Apparences
260 pages
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Apparences , livre ebook

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Description

Lorsque, un soir d'orage, un éclair entrebâilla mystérieusement une porte temporelle à travers son vieux miroir, non pas vers le futur, mais dans le passé, la situation aussi absurde qu'elle soit étant bien réelle, Alexander tira profit de cette attirante expérience sans se douter de sa portée... La destinée lui fera croiser en 1885 un certain « Philibert ». Une complicité les entraînera au XVIIIe siècle à être les témoins d'un complot et à en subir les fâcheuses conséquences... C'est au « Mercure galant », gargote des bas-fonds du vieux Paris, que de curieuses rencontres les propulseront à la Cour de Versailles où de véritables ennuis s'abattront sur leurs épaules... Plongés au cœur d'une intrigue aux doux parfums de sorcellerie et de jolies femmes, tout ne sera néanmoins, qu'apparences. Alexander et Philibert perdront pied, sans toutefois renoncer à poursuivre leur enquête. Avec « Apparences », Noel Sarrazin signe le premier roman de la série des enquêtes fantastiques d'Alexander Junco. Ayant choisi de vivre au bord de mer afin de se consacrer à l'écriture, son inspiration animée de l'actualité favorise son imaginaire. Les aventures de son héros sont bâties telle une BD, chaque image s'appuie sur ses dialogues associant fiction et faits historiques au langage décalé, afin que le lecteur découvre à travers ses yeux et sa voix, son parcours jusqu'au dénouement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342052237
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Apparences
Noel Sarrazin
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Apparences
 
 
 
Lire, c’est voyager ; voyager, c’est lire.
Victor Hugo
 

 
 
1. La porte du temps

 
 
