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Description
Sujets
Informations
Publié par | Béliveau Éditeur |
Date de parution | 28 septembre 2019 |
Nombre de lectures | 4 |
EAN13 | 9782897930424 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Conception de la couverture et mise en pages :
Christian Campana — www.christiancampana.com
Illustration de la couverture : D-Keine — iStockPhoto
Révision : Hélène Bard
Tous droits réservés
© 2019, BÉLIVEAU Éditeur
Dépôt légal : 2 e trimestre 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN : 978-2-89793-041-7
ISBN Epub : 978-2-89793-042-4
567, rue de Bienville
Boucherville (Québec) Canada J4B 2Z5
450 679-1933
www.beliveauediteur.com
admin@beliveauediteur.com
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À Sarah, Émilie et Patrick, merci d’illuminer mon cœur.
Julie
À Jean-François, merci d’exister, mon cœur crépite d’amour.
Mélissa
PROLOGUE
I l a toujours cette même étincelle dans les yeux, à croire que les quarante dernières années n’ont rien changé à ses sentiments. Je me souviens encore très bien de notre première rencontre. Je venais tout juste de découvrir l’amitié. Puis, l’amour m’a chavirée. Une puissante énergie a incendié mon corps. Je n’arrivais plus à respirer tellement l’émotion m’étouffait. Nos regards se sont croisés et dès lors, nous ne nous sommes plus jamais quittés.
Évidemment, il a vieilli. Malgré sa double identité de sergent-détective et d’enquêteur privé, il a su préserver sa vitalité et garder son cœur de jeunesse. Passionné par son métier, il a lutté contre le crime, de jour comme de nuit. Il a été un atout majeur pour notre survie ainsi que pour tous les citoyens de ce monde. Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’a pas changé. Je tiens à garder en mémoire nos deux vies, et ce, jusqu’à mon anéantissement. Vous savez, l’éternité n’a pas que des bons côtés ; voir le monde changer, vieillir, perdre ses amis, des membres de sa famille, devoir affronter la vie, siècle après siècle, ce sont des choses fantastiques, mais ce sont aussi des choses extrêmement douloureuses. Surtout si, comme moi, on aime des mortels.
Mélanger du sang sorcier à celui des êtres de nuit a créé, avec le temps, une toute nouvelle dynastie. Nous, peuple vampirique, avons évolué. Comme toutes espèces, la nouvelle génération (ainsi nommé par les anciens) s’est acquis un grand savoir magique, permettant à nos capacités d’évoluer. L’ombre noire, dangereuse et meurtrière, qui erre à travers les siècles dans le seul but de boire du sang humain, s’est transformée en un être surdoué, modéré et calculateur. Le monde n’est plus un banquet à volonté, les victimes font maintenant partie d’un buffet qui offre des choix judicieux et contrôlés. Fini le gaspillage de nourriture !
Trois lignes directrices régissent notre existence. D’abord, les vampires peuvent vivre à la clarté du jour, sans toutefois se transformer en vampire, sauf si leur vie en dépend. Ensuite, il est interdit de vampiriser un humain sans le consentement d’un ancien, sous peine de rejet éternel. Finalement, il est strictement défendu de détruire, voire de tuer, un des membres de sa descendance, au risque de brûler vif sur le bûcher. Trois règles si simples que j’ai transgressées par le passé. Je n’ai jamais pu oublier Sarkis, mon défunt frère, que j’ai dû exécuter moi-même, sans quoi la vie de Cédric se serait achevée à dix-sept ans. Je ne pouvais pas permettre l’exécution de mon premier amour.
