Utopie
216 pages
Français

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Description

Comment un voyage peut-il transformer la vie d'un homme au point de lui faire vivre une aventure dans laquelle dangers et amour se mêlent ?

S'il n'avait pas ramassé la mallette, rien ne lui serait arrivé. Mais voilà, il l'a ramassée et, depuis, beaucoup de monde cherche à la récupérer. En premier, l'organisation criminelle fasciste et antisémite à qui le contenu de la mallette appartient.

En ces moments troubles emplis de haine, Mohamed a conscience de ce qu'il a entre les mains, mais ne sait pas comment rentrer en contact avec des Juifs pour les avertir du danger imminent qui les guette.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 octobre 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782334003384
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-00336-0

© Edilivre, 2016
Le plus difficile fut de prendre la décision…
Enfin ! Pas prendre la décision…
La mettre en application…
Et ne pas se perdre…
Ne pas se perdre…
Se perdre…
Perdre…
Choisy le roi
Le crachin pollué de Choisy-le-Roi rendait la ville encore plus triste. Ceux qui pouvaient dire ’encore plus triste’ avaient réussi à vivre ailleurs et ne faisaient qu’y passer. Comme si cette ville aurait pu être autre chose que triste !
Pourtant l’évidence était là, elle était triste cette ville.
On ne savait que rarement quelle saison dominait le ciel. Le changement de température pouvait aider parfois. Il n’était pas rare en cette fin de vingtième siècle de vivre les saisons sans remarquer vraiment qu’elles pouvaient être différentes.
Seulement parfois !
En arrivant à Choisy, ville qu’il avait choisie, pour ses possibilités de retrait, il se dit que maintenant tout commençait.
Il avait peur.
Une appréhension terrible lui enserrait la poitrine. Il aurait aimé faire machine arrière mais ne le pouvait plus. Il avait tourné le problème dans tous les sens. Il n’avait trouvé que cette solution. Il pensait se débarrasser vite fait de son problème et pouvoir retourner chez lui en Savoie. Quand il avait pris le train pour cette ville de la banlieue parisienne, il en avait profité pour tourner et retourner dans sa tête les phases du scénario qu’il avait mis en place. Il s’était obligé à inventer des obstacles, afin de trouver les solutions les mieux adaptées pour sortir vivant et entier de cette merde.
Il avait peur parce qu’il allait affronter l’inconnu. L’inconnu, cet invisible qui, tapi dans l’ombre de l’incertain, pouvait le broyer. Il voulait agir vite, faire ce qu’il avait à faire, se débarrasser de son fardeau moral et dégager en touche. Comme il n’avait pas eu vraiment le temps de se préparer, il s’était convaincu que le mieux était de commencer par un endroit qu’il connaissait : Choisy le Roi.
Le train entrait en gare, il se mêla au flot des passagers qui rentraient chez eux.
Au sortir de la gare, il ne put s’empêcher de relever le col de son blouson. Un froid humide commençait à le pénétrer et des odeurs désagréables lui remplissaient les narines lui donnant presque la nausée. Il décida tout en marchant de respirer par la bouche pour limiter les inconvénients des effluves qui le pénétraient. Il n’avait rien demandé et pourtant il était là. Il n’avait pas choisi de changer de vie. Les évènements qu’il avait vécus quelques jours auparavant ne lui en avait pas laissé le choix, il devait agir vite pour parer au plus pressé. Après il verrait.
Il se dirigea vers la vieille ville. D’après son plan et ses souvenirs c’était le meilleur endroit pour se poser avant de faire ce qu’il avait à faire et pour pouvoir fuir, en cas de nécessité. La bruine glacée faisait presser le pas aux passants, personne ne s’occupait de personne. Près de la vieille église qui résistait à l’arrivée des bulldozers qu’on devinait au loin, le destin d’un café de quartier avait été scellé par les aménageurs. Un panneau à l’entrée annonçait son refus de disparaître, une pétition de soutien dégoulinait de pluie, l’encre coulant sur la porte vitrée accentuait le côté miséreux de l’estaminet.
C’est là qu’il décida de s’installer.
– Bonjour ! Un café, s’il vous plaît.
Personne ne l’avait reconnu, pas même la patronne. Il avait changé. Sa transformation était réussie. Son maquillage et la façon dont il s’était grimé pour se transformer étaient efficaces. Cela le rassura un peu, la peur qu’il essayait de maîtriser n’était pas encore perceptible.
Il eut en retour un bonjour distant de convenance. Les regards froids et distants étaient de mise pour un client inconnu. Il sut retourner à l’anonymat, laissant les clients habituels monopoliser de nouveau l’espace. Il prit le journal qui traînait sur une table et s’installa près de la baie vitrée. Il regarda autour de lui rien n’avait changé, le mobilier et les décorations étaient les mêmes, les messages avertissant les mauvais payeurs n’avaient pas pris une ride (une ligne). La peinture jaunie par le temps et la fumée de cigarette ne reflétait presque plus la lumière. La patronne régnait sur son café avec la même autorité complice, calmant les uns, consolant les autres. Elle jouait sa partition habituelle. Elle les connaissait tous. Il ne la trouva pas vraiment changée à part peut-être des rides plus affirmées. Elle le regardait, il se détourna. Il regarda à l’extérieur pour se donner une contenance.
