Sedebarrasserdesencombrants.com
240 pages
Français

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Sedebarrasserdesencombrants.com , livre ebook

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Description

Comment se débarrasser de sa femme en évitant autant que possible les tracas du divorce et sans risquer de se retrouver en prison pour le reste de ses jours ? Un employé de la société sedebarrasserdesencombrants.com propose à trois candidats au veuvage une solution aussi simple qu'inefficace. Se référant au film « L'Inconnu du Nord-Express », chacun se chargera de la femme d'un autre. Embarqués dans cette aventure qui les dépasse, ils apprendront à leurs dépens qu'on est souvent punis par où on a péché et que les femmes ont toujours de la ressource. Martine Marck, originaire des Vosges, vit dans le sud de la France. Son amour des mots l'a amenée à fréquenter des ateliers d'écriture puis à obtenir le diplôme d'animatrice et en animer elle-même. La suite logique ne pouvait être que l'écriture de romans et de nouvelles : « Nouvelle Ronde » puis « Heureux sans le bonheur », qu'elle a déjà publiés chez Mon Petit Éditeur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 février 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342049077
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sedebarrasserdesencombrants.com
Martine Marck
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Sedebarrasserdesencombrants.com
 
 
 
 
Personnages principaux
(par ordre d’apparition)
 
 
 
Paul Mercier  : 42 ans, écrivain. Bel homme mûr, maniaque, égocentrique et rigide. Sait cacher son jeu quand le naturel prend le dessus.
Jacques Lambert  : 30 ans, chauffeur routier. Beau gosse un peu primaire, macho confirmé. Sa nature profonde lui sera révélée et lui réservera bien des surprises.
Gauthier Montblanc  : 40 ans, homme d’affaires talentueux et peu scrupuleux. Homme à femmes pour son plus grand malheur.
Raoul Bellevie  : 45 ans, employé par la société SEDEBARRASSERDESENCOMBRANTS. Être falot, sans consistance mais non dépourvu d’imagination. L’homme par qui l’histoire arrive.
Solange Mercier  : épouse de Paul, 38 ans. Femme quelconque, peu soucieuse de son apparence. Traductrice. Maîtresse femme et intelligente, qui sait prendre sa vie en main.
Sabrina Lambert  : épouse de Jacques, 28 ans. Coiffeuse. Physique de bimbo, gentille et naïve.
Eva Montblanc  : épouse de Gauthier, 40 ans. Belle, élégante et réservée. Femme et bourgeoise parfaite mais se méfier de l’eau qui dort.
Mme Bellevie  : mère de Raoul, 75 ans. Mère castratrice, atteinte de la maladie d’Alzheimer au moment des faits.
Jean Sorval  : Banquier, ami et ancien amant de Solange Mercier. Considère la haute finance comme un terrain de jeu.
Patrons et garçons de café, chauffeur de taxi : silhouettes de passage sans grand intérêt pour l’histoire.
 
 
 
1
 
 
 
« Comment vous débarrasser des encombrants ? Si vous avez des encombrants dont vous ne savez que faire, contactez-nous sur le site : sedebarraserdesencombrants.com ».
 
Il lisait cette petite annonce qui était venue parasiter son écran. Elle était apparue tout à coup comme tous ces spams qui surgissent sans qu’on s’en aperçoive. Ce n’était pas qu’il ait quoi que ce soit d’encombrant dont il veuille se débarrasser, la mairie avait un service assez efficace si besoin en avait été. Il n’avait qu’à leur téléphoner et ils envoyaient un véhicule en rapport avec la taille de l’objet encombrant. Il y aurait même deux employés municipaux prêts à charger le monstre. Non, il n’avait pas besoin d’évacuer une vieille armoire normande, une gazinière hors d’usage ou un canapé dont il s’était lassé. Il aimait son mobilier et, à ce jour, tous ses appareils fonctionnaient parfaitement. Malgré tout, le fait de voir cette annonce qui clignotait au centre de la page internet le troublait profondément. Il était en train de faire une recherche sur les Aztèques, il confondait toujours les Mayas, les Incas, les Aztèques, tous ces peuples d’Amérique Centrale ou du Sud. Il lisait tranquillement un article sur les Aztèques lorsque l’annonce lui était apparue comme la Vierge à Lourdes. Bernadette des temps présents, il était frappé de sidération. Le mot est peut-être un peu fort mais, en tant qu’auteur, je l’assume : il était sidéré. Comment peut-on être sidéré par un spam qui vous offre de vous débarrasser de vos encombrants, allez-vous me dire. Encore une fois, je suis l’auteur et si je vous dis qu’il était sidéré vous devez me croire. Je vais quand même tenter de vous expliquer. C’était comme si l’annonce l’appelait, comme si elle avait été rédigée pour lui, c’est ce qu’il comprenait, lui. Alors pourquoi pas vous ? À présent tout devenait clair. Il se sentait fébrile. Ça peut vous sembler étrange comme révélation, lui, ne s’en étonnait pas. Il se sentait appelé.
 
