d’absence » durant lesquelles je reste le nez collé à l’écran de mon ordinateur.
 
 
 
 
« Aucune chose n’est sans importance pour un homme, dès qu’il y engage son orgueil ».
André MALRAUX
 
1
Bertrand Velvet, la fin de quarantaine bien portée n’était pas le genre de type à se laisser ébranler par les à-coups de l’adversité ; volontaire, solide, campé droit dans ses bottes, il était porté par l’énergie farouche de l’homme que le destin n’avait pas épargné, et, qui en puisant au plus profond de son âme avait su sortir debout des épreuves qu’il avait traversées.
Pourtant ce soir là, lorsque deux flics de la brigade criminelle se présentèrent à sa porte un peu après vingt et une heures, il éprouva cette sensation étrange et surprenante que procure le phénomène du “déjà vécu” ; pendant une fraction de seconde, il perdit le fil du temps… Puis, amer, il pensa : « Ça ne va quand même pas recommencer ! »
* * *
Une douzaine de mois plus tôt, il avait quitté Nice et la Côte d’Azur pour s’installer, plus au Nord, dans l’ancienne capitale des Gaules. Pourquoi Lyon ?… « Pourquoi pas Lyon ! » répondait-il avec malice, lorsque l’un de ses clients venait à lui poser la question.
Ce soir-là, il n’avait pas traîné pour fermer boutique, encore que, l’expression avait un côté pompeux qui dépassait très largement la réalité. En effet, sa "boutique", était une pièce dans laquelle il avait installé ses ordinateurs et périphériques et qui était ni plus ni moins que la seconde chambre de l’appartement qu’il louait boulevard des Belges, le long du parc de la Tête d’Or. AMSI, était le nom de sa modeste société, il en avait eu vite assez de chercher une appellation ronflante, alors il avait fait dans l’utile. Assistance sur Matériels et Systèmes Informatiques, tout simplement ; et cette dénomination lui convenait très bien.
La veille, en voyant s’afficher le numéro de téléphone d’Anna sur l’écran de son Smartphone, il avait failli tomber à la renverse. Un an et demi qu’il n’en avait plus de nouvelles, dix-huit mois qu’elle l’avait planté, qu’elle s’était évaporée de sa vie après lui avoir adressé un texto « Ne tente pas de me revoir » ; ce n’était pas son genre de chercher à s’agripper, alors il avait suivi la recommandation ! Néanmoins très affecté, blessé, il lui avait fallu un bout de temps pour se remettre de la brutalité de la rupture. C’était même cette séparation qui avait été à l’origine de sa décision de quitter la "Côte" ; fuir les souvenirs, à tout prix…, surtout, à n’importe quel prix !
En remâchant ses souvenirs, il s’en voulait de sa faiblesse, se demandait quel démon l’avait poussé à accepter une entrevue qui forcément serait bancale. En tout cas, il avait fini par céder devant son insistance, lui donnant son adresse. Sans plus préciser le but de sa visite, elle avait tout juste indiqué qu’elle arriverait sur le coup des dix-neuf heures trente ; ajoutant toutefois qu’il n’avait aucun arrangement à prendre pour elle, elle se chargeait de se trouver un hôtel. Sans détour, elle avait ainsi coupé court à toute ambiguïté…
 
Nerveux, un regard à son bracelet-montre lui indiqua qu’il était dix-neuf heures dix, « elle ne devrait plus être bien loin » se dit-il presque aussi agité qu’un adolescent de quinze ans qui attendait son premier rendez-vous amoureux. Lorsque son téléphone se manifesta, il savait que l’appel provenait d’Anna, un regard à l’écran de l’appareil lui confirma qu’il ne se trompait pas… il prit la ligne, décidé à la devancer…
— Bonsoir, Anna, alors où es-tu… ?
Pour toute réponse, il ne perçut qu’une sorte de souffle rauque tout juste audible ; imaginant qu’elle se trouvait dans une zone de mauvaise couverture du réseau, il attendit, mais rien à faire, ça ne passait pas, ne lui parvenait rien d’autre que cette espèce de bruit bizarre.
 