Il avait maintenant besoin de voir le mouvement des gens de la rue. Il devait s’imprégner des rythmes de cette ville pour pouvoir, au moment voulu, se fondre de nouveau dans la foule, repérer les vrais passants des autres, avant qu’à son tour, il ne soit l’objet d’une attention particulière et intéressée. Quand son café fut servi, il ne s’étonna pas de trouver un peu de marc de café sur le bord de sa tasse. Le café était toujours aussi mauvais que dans ses souvenirs, alors il le trouva bon. Il ouvrit le journal qui n’était pas du jour et qui traitait surtout des évènements locaux. Baptêmes et faits divers côtoyaient la rubrique naissance décès. Feuilletant les pages, son attention fut attirée par les articles de la page INTERNATIONALE ! qui insistaient sur les exactions au Kosovo, les erreurs de l’OTAN, la guerre en Irak, les tensions en Palestine, en Inde. Ces articles étaient encadrés par des publicités vantant des produits dont l’intérêt était dérisoire au vu des souffrances des populations du tiers monde et d’ailleurs. En reposant le journal, il se dit que le monde était fou et que les salauds avaient le pouvoir. Cela le révolta et le ramena à la mission qu’il s’était promis d’accomplir, faisant fi des dangers réels qu’il allait rencontrer. Très vite il eut de nouveau peur. Entre l’idée et l’action, il y avait un monde inconnu.
Il se demandait s’il aurait le courage d’aller jusqu’au bout, s’il serait à la hauteur. N’était-il pas en train de faire une bourde en se mêlant de ce qui ne le regardait pas ?
La pluie glacée n’avait pas arrêté de tomber depuis son arrivée, elle n’arrivait pas à se transformer en neige. Au matin les plaques de verglas ajouteraient au chaos apparent. Pour penser à autre chose, il s’était essayé un moment aux mots fléchés du journal local. Il les trouva si faciles que, quand il reposa son stylo, cinq minutes seulement s’étaient écoulées. Il s’intéressa de nouveau à la pluie qui tombait, se laissant bercer par le rythme des gouttes qui s’écrasaient sur la surface vitrée devant lui, rendant flous les mouvements des passants qui avançaient sur le même tempo que celui diffusé par le vieux juke box. Il les voyait danser, pantins déformés, vers des destinations inconnues, montant dans des véhicules bizarres, luttant pour se protéger de la pluie et du vent, avec des parapluies aux formes ridicules.
Une heure qu’il était là, il fallait qu’il se décide. Je dois bouger maintenant, la nuit ne va pas tarder à tomber.
Il commençait à être un peu embrouillé, il devenait plus intéressé par ses compagnons du jour qui reconstruisaient le monde, que par la nécessité de faire ce qu’il avait prévu. Il aurait aimé se joindre à eux, délirer, faire la fête, oublier pourquoi il était venu. Quitter son déguisement et se révéler. Retourner à l’anonymat, se bourrer la gueule, vomir tout ce qu’il avait bu et partir à la fermeture au bras d’une pochetronne esseulée avec qui il partagerait le reste de la nuit.
Informer les gens d’en face, ceux qu’il ne connaissait pas. C’est pour ça que je suis là. Bouge-toi ! Ils ont besoin de savoir, des hommes vont mourir !
Il paya les boissons qu’il avait bues et se dirigea vers la sortie en remettant son blouson d’hiver. Il en sortit la capuche enroulée dans le col, dit au revoir sans s’occuper des réponses éventuelles de politesse et commença à marcher dans la rue en direction de son destin sans se retourner.
Il réfléchit, enfin c’est ce qu’il crut…
Il faut arriver à rentrer en contact avec eux, trouver la bonne personne sans se mettre en danger ? Transmettre ce qu’il avait à transmettre et partir, vite, loin ? Se débarrasser de cette affaire au plus tôt. Il marchait d’un pas vif et déterminé en direction de la synagogue. Sa tempe cognait fort, un mal de tête commençait à le faire souffrir.
Il savait qu’il aurait peu de temps entre le moment où il allait prendre contact et le déclenchement des évènements. Les réactions seraient rapides. Il ralentit le pas. Calme-toi ! Respire ! Dans son monologue intérieur, alternaient les conseils de prudence et les plans d’action.
Dès que tu vas allumer la mèche, ta vie sera foutue.
Mais non, tu es intelligent, tu verras, tu réussiras. Grâce à toi des vies seront sauvées.
Oui, si tu as de la chance.
Ça n’est pas de la chance. La chance, c’est un plus.
Alors quoi ?
De l’intelligence !
Sa troisième voix intérieure essayait de relativiser : Ne t’inquiète pas, tout va bien aller. Il reprit le contrôle de la parole avant qu’une quatrième voix ne s’en mêle.
Je dois le faire, et je le ferai. Ce ne sont pas ceux d’en face que je crains le plus, ce sont les autres. Tous les autres. Peut-être savent-ils déjà ?
Ceux d’en face comme il les appelait n’étaient pas encore rentrés dans le jeu mais les autres ! Il savait qu’ils étaient déjà en route. Ils ne tarderaient pas à tout reconstituer et se lanceraient à sa recherche. Et ceux-là n’avaient aucune raison de le ménager, bien au contraire, c’étaient de vrais méchants. Quand l’ « inconnu » commençait à l’envahir, il avait l’impression de perdre pied, une ronde d’images se bousculait, minis fi

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