De Vent et de Feu - La Cylthe
186 pages
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De Vent et de Feu - La Cylthe , livre ebook

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Description

Rien ne destinait Auryel Marcus, modeste enfant de paysan, à se retrouver au centre d’une aventure aussi fabuleuse. Mais parce que son père commet l’irréparable pour le sauver, il doit fuir avec lui, poursuivi par des mercenaires à la solde du pouvoir. Au cours de cet exil forcé, il rencontre un homme étrange, un peu magicien, qui voit en lui l’Elu divin mentionné par une ancienne prophétie et l’entraîne dans la quête de l’Epée de verre, l’arme suprême. Recherché par les maîtres du pays, espéré par les rebelles qui veulent renverser le pouvoir, il doit fuir toujours plus loin. Mondes insoupçonnés, personnages étranges, créatures terrifiantes et combats fantastiques forment le tissu de cette extraordinaire épopée dont le véritable sens ne se révélera qu’au terme. Tout cela parce qu’Auryel était au mauvais endroit au mauvais moment. Mais le hasard existe-t’il ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 novembre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312026701
Langue Français

Extrait

De Vent et de Feu

Alain Gambarotto
De Vent et de Feu
La Cylthe















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-02670-1
« J’ai regardé le monde et vu la souffrance des fils de la terre. Heureux ceux qui n’ont jamais failli, car aux temps du Jugement, je choisirai un enfant, libre du péché, et le mènerai à l’Epée qui se trouve au-delà du regard. Ainsi vous le nommerez le Purificateur, car il fera lever les vents et s’abattre le feu sur les impies. Mais Daroth enverra ses chiens après lui car il se nourrit de la noirceur des hommes et ne serait rien sans elle… »
Révélation de Gaam. Livre Neuvième. Verset XI.

«-Comment reconnaître l’Elu, maître ?
– A la cylthe, la pierre sacrée qui le protège de la mort des hommes. Et parce qu’aucun autre que lui ne saurait toucher l’Epée sans mourir ! »
Enseignement d’Orgus le Cinquième. Extraits.

« L’Elu aura avec lui les trois pouvoirs de la lame, de la flèche et de l’invisible , mais la Mort sera après lui, avec lui et au-devant de lui… Car rien ne saurait le protéger des Gorgoïles, les quatre démons du Dieu Sombre : Garka, le guerrier, Derka, le menteur, Zorka, aux deux visages et Hyrka, la cruelle… »
Livre de théologie de Morzeth Gutton. Extrait

« Ils aimeraient croire
Que ce qui a été n’est plus.
Mais moi, je n’oublie rien… »