Un ciel très bas, gris perlé de noir écrasait uniformément Paris où malgré tout, la vie trépidante s’activait toujours en un brouhaha confus et régulier. Un orage était sur le point de se montrer sous toute sa noirceur. L’étroite fenêtre dominant cette perspective plongeante sur les toits du quartier de Montmartre reflétait pleinement cette ambiance pesante de ce début de soirée. En face de cette ouverture, auprès d’étagères débordantes de livres était fixé un vieux miroir à l’encadrement de bois sombre lui accordant une certaine profondeur sur le mur au papier jauni. Ce coin aménagé de la minuscule pièce servait de bureau à Alexander Junco, où il rédigeait des articles pour le quotidien L’Horizon .
En vis-à-vis du miroir, se trouvait un petit tableau ancien déniché dans une brocante. Cette vue de bord de mer, où le soleil reflétait de mille éclats sur des vagues se fondant sur une crique recouverte de végétation luxuriante, lui donnait l’illusion d’avoir une fenêtre ouverte sur des vacances.
* * *
Le temps lui paraissait interminable, vautré dans son fauteuil crapaud sous une lumière tamisée, prostré devant l’écran blanc de son ordinateur, l’inspiration lui faisait défaut pour composer son texte. Cette soirée au ciel chagrin s’accordait aux sombres pensées que ressassait souvent Alexander.
Depuis les dix années écoulées, suite à la perte de son poste de chroniqueur à L’Horizon , il traversait un long et pénible désert . Le quotidien ayant été repris et restructuré, une épuration des emplois toucha le personnel ne correspondant plus aux objectifs du groupe. Alexander ne put y échapper, ne rédigeant pas d’articles suffisamment éloquents dans la nouvelle ligne éditoriale du journal. Étant à présent relégué à des tâches subalternes avec un salaire moindre, il s’ennuyait ferme dans la routine de son travail. On l’avait gardé au sein du journal s’il acceptait ces nouvelles conditions. Cette régression, Alexander l’assumait tant bien que mal pour gagner sa vie, ses finances s’en ressentant douloureusement, il dut affronter cette mise à l’écart avec beaucoup d’amertume.
La déception du nouveau refus du manuscrit de son roman l’affectait également, surtout en lisant toujours la même phrase laconique : votre récit ne rentre pas dans la ligne éditoriale.
Cette réponse-type le décourageait sentant sa vie se morceler en des morceaux ne pouvant se recoller. Il avait besoin d’un soutien moral et là, aussi, ses espoirs s’étaient envolés après s’être fait larguer par Nathalie qui fut une liaison passionnée tant qu’il avait une position sociale. Tous ces faux-semblants soulignaient cette réalité qui lui faisait mal en réalisant que la notoriété était une chose qui passe, auquel il était difficile de s’y accrocher longtemps et que seule l’apparence comptait.
* * *
Venant d’avoir 30 ans, débraillé, à la barbe de trois jours toutefois bien taillée, son 1,80 m lui attribuait l’allure d’être toujours un conquérant. Sa mèche blonde rebelle tombant éternellement sur ses yeux gris clair lui donnait encore cet air espiègle de ses 20 ans. Curieux de nature, féru d’Histoire, sa jeunesse le faisait rêver à des aventures, telles qu’il en voyait au ciné. Il avait conscience que son côté gamin rêveur lui était utile pour s’évader des difficultés du quotidien, car la réalité ne ressemblait en rien au cinéma ni à un roman.
Bien qu’il eût cette échappatoire, il cultivait toutefois le sentiment d’échec et celui de ne plus se sentir à la hauteur en essayant de dissimuler cette conscience d’infériorité sous un air insolent, mais qui ne faisait guère illusion. Ce mal-être le rongeait comme une pointe acérée plantée au plus profond de son âme.
Ses derniers écrits en date relataient le travail d’une voyante locale, afin de le remercier, elle lui avait révélé une bien curieuse prédiction qui lui revint en mémoire : ton futur viendra du passé, tu paieras le prix de cette richesse, mais tu continueras néanmoins ta quête.
Cet étonnant message éveilla bien sûr sa curiosité. N’adhérant pas aux prédictions, cette énigme lui trottait toutefois dans la tête étant sûr qu’un jour, il en découvrirait le sens. En attendant des jours meilleurs, il devait rédiger un article peu passionnant concernant la végétation sauvage dans le milieu urbain. Une flemme le conditionnait à rêvasser à des rivages baignés sous un soleil de plomb, l’opposé de la grisaille se déroulant sous ses yeux à travers sa fenêtre.
La nuit tombait doucement, l’orage montrait radicalement le bout de son nez avec ses lourds nuages aux formes tourmentées grossissantes à vue d’œil et ses premiers éclairs. Indifférent au phénomène menaçant, debout près de sa fenêtre, Alexander tournait en rond. Son manque d’inspiration lui donnait un sérieux coup de blues en accentuant ses idées noires aussi sombres que le ciel d’ébène.
Soudain, un éclair enveloppa la pièce. Cette lumière incandescente se refléta dans le miroir avec une telle intensité et rapidité qu’Alexander n’eut pas le réflexe de se protéger les yeux. Une gerbe d’étincelles virevoltantes s’en échappa, comme un orage magnétique. En ressentant l’onde de choc, il chancela, plia genoux au sol et se cogna la tête contre son fauteuil. Un grondement assourdissant résonna si fort dans ses tympans qu’il perdit connaissance. La pièce se retrouva aussitôt dans l’obscurité.
* * *
Au bout d’un temps indéfini, Alexander retrouva avec peine ses esprits, il se releva dans la pénombre, le silence qui s’ensuivit lui glaça le sang. Apeuré, il tâtonna dans le noir et se tourna inquiet vers la fenêtre où la pluie s’abattait vivement. Restant hébété de la secousse électrique, il alluma néanmoins une bougie, à sa lueur, son regard s’attarda vers le vieux miroir se tenant raide et imperturbable aux éléments naturels déchaînés.
Une attention singulière attira ses yeux en son centre où se reflétait le tableau en vis-à-vis. Un curieux frémissement captiva son attention à en fixer le point précis. Il se frotta les yeux et se dirigea lentement vers lui pour en avoir le cœur net, au fur et à mesure qu’il s’en rapprochait, le miroir lui donna l’impression d’onduler. Ce détail le laissa perplexe n’ayant jamais remarqué autant de déformations du reflet de l’image.
Le reflet montrait justement les vagues se mouvant, comme si elles étaient réelles, il fut si intrigué qu’il mit son doigt pour toucher cette illusion. À sa grande stupéfaction, il s’enfonça doucement dans le verre du miroir, une étincelle bleuâtre s’en dégagea suivie d’une sensation de froid. Décontenancé, il s’exclama spontanément au plus profond de lui : waouh !… Quelle est cette connerie ? Tu es mort mon pauvre Alex ou ton imagination te joue un sale tour, tu délires grave, mais grave !
Bien qu’étant néanmoins très perturbé, sa curiosité le fit aller plus en avant, ses yeux s’écarquillèrent, non seulement sur le paysage qui avait l’air de vivre, mais sur son doigt s’enfonçant toujours plus profondément. Il le retira d’un coup sec, mais rien ne s’ensuit, il fut immédiatement attiré à le remettre à nouveau. Ressentant les mêmes effets précédents, il murmura : pourquoi ne pas mettre un objet pour y voir le résultat ?
Cette action fut rapide, la bougie qu’il tenait dans l’autre main fit l’affaire, le miroir l’avala dans de fines lueurs fugitives. Le bruit et les éclairs de l’orage qui s’en donnaient à cœur joie l’indifféraient totalement, son attention restait toujours figée sur le reflet du tableau dans le miroir. La raison en était plus que singulière, même étrange, car sa bougie qui fut avalée goulûment se retrouvait dans la végétation sauvage du paysage de la toile.
Brusquement, Alexander aperçut un filet de fumée s’échapper des broussailles, éberlué, il jura tout haut : waouh !… Ça crame, j’hallucine !
Cette vision démentielle lui donna des sueurs froides. Son intrépidité ne lui laissa pas vraiment le temps de réfléchir, il passa sa main dans le miroir pour récupérer la bougie, mais son action happa son corps entier dans une gerbe de lueurs incandescentes. Cette traversée invraisemblable l’entraîna de l’autre côté du miroir dans des feuillages épineux, qui avec un malin plaisir l’écorchèrent de partout. Un cri étouffé de douleur s’exclama violemment du plus profond de son corps. Déstabilisé comme s’il avait reçu une décharge électrique, il tituba un court instant et tomba à genoux au sol.
Désorienté devant cet endroit de nulle part, Alexander regarda tout autour de lui, la pièce où il se trouvait quelques secondes auparavant avait disparu, laissant place au paysage enchanteur de son tableau. À ses pieds se tenait le début de feu provoqué par la bougie ; en écrasant aussitôt nerveusement les feuillages avec ses pieds, les petites flammes s’éteignirent. Il parla seul tout haut en s’interrogeant sur sa situation plus qu’absurde : waouh !… C’est quoi ce mauvais trip, comment cette diablerie est-elle possible ?
* * *
Son caractère aventureux lui fit cependant garder la tête froide en canalisant son énergie. Les sons de la mer et de la nature le réconfortèrent, ressentant cet endroit n’étant pas hostile. Il s’avança prudemment vers le rivage essayant d’apercevoir peut-être quelque chose ou quelqu’un, mais fut foncièrement déçu, l’endroit était désert et isolé exactement comme dans le tableau. Ig

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