Vingt heures, elle était en retard ; rien d’anormal…, elle n’avait jamais su être à l’heure ! Pour tromper l’ennui, il venait d’allumer la télé, sur France 2 David Pujadas lançait les titres du journal du soir. Par acquit de conscience il tenta de la joindre ; ce fut un échec, il aboutit sur la boîte vocale. Et pour parachever le tableau s’il en était besoin, il ignorait tout de sa provenance comme de son moyen de transport ; il regretta de ne s’être pas montré plus curieux. Un instant, il se demanda s’il devait maintenir ou décaler la réservation qu’il avait placée dans un restaurant de la vieille ville, du côté de Saint-Jean ; il n’y avait pas encore urgence, mais viendrait le moment où il faudrait prendre une décision.
Le voilà qui rongeait son frein, à force de tourner en rond, il finirait immanquablement par tomber en rogne contre elle, c’était bien inutile, il avait déjà donné… Il songea à se remettre au boulot, mais le cœur n’y était pas, et la tête non plus d’ailleurs… Pourtant la masse de travail qu’il avait devant lui le justifierait ; sa petite société peinait à prendre son envol…, la crise, forcément… Par crainte de manquer, il ramassait tout ce qu’il trouvait, alors pour tenir ses engagements, il se mettait au travail dès le réveil, ou presque, et s’arrêtait quand ses yeux ne supportaient plus la luminescence et le scintillement de ses écrans. Mais ce soir l’effet Anna… Anna qui n’en finissait pas de ne pas arriver, « elle pourrait avoir la délicatesse de prévenir », bougonna-t-il, tout en se souvenant que ce n’était pas un principe habituel chez elle ! Combien de fois en avait-il fait les frais… ?
 
Vingt et une heures, « qu’à cela ne tienne… » râla-t-il, excédé par l’attente, poussé par un pressentiment, il annula sa réservation au restaurant ; « elle va se pointer tard, sûrement très tard…, si elle arrive », marmonna-t-il n’excluant plus alors, qu’elle ne vienne pas… Elle téléphonerait plus tard, le lendemain peut-être, pour s’excuser, l’informerait qu’un fâcheux contretemps l’avait retenue et proposerait, un nouveau rendez-vous ; il y avait de fortes chances pour que cette fois-ci, il l’envoie balader…
Un match de foot démarrait à la télé ; l’Olympique Lyonnais se déplaçait à Lisbonne pour rencontrer le Benfica en phase "aller" de la coupe de la ligue ; voilà ce qui pourrait l’occuper pour sa soirée, il n’en était plus à s’inquiéter pour Anna…
Le jeu avait démarré depuis une dizaine de minutes lorsqu’on sonna à sa porte, « ah, quand même… », ronchonna-t-il cependant soulagé.
 
Un détail lui avait toutefois échappé, ce n’était pas la sonnette du portier électronique qui avait retenti, mais celle de sa porte d’entrée… La nuance était loin d’être négligeable !
2
Sans le moindre doute sur l’identité du visiteur, il ne prit pas la peine de regarder par le judas avant d’ouvrir. La surprise fut à la hauteur de sa déconvenue, ce n’était pas Anna qui se tenait devant lui, mais deux personnes qu’il connaissait ni d’Ève ni d’Adam ; un type plutôt grand et massif, accompagné d’une jeune femme de taille moyenne et toute frêle. L’homme ne lui laissa pas le temps de dire un mot.
— Monsieur Velvet, police criminelle, commissaire Pierre Bélusse, lieutenant Anne Sinjaut, nous souhaitons vous parler, pouvons-nous entrer… ?
« Et si je disais non… » songea-t-il en s’effaçant pour leur céder le passage ; en une fraction de seconde il venait d’accomplir un bond prodigieux dans le passé, implacables les images rappliquaient sans qu’il puisse leur opposer de résistance : un sale mécanisme semblait vouloir se remettre en marche !
— Je vous en prie, mais quel est l’objet de votre visite… ?
— Une situation plutôt pénible. Une jeune femme a été poignardée un peu plus tôt dans la soirée alors qu’elle s’apprêtait à quitter la gare de la Part-Dieu. L’agression s’est produite dans le souterrain de jonction sous les quais ; elle a été conduite aux urgences d’Édouard Herriot, le pronostic est réservé. La liste d’appels de son téléphone indique que vous êtes la dernière personne avec qui elle a communiqué, voilà, nous sommes désolés pour cette mauvaise nouvelle. Cette jeune femme se nomme Mathilde Delaingne, vous l’attendiez… ?
— Non…, qui est-ce… ? Je ne connais personne portant ce nom…, excusez-moi, mais je ne comprends pas…
— Elle a pourtant composé votre numéro ; et vous avez vous-même cherché à la joindre, un peu après vingt heures…
— C’est à la fois rocambolesque et inexplicable ; je ne connais vraiment pas cette personne ; c’est la première fois que j’entends prononcer son nom… Comment mon numéro peut-il se retrouver dans sa liste d’appels… ?
— Il n’y a que vous pour répondre à cette question ; vous avez utilisé votre appareil dans la soirée ?
— Oui naturellement, j’ai cherché à joindre une amie, aux alentours de vingt heures ; elle-même avait essayé de m’appeler un peu plus tôt, mais la liaison était si mauvaise que nous n’avons pas pu nous parler. À l’exception de son numéro, il n’y en a pas d’autres, plus récents, dans ma liste d’appels… ou alors bien avant et à titre professionnel. Vous voulez vérifier… ?
— Ce n’est pas utile… Cette amie demeure en ville ? Quel est son nom… ?
— Non, elle n’habite pas à Lyon, elle devait arriver ce soir, mais à l’évidence

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