Il cliqua sur l’adresse qui apparaissait en bleu et soulignée et se retrouva sur un site où on lui expliquait que le service pouvait lui être rendu où qu’il réside, sur le territoire français et cela dans les plus brefs délais. Le tarif n’était pas prohibitif et l’entreprise donnait des garanties sérieuses, c’est du moins ce qui ressortait de la proposition. Il suffisait de laisser ses coordonnées, d’indiquer la nature de ce qui était à enlever et de régler par carte bancaire. Pour tout renseignement complémentaire, la rubrique contact envoyait directement à une adresse électronique. Il se laissa aller, considéra l’apparition comme un signe de la Providence et sans plus réfléchir, il ouvrit le pavé correspondant et écrivit :
« Pourriez-vous, s’il vous plaît, me débarrasser de ma femme ? ». Sans hésitation, il cliqua sur « envoyer » et il vit son message disparaître. Il eut, tout à coup le sentiment d’avoir fait ce qu’il fallait. Il alla vérifier dans les messages envoyés si son message était bien parti. Il l’était. Le spam avait disparu, tout était rentré dans l’ordre, il avait répondu à l’appel.
Il ressentait un profond soulagement comme si un poids encombrant lui avait été enlevé de la poitrine sur laquelle il pesait. Il y avait vraiment quelque chose de divin là-dedans, juste en prenant contact il avait déjà été bénéficiaire des services de sedebarraserdesencombrants.com C’était un très bon début.
Quand il se rendit vraiment compte de ce qu’il avait fait, il se mit à se traiter d’imbécile. Les effets de l’apparition divine commençaient à s’estomper. Il imaginait la tête du mec qui ouvrirait le message. Bah, ça éclairerait sa journée, c’était sûrement un pauvre type qui bossait pour des cacahuètes et qui ne devait pas se marrer tous les jours. Il aurait de quoi raconter à la machine à café. « Vous vous rendez compte, il y a un gars qui a écrit pour demander si on pouvait le débarrasser de sa femme ! » Et tous de s’étrangler de rire et d’y aller de ses commentaires croustillants : « elle est si balèze, sa femme, qu’il ne peut pas s’en débarrasser tout seul ? », « tu crois qu’on pourrait la récupérer pour Jeannot qui est toujours célibataire ? » et le Jeannot de rétorquer : « je suis peut-être célibataire mais je ne me contente pas des rebuts » et l’autre d’insister : « si tu n’en veux pas, tu peux toujours l’échanger contre deux chameaux en Afrique, ça se fait toujours », « et on en fait quoi des femmes que l’on a débarrassées ? On n’a même pas de chambre froide pour les conserver », « si le propriétaire n’en veut plus, on peut toujours les passer au broyeur comme les vieilles paperasses ». Et encore d’autres commentaires qu’il imaginait dans un jeu qui le ravissait. Il se surprit à rire. Il passerait pour un rigolo, certes, mais pour l’instant, il passait un bon moment.
 
Il ne pouvait cependant pas s’empêcher d’espérer une réponse, aussi farfelu que cela puisse paraître. Car, s’il avait envoyé ce courrier sous une impulsion subite, il venait de se rendre compte qu’il avait bel et bien envie et, pour tout dire, besoin de se débarrasser de sa femme. Cette apparition arrivait à point nommé, elle ne devait rien au hasard, il en était sûr. Sa femme lui pompait l’air, il vivait en apnée depuis 10 ans et il avait un besoin urgent de respirer. Ses poumons criaient grâce. On ne s’imagine jamais, quand on tombe amoureux, quand on épouse, qu’un jour on se retrouverait les poumons rabougris, la respiration courte, le sang mal oxygéné avec des envies de grand air et de liberté. Il l’avait aimée, sa femme, il avait eu le souffle coupé par le coup de foudre. Il s’était retenu de respirer tandis qu’il lui déclarait sa flamme de peur de souffler dessus. Il avait senti une grande oppression alors qu’elle tardait une demi-seconde à lui répondre – il lui avait toujours fallu du temps pour prendre une décision – Il avait poussé un grand ouf de soulagement quand elle avait dit oui mais l’impression de se remettre à respirer avait été de courte durée. Elle avait tout de suite commencé à lui pomper l’air. Elle prenait toute la place, tout l’oxygène du couple. Et lui, tout petit, tassé dans son coin attendait qu’elle s’éloigne pour pouvoir se remplir les poumons. Et ce n’est qu’aujourd’hui, dix ans et des milliers de respirations étroites, diaphragme compressé, qu’il se rendait compte de l’importance de son malaise. Il vivait mais ne respirait pas.
 
Signe du destin, facétie d’un diablotin qui veillait sur lui ? Il se voyait au seuil du possible, l’amour ne dure qu’un temps et l’asphyxie mène à la mort. Il se trouvait encore trop bien pour mourir étouffé par une femme trop envahissante, trop encombrante. Et le voilà, comme un idiot, devant son écran à attendre qu’un inconnu veuille bien lui dire qu’il est prêt à se charger de sa femme. Il a comme une vision en flash. Un type costaud, genre camionneur en marcel qui sonnerait à sa porte.
— Oui, entrez !
— C’est bien ici pour la femme encombrante ?
— Oui, merci. Je vous l’appelle.
— Solangeeeeee !
Elle arrive en traînant les pieds. Elle traîne toujours les pieds quand il l’appelle, elle traîne les pieds dans ses vieilles mules. Pas quand elle trottine dans la rue sur ses talons hauts, quand quelqu’un la regarde. Lui, il ne la regarde plus guère, pour éviter cette sensation d’étouffement et l’envie constante d’aller ouvrir toutes les fenêtres en grand.
Elle arrive.
— Quoi ?
Il trouve qu’elle fait vulgaire quand elle dit « quoi ? » comme ça.
— Monsieur est là pour t’emporter.
— Ah, bon !
Elle s’en fout, elle se fout de tout. À moins qu’elle n’ait eu un béguin pour le costaud. Il y a longtemps qu’il ne se demande plus ce qu’elle pense. Toujours à cause de l’étouffement. Il doit commencer à se méfier, à soulager son cœur. Il n’est pas encore vieux mais Il faut s’y prendre tôt pour bien vieillir, y penser quand on est encore jeune.
Et le grand costaud chargeant sa femme.
— Ça ira, elle n’est pa

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