Sans le savoir, je me suis assigné une mission prophétique au-delà du temps. Ma destinée m’a rapidement rattrapée à la suite de mes neuf premières années d’incertitude et de doute. Enfin, je pus comprendre ce mal-être qui m’habitait et me permettait d’explorer ma quête identitaire. Ma sortie de l’ombre, qui m’a conduite vers la lumière, me permit d’accepter mon statut de vampiro-maginci. Un paradoxe pour vous, une libération pour moi, car pendant mes premières années de vie de vampire, j’étais dans le déni complet. Qui n’a jamais osé se regarder dans le miroir pour s’accepter en traversant les étapes de Sa vie ? Vous ? Moi ? Combien d’entre nous sont capables de puiser dans leur réalité pour affirmer haut et fort leurs couleurs ? Longtemps, je me suis posé ces questions.
Je dois mes pouvoirs magiques à mes ancêtres de la lignée des Brown, l’une des plus vieilles familles de maginci haïtiennes. Une magie primaire, tirant l’énergie pure du noyau de la Terre et de sa matière brute. Ma tache de naissance, à la base du cou, se distingue par une forme précise, le FATE de ses quatre éléments : Feu, Air, Terre et Eau. Un symbole d’une grande puissance qui lui apporte son lot de pouvoir et de protection.
Toutefois, en ce moment, je vis la pire des épreuves, celle que je redoutais depuis notre rencontre : sa mort.
— Fairuka ?
— Oui.
— Tu es encore là ?
— Oui.
Si j’avais pu me le permettre, j’aurais alors versé quelques larmes, laissant ce flot oppressant couler le long de mes joues. Prenant ses mains dans les miennes, je les serrai si fort que je crus un instant que ma magie le sauverait.
— Voilà, nous y sommes. Mon dernier souffle à tes côtés, me dit Cédric d’une voix tremblante, à bout de force.
— Tu vas me manquer, lui chuchotai-je à l’oreille. Je te garde dans mon cœur pour l’éternité, lui assurai-je.
Avec délicatesse, je me penchai vers lui, déposant mes lèvres sur les siennes. Je le toisai de mon regard tendre, caressant ma pierre au cou, à la recherche d’une réponse divine. J’implorai de toutes mes forces mentales cette aide magique venant de mes ancêtres. Comment laisser notre âme sœur nous quitter ? Angoissée, je me suis surprise à murmurer une incantation pour le guérir, sans succès.
— Merci, murmura-t-il.
— Pourquoi ?
— Parce que vous m’avez permis de vivre près de vous durant toutes ces années. J’ai adoré vivre dangereusement de ce métier, sachant que mon fils, ma femme, Lori et toi étiez constamment dans mes pensées. J’ai fait de ma vie… ma vie. Mon seul regret, aujourd’hui, c’est de te quitter.
¤
Ensemble, ils avaient réussi à passer outre ce sentiment puissant qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Et justement, au nom de cette flamme, j’avais décidé, il y a de ça plusieurs années, de le laisser libre. Lorsqu’on aime si intensément un être, on se doit de le laisser vivre sa vie. Qui dit que ça avait été facile ? Personne. Notre histoire avait été parsemée de moments d’amitié, de joie, de tristesse, d’accords comme de désaccords. Et pourtant, pour nous, cet amour profond existait encore après toutes ces années. Car ensemble, nous avions simplement décidé de nous élever un pas à la fois, sans pour autant diminuer ce doux sentiment que nous ressentions l’un pour l’autre. Une vibration éternelle, acquise et ancrée si profondément que nul ne pourrait nous l’enlever. Ironiquement, Cédric s’était fait à l’idée qu’il ne serait jamais un être immortel, un vampire. Il ne s’était pas seulement contenté de vivre comme un humain, il avait choisi d’être au service du bien. Sergent-détective de jour et enquêteur privé de nuit ; sa double vie avait plus d’une fois failli le conduire à sa perte.
Heureusement que leur équipe avait su garder ce respect et cette confiance. Ils avaient évolué ensemble, se prouvant mutuellement combien la présence de l’autre s’avérait nécessaire à leur réussite. Son besoin vital de procréer l’avait conduit à laisser une place à une autre femme. Il épousa Florence, avec qui il fonda une famille. Une autre vie, créée sur