Zarias

Prologue
Les Terres de l’Ouest furent longtemps tenues par les Sages. Mais, au fil des années, leur pouvoir, imprégné de religion, se mit à dériver vers un mysticisme outrancier, en oubliant la réalité matérielle d’un peuple en souffrance. Enfermés dans leur certitude de détenir la vérité, ils préférèrent écraser la contestation plutôt que l’entendre, sauf qu’au lieu d’éteindre le feu, la répression le propagea. Et la révolte dégénéra en guerre civile.
Dépassés par les évènements, les Sages sollicitèrent Mogorn, maître des Terres de l’Est, pour les aider à ramener l’ordre. Voyant là une opportunité d’étendre son territoire, celui-ci leur octroya une armée conséquente qui les trahit aussitôt sur place : au lieu de servir les Sages, elle s’empressa de se débarrasser d’eux, et s’installa au pouvoir. La paix revenue, une meilleure prise en compte de ses demandes, une justice plus équitable, tout poussait le peuple à soutenir ses nouveaux maîtres.
De fait, quand ceux-ci décidèrent la partition des terres, nul n’y trouva à redire. Arius s’octroya les Meaux, Ephrem, les Baures, Asam, les Lumes, Irkas, les Feaumes et Valek, les Arcies. Le sixième chef de guerre, Azhül, plus porté sur les sciences occultes que sur la politique, préféra se retirer dans un temple désaffecté des Gorges d’Orbus. C’est ainsi que naquirent les Cinq Pays.
Mais le temps use les illusions… Après l’euphorie de la pacification, vint le désenchantement. Peu intéressés par la gestion de leurs nouvelles terres, les seigneurs se replièrent sur leurs citadelles, laissant chaque ville s’organiser de façon autonome, avec des milices plus ou moins corrompues, plus ou moins efficaces. Les riches s’achetèrent des gardes personnelles, les pauvres essayèrent de survivre.
Sur ce terreau de frustrations et d’insécurité, les racines de l’Ordre Ancien ne pouvaient que reprendre force. Les disciples des Sages se mirent à reformer patiemment leurs réseaux dans l’attente de porter la révolte jusqu’aux murailles des citadelles.
Mais on se contentait de gronder, persuadé qu’une noire magie protégeait les seigneurs. Comment expliquer en effet que le temps passe sans altérer leurs traits ? Arthamon, Grand Maître des rebelles, y voyant la marque de Daroth, le Dieu Sombre, fit colporter, de ville en ville et de ferme en ferme, une prophétie annonçant la venue de l’Elu divin. La fin du Mal était proche.
Quand la raison vous opprime, le rêve vous libère. Le peuple, profondément superstitieux, ne demandait qu’à y croire.
1. Nil
Les Baures comptent trois villes importantes : Danis, d’abord, la prospère cité du Nord, célèbre pour ses vins, fermée à qui n’a pas port beau ou bourse bien garnie. Ville sans cloaques ni bas-fonds, elle affiche fière mine, bien au chaud derrière ses murailles et peut gloser à loisir sur le beau et le futile, ignorant la piétaille qu’elle a reléguée hors ses murs et qui la fait vivre pourtant.
Yrion, ensuite, qui ne tire gloire que de ses volailles. On y caquette volontiers, c’est un fait, sur tout et sur rien. «Vieillissante , puante et médisante » aux dires de certains, c’est une cité frileuse et peu encline au changement. Repliée sur ses privilèges et protégée par une milice féroce, une minorité de notables y côtoie une majorité de gueux qui la hait viscéralement. Entassés dans les taudis qui longent la Léa, ceux-ci n’ont guère le choix pour essayer de sortir de leur misère : la mendicité, la rapine ou le crime pour ceux qui restent, l’exil pour les autres. Et comme Danis reste ville interdite, il faut descendre vers Moor.
Moor, lieu de tous les possibles. Ville-carrefour qui s’ouvre sur la mer, début et fin de toutes choses, la cité du sud est idéalement située, à deux jours de marche des Arcies à l’ouest, et trois des Meaux à l’est. Cité cosmopolite où lie et crème se côtoient, se frôlent, s’attirent et se repoussent, Moor doit son opulence à ses marins, ses commerçants et ses artisans et draine immanquablement son lot de fripouilles toujours à l’affût d’un bon coup.
***
Robürh n’aimait pas réfléchir, arrêter son pas, attendre… Pourtant, il était là, au milieu de cette chambre, avec cette fille qui ne devait pas avoir plus de vingt ans. Elle avait une façon d’être et de se mouvoir qui la distinguait des autres danseuses, cet éclat singulier qui transforme l’ordinaire des choses en moment de grâce, flamme ondoyante à laquelle on ne peut que se brûler les yeux.
Son regard glissa le long des formes que le léger vêtement mettait en valeur, s’attarda sur son visage. Il était régulier, à peine halé, et sous le léger maquillage, on devinait, soulignant deux yeux couleur ambre, une pincée d’éphélides. Elle avait un port de tête fier et un regard profond qui vous perçait l’âme. Ses cheveux auburn tirés en arrière étaient liés en une longue tresse qui descendait au creux de ses reins, conférant à sa danse un charme vénéneux.
Le silence l’habillait d’une étrange légèreté, comme si ses mouvements portaient en eux leur propre musique et Robürh dansait avec elle, emporté sur les ailes du désir. Ce mélange d’enfant et de femme, de pureté et de sensualité, lui tournait la tête…
Il posa la main sur le poignard fiché dans sa ceinture, vieux compagnon fidèle usé par des saisons de combat. Trente centimètres d’acier et de bois rouge qui le rassuraient. Parce que cette fille avait quelque chose d’animal, d’un jeune fauve qu’on ne saurait apprivoiser sans y risquer la blessure.
De l’auberge montaient des bruits de verre et de chaises bousculées, des cris et des éclats de rires, de la musique aussi. Le spectacle avait repris, malgré l’absence de la danseuse, parce qu’on ne refusait rien à Robürh. Solide gaillard, de deux têtes plus grand que la moyenne de ses semblables, il avait grandi au milieu des taudis d’Yrion, sans autre famille que Tanarès, le forgeron, qui lui avait enseigné la maîtrise du feu et de l’acier.
– Le temps que tu songes, le fer t’aura percé la couenne ! » aimait à dire le vieux, quand Robürh rêvassait sur le seuil de la forge. Sa joue se souvenait encore des gifles retentissantes dont la brute accompagnait ses mots.
Il s’ébroua l’esprit pour chasser ces images qu’il pensait oubliées et sa main se crispa un peu plus sur son poignard. Sa raison glissait au gré de cette danse lascive qui lui tournait la tête, il lui fallait se ressaisir…

La tresse de la danseuse vint lui fouetter le cou. Soudain dégrisé, il la saisit par la chevelure et la tira en avant. Elle tomba brutalement à ses pieds, sans émettre le moindre cri. Cette fille était aussi dure au mal que lui, et ce n’était pas pour lui déplaire.
C’est alors que la fatigue le prit, l’obligeant à s’appuyer contre le mur. Quelque chose lui picotait les os, troublait sa vue. Ses jambes se dérobèrent et il se retrouva à genoux, le corps aussi lourd qu’un bloc de pierre. Les sons qui montaient de la salle se déformaient et il devina plus qu’il ne vit la fille. Elle lui faisait face, immobile, étrangement calme.
Il bascula en gémissant. Son corps se paralysait rapidement, le froid l’envahissait. Il n’y avait jamais eu de place dans son âme pour

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